Le Moyen-orient (sans raclures de caniveaux)

Suite du sujet Jean Luc Mélenchon, l'homme qui avançait à contre courant :

Je vous propose de parler ici du moyen-orient, et en particulier des guerres en Syrie, Irak et Turquie, avec comme question principale, qu’elle position, nous occidentaux, devrions nous avoir dans ce conflit aux facettes multiples ?

Personnellement, je vais défendre la thèse que c’est vraiment trop le bor…zard et qu’on ferait mieux d’en rester à la protection des civils autant que faire se peut, sans prendre le parti d’aucun belligérant. Ni turque, ni kurde, ni Assad, ni russe, ni bloc chiite, ni Daech, ni islamistes sunnites, ni pays du golfe, ni israélien, ni occident. À mon avis, ne serait-ce que soutenir l’un de ces camps serait plus nuisible sur le long terme que de ne rien faire.

Mais d’abord, un petit rappel pour ceux qui auraient pas tout suivi à l’affaire. Vous allez voir, c’est tout simple, j’avais fait un petit schéma pour expliquer le conflit à mon père il y a quelques mois :


La partie Yemenite n’est plus à jour. Et j’ai oublié une flèche rouge entre la Russie et les Autres rebelles syriens.

Voilà, des questions ?

Je pense que Daech n’est pas du tout le problème principal en Syrie/Irak, mais juste un sous produit de l’instabilité de la région (dont nous sommes en grande partie responsables), tout comme, pour faire une analogie, Marine Le Pen est un sous produit de la décadence de notre « démocratie ». Si on obtiens la paix à grand coups de bombes, ça va pas trop arranger la situation dans les 50 ans à venir.

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Je suis pas expert (pas taper), mais il me semble qu’un des éléments de «l’instabilité» est le fait qu’au sein d’un même «pays» les courants religieux coexistent (Alaouites/Sunnites en Syrie, Sunnites/Chiites en Irak) et que souvent un courant prend l’ascendant sur l’autre. L’argument religieux est alors toujours un alibi à des luttes de pouvoirs et le laïcisme vient s’y ajouter. J’en veux pour «preuve» que des dynamiques semblables s’observent en Afrique où des ambitieux utilisent leurs ethnies, à peine différentiables, pour créer des conflits, le Rwanda en étant le plus triste exemple.

Il me semble aussi qu’à ton diagramme il faut ajouter la profondeur temporelle, car en plus des mouvements assez soudain que peut connaître la région, il y a un certain nombres d’acteurs très opportunistes qui ont pu et peuvent encore changer d’avis au premier coup de vent, notamment électoral (pays européens, Russie, Turquie, USA)

Oui, ça joue pas mal, surtout lorsque l’Iran veut avoir une influence sur les Chiites et que l’Arabie saoudite et la Turquie sont en rivalité pour l’influence sur les sunnites. Après, il y a des pays ou ça tiens à peu près, avec par exemple le Liban ou il y a des chrétiens maronites, des chiites, des sunnites et des orthodoxes. Ils ont une constitution assez chelou qui permet à tous de cohabiter (à peu près).

Souvent, quand ça va mal, c’est aussi à cause des grandes puissances, au moyen orient et en Afrique, parce que cette puissance met un leader d’une minorité au pouvoir et du coup, il est dépendant de lui pour pas se faire virer par une révolution du groupe majoritaire. La France est assez spécialiste en Afrique (Rwanda, Gabon, etc.).

En Syrie, c’est les chiites qui ont pris le pouvoir il y a longtemps et ils gouvernent avec le soutiens des chrétiens, de l’Iran et de la Russie. En Irak, c’est les chiites qui ont les commandes avec le soutiens des États-Unis et de l’Iran (et des kurdes d’Irak, plutôt sunnites, qui sont presque indépendants). Dans les deux pays, certains sunnites se sont sentis opprimés et sont en guerre contre le gouvernement chiite (daech et rebelles Syriens). en plus, en Syrie, il y a des kurdes indépendantistes dans le nord.

