Bon, je crois que j’ai des choses à raconter, mon bilan va donc peut-être être un poil long et je m’en excuse par avance mais il me semble important de faire part d’un maximum d’informations sur l’historique du PP, du moins ce que j’en connais.
J’ai adhéré en avril 2017 et je suis restée adhérente depuis. Ça va faire donc trois ans dans quelques jours. Joyeux anniversaire d’adhésion à moi
J’ai adhéré parce que j’ai été séduite par la promesse du Parti Pirate, je le suivais depuis pas mal de temps, j’en avais entendu parler en 2010/2011 quand j’ai commencé à bosser sur les législatives de 2012. A l’époque mes patrons s’interrogeaient sur un partenariat électoral avec le PP, je n’ai pas souvenir qu’il y ait eu des suites… Je suivais de loin l’activité du PP mais je n’avais pas connaissance de l’interne et je ne voyais pas grand chose se passer en France, par contre j’ai bien suivi l’Islande et l’Allemagne. Et ça me plaisait beaucoup ce qu’ils faisaient à l’époque. Moins aujourd’hui, mais je suis assez contente de nous et des Tchèques, donc ça compense.
Lors de mon adhésion, je vivais à Pantin, j’ai dû attendre pas moins de deux semaines avant d’enfin parler avec des Pirates. Je n’ai reçu aucun accueil, j’ai simplement reçu un mail me remerciant pour mon adhésion, et très peu d’informations sur le fonctionnement, il a fallu que je cherche, j’ai cliqué partout où je pouvais sur le site du PP et j’ai fini par trouver les statuts, le RI, quelques noms de membres, le Mumble que j’ai aussitôt rejoint… J’étais connectée tous les jours sur le Mumble du PPFR mais il n’y avait jamais personne. Avant mon adhésion je passais pas mal de temps à geeker dans des équipes de gamers, j’avais rejoints plusieurs TS ou Mumble qui étaient très actifs. Alors évidemment, ça ne m’a pas vraiment plu de ne trouver personne avec qui échanger en direct dans un parti que je pensais très connecté, et ce pendant deux longues semaines… Pour moi, c’est long deux semaines, j’étais au chômage, je voyais tous mes amis travailler sur les législatives autour de moi, j’étais bien motivée à faire campagne avec un parti, pas forcément en tant que candidate mais l’idée m’avait traversé l’esprit quand j’ai vu la tête des candidats à Pantin et j’avais jeté mon dévolu sur le Parti Pirate. J’étais motivée par les idées et par l’idée qu’on pourrait faire des grandes choses avec les Pirates en France vu tout ce qui se passait ailleurs, LREM, la FI, que des promesses et rien derrière en fait.
Quand j’ai adhéré, je sortais tout juste d’une expérience professionnelle de près de 7 ans au siège national d’EELV, donc grosse expérience du fonctionnement d’un parti, mais aussi gros marquage personnel dans le monde politique, je n’étais pas adhérente d’EELV, je ne l’ai été que quelques années entre 2011 et 2013, mais je connaissais beaucoup des adhérents qui y sont passés entre 2010 et 2017, donc pas mal de monde qui s’était éparpillé dans plein de partis différents, j’avais un gros réseau mais très centré sur l’écologie politique, et j’étais connue pour être une de leurs petites mains. J’étais en charge des élections et des relations entre les régions, ce qui m’a amenée à être en contact avec des centaines de personnes, des cadres, des candidats, des collaborateurs… Donc oui, j’étais identifiée dans un réseau assez large de militants, d’hommes politiques et de journalistes, comme une militante EELV sans pour autant l’être réellement, j’étais militante environnementaliste, je m’identifiais comme telle, mais je n’étais pas encartée EELV dans les faits, malgré le fait que je travaillais pour eux. Depuis 2014 j’ai pris beaucoup de distances avec eux politiquement, ce qui a rendu ma relation professionnelle de plus en plus compliquée à gérer et m’a amenée, dans un premier temps, à préparer mon départ en reprenant mes études en marge de mon emploi, j’ai obtenu une licence professionnelle de management associatif/ESS en formation professionnelle en 2015, et dans un second temps, après un gros passage à vide ponctué d’une série d’arrêts de travail, à négocier une rupture professionnelle qui est survenue finalement en janvier 2017. Je pourrais parler longuement de cette expérience professionnelle et politique, mais là n’est pas le propos, cela dit c’était nécessaire, je pense, de le rappeler et de rappeler dans une moindre mesure les circonstances de mon arrivée, ça pourrait peut-être expliquer certaines rumeurs qui ont pu circuler à mon sujet.
