Stratcom : le piège des mots

Je vous livre ici ma réflexion sur Stratcom. Si je sais l’engagement de ses membres, nous sommes nombreux à estimer que cette organisation n’a pas bien fonctionné pendant la séquence des législatives.

Mon opinion est que Stratcom a complètement dérivé suite à une série de glissements sémantiques auxquels personne n’a tout à fait prêté attention.

A l’origine, Stratcom est une liste de discussion sur laquelle les adhérents discutent de la stratégie de communication du Parti Pirate. Le forum était déjà moribond et discourse pas encore opérationnel. Aussi, Stratcom, faute de mieux, était l’endroit où les pirates échangent sur la vie et les opérations du parti, sans plus de structure que ça.

Les porte paroles, par exemple, y faisaient relire les CPs. Mais comme toutes les mailings lists, elle se dispersait régulièrement et avait une efficacité opérationnelle très limitée : les sujets qui correspondaient à de vrais besoins dérivaient régulièrement, les discussions de fond n’aboutissaient pas. Et quand on ajoute une pincée de trolls… bref.

Fin 2016, plusieurs évolutions : discourse remplace avantageusement le forum et les mailing list. Et des pirates décident de transformer Stratcom en une section de travail. L’initiative est globalement bien accueillie, nous verrons qu’en fait elle partait sur de mauvaises bases.

Charte Graphique et Stratégie de Communication

Stratcom souhaitait pouvoir travailler en équipe réduite, sans soumettre le travail réalisé aux avis de Pierre, Paul et Jacques, ceci dans un souci de plus grande efficacité et d’amélioration de la qualité. Pour quiconque a connu l’enfer de la co-création participative avec des dizaines d’inspecteurs des travaux finis, la requête a fait sens. Et puis il a paru assez raisonnable que des gens qui veulent travailler puisse le faire de la façon qu’ils veulent.

A la base, Stratcom se définissait comme une fabrique, le lieu où s’élaborerait la communication visuelle du Parti Pirate et les différents documents dont le Parti Pirate avait besoin. A la fin de l’année 2016, une charte graphique a été mise en place et quelques visuels, assez séduisants, ont été produits.

Mais le premier piège lexical était là : une charte graphique ne fait pas une stratégie de communication. Elle en est un élément parmi d’autres.

Du coup, pendant que Stratcom produisait, à son rythme, des éléments de communication visuelle, aucune réflexion sur la stratégie de communication n’avait plus lieu au Parti Pirate. Inconsciemment, nous nous attendions à ce que Stratcom pilote quelque chose… mais non, rien. A l’échelle nationale, aucune campagne de communication n’a été pensée. Les documents du R39 n’ont pas été créé au format imprimeur.

Les pirates ont réagi tardivement, dans le stress et en commettant un certain nombre d’erreurs : à ce prix affiches, bulletins et profession de foi ont été produits. Et comme il n’y avait pas de pilote dans l’avion, des initiatives locales ont vu le jour : des visuels sur les réseaux sociaux, le clip parallèle (qui avait vocation à être officiel) et le roman photo.

Stratcom a réagi en refusant à ces initiatives le droit d’être relayées sur le réseau national. Elle l’a fait en invoquant un deuxième mot piège : celui du “professionnalisme”.

Le piège du professionnalisme

La communication du Parti Pirate se devait, d’après Stratcom, d’être “professionnelle”. Rien de plus piégé que ce mot là : les pirates n’avaient certainement pas voté pour que les valeurs de l’entreprise s’imposent à celles du parti.

C’était d’autant plus stérile que comparés aux équipes de communication réellement professionnelles des grands partis politique, les pirates n’avaient absolument pas les moyens de relever le gant. Et voilà qu’il valait mieux ne rien faire que de faire des choses qui ne seraient pas professionnelles !

L’exigence de qualité de Stratcom est devenue castratrice. Et le mot “professionnel” a coupé court aux débats. Impossible de discuter des fondements d’une campagne avec quelqu’un qui se déclare professionnel alors que nous on ne l’est pas. Et s’il est une chose certaine, c’est que les pirates n’avaient pas voté pour que l’équipe Stratcom commande et qu’eux obéissent sans discuter.

