Sur l’analyse d’Yves, je crois quand même (toujours dans la boule de cristal) qu’on peut prendre des voix aux FI (beaucoup ont voté JLM mais ne voulait pas tellement de ça non plus) et à Hamon (mais pas tous car les électeurs EELV devraient être stables). En tous cas, on est clairement plus exigeant qu’Hamon et nettement moins europhobe que JLM. De ce point de vu là y a une carte à jouer en insistant un peu sur la 6ième République (on a pas besoin de lui donner ce nom, mais montrer en quoi on réformera les institutions FR et EU). C’est LE sujet qu’on est légitime à porter car on a toujours été sur cette ligne, on a un parti très présent dans le monde, on a eu plusieurs réussites en Europe qui restent en mémoire des électeurs, on est jeune et on aime l’EU, etc.
Il y a d’autres sujets mais où à mon avis on est moins visibles, comme par exemple les luttes sociales où malheureusement, on est pas assez présents (soyons clair, je parle ici de visibilité externe, pas des convictions que nous portons).
Concernant LR et le centre droit, on s’en distancie de plus en plus. Faut quand même le prendre en compte. Je crois quand même que notre vision libéral des choses (de la politique au sens large, comme par exemple sur la légalisation du cannabis, le coté un peu anarchiste et la volonté de pouvoir innover en dehors du cadre Etatique), ça peut toucher les convictions fortes de ceux qui se classent à droite parce qu’ils ne veulent pas du bolchevisme (fantasmée, on est d’accord), d’un Etat qui dirait à chacun où travailler, combien de temps, à quelle fonction et à quel salaire. Disons que là encore, nous avons une vision cohérente et avec laquelle on peut clairement s’assumer car on ne nous mettra pas en défaut sur notre solidarité, sur notre vision pacifiste du monde, ou sur les enjeux environnementaux car si on est pas leader sur ces sujets, ce sont des prérequis essentiels de nos engagements et on peut présenter moulte mesures programmatiques en ce sens.
Macron, c’est clairement une grosse base électorale. Je ne partage pas que ses électeurs voudront lui donner une majorité législative. On verra ce qu’il conclue comme accords en ce sens mais comme pour le FI s’ils avaient gagnés, il va devoir concéder au PS et à LR. Il n’est pas assez en force pour faire cette campagne et la gagner seul, quand bien même il serait élu Président. Beaucoup ont voté Macron pour voter un autre PS. Ils vont déchanter sur les accords à venir. Beaucoup aussi voulaient d’un nouveau parti, d’un parti dynamique, moderne, en prise avec le numérique… On ne peut pas dire qu’on soit à la ramasse. On est pas du tout la même manière de le faire mais ça ne pourra vraiment pas nous être reproché d’envisager la technologie seulement si elle est humainement responsable.
Pour finir, Lassalle, NDA, ou le FN, pour des raisons très différentes ont milité sur les campagnes. Ils ont aussi défendu une certaine préférence territoriale. On est ni bon pour parler des campagnes, ni nous n’avons la volonté de défendre le territoire identitaire. Bref, je fais un grand sac car pour assimiler Le Pen à n’importe qui d’autre, c’est insultant et elle est très spécifique en son genre… mais les uns comme les autres, si on arrive à leur prendre leur électorat, ça sera sur un mal entendu ou parce que cet électorat aura changé d’avis (pas facile en quelques semaines). Ici, je pense que le plus sage, c’est d’insister sur les campagnes, d’arriver à exprimer autrement qu’en métropolitains et parler de service public, de soin à apporter à ceux qui sont de plus en plus en déperdition. Là encore, c’est légitime mais par contre, on est très mauvais je trouve. Tout au plus on parlera de zone blanche ou de truc de geek à la campagne mais faudrait aller beaucoup plus loin. Attention aussi car si on parle d’étalement urbain, ça plaira pas forcement aux campagnes : bref pas simple ce point. C’est un vrai challenge car c’est un point important. Y a beaucoup de citoyens qui vivent hors des métropoles.
Enfin, NPA, LO, c’est clair qu’on ne leur piquera pas leur électorat. On ne propose pas quelque chose qui les fasse rêver. Curieux d’y travailler mais la rupture est forte entre eux et nous. On a fait un choix républicain de gagner par la voix des urnes, eux souhaitent une révolution ouvrière. Restons bienveillant mais leur vision du monde est très réduite (de mon point de vue).