Projet pour les élections régionales

Bonjour ami.e.s Pirates,

La semaine dernière, j’ai créé une ébauche de projet pour les élections régionales, que j’ai partagé dans le sujet de discussion sur les prochaines échéances électorales. Je l’ai affiné au fil des jours et je souhaite vous le présenter plus formellement. Il est fortement inspiré de mon expérience des municipales et pourra être décliné pour d’autres élections. C’est un premier jet, le but est d’en débattre pendant des semaines et de déterminer si on peut envisager de monter ce projet. Comme il sera expliqué plus bas, il est structuré d’une manière à pouvoir être stoppé à la fin de chaque étape, ce qui laisse systématiquement une porte de sortie si on sent qu’on va dans le mur. Mais d’abord, un petit point sur ces élections et le mode de scrutin.

Les élections régionales

Ce scrutin permet de composer les conseils régionaux ou assemblées régionales de 17 régions françaises. [1] Ces instances ont pour compétences principales l’organisation des transports régionaux voire inter-régionaux, l’éducation (lycées, formation professionnelle), le développement économique et le tourisme. Elles font l’objet d’une couverture médiatique relativement importante, d’autant plus que les prochaines élections régionales devraient avoir lieu à peine plus d’un an avant l’élection présidentielle. Elles sont prévues pour mars 2020, mais la crise sanitaire pourrait faire repousser cette date.

Le mode d’élection est un scrutin par listes. Le vote se fait au niveau régional, on votera donc par exemple pour les mêmes listes à Mont-de-Marsan et à Limoges (région Nouvelle-Aquitaine). Toutefois, les listes sont découpées par département : on parle de sections départementales. Ainsi, en région Bretagne, les listes comptent 83 noms, mais répartis ainsi : 16 pour les Côtes-d’Armor, 19 pour le Morbihan, 23 pour le Finistère, 25 pour l’Ille-et-Vilaine (détail dans ce tableau).

Au premier tour, si une liste obtient au moins 50% des suffrages exprimés, l’élection est terminée. Sinon, il y a un deuxième tour le dimanche qui suit. Pour poursuivre l’aventure au deuxième tour, il faut avoir fait un score d’au moins 10% au premier. Une liste qui fait au moins 5% peut fusionner avec une autre qui se maintient au 2nd tour, cette fusion se fait à la discrétion des candidats concernés. Un quart des sièges est automatiquement attribué à la liste qui arrive en tête au dernier tour. Pour reprendre l’exemple de la Bretagne, 21 sièges sont réservés d’office aux gagnants. Le reste, soit 62 sièges, est réparti proportionnellement entre les listes ayant atteint 5%.

Une précision concernant les sections départementales : au sein d’une même liste, les sièges sont répartis en fonction du nombre de voix obtenues par département. Restons en Bretagne et prenons une liste qui obtient 10 sièges. Considérons que cette liste a obtenu au total 100.000 voix, dont 10.000 dans les Côtes-d’Armor, 20.000 dans le Morbihan, 30.000 dans le Finistère et 40.000 en Ille-et-Vilaine. Eh bien 1 siège est attribué à la section Côtes-d’Armor, 2 au Morbihan, 3 au Finistère et 4 à l’Ille-et-Vilaine. On peut se présenter dans n’importe quelle section, pourvu qu’on habite la région.

[1] La région de Mayotte ne fait pas l’objet d’une élection régionale, mais uniquement départementale. On parle d’assemblée pour les régions de Corse, Guyane et Martinique, de conseil régional pour les 14 autres régions.

Le projet

Le projet consiste à présenter des listes citoyennes dans différentes régions pour porter un programme centré sur la démocratie liquide et sa mise en place dans les régions. Il s’agit donc de fédérer des gens pas forcément encartés dans un mouvement qui doit vivre par lui-même. Il serait porté par le Parti Pirate, éventuellement par d’autres partis compatibles, mais uniquement pour apporter un soutien logistique, financier et organisationnel au mouvement.

