Alors, de quoi parle-t-on dans cette affaire, messieurs, dames ?
Nous parlons déjà de Zemmour Eric, polémiste, définitivement condamné pour provocation à la haine raciale. Lors de l’émission « C à vous » diffusée le 6 septembre 2016 sur France 5, il avait affirmé qu’il fallait donner aux musulmans « le choix entre l’islam et la France » . Selon lui, la France vivrait « depuis trente ans une invasion » , et d’ajouter que, « dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées » , se jouerait une « lutte pour islamiser un territoire » , « un djihad » .
La condamnation disait : « les propos incriminés, qui désignaient tous les musulmans se trouvant en France comme des envahisseurs et leur intimaient l’obligation de renoncer à leur religion ou de quitter le territoire de la République, contenaient un appel à la discrimination ».
Pour information, Zemmour Eric a saisi la Cour Européenne des droits de l’homme sur le sujet. Point cocasse, il semble qu’un certain Zemmour Eric a dit, lors d’un entretien au point en 2018 « Au nom de l’État de droit, les juges, que les médias appellent les sages, c’est-à-dire la Cour européenne des droits de l’homme, la Cour de justice européenne et le Conseil constitutionnel, imposent leur idéologie au pouvoir politique ».
Zemmour Eric est Diplômé de Science Po section Service public, il échoue par deux fois au concours d’entrée de l’ENA, il entre ensuite dans le journalisme (dans les services politiques) puis écrivain et polémiste.
Ma conclusion. Cette personne sait parfaitement ce qu’elle dit, connait le fonctionnement des médias, de la politique et de la loi française.
Il tient des propos abjects, détourne les faits et les chiffres pour en nier la réalité ou pour justifier sa vision de la société.
Pour ma part, mon point de vue sur cette personne est fait depuis très longtemps, je défends quiconque de prouver le contraire.
Maintenant la liberté d’expression …
Je ne vais pas répondre sur le champ de la loi, nous nous en écartons ici. Je résumerais mon avis par un constat simple que résume en une phrase Denis Ramond :
Dans des affaires de liberté d’expression, il n’y a pas de bonne solution : soit vous laissez la personne parler, et ses idées se diffusent ; soit vous l’empêchez de parler, et ses idées se diffusent.
Ici, je pense que déjà, le postulat est mal posé. Se poser la question de la justification de la liberté absolue de parole pour des gens condamnés pour des propos incitant à la haine raciale n’est pas une bonne question. Une personne a le droit de dire ce qu’elle veut et doit être responsable (devant la justice) de ses propos.
La vraie question qui est posée ici, c’est la liberté de la presse et des médias. Les médias ont-ils le droit d’inviter les gens qu’ils veulent. Et pour ma part, oui, cette liberté éditoriale est importante. Et vouloir imposer une ligne éditoriale à un média, cela n’est pas acceptable, c’est une attaque trop importante à la démocratie.
J’agis de manière individuelle contre ce genre d’individu, mais cela n’est pas pertinent ici.