A priori les statuts du parti pirate propose la légalisation de drogues comme le cannabis ou l’extasy. Même les Pays-Bas, pourtant farouches défenseur de la liberté de consommation du cannabis est en train de revenir dessus car :
- C’est un appel à la consommation de drogues plus dures, et cette faune fait fuir les touristes qui ne sont pas venus pour la drogue,
- Cela a créé des quartiers mal famés, augmentant la délinquance, et le sentiment d’insécurité des populations autochtones…
Je me positionne contre pour toutes les raisons suivantes :
Contre la légalisation du cannabis :
- Cette drogue peut devenir un refuge qui crée de fait démotivation générale des individus, et plus les gens s’y mettent tôt, plus ses effets sont dévastateurs sur la motivation à s’insérer dans un groupe ou à faire n’importe quelle activité dés qu’elle demande un peu d’effort, => démobilisation générale, perte de punch économique, donc fort risque de forte hausse du chômage à terme,
- Cette drogue a des effets négatifs sur le cerveau concernant la mémoire et la vigilance. Le fait d’être en “time sharing” et d’avoir une activité demandant beaucoup de concentration aussi me direz vous… Sauf que dans le cas d’une activité impliquant une forte concentration, il suffit de faire des pauses régulières. Les effets du cannabis sont plus en profondeur et par exemple un conducteur peut “oublier” qu’il a vu un feu rouge ou un stop… De plus les produits de mauvaises qualité sont riches en cannabinol qui est un composé qui lui affecte la mémoire à long terme (lien).
La perte de vigilance a des effets dévastateurs dés que la personne est en situation de risque (utilisation de machines outils, de véhicules, …), et la perte de réflexe est un risque important.
L’effet disparait après arrêt de consommation en une semaine pour les consommateurs ayant commencé pour la première fois après 21 ans et les consommateurs occasionnels, mais n’est pas perceptible médicalement sur les consommateurs qui ont consommé pour la première fois jeunes et sur le long terme. - Plus l’usage du cannabis est précoce, plus il pourrait perturber la maturation du cerveau (donc en cas de grossesse, il ne faut surtout pas en consommer.
Une étude de grande envergure (plus de 1000 individus) a suivi pour la première fois des individus pendant près de trente années de leur vie. Les participants ont été enrôlés avant qu’ils ne goûtent au cannabis et leurs performances neuropsychologiques ont été évaluées à l’âge de 13 ans et 38 ans.
Un déclin marqué du quotient intellectuel (jusqu’à 8 points entre les deux mesures) a été retrouvé chez ceux qui ont commencé leur expérimentation dans l’adolescence, et qui sont ensuite devenus des fumeurs réguliers (au moins quatre fois par semaine), pendant une longue période.
Cette baisse de 8 points, loin d’être anodine, peut constituer un réel désavantage Le QI est en effet corrélé à de nombreux paramètres : accès à des études supérieures et à un bon emploi, performances au travail, niveau de revenus, mais aussi, d’après les spécialistes, tendance à développer des maladies cardiaques ou un alzheimer, risque de décès prématuré…
Point important: l’arrêt ou la réduction de la consommation de la drogue n’a pas restauré complètement les capacités intellectuelles. Une initiation plus tardive, à l’âge adulte, ne s’est en revanche pas accompagnée d’une baisse des performances aux tests de QI.
Ces résultats soulignent le fait que, comme d’autres drogues, « le cannabis a des interactions encore méconnues avec les stades de maturation du cerveau dont l’adolescence est le moment privilégié ». Jean-Luc Martinot (Inserm, Paris). - La schizophrénie serait favorisée par l’usage du cannabis : cela reste très rare. La plupart des usagers de cannabis ne développeront pas de schizophrénie. En revanche, chez les personnes particulièrement fragiles au niveau psychique, souffrant de troubles de l’humeur ou de troubles anxieux, la consommation de cannabis serait un des facteurs qui favorisent la survenue d’une schizophrénie. Cette relation de cause à effet reste néanmoins controversée. (lien),
- La paranoïa serait favorisée par la consommation régulière sur le long terme de cannabis : Cet argument est plus ou moins recevable car A PRIORI les études faites seraient biaisées Mais par contre il a été reporté des liens entre consommation de cannabis et état paranoïdes (la marche juste en dessous de la paranoïa, qui est soignable à la différence de la paranoïa).
Même si les 2 dernières entrées sont sujette à caution, et les études contradictoires selon les différents protocoles d’expérimentation (surtout pour la paranoïa), rien que le risque devrait ne pas plaider en faveur de la légalisation de cette substance, car la paranoïa et la schizophrénie sont des maladies incurables, tant qu’une étude ne peut démontrer avec toute la rigueur scientifique nécessaire n’a pas démontré l’innocuité de cette substance. Par simple principe de précaution.
A priori, parmi les gens pour sa légalisation, il y avait @clemage, @FarFoO, @daniel.r… Vos arguments messieurs?
Références bibligraphiques :
Cannabis :
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