En plus de ça, il faut voir qu’au moyen orient, presque toutes les communautés n’aiment pas Israël, sauf l’Égypte parce que les USA et Israël les payent pour rester en paix avec Israël.

Un message de novembre 2015

En toute honnêteté, je me sens insulté dans la plupart des articles de contrepoints qui tentent de nous prouver que l’égoïsme érigé en principe de vie et maquillé en « liberté », à relire les mêmes jérémiades au sujet d’un état trop ceci ou trop cela, de la misère quotidienne des entrepreneurs freinés dans leur créativité et leur mission quasi-humanitaire ou quasi-divine de créer générer de la croissance comme si l’essence de l’être humain était sa relation au commerce, comme si la croissance était toujours le moteur du progrès, de l’amélioration du mieux vivre.

Toutefois, et selon un principe de zététique étendue, je m’efforce de les suivre et quelque fois, il faut avouer que des articles sont vraiment pertinents. Celui-ci en fait parti bien que je ne sois pas d’accord sur tout. Je vais tenter de le « résumer » avec des citations


C’est une affaire entendue. Les auteurs des attentats du 13 novembre sont des musulmans qui se seraient « radicalisés ». Autrement dit le wahhabisme, qui est la doctrine qui historiquement inspire les « terroristes » (les frères musulmans n’en sont qu’une branche et le salafisme un euphémisme) devient dans la description qu’en donnent les politiques et leurs chroniqueurs journalistes un mouvement de retour aux fondements de l’islam. Nos compatriotes mitrailleurs du 13 novembre ne pécheraient finalement que parce qu’ils sont plus musulmans que les autres.

Le discours historique, un discours historique débarrassé de toute ingérence étatique, n’a jamais été aussi nécessaire. L’historien honnête est devenu persona non grata dans nos universités et a fortiori dans les rédactions. Il a été remplacé par des enseignants amnésiques qui à force de présenter l’islam comme le problème – même s’ils évitent de le stigmatiser pour ne pas être taxés d’islamophobie – rendent inconcevable cette vérité historique qu’il ait pu être la solution.

Or, n’importe quel croyant, qu’il soit sunnite ou chiite, sait que le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie. Il n’y a rien de traditionnel, de fondamentaliste dans cette doctrine moderniste professée par Mohammad ibn Abd al-Wahhâb (1703-1792) qui apparaît tardivement au XVIIIe siècle, époque de toutes les nouveautés en Orient comme en Occident.

[…]
Sachant que la “résignation”, voire plutôt la “soumission” que l’on attribue péjorativement aux musulmans est purement spirituelle, l’oumma11 n’était pas disposée à laisser l’hérésie se propager. Dès le milieu du XVIIIe siècle à la Mecque, les muftis des quatre écoles de droit sunnites avaient composé une réfutation contre « l’égaré qui égare » intitulée le livre de la prévention de l’égarement et de la répression de l’ignorance. Le chiisme se joignit au mouvement et pas seulement en Perse puisque les chiites zaïdites au Yémen et jafarites en Irak dénoncèrent également l’hérésie.

[…]

Ce que la France pourrait faire pour tenter de faire reculer le terrorisme
Pour peu que la France, zombifiée par le messianisme américain et le wahhabisme saoudien, sorte de son amnésie neurasthénique, il lui reste suffisamment de souveraineté pour commencer à combattre le terrorisme qu’elle a laissé complaisamment se développer sur son sol pour ne pas fâcher ses puissants alliés et même si ce n’est peut-être qu’un dernier baroud d’honneur avant la vassalisation totale.

[…]

Plutôt que gesticuler en truffant tous les discours officiels de ce pétard mouillé qu’est devenu le mot guerre voici, pays par pays, les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour enfin commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir :

Arabie Saoudite et Qatar
[…]

Nous sommes libres en revanche de lancer à ces deux pays un ultimatum qui pourrait avoir cette tournure : « Dans un délai d’un mois l’Arabie Saoudite et le Qatar doivent cesser leur soutien aux groupes wahhabites et à leurs diverses déclinaisons d’obédience salafistes et frères musulmans qui opèrent contre des États légitimes tant en Orient qu’en Occident et frappent régulièrement le sanctuaire national français. Au bout de trente jours si le soutien persiste la France mettra suspendra ses relations diplomatiques avec ces deux États, mettra un terme aux privilèges et avantages fiscaux consentis à ses deux pays sur son sol et gèlera leurs avoirs. »

