Bon, je n’ai pas trop le temps d’approfondir, les experts du Salaire à Vie râleront peut-être, mais bon …
J’aimerais simplement donner mon point de vue sur deux ou trois bases du salaire à vie :
La qualification
C’est un truc hyper important dans le Salaire à Vie, c’est ce qui permet de définir ton salaire (tu es salarié niveau 1/2/3/4). On peut rajoute des critères compatibles avec se salaire à vie (ancienneté dans le niveau par exemple) voir faire des sous-niveaux. Pour un lecteur de convention collective, rien de neuf (ce qui n’est pas une critique !) MAIS … Complétement déconnecté de la réalité de la majorité des Français pour moi.
Pour exemple, ma “qualification” n’a rien (mais alors vraiment rien) avoir avec mon travail réel. J’ai un salaire bien supérieur au minimum de ma “qualification” et cela même avec les critères d’ancienneté. Car c’est tout simplement un outil qui n’est pas utilisé dans une TPE.
Autre exemple : je connais des patrons, des entrepreneurs qui n’ont même pas le Bac comme qualification. Cela ne les empêche pas de gérer plusieurs salariés et d’avoir une entreprise viable sur le long terme. Sans “qualification” 
Le méchant patron
Si on regarde la vidéo de présentation sur le réseau salariat, on remarque tout de suite un retour à la lutte des classes (pourquoi pas encore une fois). On indique donc que le patron est un méchant capitaliste qui veut s’accaparer le plus de pouvoir possible (délocalisation, baisse de salaire, menace à l’emploi) alors que le gentil salarié/Fonctionnaire/indépendant lui est un travailleur que l’on prive de son travail.
On indique juste que, ouf, on aura plus de démarche et de gestion du salaire pour les entreprises avec le SàV (on ne va pas le cacher, on ne fait pas vraiment d’économie sur le sujet).
Cette vision oblitère deux choses :
- L’investissement personnel du “patron”. Un résumé : “tu veux 150.000 € pour ta boite, bah on va mettre sous hypothèque ta maison et on place ta femme caution, Bisous.”
- Cette prise de risque se doit d’être rémunérée, c’est logique.
- Cette prise de risque ne coute quasiment rien à la société (si tu te plantes, bah c’est pour toi)
- Le fait que certains métiers vont de pair avec la propriété ou sont très liés à la vie
- Que l’on parle de production agricole, d’hostellerie/restauration, d’électricien ou de plombier, tous ont des besoins matériels (atelier, outil) souvent totalement fondus avec le logement
- L’implication en terme de temps de ses artisans (Temps de travail dans l’hostellerie entre 60 et 80 H par semaines, pas loin de la même chose en tant que chauffagiste). On parle aussi de “coupé” (6H-14H puis 18H-23H)
Je doute sérieusement que la caisse d’investissement se charge de la rénovation d’une chambre ou du changement de rayonnage d’un buraliste ou d’un boulanger.
Mais alors, rien à en tirer ?
Pour moi, le réseau-salariat et la notion de SàV ont le bon sens de remettre en avant la cotisation. De remettre en avant la redistribution gérée par le producteur (le salarié).
Alors oui, je suis pour que l’on arrête avec la gestion paritaire des caisses de cotisation. Oui je suis pour que l’on contrôle la partie “profit” du PIB. Mais je suis aussi pour une certaine liberté d’entreprendre de créer (OU PAS) des choses.
Je suis pour un RDB qui libère, on est d’accord, je suis pour un RDB qui protège (aussi !) et qui simplifie le système.
Le Parti Pirate marche sur deux pieds, une gestion des communs sérieuse (faisons mourir ses DSP ou reprenons-en la maitrise, assurons-nous que tout le monde profite de ses communs) et un revenu de base.
Et on laisse les gens faire leurs choix, tout au long de la vie.
Je trouve le Salaire à Vie “enfermant” (je n’ai pas trouvé de meilleur terme)