Car le “professionnalisme” est porteur d’une illusion dangereuse : celle d’une prétendue neutralité politique. Or, quand on lit quelque chose comme ça :
“Axes: Positivisme, Ecarter les critiques/attaques directes des autres partis ou personnes.”
on est dans le cadre d’une décision politique. On est pas dans de la simple recommandation technique et neutre. Et cet axe de “positivisme” n’a jamais été débattu au Parti Pirate : Stratcom n’avait pas mandat pour l’imposer.

L’absence de stratégie de communication

Concrètement, il n’y a eu aucune stratégie de communication au Parti Pirate pour les élections de 2017. Rassurons nous : avec la meilleure des stratégies, on aurait certainement pas gagné. Mais le fait est que pour les législatives, on a même pas essayé.

Il y a eu une stratégie d’alliance, plutôt bien menée, avec Caisse Claire. Il y a eu une stratégie programmatique avec le vote de la Déclaration de Politique Générale et tout le travail sur le programme. Mais à l’échelle nationale, il n’y a pas eu de stratégie de communication ni pour recruter de candidates et des candidats, ni pour lever des fonds, ni pour s’adresser aux électeurs et aux médias. Il y a eu au mieux quelques opérations éparses sans aucune vision d’ensemble.

Il n’y a pas eu non plus de stratégie de production des éléments constitutifs de la communication du PP pour les législatives : les professions de foi n’étaient pas au format imprimeur et énormément d’outils de communication basique n’ont pas été pensé par Stratcom. Stratcom n’avait pas pour responsabilité de produire tous ces éléments mais elle aurait dû à minima les lister et tenter d’organiser leur production. Ca n’a pas été le cas.

Là encore, le piège des mots : l’ équipe de Stratcom a travaillé autant qu’elle a pu, ceci n’est pas douteux. Mais du fait même de son nom, on attendait d’elle beaucoup plus que ce qu’elle avait les moyens de faire.

Que faire avec Stratcom ?

Stratcom est composée d’un certain nombre de pirates qui aiment travailler ensemble et qui produisent des visuels de qualité. Cela est précieux et doit être conservé. Mais il faut :

  • Changer le nom de Stratcom et surtout préciser son périmètre : que ça s’appelle l’atelier graphique ou autre… La Stratégie de communication du Parti Pirate est une problématique éminement politique : elle ne peut pas être déléguée à une équipe fermée.

  • Une vraie réflexion démocratique doit être ouverte sur ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas dans le cadre de la communication officielle du Parti Pirate, sans le faux argument du “professionnalisme”.

  • La stratégie de communication du Parti Pirate doit faire l’objet d’un débat permanent sur discourse et ses grandes orientations doivent être décidées en AG. Du point de vue opérationnelle, elle doit être agile et réactive : le meilleur texte, la meilleure image qui arrive trop tard ne sert à rien.

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Je n’aurais pas mieux dit. Merci

Moi j’aurais rien dis. Mais après ce message, je dois bien avouer que le constat est clair, argumenté et du coup reflète assez bien l’un des points que l’on doit améliorer au PP. Merci @Thufir d’avoir posé le débat d’une manière aussi claire et argumenté. C’est une très bonne base pour avancer.

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Bonjour,

Je trouve (mais ce n’est pas le seul poste ou je pourrais emmètre cette critique) que l’on se retrouve avec des injonctions contradictoire. Cela me pose un problème, car je n’arrive pas à comprendre, du coup, le sens de la critique :frowning :

Je vais donc relever quelques points, cela ne veut pas dire que je trouve que tout s’est bien passé, j’ai aussi mes reproches à faire à Stratcom (et pas dans les mots), mais je conclurais avec ses critiques.

Le piège de la critique du mot "professionnalisme"

La critique que tu décris dans la première partie de ton message, c’est que Stratcom a utilisé “l’excuse” de manque de professionnalisme de deux initiatives pour les bloquer au niveau national. C’est factuellement faux. Sur une initiative, c’est Stratcom a soumis son avis à la coordination nationale (sans qu’elle prenne de décision à priori). Sur l’autre, de mémoire (et donc soumis à caution/correction) c’est une partie de la forme (coté sexisme/négatif) qui a été mise en avant pour juger le refus.

