Hello,
Ci-joint une tentative de rédaction d’une motion sur l’éducation. Dans l’attente de vos retours
Un certains nombre de débats a déjà eu lieu sur la question :
- Et l'éducation ?
- https://discourse.partipirate.org/t/reflexions-sur-leducation/28895
- https://discourse.partipirate.org/t/programme-education-premier-cycle/14103
Exposé des motifs
Cette motion entend déterminer une ligne en matière de politique éducative pour le parti pirate, de manière à se détacher d’un programme éducatif actuel composé de 12 points élaborés en 2017, peu innovants, ne reflétant pas, voir étant contradictoires avec l’idéologie pirate. Ces points programmes peuvent porter préjudices au vu de la faiblesse de leur argumentaire et de l’inexactitude de leur propos.
Cette motion s’est cependant inspirée de certains de ses points et de l’ensemble des discussions qui ont lieu sur le forum afin d’y rassembler les grands défis auxquels fait fasse le système éducatif français.
Elle entend à la fois donner des billes en terme de philosophie éducative à nos portes paroles qui tiendrait plus d’un idéal, mais aussi proposer des points de réformes prioritaires à mettre en place rapidement.
Cette motion induit l’abrogation des motions suivantes :
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diversité éducative : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___diversite_educative?words=éducation#:~:text=éducation
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lycée agricole : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___agroecologie_lycee?words=éducation#:~:text=éducation
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accès au savoir des écoles : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___savoir_commun?words=éducation#:~:text=éducation
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le numérique en éducation : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___modernisation_outils_pedagogiques?words=éducation#:~:text=éducation
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éducation sexuelle : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___education_sexuelle?words=éducation#:~:text=éducation
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sur l’ouverture de l’école : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___ouvrir_ecole_exterieur?words=ouvrir+l’école+sur+le+monde+extérieur#:~:text=ouvrir+l’école+sur+le+monde+extérieur
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sur les premiers secours : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___premiers_secours_civils?words=sur+les+premiers+secours#:~:text=sur+les+premiers+secours
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sur la restauration scolaire : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___restaurants_scolaires?words=restauration+scolaire#:~:text=restauration+scolaire
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l’autonomie des écoles du 1er cycle : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___autonomie_ecoles?words=renforcer+l’autonomie#:~:text=renforcer+l’autonomie
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revaloriser le métier d’enseignant : https://partipirate.org/program/index/education_culture_recherche_et_connaissance_libre___revalorisation_enseignant?words=revaloriser+le+métier+d’enseignant#:~:text=revaloriser+le+métier+d’enseignant
Description
Pour une éducation émancipatrice
Le Parti Pirate se positionne pour un service publique de l’éducation qui aurait pour mission principale l’émancipation des individus. Cette émancipation doit permettre le développement physique et intellectuel des individus, de manière à ce que ces personnes puissent mener la vie libre qu’iels souhaitent.
En cela donc, cette éducation doit non seulement former à l’apprentissage des fondamentaux scolaires mais doit aussi permettre aux individus de pouvoir mener leur vie sociale, citoyenne, leur vie économique, leur santé en toute sérénité.
Le Parti Pirate envisage l’école comme une opportunité pour des jeunes citoyens de participer activement à la société.
En cela donc, le Parti Pirate ne peut pas envisager un système éducatif dans lequel les jeunes seraient amenés à subir les décisions prises par les adultes, politiques, parents, personnel éducatif. Un tel fonctionnement ne ferait que reproduire le schéma dysfonctionnel d’une société autoritaire.
Il doit leur être donné l’opportunité de participer activement à la vie de leur établissement, de prendre de décision sur l’allocation des budgets, l’organisation de la scolarité.
Cette nécessité pour amener au développement d’individus émancipés n’empêche pas que les établissements éducatifs soient contraints à un certains nombre de missions. La seule différence tient à la manière dont les principaux intéressés participent à ce processus décisionnel.
Au centre, une question de budget
Bien que cet idéal demanderait une refonte profonde du système éducatif actuel, il semble impossible de tendre vers ce dernier sans engager les 1,2 millions de professionnels qui y travaillent. Comment oser demander à un personnel éducatif de se réformer, d’envisager de nouvelles manières d’éduquer si ce dernier n’est pas considéré, en premier lieu de part un salaire décent ?
De la même manière, il est difficile de demander à des établissements d’innover, de faire face à ses nouveaux défis éducatifs sans un budget adequat.
