Légalisation de toutes les drogues : Alexandre Kauffmann

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prévention, éducation, ça veut aussi dire encadrement de la publicité, hein.

Ok, mais alors affinons : actuellement, il existe un objet assez mal gaulé qui s’appelle la loi Evin. Cette loi interdit les pubs de tabac, encadre (de façon assez ridicule) les pubs d’alcool, autorise tout pour le café, les produits sucrés, la junk food, etc.
On est raccord là dessus ? On met les drogues où ?

Pour ce qui me concerne, je suis pour l’abolition de la publicité.

Allez, j’essaye d’affiner. En fait, je suis pour une réflexion de fond sur la question de l’exposition, volontaire, semi volontaire ou imposés aux flux d’information. C’est un sujet évidemment central de notre société qui, je pense, manque d’une réflexion politique globale.

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Moi perso, je serais pour un encadrement (plus) stricte de touts les produits addictifs et mauvais pour la santé. Donc un renforcement de la loi, une application plus stricte de l’interdiction de fumer dans les lieux publics par exemple, un contrôle stricte de la vente aux mineurs ou aux personnes sous tutelle.
Il faudrait aussi mettre en place des règles encadrant les additifs qui multiplient le côté addictif et dangereux des drogues.

Je lancerai aussi une grande étude épidémiologique des effets de toutes les drogues sur un panel important et transparent. Je publierai les résultat en open data et pourrait par la même occasion faire un grande campagne accompagnée de chiffre réel pour de la prévention, avec notamment une grande campagne à l’entrée au Lycée.

Et je ne serais pas contre la suppression totale de la publicité sur ce genre de produit :slight_smile:

Je pense qu’on peut totalement autorisé les droques, tout en les rendant d’accès très contrôlé. Ce n’est pas contradictoire.

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Je pense que si on exprime clairement et précisément cette position là, on aura un discours vraiment pas mal. Original et adulte.

Oui en effet, je me rappel quand à Rennes nous somme aller manifester pour le mouvement “support don’t punish”, j’ai tenu un discours de ce genre, et ça intriguait vraiment les gens.

Donc dès qu’on arrive à leur parler (car beaucoup de gens ne veulent tout simplement pas en discuter), et qu’on est pas manichéen, les personnes sont intriguées et ça leur change des discours, la drogue c’est mal ou la drogue c’est bien :slight_smile:

Je pense que sans leur faire changer d’avis si ils repartent avec un questionnement, la on à déjà fait notre boulot, car pour moi un passant qui repart avec des questions plus que des réponses, c’est un passant qui réfléchis …

L’humanisne et l’éducation populaire dont les buts sont de faire des citoyens éclairé capables de décider par eux même.

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:heart: :heartpulse: :sparkling_heart: :heartbeat:

Juste pour ajouter un angle d’attaque sur la question de la légalité d’une substance ou non : le degré de “sociabilité” d’une drogue. Ce qui renvoie à des pratiques individuelles (j’aime beaucoup l’idée de consommation dure et consommation douce que tu exposais @Thufir) mais aussi des pratiques collectives. Les verres de pastis qu’on prend tout seul chez soit n’ont pas la même implication que les verres de pastis qu’on prend entouré des copains.
Le risque collectif de l’usage de drogue “asociable” est peut-être relativement minime au regard du nombre de consommateurs. Pour autant, vu les impacts individuels, je me demande comment faire pour éviter et faire éviter l’usage de substance désociabilisante. Certes, j’admets bien qu’une part de cette “action désociabilisatrice” est fortement dû justement à l’interdiction de la consommation. Pour autant, une autorisation de l’usage des drogues qui propose explicitement un usage en salle d’injection (par exemple) ou accompagné d’une manière ou d’une autre, me parait importante à garder en tête dans les propositions concrètes qui devraient accompagner une libéralisation (dépénalisation, autorisation etc) des drogues.

Puisqu’on parle de drogues et de “2 poids, 2 mesures”, un petit article d’actualité :


Comme quoi, nous ne sommes pas les seuls à devoir réfléchir à notre discours à ce sujet.