Pour rappel, voilà une citation du responsable de Stratcom :

A titre personnel ça m’embête de ne pas le diffuser, rien que pour les efforts fournis, mais je ne suis pas sûr, à titre professionnel, qu’il serve correctement notre communication.
C’est pourquoi j’en appelle à la CN

On est donc très loin de ce que je décrierais comme un “fantasme”, celle d’une volonté d’être trop neutre, trop lisse en terme de communication.

Le manque de Stratégie, le point d’accord ?

Je sais que je vais faire hurler un Occitanien, mais je vais être en partie d’accord avec ton analyse sur le problème d’absence de stratégie de communication… Mais pas tout à fait.

Dire par exemple qu’il n’y a pas eu de stratégie de communication pour recruter des candidat.e.s, cela veut dire que le site 2017.partipirate.org n’a pas existé ? Que les sites pour récolter de l’argent n’ont pas été mis en place et régulièrement mis à jour pour répondre aux demandes ?
Les outils étaient en place… sans venir de Stratcom, mais tout simplement parce que ses outils étaient prêts AVANT que Stratcom se crée ou presque.

La réalité c’est que le plan était en place, que ce n’était pas que le boulot de Stratcom de s’en emparer, mais des pirates, et aucun pirate ne l’a fait. Stratcom a fait ce qu’elle a pu, ce n’est pas de sa responsabilité si les pirates n’ont pas joué le jeu. Jouer sur le fait que le nom de Stratcom a donné l’illusion qu’une main invisible allait faire tout le boulot me semble un raisonnement un peu fallacieux.

Maintenant j’aimerais mettre les choses en perspective regardons ce que nous avions fait pour les Européennes de 2014 (j’entends encore @gna crier sa frustration des blocages sur le site de campagne des Européennes) et ce qui a été fait pour les législatives. L’amélioration est visible, nette et indiscutable.

Alors que l’on nomme Stratcom “équipage de communication” à la place de “Stratégie de Communication”, si cela permet aux pirates de ne plus se mentir a eux-mêmes, pourquoi pas…

J’en arrive tout naturellement à ma conclusion numéro 1

Le vrai problème, c’est le timing

Le vrai problème, ce qui a causé l’ensemble des défaillances et créé les frustrations (légitimes ou pas) dont on parle aujourd’hui, c’est simplement la résultante de l’inaction des pirates depuis 2014. Nous avons tous décidé en 2015 d’aller vers l’objectif 2017, nous avons inscrit des prévisions de budget, de quantité et de qualité. Nous avons rédigé, débattu et voté un rétroplanning. Rétroplanning qui a été envoyé à l’ensemble des pirates par e-mail dans notre lettre d’information.

  • Aucun des points d’étape ou presque n’a été réalisé.
  • Aucune production ou presque n’a été réalisée avant l’ultime moment.
  • Aucun budget n’était possible avant l’ultime moment.

Ce n’est donc pas la faute de Stratcom si, dans l’urgence, elle n’a pas pu réaliser une superbe campagne de communication ou qu’elle n’a pas eu les moyens de recadrer des productions sur des questions de fonds et de forme. C’est notre faute à tous.

Conclusion numéro 2, l’avenir

Je vais être très d’accord @thufir avec toi sur plusieurs points :

  • Une réflexion doit être ouverte sur la communication officielle du Parti Pirate
  • La stratégie de communication doit être défini, encadrée par des processus qui sécuriseront l’équipe de communication.

Note cependant, cela fait aussi plusieurs fois que je vois des questions et débats lancés ou l’initiateur de débat donne la conclusion du débat dans la question, c’est peu démocratique …

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Hello

Je ne peux pas non plus démarrer un débat en faisant semblant de ne pas avoir d’opinion et je fais confiance en l’intelligence de mes contradicteurs (genre toi) pour ne pas accepter bouchée bée mes conclusions :wink:

Sur le timing global de la campagne, je propose d’ouvrir un topic dédié parce que tu as tout à fait raison, il faut analyser pourquoi ça n’a pas fonctionné.

On est à peu près d’accord sur tout , même si, j’insiste, nous avons sur le terrain en IDF à un moment donné mal vécu la gestion de la communication du PP par Stratcom. Et le terme “professionnel” est arrivé bien souvent dans la conversation pour nous moucher. Peut être qu’on a aussi pu prendre la mouche un peu trop vite, c’est pas exclu. Mais c’est pas le plus important.