Ce projet, qui n’a pas encore de nom, est découpé en plusieurs phases. À l’issue de chacune d’entre elles, un bilan intermédiaire doit être dressé pour définir si l’aventure se poursuit (go) ou non (no go). Voici un planning possible.

Phase 0 : définition du projet (avril - mai 2020)

C’est en quelque sorte la phase qui s’ouvre avec le présent message. Il s’agit de définir précisément le projet, de commencer à étudier les objectifs pour le parti et le budget associé. Est-ce qu’on se donne pour ambition de prendre la présidence d’au moins une région ? D’avoir quelques conseillers régionaux ? De profiter du projet pour recruter des adhérents ? De juste faire parler de nous ?

Une étude rapide des comptes de campagne 2015 montre que les « gros » candidats dépensent entre 500.000 et 1 million d’euros par région, pour parfois ne même pas se maintenir au 2nd tour. Certaines listes réussissent à recueillir entre 1 et 2% avec entre 10.000 et 20.000 euros de budget. N’en tirez aucune conclusion, je pose juste quelques points de comparaison.

C’est aussi le moment pour commencer à réfléchir à des supports de communication de recrutement (tracts ? plateforme web ? canal Discord sur notre serveur pour commencer à rassembler ?) et éventuellement à une page de don spécifique au projet, qui pourra par la suite être chiffrée avec un budget estimé pour chaque région (en fonction du nombre de bulletins de vote à imprimer, de la quantité de supports de communication pour la campagne, …).

En fonction de vos retours, nous pouvons envisager de créer un équipage Régionales 2021 en mai, qui permettra de piloter le mouvement.

Go : validation du projet par l’assemblée permanente

No go : absence de validation par l’assemblée permanente

Phase 1 : recrutement (été 2020)

Déroulé

Le mouvement est lancé, c’est le moment de faire campagne pour recruter. Réseaux sociaux, réseaux personnels, associations, on invite les gens à rejoindre le mouvement. Pour pouvoir présenter une candidature, il faut que les listes soient complètes : il faudra se fixer un objectif de personnes dans le mouvement par région, et si possible avoir une idée du nombre de personnes prêtes à être candidates. S’il apparait, à la fin de la phase, que présenter une liste risque d’être trop difficile voire impossible, on arrête le projet pour la région, ou du moins, le parti pirate se désengage. Voici un tableau synthétique du nombre de sièges à pourvoir par région, sans le détail des départements.

Outils

  • Une plateforme en ligne qui détaille le projet, avec le rétroplanning, permet de s’inscrire au mouvement et de recueillir des dons pour le projet, éventuellement de suivre le nombre d’inscrits par région

  • Des supports de communication physiques (tracts, livrets, cartes ? ciblés par région ou non ?) qui décrivent le projet, avec instructions pour rejoindre le mouvement

Budget

Prévoir un budget pour les supports physiques. J’ai compté entre 550 et 650 euros pour 50.000 tracts, un peu plus (dans les 700) pour 10.000 livrets de 8 pages A5 mais se pose la question de la livraison et de la répartition géographique.

Go par région pour phase suivante : suffisamment de monde dans le mouvement, constitution de liste jugée possible, vote par l’équipage de la poursuite pour chaque région

No go : pas assez de monde

Phase 2 : programme (automne 2020)

Déroulé

Cette phase est dédiée à la constitution des programmes régionaux.

Pour cela, on peut organiser des ateliers (physiques / en ligne) à différentes échelles (villes, intercos, dépt, région ?) pour faire émerger des propositions pour chaque compétence de sa région. Toute proposition est soumise à approbation de l’intégralité des adhérents du mouvement de la région, en démocratie liquide, façon assemblée permanente. On peut fixer une ligne rouge qui est qu’une proposition ne doit pas rentrer en conflit avec le code des pirates. La fréquence et les modalités de vote sont à définir :

  • les propositions peuvent être enregistrées n’importe quand et le vote de chaque point reste ouvert jusqu’à une date butoir ?

