Oui et non
(Comme le clash est fait, allons dans le fond)
Le principe du revenu de base, en tout cas avancé par le Parti Pirate, est que ce n’est pas la panacée, qu’il ne résout pas tous les problèmes à coup de distribution d’argent.
Déjà on essaie de mettre en avant la gratuité des transports publics pour les rendre plus attractifs (sans oublier qu’il faut malgré tout, aujourd’hui, des personnels pour assurer la sécurité des personnes à bord des trains par exemple – oui ils ne sont pas là QUE pour contrôler des billet, en revanche ça ferait des économies d’argent sur les guichets … mais il faut surtout penser à la maintenance et l’infrastructure du réseau qui eux ne sont pas gratuits). Ou encore arriver à faire entrer dans la survie d’une entreprise (certain ici ne veulent pas entendre de comptabilité) son impact écologique, et donc laisser le capitalisme dans sa vision mortifère alors qu’il n’est juste qu’un ensemble de règles qui ne comprennent pas toutes la réalité d’aujourd’hui.
Prôner un revenu de base au niveau du Parti Pirate c’est aussi prôner la notion des communs, et donc si on ne parle pas ici de gratuité, fondamentalement, on a malgré tout la notion de services minimums accessibles à tous pour la survie de chacun … et il faut aussi réussir à faire sortir de la tête des gens que si c’est gratuit ce n’est pas à gaspiller. Mettre un prix sur quelque chose c’est montrer que la chose en question N’est PAS abondante, c’est la base même d’une économie qui fonctionne sur la base de la rareté. Mais ça veut dire aussi ne pas permettre que des groupes comme Nestlé s’approprient des ressources naturelles et font de la richesse privée sur la base justement de ces communs. En çà, l’article le dit bien :
La gratuité que nous devons défendre relève d’une construction. Économique, d’abord : si l’école publique est gratuite, c’est que l’impôt la finance. La gratuité libère le service du prix, pas du coût. Culturelle, ensuite : il ne s’agit pas de promettre une liberté sauvage d’accès aux biens et aux services, mais de l’adosser à des règles.
Elle s’étend à tous les domaines de l’existence, tels que le droit aux parcs et jardins publics, à des terrains de jeux, à l’embellissement des villes, à la santé, au logement, à la culture, à la participation politique… L’enjeu est bien de multiplier des îlots de gratuité dans l’espoir qu’ils forment demain des archipels et après-demain des continents.
Ce qu’il y a d’intéressant c’est que par exemple, ce qui vient d’être voté à la dernière Assemblé Permanente de décembre sur le volet politique s’apparente justement à ce point de vue.
La gratuité d’un bien tel que l’eau répond non seulement à une préoccupation sociale, mais également à l’urgence écologique, en invitant par exemple à construire des réseaux de distribution plus petits afin de réduire les pertes (estimées à plus du tiers), ou en entravant le principe du système marchand selon lequel l’eau ne sert qu’une seule fois.
En fait l’article va dans le sens du Parti Pirate et demande par ailleurs un changement profond du paradigme actuel. Le Revenu de Base contribue aussi à cela.
la gratuité contribue à responsabiliser les ponctions réalisées sur l’environnement.
Tout comme l’anarchie. MAIS – oui les majuscules c’est voulu – est-ce possible demain ? Sincèrement je ne le pense pas, tout le monde n’étant pas prêt. Il ne faut pas y voir une offense et au final cette remarque ne visent pas forcement ceux auxquels vous auriez pu penser tout de suite.
Pour résumer je ne pense pas que la gratuité seule soit suffisante, tout comme le Parti Pirate est persuadé que le revenu de base seul n’est pas suffisant.
Il faut effectivement montrer des objectifs, les plus larges possibles, qui sont capables de faire vivre l’humanité mieux, plus en adéquation avec elle même, plus juste, mais aussi ouverte sur autre chose que son simple nombril afin qu’elle puisse voir toutes les autres beautés que lui offre l’univers … parce que si on parle de gratuité, il faut réfléchir aussi à d’autres formes de récompense.