Incontestablement il y a eu des choses produites et bien produites : les pages de dons, par exemple. Mais tout cet ensemble d’éléments, non, ne faisaient pas une stratégie de communication. C’était bien, ça allait dans le bon sens, on serait arrivés nulle part sans ça mais il n’y a pas eu de plan d’ensemble comme, par exemple, Mavoix a été capable de faire.

Le timing, c’est justement ça le problème stratégique. C’est la raison pour laquelle il faut rebaptiser Stratcom si Stratcom doit continuer à fonctionner comme elle le fait : la stratégie c’est le fait de mettre les bonnes ressources au bon moment en fonction des objectifs fixés et des moyens qu’on a. Et c’est vrai qu’on s’attendait à ce stratcom ait cette démarche. C’était un contresens. Le piège des mots, j’insiste…

A propos de mots, tu le remarqueras, je n’utilse pas le mot “faute” qui a des connotations chrétiennes et culpabilisatrices. Et du coup peu utiles pour faire avancer les choses. Concrètement aucun des membres de Stratcom n’est fautif, tous ont bossé comme ils l’ont pu, bénévolement et avec sincérité et je les en remercie.

En tous cas, un point important : quand Stratcom s’est lancée, on a tous signé, histoire de voir. A présent, on est nombreux à ne plus vouloir que la communication du Parti Pirate soit gérée par une équipe fermée, selon des critères finalement uniquement décidés par elle, pour contresignés par la CN. Et on est également nombreux à ne pas nous reconnaître dans la ligne “corporate” qui a été mise en place.

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ON est pas tous d’accord sur le rejet de StratCom. On a enfin une équipe en capacité de nous accompagner et de réaliser du boulot. Que certains soient frustrés d’avoir bosser pour rien, soit. Mais qu’on préfère retourner dans le no-man’s land précédent n’est pas une solution souhaitable.

Avoir un projet de Stratégie de Communication, ça ne se fait pas en 5 minutes. C’est à peu près le temps qu’à disposer StratCom pour bosser. Car, comme d’habitude, on a tout fait dans l’urgence. Et c’est pas top. Alors, ne continuons pas dans l’urgence et laissons (enfin) StratCom bosser. Nous pouvons co-construire cette stratégie de communication, d’autant plus que ce n’est pas une équipe fermée, hein…

Et si la ligne “corporate” (enfin, la ligne visant à avoir un certain niveau d’exigence quant aux réalisations produites et publiées PAR LA STRUCTURE Parti Pirate -et non par ses adhérents invités à créer et publier en leur nom propre) ne convient pas, merci de proposer une manière de faire qui ne risque pas de desservir l’ensemble du collectif…

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Nous sommes d’accord là dessus. Mais réaliser du boulot et diriger la stratégie de communication du Parti Pirate sont deux items très différents. et je rebondis là dessus

Là encore, on est dans le fantasme d’une communication qui aurait un “niveau” et que l’évaluation de ce niveau serait neutre politiquement. Il y a des choses bien dasn ce qu’a fait Stratcom mais il y a aussi des choses qui m’ont fait hurler (je peux détailler si vous le souhaitez mais j’ai pas envie de vexer des gens). Parce qu’une image, fatalement, véhicule un message. Et la ligne corporate, franchement, c’est pas le message que tous les pirates veulent.

Donc discutons en. Si les tenants d’une ligne corporate sont plus nombreux que ceux d’une ligne punk, qu’il en soit ainsi. Mais pour l’instant le débat n’a pas eu lieu, la décision a été prise en comité restreint.

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Merci pour ce diagnostic et ce bilan dépassionné que je partage. Et en remarque liminaire, merci à stratcom pour ses dernières productions qui étaient de qualité, et à la bienveillance pour le parti qui les anime.

Pour ajouter un point sur le professionnalisme, c’est précisément ce que contre quoi nous luttons en politique… nous souhaitons avoir des gens qui s’impliquent, qui créent… ce qui veut dire des fois des contenus moins léchés, moins polis… et une prise de risque… qui va avec la liberté

Sachant que tout militant n’est pas forcé d’endosser tous les messages… et que dans 80% des cas les critiques sont déjà internes avant même d’être externe… Et à l’externe, il faut voir qui les porte…n’est ce pas non plus des personnes qui de toute façon ne dirons pas que du bien de nous ? Bref, pour @relf, j’ai tendance maintenant à faire confiance à nos militants qui sont pas là par hasard…

Maintenant, comment on fait pour organiser le débat sur :

  • un changement de nom : mais il ne faut pas oublier qu’il faut aussi changer les missions… @Thufir souhaiterais ramener la stratcom dans une vision “atelier de graphisme”, si je comprends bien ?

