Merci @Farlistener, bonne idée de réfléchir sur la 5G & al.
Comme j’ai un peu échangé avec Pierre Ristic sur Twitter au sujet des délires anti-ondes de Rivasi mais aussi d’un certain nombre de maires EELV nouvellement élus, il m’a trollé en me demandant ce qu’on foutait au parti pirate au lieu de critiquer les gens d’EELV qui préparaient une position.
Il m’a aussi assuré qu’il n’y aurait rien en anti-ondes, comme un de ses collègues, sous-entendu « vous avez des a priori mais on est sérieux ».
Sauf que personnellement quand je lis en actions « on demande un moratoire en attendant le résultats des études », j’appelle ça être anti-ondes. Personne côté ANSES et ANFR ne soutient la nécessité d’un moratoire, l’ANSES et d’autres ont même plutôt laissé entendre l’inverse (injustifié) lors de l’audition au sénat sur la question. L’ANSES est d’accord pour lancer des études complémentaires (il y en a déjà eu plein), si ça peut faire plaisir, mais il n’y a a priori strictement aucune raison de s’inquiéter qui motiverait un moratoire.
Donc EELV a encore voulu ménager la chèvre et le chou en se gargarisant d’être pro-science tout en donnant des gages aux anti-ondes chez eux (au fait, tu as cité le mot d’« electro smog » mais malgré 3 lectures des pages publiées, je n’ai pas réussi à le trouver, mes yeux fatiguent)
Sur la neutralité du net également, ils disent tout et son contraire puisqu’un point promet de la défendre, et 2 paragraphes plus loin il s’agit de prioriser certains usages respectueux de l’environnement etc, autrement dit l’inverse de la neutralité… Faut choisir. C’est l’un ou l’autre.
Le paragraphe 2 mélange (sciemment ou pas) consommation électrique et consommation de données, alors que les 2 ne sont pas proportionnels. C’est un malentendu courant (peut-être volontaire) qui pousse à proposer des mesures qui ne tapent pas au bon endroit.
Sur la menace d’augmentation de 2 % de la conso nationale due à la 5G, la seule source citée est une tribune du Monde qui vient des gens du Shift… dont les chiffres ont été largement démontés (et c’est pas fini).
Et puis l’« effet rebond » brandi encore comme une évidence qu’on n’a pas à démontrer, quelques études prospectives assez hypothétiques promettant des croissances explosives qu’on ne voit pas, et la citation de Negaoctet qui n’a rien publié apparemment et qui a l’air d’être une boite de consultant(s) lié au milieu EELV et à l’Ademe.
Bref, à mon avis beaucoup de handwaving dans leur motion avec des conclusions sans surprise, dérivant directement de leur ligne. 48 pages quand même d’après le pied de page, je me demande ce qu’il y a dedans.
etc. j’arrête de critiquer.
En fond, la position est clairement motivée par l’obsession de la décroissance (tout doit décroître, sauf ce qui plaît aux écolos, et on brandit l’effet rebond contre toute optimisation qui permettrait une décroissance des ressources à service rendu équivalent ou meilleur). Donc rien du tout sur les externalités positives, comme c’est la règle maintenant dans les milieux écolo politiques.
L’IoT semble être un grand méchant désigné mais là pour ma part, je manque de visibilité. Il y a clairement du bullshit autour de l’IoT et des promesses qui ne seront pas tenues (qui auraient déjà dû l’être, pour certaines), mais aussi des choses intelligentes à faire (dont pas mal pour l’environnement : économies de ressources diverses, exemple arrosages de plantations, extinction d’éclairages, etc). L’autre problème par rapport à l’IoT c’est que, la technologie étant encore relativement marginale (faible volume), on en est réduit à de la prospective pour estimer sa croissance future, et les plaquettes commerciales promettent bien sûr d’inonder le monde avec ça, mais est-ce vraiment crédible…
On doit pouvoir construire quelque chose de plus équilibré que la position EELV ?
Ma position serait quelque chose dans les grandes lignes suivantes en inversant la charge de la preuve :
- présomption générale d’utilité (d’innocence ) de la 5G etc ;
- prise en compte nécessaire des externalités positives (on parle de rentabilité socio-économique pour les projets d’infrastructure, on peut parler de rentabilité socio-économique et environnementale) ;
- vigilance nécessaire également sur les impacts négatifs (IoT par exemple), y compris sur la vie privée et les libertés fondamentales ;
- ne pas considérer comme argent comptant n’importe quelle étude prospective promettant une explosion des volumes (de données, de ventes, de fabrication, etc), préférer les tendances réelles déjà observées.