[…]

La Turquie

[…]

Erdogan bénéficie de fonds structurels européens qu’il a utilisés pour épurer l’armée et l’appareil d’État kémaliste au motif spécieux qu’il fallait créer les conditions d’une adhésion de la Turquie en Europe. Mais son véritable objectif est l’islamisation de la société et du pourtour méditerranéen. N’oublions pas que la Turquie est la seule puissance régionale au Levant à avoir condamné l’intervention française au Mali. Erdogan doit cesser de pratiquer un double jeu avec l’Europe. Ce qui signifie, entre autres, qu’il doit cesser de fermer les yeux sur le transit sur son sol des combattants venus d’Europe pour la Syrie, faute de quoi la France serait bien inspirée de lui lancer un ultimatum similaire à celui que nous suggérons en direction de l’Arabie saoudite et du Qatar.

[…]

L’Iran

[…]

L’accord de Vienne sur le nucléaire iranien est une chance unique qu’il faut saisir pour prendre l’État islamique en tenaille entre la coalition qui doit se constituer à l’Ouest autour de la Syrie, comprenant les milices chiites du Hezbollah, et l’armée irakienne soutenue par les milices chiites à l’Est. Charge à la communauté internationale de veiller à ce que une fois la victoire remportée, les droits des tribus sunnites de l’Est irakien qui se sont ralliées à l’État islamique en réaction à l’impéritie et au sectarisme du Premier ministre irakien Nouri Kamal al-Maliki soient respectés et que les Irakiens se mettent d’accord sur une autonomie, voire une sécession qui garantisse à la minorité sunnite de ne plus être opprimée par la majorité chiite, ce que l’Iran est tout à fait prête à comprendre aujourd’hui.

[…]

La Syrie

[…]

Nous avons donc en Syrie des responsabilités historiques, que le régime de Damas nous plaise ou non. Dans l’état actuel des choses, tout changement par un renversement au sommet de l’État syrien serait nécessairement une victoire non pour le camp de la démocratie mais pour celui du terrorisme wahhabite.

[…]

Le Liban

Aucun journaliste français n’a fait le rapprochement mais les fusillades de Paris ont été précédées la veille, 12 novembre, de deux attentats-suicides, au mode opératoire comparable à ceux de Paris, qui ont frappé au sud de Beyrouth le quartier chiite de Burj El Barajneh présenté chez nous comme un « fief » du Hezbollah. Ces attentats-suicides revendiqués par l’État islamique ont fait 41 morts et 200 blessés.

[…]

Israël

On sait ce que notre hostilité à l’égard de la Syrie et de l’Iran fut le lot ces dernières années d’une complaisance à l’égard de la politique de M. Netanyahou qui prétend défendre les intérêts israéliens en attisant les foyers de discorde entre musulmans selon le principe divide ut imperare à la mode chez les néo-conservateurs américains. Il convient que la France profite des velléités de rapprochement entre la Russie et Israël sur la question syrienne pour adopter une politique plus équilibrée.

[…]

L’Algérie

[…]
Cet exemple, parmi d’autres, doit nous rappeler que les Franco-Algériens ne représentent pas pour la plupart une menace mais au contraire une force. Si dans ce combat contre le terrorisme nous devons faire toute la place aux nombreux Franco-Algériens qui résident sur notre territoire c’est parce qu’ils ont une expérience irremplaçable de la guerre civile, qui se déroula en Algérie dans les années 90 et fit 200 000 morts. Cette guerre contre le FIS et son bras armé, le GIA, n’a pas été gagnée par l’armée algérienne mais par des milices de patriotes qui furent alors armées par le gouvernement.

Il y a une année, j’ai tenté de faire publier ce papier

L’oligarchie mondiale en passe de nous mener droit vers une nouvelle guerre mondiale.