  • les propositions sont déposées et soumises toutes les X semaines avec un temps de vote qui va jusqu’à la prochaine session ? Faut-il avoir adhéré avant le début d’une session pour pouvoir prendre part au vote dans ce cas ?

  • en cas de conflit entre deux propositions, on fait comment ? Est-ce que chaque proposition est votée au jugement majoritaire et si conflit il y a, celle qui a le meilleur jugement gagne ?

Idéalement, le programme final est voté dans chaque région à la majorité absolue fin novembre.

Outils

  • Instance de Congressus, former des référents

  • Outils de communication pour chaque région : serveur discord propre au mouvement ? Channels dédiés sur le Discord du PP ? Mailing lists ?

  • Outil de newsletter pour communiquer régulièrement avec tout le mouvement. Permettre d’envoyer une newsletter globale (toutes régions confondues) et une régionale

Budget

Coût des outils ?

Go régional : programme bouclé et voté fin novembre / début décembre, cohérent avec les objectifs initiaux et compatible avec le code des pirates

No go : pas de programme voté, incompatibilité avec le code des pirates

Phase 3 : listes (décembre 2020 / janvier 2021)

Déroulé

Tout vote se fait au jugement majoritaire, par tous les adhérents du mouvement de la région. En raison des responsabilités administratives et du rôle de représentation, la tête de liste régionale est élue en premier. Les candidats se manifestent le plus tôt possible et se font connaitre par les moyens de communication mis à disposition en phase 2. Une date butoir est fixée pour le dépôt des candidatures, par exemple le dimanche 6 décembre. Les membres du mouvement de la région ont une semaine pour voter. La tête de liste régionale élue choisit sa place dans la liste (position et section). Elle doit être formée pour les démarches administratives.

Ensuite, les têtes de liste départementales sont élues. Les candidats déposent leur candidature dans une ou plusieurs sections avant une date butoir (exemple : dimanche 20 décembre). Le vote se fait sur une semaine. Si un candidat gagne dans plusieurs sections, il en choisit une et se désiste dans les autres au profit du candidat arrivé derrière.

Les membres souhaitant figurer sur la liste s’inscrivent librement sur la plateforme de vote dans la section qu’ils souhaitent jusqu’à une date butoir (exemple : dimanche 10 janvier). Un vote a lieu sur une semaine et tout candidat ayant eu un résultat acceptable (passable, assez bien, bien, très bien) est retenu dans un pool. Une liste temporaire est établie en fonction des scores du jugement majoritaire. Les candidats du pool peuvent échanger leurs places respectives, y compris ceux n’étant pas affectés à une place. Si des places sont vacantes, elles peuvent être prises par des candidats du pool sans affectation. Ce cas de figure peut se produire en cas de candidatures nombreuses dans une même section et insuffisantes dans une autre. La liste définitive est communiquée au Parti Pirate. Les candidats restants du pool peuvent venir en secours sur la liste en cas de problème administratif lors du dépôt.

Les candidats remplissent les formulaires administratifs (CERFA) dès que possible et les transmettent à leur tête de liste, qui est chargée du dépôt de la liste.

Outils

Les mêmes que pour la phase 2.

Budget

Prévoir un budget formation aux démarches adminstratives à la tête de liste ? Financer l’impression des documents administratifs ?

Go : liste suffisamment constituée, certitudes sur la faisabilité de la candidature à une date donnée (exemple : après les candidatures internes pour figurer sur la liste, sans forcément attendre le résultat).

No go : doutes sur la possibilité réelle de candidater à l’élection, pas suffisamment de candidates et candidats pour la constitution de la liste

Phase 4 : campagne (janvier à mars 2021)

Déroulé

C’est le début de la campagne à proprement parler. Chaque région s’organise de manière indépendante pour faire connaitre le mouvement : tractage, porte-à-porte, réunions publiques, … Le Parti Pirate édite et fournit du matériel de campagne (définir les quantités en fonction du nombre de militants impliqués). Une fois les listes formellement déposées, les bulletins de vote sont édités.

