Transformation des jours fériés religieux en jours de congés supplémentaires

J’aimerais beaucoup avoir davantage d’arguments à ce propos.
Pourquoi la collectivité ne ferait-elle pas en sorte de favoriser l’épanouissement spirituel de chacun dans sa façon d’ordonner le code du travail et le calendrier ?

Je n’ai pas tout relu, mais c’est un vieux débat dans lequel il convient de prendre quelques précautions. Si les syndicats y sont réticents ce n’est pas pour des raisons religieuses mais par crainte d’ouvrir la boîte à l’hyper-flexibilité du travail ! Ceci étant dit, de plus en plus souvent les supermarchés et différents commerces restent ouverts (de manière exceptionnelle disent-ils depuis des années) la plupart des jours fériés.
En effet, un prof’ peut (et heureusement) s’absenter comme tout autre salarié pour tout un tas de motifs. La continuité doit être tout autant assuré par les soignants à l’hôpital, que par le technicien dans une centrale nucléaire, …

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Il faut que la collectivité favorise épanouissement spirituel de chacun mais comme tout chose il faut que ça se fasse dans un cadre commun, le plus large et tolérant possible.

La spiritualité est individuelle, unique à chacun. La religion est une imposition d’une certaine spiritualité par l’environnement social (famille, état) , elle est collective. Je dirais même que la religion empêche l’épanouissement spirituel car elle le contraint. La religion réunit aussi les gens, comble un besoin de sociabilité très présent chez l’humain mais on devrait réussir à combler ce besoin autrement (d’où l’intérêt d’un jour de repose hebdomadaire en commun).
La société devrait nous enseigner à développer notre propre spiritualité et notre tolérance aux autres spiritualités. Je sais bien qu’on en est très loin mais il faut aller dans cette direction.
Voilà pourquoi je ne prend pas en compte spécifiquement les religions et que je proposais d’appeler ces congés “congé personnel”. A partir du moment où on ne demande pas de justification, quelqu’un pourrait poser un congé pour être à la première séance du dernier Star Wars ou pour jouer dès le premier jour de la sortie d’un jeu. Difficile de qualifier ça de spirituel mais on s’en fout, chacun fait ce qu’il veut.
De même que tous les régimes alimentaires dans les cantines scolaires doivent être prise en compte selon les mêmes critères peu importe la raison qui est derrière.

Comme tout droit, il doit être encadrer. On ne peut pas prendre en compte toutes les religions (ou autre besoin) sans limitation, il faut trouver une règle qui convient au maximum de gens.

Si je dis que ma religion est le Pairisme, qui se fonde sur le combat du bien (4 lettres, nombre pair) contre le mal (3 lettres, nombre impair) et se base sur la méditation les jours pairs pour combattre le mal lors des jours impairs. La prière serait "Au Pair qui êtes aux cieux, que l’impair restes au pieu ! "
Je pense que collectivement nous n’allons pas obliger les employeurs à d’accorder un congé un jour sur deux, que la majorité trouverait ça abusif, sans non plus interdire de le faire s’ils sont prêt à le faire.

Si on décide collectivement qu’il faut 2 ou 3 jours consécutifs, ça me convient très bien. Mais je pense qu’il sera plus facile de convaincre le plus grand nombre si on le limite à 1 jour.

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Ok je comprends mieux.

Du coup il faudrait voir comment les anglais fonctionnent.
Ils ont une société beaucoup plus libérale que la nôtre sur la question de la laïcité et de la pratique de la foi.
Un des aspects visibles est par exemple la tolérance absolue des signes ostentatoires de culte, dans les uniformes (par exemple les sikhs qui ont droit au turban même lorsqu’ils travaillent à la sécurité d’un aéroport).
Peut-etre que leur droit du travail en matière de congés pourrait être une source d’inspiration (ou pas d’ailleurs).

