Êtes-vous adhérent-e, et pourquoi ?
Je suis adhérent, car c’est, à mon sens, le minimum quand on veut s’engager dans une cause. Je parle bien d’engagements, pas de soutien.
Je m’engage, je suis membre. C’est ma vision, même si je ne l’impose pas.
Comment voyez-vous la suite de votre engagement ? Le temps que vous avez à y accorder ? Au local, au national ou sans frontières ? Plutôt pour un appui technique (outils, stratégies, démocratisation) ou plutôt sur le fond politique (des écrits, des manifestations, des élections) ?
Honnêtement, cela dépendra de la direction que prend le Parti Pirate, il est très complexe de répondre avant à cette question. Nous avons terminé un cycle de la vie du Parti Pirate, des succès, des erreurs, des choses à améliorer et d’autres à revoir.
Maintenant, nous avons un nouveau cycle à démarrer. Selon le chemin qui prendra le Parti Pirate, je le suivrais, je participerais ou je resterais sur le bord de la route.
Une chose est sûre, je ne serais pas comme certains, être présent pour être uniquement dans la critique, dans le blocage systématique ou le mépris des règles et institutions qu’auront défini les Pirates. J’ai pour ma part trop vu souffrir le Parti de ce genre d’errance.
Nous n’avons pas eu les subventions publiques, mais aux législatives, on a mis beaucoup d’argent sur la table pour celles et ceux qui pouvaient : est-ce que si le projet vous porte, vous pourriez faire des dons réguliers ? (mensuel ou annuel, mais réguliers et significatifs). Si oui, donnez un montant indicatif (ça ne vous engage en rien et les possibilités de chacun peuvent changer, mais c’est pour avoir une idée).
On va être clair, je fais partie des gens qui n’ont aucun budget. Je vie la crise comme d’autre ici la vive, je ne me plains pas, j’ai fait des choix de vie, elle ne m’a pas remercié, je fais avec.
Donc non, je n’ai pas les moyens de soutenir avec autres choses que ma cotisation ou quelques euros de temps en temps.
Est-ce que vous voulez un parti top-down ou bottom-up ? La question est un peu viciée, à vous de voir comment vous voulez y répondre, mais ma question porte moins sur la manière de décider que sur le fléchage des investissements temps et argent. Est-ce que vous voudriez plus de visibilité nationale ou internationale (collectivisée) ou est-ce que vous préférez que chacun et chacune nous soyons plus actifs à nos échelles (mérite individuel des membres) ?
Je pense effectivement que la question n’a pas de sens. Que ce soit la question ou l’explication d’ailleurs. Ce n’est donc pas facile d’y répondre, et je doute que les réponses soient exploitables, mais on va tenter quand même…
Le Parti ne sera plus jamais un Parti Top-Down, ou ce sera une erreur (sans doute fatale). Il ne l’est d’ailleurs pas aujourd’hui (malgré ce que les gens se plaisent à dire, toujours dans le ressenti, jamais dans la démonstration).
Une partie d’entre vous a vu ce que donnait un parti “top-down”. Une autre a vu ce que donnait un parti pirate “top-down”. Je ne donnerais pas d’exemple, je ne veux vexer personne, mais je sais que ce sera une erreur. Nous ne nous sommes pas construit comme cela, ce n’est pas notre identité.
Pour ma part, je veux que l’on ait une visibilité nationale, internationale ET locale. Opposer les deux n’a aucun sens. Cela dépendra du moment, des Pirates. Nous devons garder cette souplesse qui nous permet de faire un site de soutien à Julia Reda et deux mois plus tard, de faire des évents en pleine rue contre la loi renseignement.
Pour cela, il faut un parti avec une structure et des règles bien (mieux) définies que maintenant. Plus simple aussi. Il faut donner plus de pouvoir aux pirates, plus de liberté. Il faut aussi cadrer des domaines ou l’on doit être très structuré, très propre. Je pense à l’administratif, à la technique et à la communication nationale.
Je sais que c’est ce qui, en creux dans la question et dans ton intervention par la suite, est critiqué aujourd’hui. Je pense cependant que ce qui a été mis en place est sans aucun doute une des choses les plus bénéfiques pour le Parti Pirate et son avenir, même si les résultats à court terme n’ont pas été bons (mais ce n’est pas le sujet).