Je crois que leur idée c’est d’assouplir la loi Evin sur le sujet du vin et qu’ils vont y arriver

Le problème d’une tolérance / dépénalisation selon une distinction contextuelle (dites douces vs dites dures / sociabilisant vs désociabilisant) c’est que c’est parfaitement incontrôlable, à moins d’avoir des lieux dédiés entre les coffee shop néerlandais et les salles de shoot, et encore…

Il y a plus de chance que ce soit la porte ouverte à plus de flicage qu’une réelle libération.

Je trouve la comparaison avec l’alcool pertinente mais je suis plutôt favorable a la mise en place d’accompagnements thérapeutiques pour aider les personnes dépendantes a se défaire de cette pathologique psychiatrique que de faire la promotion de plus de produits dangereux.

J’ai deux proches qui se battent avec leur addiction à l’alcool depuis 4 et 9 ans, c’est actuellement la croix et la bannière pour avoir un suivit correct, et en tant que non-consommateur et motard, je vois les substances psychoactives d’un très mauvais œil car vecteurs de risques aggravants, et il m’est arrivé d’avoir de drôles de mésaventures sur la route de nuit en rentrant du travail avec des usagers manifestement sous l’influence de substances.
Pour autant, je suis un fervent défenseur de l’assistance sanitaire publique et anonyme à qui veut se faire aider à se détacher de son addiction.

Reste donc à voir où placer le curseur entre les libertés individuelles et la responsabilité civile de chacun.

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Hello :sunny:
Pour ma part, je vois deux aspects à prendre en compte sur ce sujet comme sur tous les autres :

A) Qu’est-ce que nous pensons du sujet

B) Comment nous pouvons communiquer sur le sujet

Parce que ça ne sert pas à grand chose, je crois, de défendre ses idées en utilisant des mots qui nous rendent inaudibles dans la société.
En l’occurrence, le débat en France se situe sur la question de la légalisation du cannabis récréatif et thérapeutique, et sur la mise en place d’une politique de réducion des risques avec des salles de consommation, et des unités de contrôle des produits accessibles aux consommateurs de façon anonyme, comme mis en place dans certaines manifestations festives.

Ces points, on peut les défendre de façon raisonnable. Je crois me souvenir que nous avions fait une proposition dans ce sens avec Stéphanie dont il me semble me rappeler qu’elle a été adoptée et qu’elle doit faire partie du programme officiel au moins dans ses grandes lignes (à vérifier) . D’ailleurs dès avant 2012 le PP avait déjà pris position a minima pour le droit de cultiver son propre cannabis ce qui était et reste il me semble encore passible de prison en France car considéré comme du narcotrafic.

Ensuite on peut toujours débattre de l’intérêt d’une légalisation générale de toutes les substances et d’une autorisation de commercialiser toutes les sortes de produits les plus dangereux, mais cela ne me parait pas très raisonnable sur le plan politique. Quand bien même ce serait fondé, il me parait difficile de communiquer à ce niveau, la société n’étant pas du tout prête, à mon avis, à des mesures aussi radicales.

Sur le fond :
( Mon point de vue est celui d’un ex-consomateur. Je n’ai fait que quelques bêtises dans ma jeunesse, qui par chance se sont trouvées limitées, mais j’ai des amis plus jeunes qui sont morts d’overdose ou qui sont restés perchés, sans compter ceux qui ont chopé le VIH par échange de seringues, je ne prends donc pas les choses à la légère du tout. )

Je ne crois pas une seule seconde à la “consommation douce” de substances qui produisent à la fois une forte dépendance et une forte tolérance. Et je ne suis pas favorable à ce qu’on reprenne cette notion à notre compte.

La prise des différentes sortes de produits psychoactifs me semble toujours sociale à un certain niveau, que ce soit le verre d’alcool partagé, celui pris par l’alcoolique dans son coin avant de venir travailler pour être bien et nous sourire, la cigarette support de drague entre ados (moins qu’autrefois heureusement) ou les champignons hallucinogènes pris par les chamanes. Je ne situerais donc pas non plus la question politiquement à ce niveau même si ça fait sens.

Amitiés à toutes et à tous
OSB

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Merci pour ces arguments complémentaires, @Olivier

Peut-on formuler un texte et communiquer la dessus ? Qui serait motivé pour y participer ?

Je pense qu’il serait bon avant de communiquer de nous mettre d’accord entre nous. Ce qui me semble loin d’être le cas.

je ne pense pas qu’à un moment nous serons tous d’accord. Mais l’écriture d’un texte peut nous permettre de trouver une position commune sur le sujet je pense ?