  • la réflexion sur notre communication : comment on concilie qualité, quantité, peu de conneries, et libertés des militants… et en ce moment, j’ai l"impression que l’on a régressé sur le dernier point…

  • la stratégie de com : tout le travail reste à faire est ici… et là ce n’est pas des graphistes, et des designers mais des communicants… Je vais faire mon vieux con, mais quand j’étais animateur de section, j’aurais bien aimé un todo pour annoncer un événement, calibrer les messages (on s’adresse à qui, comment, avec quel vocabulaire…). Autrement-dit de la méthode, et de l’aide pour concevoir la communication… et pas juste (même si c’est aussi un art) un appui graphiste…

Bref, motion en AG ? Débat en CN ? Pour quelle décision ?

Pour ma part, je crois que je vais relancer 100 balles sur les sections internes sur les prochains statuts…

En tout cas, encore une fois, merci Thufir pour avoir lancer le débat.

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Mais j’ai rien dit dans ce sujet ! :astonished: Ou alors tu fais référence à un autre message de ma part ?

Je vais quand meme répondre : oui, moi aussi, je fais confiance à nos militants. Confiance pour qu’ils s’investissent, confiance pour qu’ils disent ce qui va et ce qui va pas, confiance pour être conscients de leurs (nos) points faibles et points forts.

Au temps pour moi @Relf j’ai confondu exigence et confiance…

Toutes mes excuses

Alors nous luttons contre la professionnalisation de la politique. Pas contre la professionnalisation en politique. C’est pas tout à fait la même chose. Ce n’est pas parce qu’on dit que la politique n’est pas un métier qu’on dit qu’elle doit être faite par dessus la jambe. Nous devons être professionnels sans devenir des professionnels, svvcqjvd.

Par contre, j’ai pas compris ta réponse à mon message précédent. Toutes mes excuses. Vendredi soir toussa toussa.

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Je ne vais pas revenir sur le roman photo . Paca a fait un communiqué aux pirates pour expliquer comment nous avons vecu cela mais @npetitdemange le sexisme c’est un point de vue que je ne partage absolument pas et je suis choquee que l’on puisde dire cela d’autant que Charlotte qui n’est pas pirate et travaille dans des associations de violences faites aux femmes notamment. …
Bref pour moi uns strategie de communication doit etre percutante et rock & roll avec des actions communes nationales . J’ai trouve que stratcom ( mais je ne sais pas ce qui leur a été demandé ) mais j’ai trouve cela beau dans la finition mais trop lisse pour depasser les frontieres des pirates qui partageaient les posts
Regardez par exemple le petit film fait par #mavoix ou leur communication on ne voyait qu’eux . Ils etaient partout avec des actions sur toute la france. Je prends leur exemple parce qu’ils sont aux antipodes de nous aucun programme juste une super communication et qui continue d’ailleurs sur les reseaux sociaux.
Je pense qu’il y a des idees bonnes et faciles à realiser mais qu’il ne faut pas avoir peur de se mouiller pour l’avenir

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Encore une fois “professionnel” n’équivaut en rien avec “de qualité”

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J’ajoute qu’aucune des militantEs pirates qui m’en ont parlé ne l’ont trouvé sexiste. Et on parle de nanas qui ne rigolent absolument pas sur ces sujets là, qui sont très engagée sur la question du féminisme. Cette qualification, pour ce projet là, était simplement absurde.

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J’aime bien la facon d’aborder le sujet de @Thufir. En particulier sur la définition des termes car entre nous, on a bien du mal à se comprendre par moment… mais si on utilise des mots qui font sens différemment dans la tête de chacun, c’est mal barré.