Je crois qu’il faut également que je précise que je n’ai pas adhéré avec une équipe, je n’ai pas emmené des ex EELV avec moi, je n’étais pas un leader d’opinion chez EELV, j’étais dans l’ombre, je connaissais du monde mais je faisais simplement mon taf et c’est parce que je faisais bien mon taf que je me suis constitué un certain réseau mais ce réseau était professionnel et pas politique, c’était un réseau professionnel de personnes politiques, je donnais des conseils mais je n’exprimais pas mon avis et je n’ai quasiment jamais participé aux débats internes de peur de me mettre en difficulté professionnellement. Donc j’ai adhéré seule, et personne chez EELV ne m’a aidé à me construire au PP. Je suis une self-made-Pirate, comme chacun d’entre vous à ma connaissance
C’est aussi avec cette expérience professionnelle que j’ai compris qu’on ne pouvait pas être salarié et militant d’un parti politique. Et pourtant ça va à l’encontre de tout ce que j’ai appris dans le cadre de mes études sur l’ESS où les salariés sont parties prenantes de l’administration de leur entreprise ou de leurs association. Le fait est qu’un parti politique n’est pas une entreprise, c’est une association mais qui est bien spécifique, c’est quand même le seul type d’association qui est nommé dans la Constitution ce qui lui donne un caractère assez particulier. Son objectif n’est pas de payer ses salariés, ni même de survivre, son objectif c’est de faire de la politique. Donc à un moment il y a une forme d’incompatibilité d’intérêts. Si je suis salariée et en capacité de décider des orientations de mon parti, je vais forcément être influencée par mon intérêt principal qui est de conserver mon poste et mon salaire, parce qu’en tant que salariée, mon intérêt principal n’est pas forcément la survie du collectif ou l’avancement de mes idées politiques, d’autant que les salariés n’ont pas l’obligation d’adhérer au parti, le code du travail prévoit quand même des dispositions sur les orientations politiques des salariés, ils sont protégés, ils ne peuvent pas être discriminés parce qu’ils adhèrent ou pas à un parti politique, du coup malgré le fait qu’on ne doit pas discriminer les salariés en fonction de leur orientation politique, je pense qu’on doit préserver notre organisation politique et nos potentiels salariés en refusant à nos potentiels salariés la capacité à participer à la prise de décision. Et je pense que tous les partis politiques devraient prévoir ce type de disposition.
Du coup, même si je suis une professionnelle de la gestion d’un parti politique, même si c’est comme ça que je gagne ma vie, et même si je mets mes compétences professionnelles à profit au PP quasiment quotidiennement, il va de soi que je refuse catégoriquement d’être salariée du PP, je tiens trop à participer à la prise de décision en interne, à moi de trouver un autre moyen de gagner ma vie…
Ceci étant dit.
Quand j’ai adhéré, j’avais déjà en tête de grandes idées de fonctionnement horizontal, que j’avais longuement étudié en marge de mes études en 2015, à appliquer au sein d’un parti politique mais qu’EELV n’a jamais voulu entendre, faut dire que pour eux le principe de l’horizontalité c’était assez éloigné de leur façon de s’organiser, ils m’ont bien fait comprendre qu’ils avaient besoin de leur verticalité pour avancer parce que ce qu’ils appellent « la base adhérente » n’est pas forcément digne de confiance pour leurs cadres, mais je n’avais pas forcément en tête de tout changer au PP en adhérant, c’est venu après. Mais je me suis dit assez vite que les Pirates seraient sans nul doute très intéressés par mes idées, alors après mon adhésion, et après les législatives, j’ai assez rapidement commencé à en parler, cherchant parmi les Pirates des gens qui seraient partants pour m’aider à les appliquer ou à y travailler. J’ai découvert le principe de démocratie liquide en adhérant au PP, mais j’avais déjà en tête les principes de l’Economie Sociale et solidaire et que je rêvais de voir appliquer dans un parti politique.
J’ai très vite compris comment le PP marchait à l’époque. Pour tout vous dire, j’ai surtout vite compris que le PP ne marchait pas, il coulait, et les personnes que j’ai rencontrées de prime abord n’avaient pas l’air de beaucoup s’en inquiéter. Bien au contraire, cet état avait même l’air de leur convenir, et quand j’ai commencé à parler des statuts et du fait qu’on ne les respectait pas on s’en est même un peu moqué. Pourtant, moi j’aime bien les statuts, je trouve que ça reflète les idées d’une organisation donc je pense que c’est vachement important qu’ils soient en adéquation avec les idées défendues par l’organisation en question.
