Je pense en effet qu’aller manifester sans arguments qui nous sont propres, sans essayer de nous démarquer des autres, sans faire de proposition concrète, sans chercher à améliorer notre image et l’image que les autres ont de nous, c’est agir comme des moutons, et ça ne nous aidera pas à nous faire entendre, d’ou l’utilisation du verbe “bêler”. Et je l’ai déjà dit plus haut, ne soyons pas des moutons, cherchons à militer différemment, démarquons nous, je ne fais là que filer ma métaphore.
Quant à tes insinuations sur le fait qu’on ne comprend rien et qu’on dénigre ce que certains font, c’est plutôt limite, c’est même très faux, et plutôt mal venu de la part de quelqu’un qui, je ne fais qu’un constat, n’a de cesse de dénigrer les propositions des autres quand elles ne vont pas dans son sens, et persiste à vouloir faire des choses pas ou peu pertinentes, et trop souvent contre l’avis et l’intérêt général.
Il y a quelques temps, quand j’ai raconté à mes amis (qui ne sont pas chez EELV, j’ai des amis en dehors encore, merci d’arrêter de croire que tout tourne autour de ce parti, j’ai une vie aussi) que j’adhérais au Parti Pirate, beaucoup m’ont vivement conseillé de fuir, ceux qui ont déjà croisé votre chemin m’ont affirmé, entre autres choses pas terribles, que chez vous, personne ne respectait personne, que vous étiez des gros sexistes, que vous passiez votre temps à boire des coups mais pas vraiment à faire de la politique, que chacun faisait ce qu’il voulait chez les pirates en dépit de l’avis général ou encore que vous étiez une bande d’amateurs, qui ne cherchait pas forcément à s’améliorer et qui n’avait pour objectif que de casser HADOPI. J’ai tenté d’évoluer parmi vous en gardant quand même tout ça à l’esprit, dans un coin de ma tête, et chaque jour à vos côtés j’ai tâché de trouver des raisons de nier toutes ces affirmations à votre sujet, j’ai pris conscience du déficit de notoriété dont nous sommes victimes, et des difficultés auxquelles nous allons devoir faire face pour y remédier. Mais quand je te lis, je ne vois malheureusement qu’une volonté de donner raisons à tous nos détracteurs, comment alors ne pas être déçu…
Bref, qu’à cela ne tienne, puisque tu ne veux visiblement pas entendre ni prendre en considération mes arguments, je vais arrêter de chercher à nous améliorer et vous laisser gérer comme vous l’entendez l’image de notre parti. J’ose espérer que lorsque nous aurons touché le fond (peut-être l’avons nous déjà touché, dans ce cas il est probable que nous soyons en train de racler le fond depuis un moment) vous vous souviendrez de mes propos ici aujourd’hui, et promis, si j’y parviens, j’essaierai de ne pas vous dire ce que j’ai malheureusement pris l’habitude de dire après six ans à essayer de faire remonter l’écologie politique du trou dans lequel elle sombrait mais, telle Cassandre, sans jamais être écoutée par mes pairs et mes employeurs : “je vous l’avais bien dit”.