Le revenu de base est il une bonne idée ?

EDIT:

Euh, donc ta bouteille qui vieillis ce n’est pas un capital? Un truc m’échappe dans ton modèle: c’est un bien que tu peux boire, si tu le bois ce n’est pas du capital mais si tu la revends pour une plus value (donc sa valeur a augmenté)ça en redevient? Ou est ce que la plus value se fait sur quelque chose qui n’est pas du capital? Quand est ce que ça cesse d’être du capital? Sous quels critères? Est ce que d’autres biens peuvent cesser d’être du capital ou le redevenir et selon quelles conditons? L’usage unique du bien?

fin de l’edit

Allocation des ressources et inégalités

Ce que je reproche à ce type de « barrière en dur » aux inégalités c’est qu’elle prévient aussi l’allocation des ressources à des gens compétents pour les réallouer et distordent le marché.

Prenons un exemple qui m’est cher (parce que je le trouvais à une époque, où j’étais ancom, symptomatique du délitement du système capitaliste): celui des footballeurs professionnels. Leur salaire peut sembler démesuré par rapport au travail effectif qu’ils fournissent. Cependant ces salaires sont le fruit d’un marché extrêmement concurrentiel: les clubs surencherissent pour obtenir le joueur machin parce qu’ils savent que la présence du joueur machin dans leur équipe représente de grandes rentrées d’argent qui rendent le prix d’acquisition comparativement abordable. Donc tu paie un mec à pousser un ballon plusieurs millions parce que tu sais que la présence de ce mec là va garantir la présence de dizaines de milliers de supporters, la vente de dizaines de milliers de t shirt et aux produits dérivés et ainsi fera bosser beaucoup de monde et leur garantira un salaire.

Ton argument contre les inégalités est partiellement valide: quelques ultra riches et un peuple qui crève de faim c’est pas un modèle de société désirable. Mais c’est pas notre cas et ton échelle de 1 à 10 me semble très réductrice:
je gage que ton estimation ne prends pas en compte des activités comme le mécénat, le fait de financer de la création d’entreprises (et ainsi la recherche de nouveau produits pouvant satisfaire le public et des emplois pouvant être librement pourvus contre rémunération) ou du commerce à grande échelle! au delà d’un certain montant ces rémunérations ne servent plus à la consommation mais au réinvestissement.

Si tu retire ce levier qui permet à des individus privés de réinvestir les ressources qui leur ont été allouées par le marché (via un salaire par exemple) quel système propose tu pour le remplacer? Quel mécanisme permettra d’assurer le contrepoids privé au pouvoir politique? Enfin quel mécanisme permettra de faire sortir du jeux les mauvais acteurs gaspillant les ressources si tu retire toute responsabilité? L’acteur privé est forcé d’être responsable: on a inventé la banqueroute pour éviter que cette responsabilité soit trop lourde: les gens menacés d’esclavage en cas d’endettement hésitent à emprunter ou à investir sans d’énormes collatéraux. L’état stratège et investisseur est le pire des mensonges parce qu’il n’est pas responsable du malinvestissement: il a toujours plus d’argent à mettre dedans puisque ce n’est pas le sien et il n’a donc aucune motivation à éviter le gaspillage.

L’image de picsou dans sa piscine remplie de pièces d’or n’est que ça: une image.

Triangle maudit

Et pourtant ce « triangle maudit » a permis de sortir efficacement une bonne partie du monde de la pauvreté:
graph

Et pourtant ce « triangle maudit » a permis l’innovation et l’arrivée des technologies éoliennes, hydrauliques, solaire: combien d’entreprises privées en produisent, font de la R&D dessus pour combien d’acteurs nationalisés?

Et enfin c’est ce « triangle maudit » qu’on obtient quand on laisse aux gens le choix de ce qu’ils veulent faire, avec qui ils veulent s’associer, et à qui ils veulent offrir leurs services contre rémunération. Le gros défaut des systèmes alternatifs que j’ai vu jusque là c’est qu’ils se basent tous sur le postulat d’une interdiction et d’une réduction des libertés afin d’empêcher ce « triangle maudit » de revenir.

On oublie trop souvent que la deuxième jambe du libéralisme c’est le libéralisme sociale: empêcher toute personne d’en dominer une autre et de réduire ses libertés. C’est à ce libéralisme social qu’on doit la légalisation des syndicats en France, c’est ce même libéralisme social qui motive l’établissement de « filets de sécurité » afin de ne pas avoir des gens qui meurent de faim, de froid ou de maladie dans des pays à prospères. C’est enfin ce libéralisme social qui permet de se protéger des crocs d’un capitalisme complètement dérégulé méprisant la liberté au nom du pouvoir du plus riche sur le plus pauvre. Mais ça reste quand même du libéralisme: on ne remplace pas la tyrannie d’un capitaine d’industrie par celle d’un autocrate ou d’une assemblée toute puissante.

petit lien vers les avancées sociales obtenues par les libéraux (le post est ici):

Concurrence != efficience mais un peu quand même

Une partie des ressources seront forcément allouées à celà mais faut pas prendre les gens pour des cons non plus: c’est pas parce que je mets 1 million dans des publicités pour balais à chiotte en sucre d’orge et en barbe à papa que je ne vais pas être battu par quelqu’un proposant un produit d’une meilleure qualité et moins cher.

Un exemple? Tu te souviens de kodak et du budget qu’ils ont mis dans la pub parce qu’ils pensaient que la photo numérique n’était qu’une passade du public? On sait comment ça s’est fini: l’entreprise a fait faillite et les ressources qu’elle immobilisait de manière improductive ont été réallouées ailleurs. Je n’ose imaginer ce qui se serait passé si kodak avait été une entreprise d’état: on aurait probablement une taxe pour continuer à la maintenir en vie.

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