Attention, ce débat sur les jours fériés c’est aussi un moyen de renforcer la réponse de l’extrême-droite. Ces jours fériés ce n’est pas que religieux, c’est aussi culturel. Ca renvoie aux “racines chrétiennes de l’Europe” (et de la France). Les français y sont globalement très attachés. Est-ce que les remettre en cause apporte quelque chose de plus à la société ?
Je n’ai pas vraiment d’avis sur la question, je veux juste faire avancer le débat.

J’ai eu pas mal de discussions en Angleterre sur le sujet de la laïcité et en effet, le dogme n’est pas le même. Au lieu de partir de l’idée que pour la tolérance, ce sont tous les signes religieux qui doivent “rester dans l’intimité de l’individu”, eux sont plus dans l’idée de permettre “la libre expression” de toutes les religions. Il y a moins de jours fériés et ceux que l’on trouvent sont globalement les bank holidays et quelques jours fériés d’origine historico-religieuse (Noël, Pâques …) Finalement, malgré un point de vue divergent concernant la laïcité, on se retrouve avec la même chose quant aux jours fériés religieux.

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Bonsoir
En ce qui concerne le repos dominical(dimanche)
Je trouve,que cela divise le peuplement Français,entre les pour(les catholiques,puisque c’est chrétien,à l’origine) et les contre(comme les libéraux qui veulent laisser la liberté,aux entreprises de décider,une partie de la gauche et la droite keynesienne qui voudraient,que cela soit défiscalisé,en augmentant les salaires),sans forcément prendre en compte les autres religions(juifs,bouddhistes,musulmans,néo paiens,satanistes,etc)
Quel est votre avis?
Merci

Bonsoir Mick,

Le sujet porte sur les jours fériés et n’aborde par le sujet du repos dominical.

Sur le sujet des jours fériés, la réponse à la question sur l’avis des pratiquants religieux a déjà été donnée dès le premier post de ce sujet.

Du reste, diviser le peuple français entre “pour” et “contre” (plus toutes les nuances qu’on pourra trouver entre, non au manichéisme) n’est pas un mal en soi, il ne faut pas en avoir peur, il faut juste essayer de proposer ce qui correspond à nos valeurs et qui pourra convaincre une majorité de la population.

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De ce que je lis et comprends du post, l’enjeu est de permettre à ceux qui voudraient avoir des temps forts familiaux sur d’autres fêtes que les fêtes chrétiennes de pouvoir le faire. Peut-être que l’ajout serait plus efficace. Déjà en terme d’acceptation, ça donnerait moins un sentiment de risque (on sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne). Ensuite, je suis de moins en moins convaincue de la nécessité de travailler autant.

En réalité, je ne suis ni croyante, ni pratiquante, et pourtant, le mois de mai, je l’attends tous les ans avec impatience ! Ma perception est que ces jours ne sont pas (ne sont plus) l’expression d’une france qui serait catholique et pratiquante, mais juste des jours non travaillés, utilisés pour faire ce qu’on veut mais notamment voir la famille, puisqu’on est surs de les avoir tous en même temps.

Pour ma part, je n’ai jamais appris la signification des jours fériés à l’école (je ne sais toujours pas à quoi ils correspondent, et ça ne m’intéresse pas, hors du fait qu’ils me permettent de ne pas bosser). En discutant avec les collègues au taf, globalement, tous les ans, rares sont ceux qui peuvent expliquer à quoi correspondent les jours fériés (mais nombreux sont ceux qui savent quels jours de congés additionnels pour maximiser la durée des vacances ;p)

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Et même, si on me remplace mes jours fériés actuels par autre chose (pour suivre un autre culte ou autre chose qu’un cultre), la seule chose qui serait vraiment importante pour moi, c’est qu’on ait tous les mêmes à l’échelle nationale, pour que je puisse voir le reste de ma famille qui est un peu disséminée.