En parallèle, s’il semble possible d’atteindre les 5%, une équipe de négociation est constituée. Elle est composée d’au moins un représentant du Parti Pirate, de la tête de liste régionale et de 3 à 8 autres personnes issues du mouvement. L’équipe de négociation doit obtenir un blanc-seing du mouvement dans la région. Elle a pour but d’échanger avec des représentants d’autres listes en vue d’une fusion. L’objectif est d’obtenir un maximum de places éligibles dans une liste fusionnée.

Outils

Matériel de campagne : tracts, drapeaux (à l’effigie du mouvement), livrets avec le programme, … Bulletins de vote.

Budget

Selon les besoins régionaux. Compter 1.000 euros pour 100.000 tracts simples A5, autour de 600 euros pour 50 drapeaux. Compter entre 15.000 et 20.000 euros pour un million de bulletins de vote -> correspond à environ 1 électeur sur 7 en Île-de-France (région la plus peuplée), soit plus d’un votant sur 4 avec 50% d’abstention. En cas de résultat supérieur à 10%, prévoir le double de bulletins pour un second tour sans fusion.

Merci pour votre lecture et pour vos futurs commentaires.

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Merci de ce travail. Je n’ai pas d’avis a priori. J’ai un peu peur du coût (notamment humain) que cela représente. Si on trouve des collectifs à soutenir et que tout roule facilement sans qu’on ai besoin d’intervenir, pourquoi pas, sinon ça risque de pas valoir le coût.

À mon avis, tout élection est bonne à prendre, rien que pour diffuser notre nom et nos idées. Si certains sont partant individuellement pour ça, je pense qu’on devrait les soutenir. Mettre en place un truc à grande échelle c’est autre chose.

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Alors pour ma part, je pense que le projet est “tenable” et “intenable”.

Je m’explique. Le projet est bon, les deadlines sont OK, bref, on est ok.
D’un point de vue organisation, si une équipe de quelques personnes se montent sur le sujet, je soutiendrais la création de l’équipage.

Mes “bémols”.

Le financement.

=> C’est clairement un point faible, nous ne pouvons pas, par nous même, financer une élection régionale. Une collecte de don est possible mais on compte quand même plusieurs milliers d’euros.

Si on veut une candidature “de base” a savoir les bulletins de vote et les professions de foi, on va avoir un peu mal.
Si on prend la région ARA (la plus grande), on est a 5,4 millions d’électeurs. Si on part juste sur le premier tour, on va donc avoir besoin de 5.4 millions de bulletin A4 Recto/verso soit avec un chiffrement raisonnablement haut autour de 160.000 €.
Soyons fou, imaginons que l’on aura un cout similaire ou presque pour les circulaires, on va tourner autour de 320.000 €

On va tourner donc pour les régions entre 200.000 et 300.000 € (je ferais les calculs estimatifs un peu plus tard).

Il faut avoir conscience de cela car en réalité cela créé une dépendance par rapport a un mouvement qui pourrait “chapeauter l’élection” car étant capable de financer cela (comme le fera sans doute EELV). Car si le mouvement paie, il voudra être en position éligible. Car prend le risque financier.

Qui rejoindra le mouvement

C’est lié a l’approche de financement ci-dessus, si on a pas un accord financier claire dès le départ, cela partira en vrille. Un mouvement comme EELV arrivera en disant “super initiative, on paie la propagande électorale MAIS…” et la, qui négociera le truc ?