Maintenant, je vais approuver Clemage dans le fait qu’il y a une partie des choses qui ne demande ni vote, ni validation, mais du travail.
Il y a de la comptabilité, le dépôt des comptes, la gestion administrative de l’AFPP et du PP, l’EKTEK, mais aussi les élections.
Des tâches dans son ensemble ingrates, qui sont depuis trop longtemps gérées par trop peu de monde.
En trois thématiques, quelles sont les plus importantes pour vous au niveau du Parti Pirate ? (ça peut-être des valeurs, des stratégies ou des points de programme indistinctement).
- Renouvellement des pratiques démocratique
- Respect de la vie privée
- Défense du peuple dans des révolutions industrielles qui arrivent
Quel bénéfice personnel, pour vous, vous voulez en retirer ? Bien sûr j’imagine que ce n’est pas pour le salaire de député, mais ne dites pas “rien”, la question, c’est de savoir si vous en retirez du plaisir, de la visibilité sur vos combats, de la solidarité, des compétences …
Personnellement, j’en tire de la souffrance et de la satisfaction (culture judéo-chrétienne, me voilà !). J’espère que de cette souffrance permettra de faire évoluer la société vers un monde meilleur (je ne vise pas petit).
Qu’est-ce qui ne vous plait pas dans le fonctionnement actuel du Parti Pirate ? Que proposez-vous à la place ?
On est là sur une question trop vaste pour être abordé dans un simple message. Je n’ai d’ailleurs pas la solution toute faite (elle devra être coconstruite ou ne sera qu’une structure de plus imposée aux pirates).
Ce qui ne me plait pas, en premier lieu, c’est que l’on ne donne pas assez de pouvoir aux pirates, et que l’on ne soit pas assez souple sur un certain nombre de sujets.
Notre programme ne doit pas être décidé, une fois par an, en AG. Nous devons pouvoir être dynamiques, souples, nous adapter.
Nous devons, à l’inverse, décider de la voix à suivre, les objectifs à atteindre pour 3 ou 4 ans, et nous tenir ont ses objectifs. Nous ne devons pas traiter ses objectifs et orientations avec nonchalance.
Ce qui ne me plait pas, en second lieu, c’est que les instances (celle en place ou celle que l’on définira) ne soient pas respectées. Que l’on fasse de la politique politicienne avec cela. Que l’on oppose les pirates (telle région contre telle région, le local contre le national).
Ce qui ne me plait pas, enfin, c’est la violence (qu’elle soit à cœur ouvert ou à mots couverts) dans les propos, le manque de respect entre nous, pour le travail réalisé par les pirates, pour les avis des pirates, pour les décisions des pirates.
Ce que je propose, ce n’est pour le moment que des pistes, qui évolueront après l’analyse des réponses ici, des débats que l’on va organiser (oui, c’est prévu). C’est aussi assez proche de ce qui est en place (car je préfère l’évolution à la révolution pour ma part).
Il est important, pour moi, de bien définir les groupes qui existent au parti pirate et identifier les pouvoirs de chaque niveau.
Je pense que les pirates (et pas une assemblée de quelques pirates) doivent décider du programme et des orientations du parti. Il faut mettre en place les méthodes permettant d’inclure le plus grand nombre de pirates, le plus souvent possible, à ses décisions (au jour le jour ou en AG).
Je pense que les sections locales doivent prendre la liberté qu’elles ont, et que nous devons l’inscrire dans nos statuts. Leurs libertés de ton, d’action. C’est déjà le cas, mais ce n’est pas écrit.
Je pense que nous ne devons avoir qu’une seule structure nationale, qui exécute les tâches administratives de base et suive les orientations décidées par les pirates.
Toute action prise par la structure nationale est prise à l’aune de nos obligations légales ou d’une décision des pirates.
Je pense que nous devons avoir des équipes thématiques (communication, technique, comptabilité), supervisées par la structure nationale, avec des membres et des pouvoirs définis par les pirates eux-mêmes.
Voilà, ce n’est qu’un petit premier jet, avec l’espoir de lancer quelques pistes de réflexion.