Rencontre avec Alexis Roussel (PP Suisse)

Bonjour,

Vendredi matin j’ai discuté longuement avec Alexis Roussel, Pirate suisse qui s’intéresse aux technologies blockchain, et y travaille. Il était de passage à Paris.

Alexis travaille essentiellement (de ce que j’ai compris) sur Bitcoin, « la première » (cryptomonnaie).

Ce qui a mené à cette rencontre est une longue discussion sur Twitter avec d’autres personnes, sur l’impact environnemental des crypto-monnaies.

Alexis, qui était de passage à Paris, a donc proposé de me voir pour m’expliquer son point de vue sur les liens « naturels » entre les Partis Pirates et les monnaies crypto. On n’a pas vraiment parlé de l’impact environnemental, c’était très annexe.

Alexis a une vision particulière et intéressante sur la blockchain (ou le Bitcoin, qui est le plus important pour lui). Ainsi, il en compare l’invention avec celle de la comptabilité en partie double (Comptabilité en partie double — Wikipédia), qui a grandement facilité les rapprochements comptables. La blockchain permet de pousser la même idée un cran plus loin, en simplifiant et automatisant bon nombre d’opérations compliquées.

Par ailleurs, Alexis remarque que l’aspect « libertaire » (c’est moi qui utilise ce terme pour résumer) de la blockchain converge avec les idées des Partis Pirates : libertés fondamentales, indépendance de l’État, etc.

À ce titre, une partie de la communauté blockchain est de plus en plus exclue par la législation et les institutions : difficultés pour ouvrir des comptes bancaires « classiques » aux entreprises qui ont une activité autour des monnaies crypto, législation de plus en plus contraignante (volonté d’interdire les porte-monnaie indépendants d’une institution régulée, ce qui revient à vider les monnaies crypto de leur sens), etc.

Or, il y a des idées de libertés fondamentales à défendre là dedans (non intrusion des États dans la vie privée, droit à l’anonymat, etc), qui convergent avec celles classiquement défendues par les Partis Pirates.

Ensuite, selon lui, les monnaies crypto peuvent être aussi un moyen de financement pour des projets coopératifs et libres qui ont bien du mal à joindre les deux bouts en financement participatif classique. Par exemple la société où il travaille fournit un réseau type TOR (onion routing) coopératif (non centralisé) et financé par la monnaie sous-jacente (si j’ai bien compris).

Alexis propose lors d’un passage à Paris de nous faire une conférence en présentiel pour nous présenter tout ça de vive voix. Je lui ai dit qu’on était pas mal disséminés sur le territoire français et qu’une visio pourrait être plus adaptée, mais IRL lui semble plus simple et efficace pour des échanges en profondeur.

Voilà, je pense avoir résumé le principal. Les opinions d’Alexis exprimées ici ne sont pas forcément toutes exactement les miennes :slight_smile:

J’ai transmis l’adresse de cette page à Alexis pour qu’il puisse compléter ou participer à la discussion éventuelle.

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Complément, Alexis me transmet ceci expliquant la comptabilité en partie triple (permise par la blockchain). Idée de base : le reçu signé tient lieu de pièce comptable automatisable.

C’est écrit de manière « lyrique », un autre texte plus technique et concret sur la question, lien trouvé dans le texte précédent :

https://iang.org/papers/triple_entry.html

Merci Pierre, je suis très intéressé !

J’ai essayer de prendre aussi cette approche ici Bitcoin, la monnaie mal aimée - #45 par AdrienLac mais ça n’a pas attiré de questions ou commentaires.