  • La stratégie de communication

La stratégie de communication c’était de savoir si on devait être plus “sérieux” ou plus “pirate”. C’était de savoir quoi mettre en avant dans notre programme (en fait, la DPG car tout le reste est inachevé). C’était la communication sur nos alliances (faut-il des candidats pirates ou des candidats soutenus pirate). Faut-il des affiches pirate (genre @gna), des affiches “no-name” (genre mavoix), ou des affiches traditionnelles (comme on a fait en 35). C’était aussi de savoir si on avait un site commun (genre laec.fr) ou des sites par circonscriptions (genre PS, LR, etc).

A mon avis, la question de diffuser ou non une vidéo et de construire des visuels appartient déjà aux étapes d’après. Vu que les questions de stratcom n’étaient pas définies. Ou pas toutes. Chacun a fait comme il voulait. Genre en 35, on a été très sérieux, à un moment on trouvait même beaucoup trop et c’est pourquoi on a fait quelques actions plus fun (mais bon, on ne pouvait pas changer du tout au tout en milieu de campagne). Dommage qu’on ait pas eu d’espace pour en discuter en amont au niveau national.

  • La charte graphique

Certaines sections ont plus de facilité mais globalement, chez nous on est un peu à chier. C’est pour ça qu’on n’a pas refait le site de la section locale notamment et que notre logo ne nous plait toujours pas. On a été un peu aidé durant la campagne par une militante mais si on avait eu des éléments graphiques plus nombreux, plus divers, on aurait pu faire beaucoup mieux. On ne sait pas vers qui se tourner et c’est pas faute d’avoir lancé des appels.
Comment faire ? Et est-ce le boulot d’un militant politique que de fabriquer des logos et des sites internet ? Je précise : c’est le rôle d’un exécutant car si on retire la stratégie de com’ à l’équipe com’, y aura peu de libertés. Et si on veut que la discussion stratcom soient intéressante, il faut qu’elle soit ensuite respectée. Exit les initiative sans commande, exit le droit de retrait. On a là un vrai problème car je trouve violent d’imposer à un bénévole de faire des choses qu’il ne veut pas (et je ne sais pas trop comment on peut le contraindre) mais d’un autre coté, si le pouvoir d’agir est détenu que par ceux qui ont la compétence, la démocratie interne en prend un coup.

  • "On ne diffuse pas"

Alors ça c’était le pire durant la campagne. On peut proposer des pistes pour améliorer, on peut dire qu’on aime pas, etc. Mais quand y a toute une équipe (pas une ou deux personnes, pas mal de gens), qui ont bossé sur un truc, qui ont fait de leur mieux (dans le contexte, faut pas l’oublier)… ben on ne peut pas juste réfléchir vis à vis de l’image extérieur. Si on perd la motivation de nos militants, on pourra être très bon mais ça sera juste une coquille vide.

On a eu des infos contradictoire : oui on va retwitter… mais en fait non, etc.
De plus les propos ont été très dure. J’ai plus les phrases exactes en tête mais cette forme de jugement est inacceptable, et il devrait être sanctionné en interne à l’avenir.

=> Bref, faut pas juste penser à l’extérieur, faut aussi penser aux militants, aux humains qui composent notre parti et ne pas oublier que ce sont elles et eux qui font vivre le parti au jour le jour.
=> Et faut aussi plus de transparence sur les prises de décisions. Des retweet ont été bloqué alors que le go venait d’être donné. Ensuite machine arrière, ensuite machine avant. A priori j’ai accès aux instances… trop rien vu qui justifiait ces revirements. Pas l’objet du topic donc je m’en tiens là.

  • Professionnalisme et qualité

C’est juste hyper subjectif. Je ne reviens pas non plus sur le point précédent mais c’est aussi assez mal pris en face.
J’aime le coté amateur. Je trouve que faire une vidéo “dans son garage” avec un smartphone, ça marche mieux que de faire une vidéo en studio avec du matos de pro. Nous ne sommes pas Macron, et nos électeurs s’attendent à ce qu’on soit différent. Ca passe forcement par des choses imparfaites mais sincères et DIY.