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Alors comme je l’ai déjà dit précédemment ici, je suis plus que favorable à la légalisation de toutes les drogues, vu les résultats de l’expérience de dépénalisation globale menée au Portugal et les récentes décisions prises dans plusieurs pays au sujet notamment du Cannabis, je crois qu’on a largement matière à argumenter en ce sens, preuves à l’appui, j’ai d’ailleurs déjà commencé à bosser sur plusieurs argumentaires sur différents tons (humoristique ou très sérieux) que je suis prête à partager avec les intéressés ou à faire relire pour une publication sur mon blog personnel (que j’envisage très prochaine… même si je reporte depuis plusieurs mois…), sauf si vous souhaitez écrire une tribune sur ce sujet et dans ce sens, tribune à laquelle je participerai très volontiers.

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Légalisation et dépénalisation sont deux choses un peu différentes …

  • Légaliser = Rendre le commerce légal
  • Dépénaliser = Ne pas punir ( c’est plus interdit par le code pénal )
  • Contraventionaliser = Ne plus qualifier les faits comme un délit, mais comme une simple contravention

Le cadre qu’on avait défini faisait la différence entre différentes substances.
Légalisation des substances “douces” comme le cannabis
Dépénalisation de la consommation de toutes les substances psychoactives y compris “dures” + tolérance pour les usagers-trafiquants.
Et on avait, il me semble, repris l’idée de lieux associatifs de type cannabis social club pour mieux gérer l’info et la conso des produits intermédiaires

En ce qui concerne l’idée de ne pas vendre de cannabis aux mineurs voire de restaurer un seuil à 21 ans, je pense que ce serait ruiner nos efforts, parce que ce sont justement les ados qui sont les premiers concernés, et que ça ferait perdurer du trafic et des produits frelatés en direction des jeunes :slight_smile:

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Bonjour à toutes et à tous.

Débart très intéressant. J’aime les sujets polémique.
La base est “aucune substance induisant potentiellement un état de bien ou une amélioration de la condition physique” ne pourra être totalement interdite. C’est l’effet “Streisand” version IRL.

De part mon métier, je prend quelques personnes en état de dépendance à une substance. Ces prises en charges concernent des substances ayant un fort impact sur le développement neuro-bio d’un foetus.
Le café n’a pas d’impact sur le developpement neuro du foetus. Par contre, le sucre et certaines graisses oui.

Une des questions, qui a été abordé est “Dans quels contextes, la substance est-elle consomée ?” Il y a presques toujours un facteur social dans l’initialisation d’une consomation d’une substance. Ce facteur social est très divers (performance, confiance en soi, intégration à un groupe) et je considère qu’il nous faut agir sur les facteurs sociaux d’une susbstance physio-psychoactive.

Voici ma position:

  • oui à la recherche sur tout type de substance (le lsd peut avoir un impact positif sur la dépression, alors ok pour des recherches dessus ; le cannabis présente un interêt dans la gestion de la douleur, alors ok pour des recherchese dessus.
  • oui à une vente par l’état : dans des sanctuaires médicales (un endroit où la personne est seul à tester la substance (on casse l’effet de groupe) ; avec un prodruit controle (transparence de la fabrication) ; dans un environement sécure (hygiène et sécurité médicale).
  • oui à un suivi statistique, médicale, de l’ensemble des ses ventes, ceci permettra surement de tordre des idées sur ces substances (moi le premier sur le lsd avec la dépression et le cannabis sur l’epilepsi)

Quelques soient la substance, nous serons toujours à la recherche de soma. Que nous voulons-nous ? Une société si dure que le soma doit se trouver hors de notre corps ou une société qui autorise les gens à se créer un esprit créant un soma sur-mesure (bien-être à travers le vivre-ensemble, le sport, une consomation raisonner, des gestes manuels, un sens à la vie,…).

Concernant @Florent, je suis d’accord que nous émettions un document (interne ou externe) sur notre position, cela peut-être tout simplement de dire que chaque membres à son opinion et que le PP n’a pas de consensus dessus (ce n’est pas une tare d’avoir des avis divergents sur une question sensible).

Bien à vous.

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