La France, bien qu’ayant un budget consacré à l’éducation supérieur à la moyenne européenne, semble laisser de côté ses enseignants et ses établissements.
Une des explications de cette incohérence peut-être expliqué par le plus grand nombre de jeunes dans notre pays : nous possédons 17,67% de moins de 14 ans en France contre 15,56% au Canada, 15,59% en Finlande.
Une autre explication à ce sentiment d’être laisser de côté tient à la rémunération des enseignants. Ils sont en moyenne moins bien rémunérés que dans d’autres pays de l’OCDE et ont plus d’enfants par classe.
Autrement dit, il nous faudrait changer la manière dont nous pensons le budget de l’éducation, en passant, notamment dans nos comparaisons, d’une réflexion fondée sur le budget général à une réflexion fondée sur le budget alloué annuellement à un élève.
Bien heureusement, le ministère de l’éducation nationale fournit des chiffres à ce sujet :
Ces quelques données chiffrées permettent d’avoir une idée du coût annuel mais cachent, parce que ce sont des moyennes, une autre réalité qui tient à l’inégalité de répartition de ces coûts entre les établissements.
Et, difficile de promettre une éducation égale pour tous, si, en 1er lieux, les budgets alloués par élèves ne sont pas les mêmes. Un arrêté de le Cours des Comptes de 2012 évoque cette situation :
Dans ce rapport on comprend que l’attribution des budgets dépend de critères critiquables :
- Pour le permier degré, l’appartenance à une zone rurale ou urbaine, la catégorie socio-professionelle moyenne des familles, la proportions de parents allocataires de minima sociaux)
- Pour le second degré, la dotation de l’année précédente pour une académie et un calcul des besoins d’encadrement des élèves par les enseignants pour les différentes formations
La Cours souligne un manque de transparence dans ces critères. En effet, il ne serait pas possible de calculer à partir de critères explicites les dotations qui seront accordées aux académies.
Le Parti Pirate préconise que le salaire des enseignants soit relevés à une valeur équivalente à 2 fois le SMIC en début de carrière.
Le Parti Pirate préconise que les budgets dédiés aux établissements se fondent sur une base fixe fonction du nombre d’élève par établissement.
Le Parti Pirate préconise également que soit menée une réflexion sur la fin de la séparation des filières générales, technologiques et professionnelles afin de promouvoir une éducation émancipatrice qui laisse autant de place, pour tous, aux activités intellectuelles comme manuelles.
Pour un vrai service publique de l’éducation
Dans un système éducatif où les jeunes et le personnel éducatif prends part aux décisions de son établissement, la voie devient libre pour mener des expérimentations éducatives de toutes sortes. Ainsi, l’intérêt qui potentiel d’établissement d’enseignements privés dans ce but devient obsolète.
De la même manière dans une volonté de gestion du budget qui dépende du nombre d’élève accueilli dans l’établissement plus que du projet éducatif et de l’offre de l’établissement, ou encore du contexte socio-économique, il ne devient pas acceptable que des établissements privés demandent à des familles une participation financière supplémentaire.
En effet, mettre en concurrence un service publique de l’éducation et des établissements privés d’éducation revient à ségréguer les élèves en fonction de la capacité financière des familles.
Ainsi, le Parti Pirate préconise que les établissements privés d’éducation ne soient plus autorisés.
Une école aux défis importants
Un certain nombre de problématiques importantes devraient faire l’objet de discussions plus approfondies, parmi les suivantes :
- La formation continue des enseignants, notamment sur les méthodes pédagogiques fondées scientifiquement, le lien direct avec la recherche et les professionnels de l’université.
- La réflexion sur des pratiques éducatives qui n’alimentent pas le harcèlement entre élèves, qui ne dégrade pas les inégalités sociales.
- La mise en place d’une réelle éducation sexuelle à l’école, en commençant par appliquer la loi voté à ce sujet.
- Une refonte du système d’évaluation continue qui doit pouvoir prouver son intérêt pédagogique ou arrêter d’exister. Cela n’exclue pas la mise en place d’évaluations standardisées à différents moments de la scolarité afin notamment d’obtenir des chiffres nationaux sur la réussite des élèves et d’adapter au mieux la politique éducative.
- L’intégration d’une souplesse dans les modalités d’apprentissage et d’organisation du temps scolaire pour les élèves, dans l’enseignement à distance, l’intégration des élèves en situation de handicap
Ces défis ne peuvent pas être relevés tant que les professionnels ne sont pas mieux rémunérés et tant que les élèves ne sont pas intégrés aux décisions qui les touchent directement.