Ce qui m’ennuie avec le “professionnalisme”, c’est qu’il masque les déficits et veut nous faire plus gros que le boeuf. On est tout petit. On est pas disponible tout le temps pour militer. On a pas de salariés ou de locaux. Ca sert à rien de faire croire qu’on a embauché deux agences de publicités. Si on arrive à faire un truc top, c’est génial mais si on le place à coté de choses moins pro, ben ça montre que pour le truc pro on a vraiment été exceptionnel. Pour le truc moins pro, on aura juste montré que tout le monde peut essayer. Que le droit à l’imperfection est intégré dans nos pratiques. Et en plus, parfois on croit que c’est amateur mais ça fait buzz. Là où une équipe de “stratcom” serait pertinente c’est en regardant ce qui a fonctionné et en rédigeant des conseils pour reproduire.

  • Comment gagner ?

Ben ça dépend pas de la stratégie, ça dépend pas de la couleur du logo. Ca dépend du fond de notre programme. Si sur 10 personnes en tractages, on arrivait à en convaincre 4 ou 5, on pourrait se dire qu’avec plus de sous, plus de monde ou la bonne couleur, on gagnerait mais ce n’est pas le cas.

Donc discutons de stratcom ou d’une équipe com’ mais n’allons pas donner trop de responsabilité à l’emballage. En marketing on parle de la règle des 4P (produit, prix, place, promotion). Si on travail que le dernier item, non seulement, ça n’aura aucun impact mais pire, “la cible” voit qu’on lui vend un truc incohérent et s’en détourne. Notre DPG était bien mais le programme assez léger. Attention, je ne dis pas qu’on a aucune idée ou que c’est flou mais que pour une personne lambda, c’est difficile de savoir où on va. De plus, sur les items où on sait très bien où on va, on a pas pris le temps de fabriquer un argumentaire béton.

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À mon humble avis, je pense que tenter de redéfinir notre stratégie de communication à l’aune de deux refus de tweet (les documents ayant été d’ailleurs LARGEMENT diffusé) me semble une erreur fondamentale.

Je me permets d’hacker les thèmes de Mistral, il faut noter que ce mon texte n’est pas une réponse à ses propos (ou pas uniquement), que je ne vais pas faire une guerre “point à point” hein.

La stratégie de communication

Je pense pour ma part que l’on doit effectivement ne pas être “que” sérieux. Nous avons le mot pirate, il faut jouer avec, il faut l’utiliser, il faut que cela puisse nous servir d’image de marque.
Je n’attends pas du Parti Pirate une image ou une communication lisse et terne, mais j’attends que l’image “alternative” servent notre propos de manière sérieuse (et je vais rejoindre @Mistral sur le fait que l’on devrait se concentrer sur notre organisation ou notre programme plutôt que de débattre ad nauseam de la manière d’en parler, plus on aura de contenu, plus facile sera le travail de communication).

Je rajoute que communiquer pour communiquer n’a pas de sens, ou alors on va donner l’impression, comme le dit @Mistral de “faire de la com” et pas de la politique …

La Charte graphique

Si on était dans un état serein, je proposerais à Stratcom de bosser sur le sujet. Aujourd’hui, je trouverais honteux d’imposer ce travail à des pirates qui sont globalement critiqués depuis quelques jours (alors qu’on le leur reproche justement …)/

Pour répondre à @Mistral, je pense que la CN aurait dû se saisir de ce travail. L’espace était là, les Pirates ne s’en sont pas saisis.

Professionnalisme et qualité

À mon sens, tout le monde dévoie le terme “professionnalisme” dans la discussion, l’instrumentalise même. Le travail de Stratcom sur la question de qualité c’est de dire “attention, cela n’atteint pas le niveau de qualité minimum pour être publié sur le compte national” est utile.

Que ce soit amateur ou pas, que se soit réalisé avec une caméra à 1500 € et un micro de la NASA ou via un téléphone portable dans une grotte des Alpes suisses, n’est pas la question, du tout.

On parle d’une qualité minimale, d’un support avec des éléments de communication claire, un objectif clair. Je trouve normal que l’on filtre le travail des pirates sur le compte du national sur ce genre de critère.

J’aimerais aussi signaler que nous avons toujours eu une communication à plusieurs niveaux, même si cela était informel, et que cela permet, pour moi, de résoudre le problème.

Que ce soit sur Twitter, Facebook, Mastodon ou même le site Web, nous avons toujours deux niveaux :

  1. Le niveau national, contrôlé, regardé avec attention, ou l’on s’impose une qualité de réalisation importante
  2. Le niveau local, ou le contrôle est réalisé par les pirates en local, en totale liberté, sans AUCUN contrôle de Stratcom ou du national.

