[Point Programme] Le chômage pour tous !

Ce n’est que partiellement vrai : il faut toute une tripotée de techniciens, ingénieurs et tutti quanti pour produire une caisse automatique. Mais ensuite, celle-ci remplace durant plusieurs années un emploi complet. Et ce ne sont pas les quelques interventions physiques qui remplaceront les emplois des dizaines de caissières présentes tous les jours dans les grands hypers. En terme d’ETP (Équivalent Temps Plein), on n’y est pas.
On peut aussi prendre l’exemple de la voiture autonome : certes Tesla et tous les grands fabricants automobiles emploient pas mal de monde mais le nombre d’ETP dans ces usines (petit aparté, il faut savoir que les voitures Tesla ne sont montées que par des robots!) n’atteignent pas le nombre de chauffeurs taxi, VTC, chauffeurs routiers, ambulanciers etc etc.

Par ailleurs, les emplois de conception et de production ne sont pas forcément sur notre territoire; les plus gros pourvoyeurs d’ETP seront en Chine ou dans la Silicon Valley (ou en Inde, au Brésil que sais-je) même si nous pourrons être fiers d’avoir quelques laboratoires de recherche mondialement renommés dans l’Hexagone.

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Dans notre société, le temps libre est voué à la consommation, c’est vrai. Mais si nous avions vraiment du temps libre, genre l’après-midi de chaque jour, nous pourrions plus facilement prendre le temps de faire soi-même (son jardin, ses meubles etc.) que de devoir faire vite en rentrant du boulot et aller acheter de quoi préparer à manger vite fait sur la route.
Et c’est possible que nous allions vers une société de loisirs. Mais les loisirs, ce n’est pas juste Center Parks, Eurodisney ou les films de LucasArts ! Cela peut aussi être l’associatif du coin, l’artistique (en pratique ou en spectateur).

Bien sûr, le loisir c’est aussi la consommation de DIY ou de MOOCS, de livres, de cours de danse, etc. C’est ce que je voulais dire :slight_smile:

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Ecoute, c’est vraiment complexe comme question… OK le tracteur a remplacé des milliers d’emploi, mais doit-on s’en plaindre ? Je pense que la machine remplace les tâches les plus mécaniques (forcément) et oblige l’homme à se spécialiser dans ce qui justement n’est pas remplaçable chez lui (l’intelligence, mais surtout la sensibilité).

Franchement, tant mieux si mes enfants ne deviennent jamais assembleurs de voiture !

L’emploi pour l’emploi, c’est ça qui est un faux problème, je pense. Mieux vaut des gens oisifs que des gens qui perdent leur (précieux) temps à faire des choses qui les emmerdent. L’éthique protestante a fait du travail une valeur en soi, c’est ce qui a brouillé les cartes.

On est totalement d’accord sur ça par contre !

Pour parler un peu “chiffre” :
Depuis la seconde guerre mondiale, on est passé de 2300 heures travaillées par an à 1500 aujourd’hui, sachant que le taux d’emploi n’a pas vraiment évolué.
Donc c’est indéniable qu’on travaille de moins en moins et tout porte à croire que ça va encore diminuer, mais jusqu’à quel point ? seul l’avenir nous le dira.

La question qui se pose, à mon sens, c’est comment gérer cette diminution ?
Aujourd’hui on la gère en laissant les gens au chômage ou leur donnant un emploi précaire, il y a un temps c’était en poussant les gens à la retraite (dispositif de pré-retraire).

Bon, ça c’est plus un point de vue économique sur la question.

L’emploi pour l’emploi :

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L’avis d’un pirate Belge :

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Non mais arrêtez, tous ces témoignages viennent forcement d’illuminés qui ne savent pas ce qu’est le monde

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Bonjour à tous ! Fraîchement débarquée sur le bateau pirate, premier post (soyez indulgents), je me permets d’intervenir.

Je n’ai pas regardé les dernières vidéos, je n’ai peut-être pas toutes les clefs non plus, mais j’ai la sensation qu’on s’est éloignés du sujet de départ, qui était initialement une idée — qui me semble tout à fait juste — de “libération/décomplexion du concept de travail” :

Mes interventions peut-être naïves :

  1. Il y a beaucoup d’études menées sur la réduction du travail notamment en Suède, tout le monde n’est pas d’accord car les mentalités ne sont pas prêtes en France (comme ça a été dit plus haut), on vit dans le paradoxe de générations entières de “travailler plus pour gagner plus” où le mérite était lié à une position sociale vs. soixante-huitards.
    :arrow_forward: Soit on décide de toucher une niche en s’inspirant de systèmes qui fonctionnent bien à l’étranger comme en Allemagne, en Suède…, soit on s’adresse à une majorité bien française (souvent intolérante) qui a grandi dans ce paradoxe.