Du coup, l’idée que chacun les place comme il veut, je me dis que ça serait même être moins efficace (il faudrait que je me cale avec ma tante, ma cousine, mon cousin, mes parents, ma soeur etc.).

J’ai peur aussi que ça ouvre la porte à plus tard une suppression pure et simple au nom de la même laïcité (puisque les jours en question sont taggués “religion”)

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Voici pourquoi je suis méfiant :

Instaurée il y a 16 ans, la #JournéeDeSolidarité est le symbole d’une société solidaire qui prend soin de son prochain. Il nous appartient désormais d’en faire plus pour nos aînés.
— Tweet d’Olivier Véran - lundi 1er juin 2020

Sauf que pour le coup cela n’a pas vraiment de rapport avec le sujet. Parce qu’à la base, c’était le lundi de pentecôte, un jour férié et non un jour de congé.

La motion est ici, feel free to la soutenir

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tu as mon Vladimir Soutine.

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Certes, mais c’est bien la logique que pourrait prendre les politiques pour justifier auprès des français attachés à ces jours. Et les catholiques sont pour une part bien sur ce volet du don de soi (je négocie avec la CFTC (syndicat chrétien) et c’est bien le genre de propositions qu’ils ramènent régulièrement sur la table.
En Marche n’ont pas hésité à réclamer les congés des salariés pour les soignants, … En fait, beaucoup de libéraux considèrent qu’il y a trop de jours fériés en France, vouloir les assouplir ouvre la porte à mettre ne face une contrepartie visant surtout à réduire le nombre de jours de congés.

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Je rejoins @Mjiz sur les problématiques de “jours consacrés” partagé par tous, il y a aussi le fait que pour les personnes qui sont contraintes de travailler ces jours là cela se traduit par un bonus de salaire qui serait supprimé par la même occasion, bêtement je pense à mes collègues aide-soignantes, qui comptes parfois sur le mois de mai pour mettre du beurre dans les épinards.

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Alors justement, sur le premier point, je ne vois pas en quoi la suppression de la “consécration” d’un jour empêcherait la famille de se rassembler, comme à l’accoutumée, ce jour là (il est même très fortement probable qu’un grand nombre de personnes, en France, posent de manière très anticipée le jour de Noël, si tout le monde fait ça dans la famille, ça ne change rien)
Sur le second point, justement, dans la motion qui a été proposée au vote, les jours de congés supplémentaires sont dus par l’entreprise au salarié s’ils ne sont pas pris, ce qui fait que les salarié.e.s concerné.e.s peuvent, à l’inverse de ce qui se fait actuellement, prendre tout ou partie de ces jours de congés (auquel cas ils renoncent à autant sur leur salaire), ou justement, renoncer à tout ou partie de ces congés et toucher autant que ce qu’ils auraient touché en travaillant les jours fériés transformés.

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Sur la question du jour consacré, on part du principe qu’il devrait être chômé donc les entreprises ont tendances à accepter que davantage de personnes soient absentes, certaines ferment etc, si le jour n’est plus consacré on aura d’autant plus de difficulté à obtenir des jours de regroupement (familiale etc), du fait que certaines entreprises préféreront rester ouvertes.

Sur le second point, bien souvent c’est déjà des négociations hard pour qu’on accepte de payer des jours/ heures sup’ etc, alors que, si c’est du férié la question ne se pose pas.

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Alors on tombe sur un autre problème (toujours le même) : celui de la possibilité pour l’employeur de refuser un jour de congé à un.e salarié.e.
C’est une autre question, mais il me semble de plus en plus pertinent que je m’y intéresse, je chercherai à faire une motion sur ce sujet bientôt, mais il faut d’abord que j’y réfléchisse (si d’autres veulent se poser la question avec moi, bienvenue à bord ;))

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Je serais ravie de bosser la dessus (sur un autre fil peut-être) la question risque d’être ardue ne serait-ce que pour les métiers qui nécessite la continuité de service, se pose aussi la question des voies de recours en cas de refus.