Cette double communication (en place en ce moment) limite quand même fortement le pouvoir de Stratcom ou de toutes autres instances nationales …

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Pour moi, ce qui crée la frustration c’est pas la non efficacité de la campagne. D’ailleurs, même si on avait gagné l’élection (et surtout dans ce cas là, car ça n’aurait rien auguré de bon pour la suite du PP au pouvoir) la discutions aurait dû avoir lieu. Voilà mon diagnostique (d’amateur) de la situation et quelles solutions je propose.


Stratcom est une section interne du PP mais :

Pour être membres de la section, il faut le demander au bureau de la section et qu’il valide la candidature. Pour être au bureau, il faut être membre de la section, se présenter et être élu. Tous les Pirates ont le droit de vote pour élire les membres du bureau.

Donc pour décider de qui entre à Stratcom, il faut faire parti de Stratcom. C’est ce qu’on appelle de la cooptation (et le fait que tous les pirates ont le droit de voter ne signifie rien sur la nature antidémocratique de son fonctionnement). Le Bureau Stratcom représente Stratcom, pas les pirates (d’ailleurs pourquoi les pirates dans leur ensemble ont leur mot à dire là dessus et pas juste les stratcomiens ?).

Stratcom est un ensemble de gens avec des compétences et qui veulent bien donner de leur temps et les mettre au service du PP. C’est bien, bravo, et plus il y en a, mieux c’est. Par contre, ça ne devrait en aucun cas donner le droit de prendre des décisions autres que celles concernant leurs propres productions.

C’est les instances qui représentent les pirates qui sont légitimement à même de prendre les décisions pour tout les pirates et pas un groupe de personnes, aussi impliqué et compétent soit il.

Je pense que la Stratcom devrait rester un groupe (affinitaire) avec une expertise en communication chargée de faire des productions qui se veulent de qualité (sans en avoir le monopole)(ex : dessiner une belle affiche) et de donner des conseils (ex : proposer une stratégie de comm’) et des recommandation (ex : créer une charte graphique) à ceux qui prennent et subissent les décisions, càd tous les pirates.


Pour reformuler un peu (veuillez m’excuser de le dire aussi crument) la Stratcom à pris involontairement pendant la campagne un rôle de nature technocratique (en découle la friction sur le mot “professionnel” ces derniers temps) ce qui dans un parti prônant la démocratie ne peut que causer quelques frictions. Comme on dit “démocratie bien ordonnée commence par soi même”

Pour l’instant c’est pas trop grave, il n’y avait pas des enjeux si important que ça (même si les frustrations des deux côtés sont réelles), mais symboliquement, je pense qu’il est important de retirer le rôle technocratique de la Stratcom tout en lui laissant son rôle d’expert en communication.

En conclusion, il faut “liquider la Stratcom” (au sens pirate, mais pas au sens Kill Bill :yum:)

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Plutôt d’accord @npetitdemange. D’ailleurs, pour plein de raisons, j’ai privilégié le local mais c’est dichotomie entre local et national n’est pas très efficace dans une élection générale (à l’échelle nationale ou européenne). J’espérais que ce serait moins impactant : ça n’aurait pas inversé les choses complètement mais ça a quand même impacté et je pense que ça peut empirer. Faudrait se reposer les questions de comment on peut faire plus de choses au national… mais ça implique forcement d’être impliqué dans le processus décisionnel et que celui-ci soit assez souple pour tolérer des choses qu’on va peut-être aussi arrêter de désigner comme “de la merde”. Ou dit autrement, si on n’est pas d’accord avec une idée, on peut s’y plier mais c’est plus difficile de contribuer à sa mise en oeuvre donc c’est difficile de faire l’impasse sur cette question.

Bref, j’arrête là pour écouter les autres réactions.

Oui. Çà se saurait si les professionnels faisaient toujours du bon boulot. Les seules choses que je perçois dans le terme professionnel c’est:

  • qu’il y a un contrat
  • le professionnel a une notion d’obligation de résultat
  • qu’il a accès à des outils (tous les sens du terme) alors qu’un “amateur” ne l’a pas

En aucun cas ça pose une notion de qualité.

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jm : je ne suis vraiment pas d’accord.