  2. Concernant l’évolution de l’emploi, pour faire écho à des messages précédents, je pense aussi que l’emploi existe bel et bien. Faire travailler nos anciens alors que nos jeunes peinent à entrer dans le monde du travail, mais également les auto entrepreneurs (ou plus largement les freelances) qui sont les salariés de demain (pour ce point ça n’a pas du tout été évoqué, qu’est-ce que vous en pensez ?)… Bref l’emploi est juste en mutation.
    :arrow_forward: Outre l’écho psycho que ça induit, les prédictions sur la robolution, je suis donc d’accord sur la nécessité de libérer le travail et communiquer sur la question…

Soyez indulgents. Et si vous voulez, n’hésitez pas à me contacter !

Et je suis encore tombé la dessus en passant :

En passant sur une “critique” de l’école, il y a quand même une explication sur le chômage de masse.

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c est dommage que ce point n ait pas ete soumis en motion …newt time

C’est dans la partie “travail” de ma proposition de la DPG

J’avais pas le temps de faire mieux :grin:

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Peut être que dire que le Parti Pirate défend le “chômage pour tous” est un peu extrême sur le plan de la communication. Il vaut peut être mieux, dans un premier temps, parler de “dépénalisation du chômage” plus facile à défendre lors d’un débat à mon avis.

Quelque exemples d’argumentaires :

  • on observe que la répression des chômeurs n’a pas empêché l’augmentation de leur nombre.
  • la dépénalisation du chômage peut aider à lutter contre le “trafic illégal de travail” plus connu sous le nom de “travail au black”.
  • le chômage (même à temps partiel) peut avoir des effet bénéfique sur la santé en luttant contre des fléaux comme le stress et le surmenage.
  • les “consommateurs occasionnels d’allocations” ne sont pas souvent des personnes oisives et dépendantes, mais des personnes actives dans la société comme une bonne partie des retraités et des enfants. Personne ne défend l’obligation de travailler pour les retraités et les enfants.
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Fil de discussion vraiment intéressant avec une accroche provocatrice comme quoi ça délie les langue :slight_smile:

Deux choses retiennent mon attention dans ce qui est dit ici et c’est vrai que dans les amendements au programme du PP la case emploi est encore vide (ou alors il me manque une brique)
https://wiki.partipirate.fr/Catégorie:Emploi
et dans les déclarations, l’emploi est lié aux communs.("Rapport au travail ")

Le revenu de base est toujours entendu comme payé par les gouvernements mais le temps “libre” c’est lucratif pour toutes les multinationales qui exploitent les datas de notre oisiveté, trip advisor, youtube etc etc etc, celles qui s’enrichissent le plus au rythme de notre obsolescence au profit des machines (celles qui produisent et celles qui nous connectent). Le revenu de base devrait être payé par ceux qui profitent de l’oisiveté, alors sous forme d’impôt certainement mais il ne faudrait pas laisser penser que le revenu de base c’est encore de l’argent qui “viderait les caisses de l’Etat povidence et gnagna”
Bien sûr cette idée ne doit pas faire de nous des cerveaux à sucer dans le même temps il faut aider à l’expression personnelle (aide aux fablabs, reconnaissance du statut d’intermittent quand un artiste fait un atelier etc) mais qui dit plus d’accès à la culture et aux loisirs dit amélioration du bien être et de l’envie de créer, de penser :slight_smile:

Ensuite sur l’écueil chômage / nouveaux métiers, avec l’idée soulevée que les entreprises ne trouvent pas dans la masse des demandeurs d’emploi la perle rare qui connait le nouveau machin, la nouvelle machine, il faudrait une politique qui appuie l’Apprentissage et à tout âge (aucune taxe par exemple pour l’entreprise et cumulable avec le revenu de base et donc acceptable) . Etre en entreprise deux jours par semaine permet de sentir les changements à venir chez le moins de 20 ans, faire naître une vocation peut-être sur des métiers qui n’existent pas encore mais dont le besoin débarque à pas de robot. A l’entreprise il offrira un regard expert sur les nouveaux usages sociaux.
Le moins jeune apporterait son savoir-être et sa vision de consommateur (et ça c’est précieux pour une entreprise).

Je ne suis pas experte sur l’emploi mais c’est quand même le truc n°1 soulevé à chaque débat et mélanger revenu de base (via impôt) de ceux qui vivent sur nos habitudes oisives + aide à l’Apprentissage Professionnel + soutien aux assos de pratique type fablab et d’expression artistique type friche culturelle pour que les publics et les artistes se retrouvent, ça peut donner une partie de programme sur l’emploi moderne et rafraichissante et bien expliquer que le temps libre c’est tout sauf ne rien faire…

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Pour en revenir sur la robotisation et la disparition de l’emploi :

Je cite :

Au total, le Conseil estime que cette menace est réelle pour 1,89 million de salariés.