Et puis j’ai discuté avec Aurifex
Quand j’ai adhéré on m’avait dit qu’on projetait une réforme statutaire. Et j’avais hâte de commencer. Pour moi les législatives de 2017 qui arrivaient juste après, bien sûr il fallait participer, mais j’étais arrivée bien trop tard pour donner un avis, ou y contribuer davantage qu’à mon humble niveau, je me suis contentée de me présenter dans ma circonscription, où on n’avait pas encore décidé du nom du candidat, et de mener ma campagne de mon côté, en donnant accès à ce que je faisais à tout le monde au PP. J’ai réuni deux potes on a produit des docs de campagne que je me suis empressée de partager aux autres Pirates, j’ai demandé à un ami photographe de me faire une jolie photo de campagne… Mais je voyais bien qu’on était quand même pas très bien organisés, tout ce que je pouvais faire c’était suivre le mouvement et répondre aux questions sur le droit électoral que beaucoup se posaient et auxquels peu étaient en capacité de répondre. Il se trouve que j’ai toujours un code électoral sous le coude, et je le connais un peu mieux que la plupart des gens pour l’avoir consulté quasiment quotidiennement pendant des années, en période électorale, c’est toujours utile…
Bref, après les législatives de 2017, on a lancé plusieurs discussions, ouvertes à tous les Pirates, qui portaient notamment sur nos anciens statuts et sur nos idées de nouveaux statuts. On s’est rencontrés une première fois à Lyon en été 2017, puis à Pantin à la rentrée 2017, juste après l’AG de la section IDF où j’ai été élue coordinatrice de la section IDF.
Il me semble que c’est le meilleur moment pour expliquer ce que je sais de l’ancien fonctionnement et ce qui me dérangeait dans ce fonctionnement.
Le Parti Pirate avait choisi de fonctionner avec une coordination nationale composée des coordinateurs de chacune des sections locales. Il y avait un certain nombre de sections locales plus ou moins actives. La section IDF, la section Occitanie et la section Bretagne semblaient être les plus actives. Il y avait aussi une section PACA et une section Rhône-Alpes, et puis il y avait une section Alsace qui dormait quand je suis arrivée. Donc chaque section élisait un coordinateur qu’elle envoyait à la coordination nationale pour décider des actions du Parti Pirate, de son orientation ou de ses activités, la coordination avait un Secrétaire national qui était élu en Assemblée Générale pour un mandat d’une certaine durée, un an je crois, et il y avait des rôles plus ou moins sur mesure pour que tout ça vivote plus ou moins. Mais chaque section était finalement assez indépendante dans son organisation et pouvait décider d’une action dans son coin sans forcément faire appel au reste du collectif, sans même en parler au reste du collectif, et moi, ça, ça me dérangeait. Les sections rassemblaient des Pirates IRL, rarement en ligne, enfin en IDF on n’a jamais eu de réunion en ligne, je sais que l’Occitanie en organisait mais pas en IDF. Tout se passait à Paris, dans le 10ème ou pas loin, et lors de réunions organisées unilatéralement par l’animateur de la section de l’époque, Thufir, qui avait donc un rôle d’animateur et non de coordinateur, je n’ai jamais bien compris où on avait prévu qu’il y avait des animateurs de section dans les statuts mais c’était l’organisation de la section, la plupart du temps nos réunions se tenaient dans des bars, parfois avec l’obligation de consommer. Je me souviens de quelques réunions, notamment une surréelle lors de laquelle l’animateur a dit qu’on ne devait pas parler au « national » d’une action qu’on voulait organiser parce que le « national » s’y opposerait forcément. Les sections faisaient plus ou moins la guerre au national et le national rejetait tout sur les sections qui ne le soutenait pas, tout le monde se renvoyait la balle mais quand un projet était proposé il n’y avait pas vraiment de possibilité de le réaliser. En fait, j’écrivais plus haut que ça coulait parce que personne ne savait vraiment qui faisait quoi, personne ne saisissait des gros sujets, l’équipe communication avait massivement démissionné après les législatives de 2017 suite à des gros différends entre les membres du PP, je n’ai pas trop bien tout suivi, je venais d’arriver, mais comme beaucoup d’entre nous l’ont vécu, j’ai souvent eu peur que mes actes soient à l’origine des dissensions, alors qu’en fait le problème c’était qu’il y avait pas mal de conflits entre les personnes, des ressentiments profonds que des heures de thérapie de groupe ne pourraient plus effacer, des prises à partie des nouveaux adhérents qui ne permettaient pas d’entretenir un climat de débat sain et du coup comme tout le monde se tirait ouvertement dessus à la moindre occasion (et clairement il n’y avait pas une seule personne contre les autres, ou un clan contre un autre, c’était une véritable baston générale, ça partait dans tous les sens), il n’y avait plus personne pour agir, des boycotts de la coordination national par des coordinateurs qui refusaient d’y siéger pour d’obscures raisons qu’eux mêmes avaient bien du mal à justifier, mais on se retrouvait dans des situations intenables qui ne permettaient plus de prendre de décisions, le PP était complètement bloqué tout partait en couille. Pardonnez moi l’expression. Et puis quand vous aviez le malheur de prendre parti, ou que vous passiez un peu trop de temps à parler avec certaines personnes, d’autres personnes vous écartaient systématiquement de leur groupe d’influence, pour une nouvelle adhérente qui ne voulait que défendre des idées, monter des projets, participer à la vie interne, éprouver la démocratie liquide, c’est très décourageant.