EDIT graph cout par région

Avec un prix (identique circulaire et bulletin de vote) à 0,018 € la page (impression recto/verso)

|Region|Nombre d’élécteur|Circulaire 100% / bulletin 100%|Circulaire 100% / bulletin 80%|Circulaire 100% / bulletin 50%2|

Region Nombre d’élécteur Circulaire 100% / bulletin 100% Circulaire 100% / bulletin 80% Circulaire 100% / bulletin 50%2
AUVERGNE RHONE ALPES 5 391 831 194 105,92 € 174 695,32 € 145 579,44 €
BOURGOGNE FRANCHE COMTE 1 970 664 70 943,90 € 63 849,51 € 53 207,93 €
BRETAGNE 2 480 671 89 304,16 € 80 373,74 € 66 978,12 €
CENTRE VAL DE LOIRE 1 811 653 65 219,51 € 58 697,56 € 48 914,63 €
CORSE 238 641 8 591,08 € 7 731,97 € 6 443,31 €
GRAND EST 3 836 825 138 125,70 € 124 313,13 € 103 594,28 €
GUADELOUPE 313 066 11 270,38 € 10 143,34 € 8 452,78 €
GUYANE 97 322 3 503,59 € 3 153,23 € 2 627,69 €
HAUTS DE FRANCE 4 213 027 151 668,97 € 136 502,07 € 113 751,73 €
ILE DE FRANCE 7 160 807 257 789,05 € 232 010,15 € 193 341,79 €
LA REUNION 654 158 23 549,69 € 21 194,72 € 17 662,27 €
MARTINIQUE 304 356 10 956,82 € 9 861,13 € 8 217,61 €
MAYOTTE 85 300 3 070,80 € 2 763,72 € 2 303,10 €
NORMANDIE 2 378 137 85 612,93 € 77 051,64 € 64 209,70 €
NOUVELLE AQUITAINE 4 336 836 156 126,10 € 140 513,49 € 117 094,57 €
OCCITANIE 4 198 069 151 130,48 € 136 017,44 € 113 347,86 €
PAYS DE LA LOIRE 2 748 272 98 937,79 € 89 044,01 € 74 203,34 €
PROVENCE ALPES COTE D AZUR 3 570 169 128 526,08 € 115 673,48 € 96 394,56 €
TOTAL 45 789 804 1 648 432,94 € 1 483 589,65 € 1 236 324,71 €
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Du coup, quelles sont les options ?

Participer en négociant sans être sûr que cela soit bénéfique au parti ? (je ne me rends pas compte de ce qui est réellement négociable sans se faire abuser lorsqu’on ne paie pas, cela semble difficile…).

Ne pas participer et être sûr que ce ne sera pas bénéfique au développement du parti ?

Question subsidiaire :

Quelles seraient les élections susceptibles de bénéficier au développement du parti à un coût inférieur ?

Question subsidiaire 2 :

Connaissez vous des alternatives légales (acceptées par la loi) permettant de financer une élection ou un événement politique en utilisant du crowdfunding (dans l’idée, à la Kickstarter, Ulule… : Belle présentation marketing du projet à soutenir sur une plateforme très visitée pour appel à financement participatif).

Je sais (sans en connaitre le détail) que la loi sur le financement restreint relativement les moyens de financement des partis politiques, ce qui n’arrange pas les petits partis comme le PP. Mais ces moyens innovants ont ils été explorés ?

Dans l’idée, comment être le plus indépendant possible de ce point de vue ? Meme si cela ne garantit pas le financement complet, cela pourrait peut être permettre de mieux négocier si nous apportions un apport plus généreux et de surcroît, soutenu par une multitude d’électeurs potentiels…

Les possibilités de participation aux prochaines élections sont débattues dans ce sujet.

Après avoir discuté avec Faro, qui a réalisé les tableaux ci-dessus, une candidature “sérieuse” nécessite des moyens beaucoup plus élevés que ce que j’avais calculé. Autant on a pu se permettre lors des européennes de mener une campagne a minima, les colistiers sachant d’avance qu’on n’avait aucune chance de passer les 5%, autant on ne peut pas recruter une centaine de personnes dans une même région en leur disant qu’on n’aura pas les moyens de ne serait-ce que fournir des bulletins partout.