On a déjà trois millions et demi de chômeurs à plein temps sans compter les autres catégorie. Si on rajoute ces quasi 2 millions on arrive à 5.5 millions. Le marché du travail c’est 40 millions de personnes. Ça ferait 13% de la population. TREIZE FUCKING POURCENTS.

Et là on a une vision optimiste de la destruction de l’emploi.

Parler de restaurer le plein-emploi est véritablement une utopie.
Déjà pour une répartition horaire du travail, il faudrait passer à 30h (même pas 32h, c’est trop). C’est à dire QUATRE jours de travail de 7h30 ou 5 jours de 6h. Vous croyez vraiment qu’« ils » sont prêt à ça ?

Le pire, c’est pas pour les métiers “physiques”, on sait qu’il vont disparaitre tôt ou tard depuis l’invention de la machine à vapeur (et a fortiori des robots-machines) et on réduit le temps de travail en conséquence depuis.
Le vrai choc qu’il va y avoir, c’est pour les métiers dits “intellectuels”, en commençant par les plus répétitifs, puis en allant vers les plus complexes qui vont être remplacés par des algorithmes. On peut prendre comme exemple prendre la branche sinistrée des tradeurs (d’ailleurs la CGT tradeurs n’est pas très active sur le sujet). Il y a déjà des robots compositeurs de musique, codeurs de pages HTML, de tri et de réponse au courrier, livreurs de pizza, etc… Ce rapport semble un peu sous-estimer l’impacte à long terme de cette robotisation “intellectuelle”.
À part pour les boulots de superviseurs de robots et de codeurs (pour les trucs bien avancés), et deux trois boulots de type hautement artistiques, il va pas rester grand chose comme emploi, sauf, si comme s’en enchantent les auteurs de ce rapport, on crée des nouveaux besoins ad hoc pour pouvoir compenser cette tendance (avec toutes les conséquences néfastes qu’on connait).

Après l’élection de Fillon, ça va être vraiment dur de faire accepter le passage des 39h aux 30h…

Je reviens avec mes gros sabots, mais on retrouve ce genre de prédiction à chaque révolution technologique (de l’invention de la charrue à l’électricité, en passant bien entendu par celle du moteur à vapeur). Bien sûr, ces avancées redistribuent à chaque fois les emplois dans tel ou tel secteur, bien sûr la transition peut être douloureuse, surtout pour les travailleurs les moins qualifiés qui sont les plus aisément remplaçables, mais je crois que l’Homme va encore devoir s’occuper de gérer sa vie un bon bout de temps… (et heureusement !)

Comme @cellesink je préfère parler de mutation, et comme elle aussi je trouve qu’on ferait mieux de s’interroger sur les manières d’accompagner et d’encourager les freelances (auto-etrepreneur, start-up, etc.) qui sont en effet les emplois de demain : préparer les gens et leur donner les moyens d’inventer les boulots dont on aura besoin demain.

Et à chaque fois, ce qu’on a fait c’est de diminuer le temps de travail moyen et augmenter la consommation (=trouver/inventer des nouveaux besoins et les métiers qui vont avec). Au bout d’un moment, quand on aura tous trois 4x4 pour rouler en centre ville ça va devenir limite comme approche… Régler le chômage par la croissance c’est se mettre dans une situation de dépendance par rapport à la croissance. Le jour ou la croissance s’arrête, le chômage augmente (c’est d’ailleurs un peu le problème du moment). Or on voit que c’est de plus en plus difficile (et de moins en moins souhaitable pour des raisons écologiques) d’écouler toujours plus de richesses chaque années.

Il ne s’agit pas de régler le chômage, le travail n’est pas une fin en soi ! Le travail est un moyen, le moyen d’arriver à une société “meilleure”. Bien sûr, cette notion de “meilleur” est très subjective et très mouvante. Elle est passée par une phase d’hyper consommation et aujourd’hui encore dans nombre de pays dits émergents, la consommation apparaît effectivement comme une amélioration. Mais je crois que dans nos sociétés post-industrielles on en est un peu revenu et qu’un consensus s’installe peu à peu vers un modèle autre, plus respectueux de la nature et de l’humain. Un “meilleur” plus qualitatif que quantitatif. Travailler ce n’est pas que produire des choses (4x4 ou autres) mais aussi du service, du sens, et tant d’autres choses dont nous aurons toujours besoin.