J’ajoute que le système de section, où chaque section dispose d’une seule voix au niveau national, était déjà très injuste en terme de représentation des membres par section, tu peux avoir une section de trois adhérents ou une section de 100 adhérents, tu n’auras qu’une seule voix au niveau national, bonjour la représentativité des membres… Mais en plus de ça, les adhérents isolés, ceux qui vivaient dans des endroits concernés par aucune section comme le Limousin, la Bourgogne ou la Normandie par exemple, n’avaient jamais voix au chapitre en dehors de l’AG, et en l’absence de cohésion nationale, en l’absence de dialogue entre les adhérents, ces membres isolés rencontraient les autres Pirates en de très rares occasions, la seule étant l’AG où les gens se connaissent déjà et lors desquelles l’ambiance, ultra tendue compte tenu des circonstances, est rarement propice à des rencontres…
Donc c’est dans ce contexte épineux que je suis arrivée au PP, j’ai assisté à toutes les réunions de la coordination nationale, micro coupé, je les écoutais, j’étudiais le fonctionnement, je comprenais les biais au fur et à mesure, je cernais les blocages et j’ai fini par conclure, finalement assez rapidement, que le seul moyen de sortir de la crise c’était de tout recommencer à zéro, on efface tout et on pose des bases solides et saines. Je me suis présentée comme coordinatrice de la section locale IDF en septembre 2017 en annonçant que je ferai tout mon possible pour faire disparaitre la coordination nationale, donc le mandat pour lequel je me présentais et pour lequel j’ai été élue. Et donc j’ai achevé la mission que je m’étais fixée, en mars 2018 je n’étais plus coordinatrice de la section IDF, il n’y avait plus de section IDF, il n’y avait plus de coordination nationale, tout ça était derrière nous. Et franchement, j’en suis très heureuse.
Il faut savoir que les statuts d’avant avaient été tellement modifiés, dénaturés, adaptés au fil des adhésions et des départs et des humeurs des adhérents que beaucoup de choses n’avaient plus aucun sens. Il y avait des notions qui avaient été effacées avant qui apparaissaient encore à certains endroit parce que les rédacteurs n’avaient pas été assez consciencieux, il y avait des dispositions contradictoires qui nécessitaient qu’on se réfèrent à des jurispridence mal archivées, enfin quand un problème se posait on perdait des heures à tenter de lui trouver une solution pour finalement reculer parce que les solutions étaient contradictoires. En gros, la plupart de nos échanges finissaient pas la même conclusion : les statuts du PP faut qu’on bosse dessus. Mais à côté de ça on n’avançait vraiment pas. J’en vois souvent qui se plaignent parce qu’ils passent du temps à comprendre comment ça fonctionne aujourd’hui, franchement moi je vous envie, vous n’avez pas eu à chercher à comprendre comment ça marchait avant, en fait.