Les européennes nous ont permis de quasiment doubler le nombre d’adhérents pour un investissement d’environ 30.000 euros. Il faut dire qu’on a galéré à aligner 79 noms (40 femmes et 39 hommes) sur le plan national. C’est à prendre en compte aussi, car cela veut dire que le nombre de candidats à présenter est un facteur encore plus bloquant que le financement. En fait, c’est lié d’une certaine manière : on n’a pas assez de monde en interne, et pour attirer des gens de l’extérieur avec un projet attrayant et tenable, il faut mettre des moyens dans le-dit projet.

Pour répondre précisément à ta question, les élections départementales ne nécessitent de présenter “que” 4 personnes (2 hommes et 2 femmes obligatoirement) par canton (subdivision du département). Les candidats doivent résider dans le département où ils et elles candidatent. Il faut déjà les trouver. La couverture médiatique est très faible, d’autant que ces élections n’ont pas cours à Paris (ni dans la métropole de Lyon, ni en Haute-Corse, Corse-du-Sud, Guyane, Martinique). Donc cette élection pourrait nous permettre une candidature de témoignage, histoire de dire qu’on est là, mais le PP ne serait en mesure de se présenter que dans un canton ou deux.

On fait de l’appel au don “maison”, il ne me semble pas qu’on puisse se présenter sur une plateforme de crowdfunding. Surtout qu’on ne peut pas proposer quoi que ce soit en échange, ça pourrait s’apparenter à de la corruption. Ça n’empêche pas de présenter les choses avec des objectifs comme on a fait sur cette page des européennes.

Alors en ce qui concerne le financement, pour les européennes on fait :

Plus une communication sous la forme #partagetaramette par exemple. Bref, on est au top, mais on ne peut pas faire plus.
Ce que l’on ne peut pas faire :

  1. Utilisez une plateforme de crowndfunding (évolution possible à venir, mais rien pour le moment)
  2. Copier à 100% le système pour nous (ce que l’on ne peut pas faire : remboursement si objectif pas atteint).

Note, concernant mon tableau, le cout mini pour couvrir la France entière tournerait autour de 600.000 € (a savoir 50% des bulletins de vote) si on est à l’arach, si on est sur d’avoir plusieurs listes et l’argent en avance, on peut presque diviser le prix par deux (en gros, si je dis maintenant à l’imprimeur que l’on va imprimer 20 millions de bulletins, on aura un bon prix :stuck_out_tongue: ).

Mais pour moi, la difficulté première pour les régionales, ce n’est pas l’argent, c’est le nombre de candidats à trouver. SI on prend la région Auvergne-Rhône-Alpes, il faut trouver 200 candidats repartis par département (en alternance homme-femme ou femme-homme, il me semble).

Si on reprend mes chiffres, ça fait quoi, 1000 € par personne pour avoir 100% bulletins et 100% circulaires. Ce n’est pas si énorme (d’autant que, comme dit, si on a cela sur 4 ou 5 régions, on aura un cout plus faible).

Non, le problème c’est l’effectif pour moi, clairement.

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Ok, merci pour cette précision.

On recherche quel profil alors ? Cela va au delà du prête nom, j’imagine.

Pour le projet que je présente, ça nécessite d’une part plusieurs pirates dans une même région qui puissent être des référents locaux, d’autre part des personnes de bonne volonté qui veulent construire un programme et le défendre auprès des électeurs ( = faire campagne et/ou être candidat). C’est toujours bon d’avoir des prête-noms sous le coude “au cas où” mais ça ne fait pas tout, bien entendu. Le profil idéal, c’est donc une personne qui a envie de s’investir dans la conception d’un programme, le promouvoir à tout va et être candidat, tout en conservant la motivation et l’énergie même en sachant que le résultat pourra ne pas être à la hauteur de l’investissement. En pratique, c’est très rare. Il y a des personnes plutôt dans le débat d’idées, d’autres dans la campagne à proprement parler (tractage…), d’autres préfèrent rester dans l’ombre et être dans la logistique ou l’analyse électorale. La combinaison de tout ça donne une bonne équipe, à condition d’avoir le nombre, le temps et l’énergie.

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