Coucou chèr.e.s internautes, chèr.e.s pirates, et bienvenue dans le premier PPPPPPP, le Pavé Philo Politique Pour le Parti Pirate par PP44 !!!
Introduction
Ce post est le premier d’une probable série destiné à abordés des sujets plus « philo politique » et moins « pratico-pratique » que ce que j’ai l’impression d’avoir trouvé ici sur discourse. Je pense qu’il faut aussi avoir ce genre de discussion théorique pour avoir un projet politique cohérent, et permettre de travailler ensemble et de débattre plus sainement et plus efficassement sur les sujets plus concrets.
Le but est d’être honnête sur ce que je pense, expliquer ma position et la justifier, afin de chercher à l’améliorer, que ce soit en la renforçant, en la modifiant, ou en la détruisant complètement pour en faire une nouvelle ! J’admet que ces posts seront de fait très « personnel », mais je pense que c’est la seule manière honnête d’aborder ce genre de sujet, où l’objectivité n’existe pas, et se révèle en fait être soit de la naïveté (souvent), soit de la malhonnêté (parfois).
Pour ce premier post, je vais aborder un sujet important pour moi car probablement fondateur de la grande majorité de mes opinions politques : le libre arbitre. Ca veut dire que changer d’avis là-dessus serait une vrai révolution politique pour moi. Ce que ça implique, c’est donc que ça va être difficile de me faire bouger, je l’admet, d’autant plus qu’en tant que sujet fondateur, vous vous doutez que j’y ai quand même consacré pas mal de temps de réflexion.
Enfin, je pense qu’il faut rapidement dire d’où l’on parle, je vous encourage donc à jeter un oeil rapide à mes présentations, au moins le premier paragraphe de 3 lignes ! (J’encourage au passage tout le monde à faire ça :p)
Je ne crois pas au « libre arbitre »
Soyons direct et simple : je ne crois pas au libre arbitre au sens strict. J’avoue que ça va être difficile de me faire bouger là dessus, parce que la plupart des oppositions que je rencontre se révèle au fond être un débat sur les mots et pas sur les faits. Les faits tels que je les comprends, c’est que nous vivons dans un monde causal (du moins à notre échelle, je ne vais pas rentrer dans les débats sur la quantique qui ne sont de fait pas pertinant à notre échelle). Les évènements physiques et chimiques ont tous des causes, et l’être humain n’est pas une exeption magique à ce principe. Les décisions que nous prenons sont des cascades de conséquences dans notre cerveau, et il n’y a pas d’effet « hors du monde physique » capable d’agir sur ce monde physique.
Je profite de ce sujet pour un petit aparté sur les siences sociales, notamment la sociologie, qui pour moi sont des sciences au même titre que la physique. Les différences existe bien sûr, mais ce sont à mes yeux des différences d’ordre plutôt que de nature. La sociologie est une science plus jeune et étudie des système plus complexes, ce qui explique son manque de fiabilité par rapport à la physique par exemple. Mais manque de fiabilité n’est pas manque de pertinance ou d’utilité, car leurs sujets étant distinct, ces sciences ne sont pas en compétition explicative des phénomènes. (Si j’ai besoin d’un compteur de vitesse pour ma voiture, mieux vaut un compteur de vitesse précis à 10% près qu’un manomètre précis à 0.0001% : un outil a son usage.)
Je ne nie cependant pas l’existance d’un processus de prise de décision et la perception de celui-ci par un individu comme issue d’une démarche consciente ou non. Bref, au fond je suis d’accord avec les propos tenus dans cette super vidéo de Mr Phi.
L’importance de ce débat
Mais alors, suite à ce premier paragraphe où je semble dire « de toute façons tout le monde est d’accord », pourquoi je décide d’écrire là-dessus. Eh bien parce que je pense que bien que toute personne se posant explicitement et sincèrement la question serait d’accord avec ce premier paragraphe, notre culture est construite sur l’intution contraire, intuition due à plein de raisons, culturelles, sociales, politiques, psychologiques. Et que ça a des conséquences réelles sur les débats politiques et les décisions concrètes. Quelques exemple :
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« Je veux être libre de mon orientation sexuelle. »
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« Cette personne a choisit de se comporté ainsi, elle mérite d’être punie. »
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« Liberté de circulation »
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« Les chômeur.euse.s ne veulent pas travailler, ce sont des feignant.e.s. »
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« Les pirates sont libres. »
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« Je veux être libre d’entreprendre. »
Dans tout ces cas, l’usage courant de ces mots invoquent une sorte de décisions intrinsèque à la personne de par ses choix, ce qui est à mes yeux une erreur. Ca ne veut pas dire que je suis forcément en désacord avec toutes ces phrases, mais que je justifie celles que j’approuve autrement que par cette notion.