Donc pendant cette réforme statutaire, on a échangé, discutée, mais à vrai dire, sans nier toute la réflexion globale qui a émergé au sein du PP, c’est surtout le travail qu’on a produit Aurifex et moi à l’issue de ces rencontres et des nombreux échanges qu’il y a eu sur le sujet en interne qui a permis l’écriture de nos actuels statuts. Je suis donc la seconde autrice de nos statuts donc oui, pour répondre ENFIN à la question, je les comprends et je comprends notre fonctionnement
Ce fonctionnement, je l’aime, normal, j’ai contribué à sa création et ça fait des années que j’en rêve, alors évidemment j’ai bien du mal à lui trouver des défauts, mais je veux bien admettre qu’il n’est pas facile à aborder puisqu’il est très différent de ce qu’on a l’habitude de trouver dans un parti politique ou même dans n’importe quelle organisation, qu’elle soit associative ou professionnelle… Ce serait difficile de citer tous les points positifs que je lui trouve mais je vais essayer, et peut-être que j’en ajouterai.
Nous pouvons tous participer à la prise de décision. Le système de délégation instantanée permet une fluidité dans les pouvoirs, personne ne se trouve hiérarchiquement supérieure aux autres, il n’y a pas d’adhérent isolé, hors section, hors cadre, on a tous voix au chapitre, et nous n’élisons personne à des postes de pouvoir puisque nous n’avons aucun poste de pouvoir à proprement parler. Notre Secrétariat est un secrétariat au sens propre du terme, son rôle est d’assister l’Assemblée Permanente, et ça s’arrête là. Il n’y a pas de censure par le pouvoir, puisqu’il n’y a pas de concentration des pouvoirs dans une ou quelques personnes, le pouvoir est partagé entre chacun d’entre nous, et nous partons dès notre adhésion sur le même pied d’égalité que chacun des autres adhérents.
Je dirais en fait que les personnes au Parti Pirate qui ont le plus de pouvoir sont les personnes qui cherchent à lui nuire et c’est peut-être là un défaut du fonctionnement actuel. Si on a envie de détruire le PP, c’est toujours plus facile que de construire quelque chose avec le PP. Pourquoi ? Déjà parce que détruire est plus facile que construire dans l’absolu, mais aussi parce que nous sommes tous bénévoles, nous sommes tous responsables du PP, chacun d’entre nous, et pas seulement les Conseils ou le Secrétariat, c’est l’Assemblée Permanente qui est responsable du PP, donc chacun d’entre nous, adhérents, et si quelqu’un de malveillant publie un message malveillant, c’est à chacun d’entre nous de le signaler pour qu’il soit modéré. Notre modération est assurée par un groupe de personnes qui se sont présentées auprès de nous et que nous avons légitimement élues pour occuper ce rôle. Ils n’agissent pas unilatéralement, ils agissent parce que nous les sollicitons, et s’ils agissent en dehors des clous alors nous avons les leviers pour les faire cesser. Il y a eu des abus de modération par le passé, oui, je suis d’accord, j’en ai été témoin, pas victime (j’ai moi même été modérée mais à chaque fois à juste titre), mais ces abus ont été sanctionnés et je souhaite préciser que, cela arrive souvent, les personnes qui se plaignent de ces abus ne sont pas forcément celles qui en ont été les victimes.
Cependant, il y a peut-être un côté un peu méritocrate dans notre actuel fonctionnement qui en effet peut être jugé comme assez injuste, je m’explique.
Je lis « premier cercle » ici et ailleurs, mais ce premier cercle dont on parle n’existe que, à mon avis, parce que des personnes sont plus actives que d’autres et ce cercle n’a rien d’un cercle décisionnaire au sein du PP. C’est par contre souvent le cas ailleurs et c’est pourquoi le terme de « premier cercle » peut être mal interprété. Finalement, on pourrait même revendiquer ce premier cercle parce que pour y entrer il ne faut pas être pote avec un des membres, ni être élu à un poste quelconque, non, il « suffit » de s’impliquer. Et par s’impliquer je ne dis pas qu’il faut se contenter de répondre ici ou là sur l’un ou l’autre des sujets, non ça ne suffit pas malheureusement, il faut aller plus loin, il faut faire des propositions mais aussi se donner les moyens pour que les propositions soient débattues, mises en exécution, parce qu’au PP aujourd’hui, contrairement à avant 2018, quand on propose quelque chose on ne doit pas attendre que quelqu’un le fasse à notre place. Avant c’était un peu comme ça que ça marchait et c’est aussi pour ça que rien n’avançait. Les gens proposaient des trucs et c’était les représentants internes qui devaient prendre le relai, les gens qui proposaient n’avaient qu’à attendre gentiment après eux que les choses avancent… Aujourd’hui quand on propose quelque chose, on a la possibilité de monter un équipage pour aller plus loin, ou d’ouvrir un pad, de solliciter un équipage qui peut nous aider à avancer ou de solliciter des Pirates qu’on a vu proposer leur aide ici ou là, dans une moindre mesure et sous réserve de les rendre davantage visibles, on peut même consulter les compétences des Pirates sur http://tools.partipirate.org pour savoir qui solliciter, en gros le premier cercle est constitué des Pirates qui participent activement, voire hyperactivement à la vie du PP, donc un nouvel adhérent qui serait super motivé peut rentrer dans ce premier cercle aussi facilement qu’un adhérent plus ancien peut en sortir à force de prendre ses distances. Ce cercle est très poreux, ce qui lui donne un côté plutôt très intéressant et bien moins autocrate que dans n’importe quelle autre structure. Parce que quoi que ce cercle fasse, il reste assujetti au bon vouloir de l’Assemblée Permanente et se soumet à elle comme chacun d’entre nous, humbles Pirates. Par ailleurs, il n’est pas composé des seuls conseillers ou secrétaires ou capitaines d’équipages, il y a, parmi les membres du fameux cercle, des Pirates qui ne sont engagés dans aucun équipage mais qui sont juste très actifs, et qui finissent souvent par s’engager dans des équipages après avoir rejoint ce cercle…
Je crois, sans me tromper, mais bon, on ne sait jamais, que je peux me considérer comme membre de ce premier cercle, mais si ce cercle existe et si j’y suis ce n’est pas parce que je suis une ancienne adhérente, j’ai adhéré il y a à peine trois ans, c’est plus que beaucoup d’entre vous puisque beaucoup sont partis et encore plus sont arrivés depuis, mais au regard de la vie du parti c’est finalement assez peu. Je ne suis pas non plus dans ce premier cercle parce que j’ai une grande gueule, c’est peut-être le cas, j’ai peut-être une grande gueule, mais à mon sens ça ne suffit pas. Et je ne suis pas non plus dans ce cercle parce que j’ai fait adhéré tout un tas de mes amis quand je suis arrivée, parce qu’en fait, je vous l’ai dit, je n’ai fait adhéré personne de mon entourage personnel, pas même un seul membre de ma famille… Si j’ai un ou deux potes qui ont adhéré temporairement au PP, ça s’arrête là. J’ai reçu de l’aide de mes amis pendant les législatives en 2017, ils n’étaient pas adhérents au PP et n’ont pas adhéré depuis, et aux européennes, un ami proche, qui a adhéré au PP mais qui ne m’a pas indiqué s’il restait, m’a aidé à distribuer des bulletins en Alsace. Contrairement à ce que j’ai pu entendre de part et d’autre, je n’ai pas piraté le PP, je n’ai pas fait adhérer des dizaines de personnes pour prendre le pouvoir, et même si j’ai essayé de suggérer à mes amis de me suivre, aucun ne m’a emboité le pas, je n’ai pas cette force de frappe là, affirmer le contraire serait me surestimer…
Je pense que si je suis en effet membre de ce premier cercle c’est parce que je passe un temps incalculable à vous lire, à écrire, à participer aux débats et à la vie du parti et à sa communication, et parce que j’aime ça et que j’ai envie de faire ça, j’adore militer pour mes idées et j’ai plein de temps pour ça, et c’est aussi parce que j’ai une expertise évidente dans la gestion d’un parti politique et que je suis très heureuse de pouvoir en faire profiter tout le monde le plus possible.
Je discute avec beaucoup d’entre vous et pas seulement avec quelques uns, je ne me sens pas forcément plus proche de l’un ou de l’autre, il y a même des Pirates dont je me sens très proche avec qui je ne parle quasiment jamais et qui ne le savent peut-être même pas ou qui ne ressentent pas forcément la même chose, je vais faire confiance à ceux qui me font confiance et vous êtes nombreux à me faire confiance, et je pense que c’est comme ça qu’on peut avancer vite et bien. En tous cas mieux qu’avant ça il n’y a pas de doute…
Si premier cercle il y a, alors je pense que presque toutes les personnes qui ont répondu ci-dessus en font partie, et sans doute une bonne partie de ceux qui répondront après.
Après peut-être que mon postulat de base est faux et que je ne suis pas dans ce cercle et dans ce cas tout ce que je viens d’écrire est à jeter
Je crois que la force actuelle du PP, c’est justement cette question de confiance qui est au coeur de toute notre organisation. Les Pirates font confiance.
Mon post est trop long, donc je dois couper, c’est la deuxième fois que ça m’arrive depuis mon adhésion, mille pardons… « C’est ce film, toutes cette pression… » (t’as la ref ?)