Mon point de vue « utilitariste »
Avec cette déconstruction du « libre-arbitre », beaucoup de mots politiques en prennent un coup, et d’après moi il faut parfois admettre le fait qu’ils ne sont pas pertinant et les abandonner volontairement, mais plus souvent, il faut les redéfinir.
Là-dessus, la notion la plus importante pour moi à reconstruire différemment est la notion de « mérite », qui est politiquement invoquée directement ou indirectement dans la quasi-totalité des débats !
A l’échelle personnelle
Pour faire vite, je pense que l’individu est fondamentalement « égoïste », dans le sens où l’on fait chacun.e de notre mieux pour être heureux personnellement. Fort heureusement, l’être humain est un animal social, et ses mécanismes psychologique sont adapté à la vie en société. Notamment, nous éprouvons du plaisir à faire plaisir au autre. Parfois plus qu’un plaisir personnel éprouvé directement. Nous sommes donc parfois prêt à aider les autres, même à nos dépends.
Eh bien le mérite est pour moi un des rouages de ces mécanismes psychologique de l’altruisme. Il permet de générer de l’altruisme plus « abstrait ». En effet, si j’aide directement quelqu’un (ex : j’aide quelqu’un à monter ses courses dans un escalier), l’intéraction sociale directe est assez agréable en elle-même pour être une récompense directe m’incitant à ce genre de comportement. Mais si je veux mener un projet plus complexe, long, et à l’utilité moins directement perçue où avec moins d’interaction sociale, il faut que mon cerveau trouve le moyen d’encourager ces comportement utiles collectivement. Le mérite c’est ça. Exemple : je me lance dans des études sur plusieurs années pour devenir électricien et je bosse sur le réseau ERDF, sur de grosse infrastructure loin de tout utilisateur direct du réseau. Eh bien je me sens méritant. Je justifie mes actions, le temps, et l’énergie passée à travaillé, parce que ça me fait me sentir méritant, et ça mon cerveau kiffe !
Cette notion de mértie à l’échelle perso est cependant bien sûr liée à l’échelle collective, puisque ce sentiment d’utilitée, de mérite, doit être validée par la communauté. C’est encore logique d’un point de vu « évolutif », puisque ça empêche le « hacking » du sentiment de mérite, où je pourrais passer un peu de temps et me convaincre et rationnaliser que tester la longévité et la robustesse de mon canapé est une tache sociallement utile, et donc passer un maximum de temps dessus en me sentant méritant. Non, si je ne perçois pas que les autres valide l’utilité de ma tâche, le sentiment de mérite ne fonctionne pas.
A l’échelle collective
Là vient mon propos politique. Mon objectif est « utilitariste » dans le sens où j’essaie de maximiser le bonheur de tous, avec tous les problèmes de définition que ça engendre (quantifié les bonheur, comment collectiviser cette mesure, etc.).
Dès lors, je pense que le mérite a sa place, mais qu’il est un enjeu politique majeur, puisque c’est le rouage fondamental permettant de pousser les individus vers le travail utile collectivement. Mais alors, il faut bien veiller à ce que ce soit cette fonction qui prime, et c’est là que je suis « radical » en politique : je pense que notre société est très très loin d’attribuer cette fonction au mérite. Et là aussi on va retomber plus sur des notions concrète : la thunasse !
Eh oui car l’argent est aujourd’hui le principal marqueur de reconnaissance sociale, de mérite validé collectivement. Dès qu’on critique politiquement la répartition des revenus/richesses, les boucliers levés le sont au nom du mérite et de l’utilité des personnes concernée ! Mais que va-t-on faire sans nos grand.e.s patron.e.s si brillant.e.s !? Payer ces chômeur.euse.s qui ne le méritent pas, mais pourquoi !?
Dès lors, je trouve important de revoir en profondeur la source des revenus, et les mesures de l’utilité sociale.
Conclusion : Les principales conséquences politiques concrètes
Enfin du pratique, enfin relativement, c’est pas encore une proposition de motion ! Quoi que !
Je pense donc qu’il faut revoir la reconnaissance collective de l’utilité et les revenus qui vont de paire avec. Cette reconnaissance doit encourager les actions utiles et coûteuse. C’est pourquoi je pense qu’il faut des revenus qui dépendent de l’utilité sociale et de la pénibilité, politiquement démocratiquement décrétée, et non du « marché libre ».
En cela, ma vision sur le salaire me semble très proche de Bernard Friot, bien que j’ai encore rien lu directement de lui. Je suis par exemple pour un salaire inconditionnel reconnaissant l’utilité de chacun au sein de la société en temps qu’être humain. Cela responsabilise l’individu dans son utilité sociale, et reconnait qu’il travaille pour maintenir sa propre santé, celle de ses proches, l’état de son logement, mais aussi dans sa responsabilité citoyenne et démocratique.
A partir de la majorité, la personne peut travailler en plus de ça à un poste, lui permettant d’amélioré son statut. Plus le travail est utile/pénible, plus elle monte vite. Un exemple type est le travail des éboueur.euse.s. C’est un travail pénible et indispensable, je pense qu’il devrait faire parti des postes attribuant les plus rapides montée en grade.
Le salaire est lié au grade et ne peut pas diminuer (sauf sanction judiciaire exeptionnelle ?). Non seulement cela assure une sécurité importantes aux personnes et reconnait les efforts passés consentis, mais cela encourage aussi à endosser les métier les plus difficiles quand on est jeune. Cela nous bénéficiera toute notre vie, et nos sommes encourager à endosser ses postes lorsque nous sommes physiquement les plus robustes.
Cela justifie aussi des montées de salaire pour les personnes handicapées, non pas par « charité », ou pire par « pitié », mais parce que l’on reconnait un travail supplémentaire pour s’occuper de soi et rester un membre actif et utile de la société.
Enfin, un salaire maximal (asymptotique) existe, reconnaissant qu’avec 24h dans une journée, il n’est pas possible d’être 100x plus utile qu’une autre personne. Ni souhaitable de fournir une perspective de domination économique à la condition d’une quantité de travail malsaine, perpective qui en plus justifie les personnes dominantes économiquement en prétendant qu’elles sont là par travail acharné. Je propose personnellement un salaire max de l’ordre de 3-4 fois le salaire min. Parenthèse pour les matheux.euses, un exemple de modèle simple de l’évolution de salaire :
$S_{n+1} = S_{n} + (S_{max}-S_{n})\times f_{utilité} \times f_{pénibilité}$
Mon autre dada dans le domaine est mon aversion pour l’héritage. Cette notion me semble pire qu’absurde, elle me semble violement injuste dans une société se prétendant du « mérite ». Ma proposition politique est simple :
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Suppresion de l’héritage personnel. A ma mort, tout mes biens et économies deviennent la propriété d’une « caisse nationnale d’héritage » (ou internationnalle camarades !). Les biens sont vendus et l’argent des ventes encaissés.
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Héritage moyenné : Au lieu de mon héritage, je touche (soit à la naissance, soit à la majorité, soit quand mes parents meurent, soit tout au long de la vie ? Perso je vote pour la naissance avec tutelle des parents) l’« héritage moyen nationnal » auprès de cette même caisse
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Choix de lègue, reconnaissant un droit « émotionnel » : dans mon testament, je désigne mes "héritier.e.s et peut leur attribuer un ordre de prioriété/des proportion. Ces personnes ont alors droit à une préemption sur les ventes des biens par la caisse d’héritage. Elles peuvent donc racheté ce qu’elles souhaitent jusqu’à une valeur atteignant l’héritage moyen en utilisant la somme versé par la caisse nationnale.
Ainsi, tout le monde touche le même héritage, tout en gardant un droit à garder des propriétés de grande valeur émotionnelle, tant que cela ne nuit pas aux autres.
Un dernier petit point
Réponse anticipée au classique « si on supprime l’héritage les gens vont tout dépensé avant leur mort ». Premièrement, j’en doute, je crois fondamentalement au fait que les gens ne sont pas des connard égoistes à ce point. Sans parler de la perte du pouvoir de préemtion, privilège que je maintient dans ma proposition. Mais admettons, admettons que toutes les personnes qui voient leur fin de vie arriver dépense tout. Admettons que tout le monde à le temps de voir venir la mort, tout le monde vendent et dépense tout avant de mourrir. Je retourne alors la question : « Mais où va l’argent ? » Iels ne vont pas tout brûler, iels vont dépenser l’argent dans l’économie, et les gens toucheront cet argent en salaire.
Je fais ici simplement la même réponse qu’on me fait quand je critique les ultra-riches. On me répond « Mais PP44, les riches ne tapissent pas leurs maisons de billets, iels dépensent l’argent qu’iels gagnent. » Je veux donc pointer les différences fondemmentale entre ces deux cas :
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Les riches immobilisent bien plus l’argent que les autres, les pauvres ne peuvent pas économiser autant c’est le principe.
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Les riches mettent moins l’argent dans l’économie réelle et spéculent bien plus.
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Les riches qui dépensent dans l’économie réelle dans des dépenses non capitaliste, mais pour leur consomation, ils poussent des secteurs de l’économie dont on devrait se débarasser dans une aires où l’on sait qu’il faut réduire la croissance voire décroitre, donc sélectionné quelles parts de l’économie on souhaite garder (je préfère garder l’agriculture que les yacht de luxe).
Bref je préfère qu’un.e vieux.lle travailleur.euse modeste puisse dépenser son argent en fin de vie sans avoir peur de mettre ses enfants dans la merde, plutôt qu’un.e riche s’achète une 15ème bagnole !
Wow tu as lu jusque là, merci merci merci, je t’aime internaute/pirate random ! Et encore merci 1000 fois de plus !