Suite aux récentes évolutions de la situation en Syrie et face à l’incompétence et la complicité des gouvernements en présence et médias de masse, le Parti Pirate enjoint chaque citoyen à refuser de cautionner cette dérive inhumaine, à manifester son désaccord avec les ambitions guerrières de son pays et à exiger un arrêt immédiat des massacres perpétrés par tous les camps.


Alors qu’un compromis fragile avait été trouvé au sommet sur la sécurité de Munich [1], les gouvernements turques et saoudiens ont décidé délibérément sabordé cette résolution en annonçant une prochaine intervention terrestre [2]. De plus, unilatéralement cette fin de semaine, la Turquie a conduit des frappes militaires sur des positions d’unités de l’arme syrienne et YPG kurdes [4]. Les représentants turcs ont de plus multiplié les provocations envers le gouvernement russe [5] allant même jusqu’à menacer directement l’intégrité de son territoire.

La Turquie se sert de son statut de membre de l’OTAN et mets en question la sécurité de l’ensemble de la population mondiale afin de faire pression sur la Syrie et la Russie à son seul profit. Après avoir abattu sans aucune raison un avion russe et commis plusieurs exactions contre des citoyens kurdes sur son propre territoire, la Turquie a perdu toute légitimité d’être membre de l’OTAN au même titre que la France.

Le Parti Pirate regrette vivement que le gouvernement français n’est pas pris une position plus ferme avec son partenaire et mette en balance la paix mondiale avec une supposée action turque pour offrir un asile sur son sol aux réfugiés fuyant les zones de combats.

Le Parti Pirate dénonce la collusion des différents médias nationaux ayant largement mis en avant l’implication russe dans les destructions des hôpitaux syriens ce lundi sans aucune preuve tangible tout en passant sous silence les intentions turques. Pourtant, bien peu rappelle que l’intervention américaine en Irak a été déclarée illégale par les nations unies et personne n’a pour le moment été mis en cause malgré des preuves accablantes. Bien peu toujours rappelle que l’embargo ciblé en toute fin des années 90 a provoqué la mort d’au moins 500 000 enfants irakiens et à nouveau personne n’a été mis en cause pour ces véritables meurtres.

Ils nous semblent évident que nos dirigeants sont à présent prêt à nous mener au bord du gouffre pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres.

Le Parti Pirate demande que la France se retire du commandement unifié de l’OTAN pour les mêmes raisons exprimées par le Général De Gaulle en 1966 afin de servir de médiateur crédible entre les deux groupes en opposition.

Le Parti Pirate Français demande que, sous l’égide de l’ONU, la mise en sécurité des populations non combattantes soit une priorité absolue et immédiate et ce avec la participation sans délai de toutes les nations concernés

Le Parti Pirate Français exige que si les différents gouvernements ne trouvent pas un accord, nous exigeons que leurs négociateurs soient remplacés par une délégation citoyenne de chaque pays concerné.

Enfin le Parti Pirate demande qu’une enquête indépendante soit menée sur l’intervention américaine en Irak afin de mettre en évidence les erreurs qui ont menées à la situation que nous connaissons actuellement.

Nous, citoyens français, n’acceptons plus cette banalisation de la violence et ce massacre d’innocents perpétrés en notre nom.

Nous, citoyens français, enjoignions chaque citoyen de chaque nation à reprendre notre appel et à le porter à son gouvernement afin que nos familles puissent avoir un avenir.

Ainsi, nous plantons les graines de la paix, maintenant et pour le futur.


Notes
[1] https://www.mediapart.fr/journal/international/120216/syrie-la-treve-souligne-lavantage-pris-par-moscou-et-damas

[2] http://www.france24.com/fr/20160213-ankara-riyad-envisagent-operation-terrestre-ei-syrie-arabie-saoudite-turquie

[3] http://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/bombardements-turcs-de-secteurs-controles-par-les-kurdes-dans-le-nord-de-la-syrie-osdh_1763462.html

[4] http://edition.cnn.com/2016/02/13/middleeast/saudi-arabia-assad-force/

[5] http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/02/15/97001-20160215FILWWW00147-syrie-ankara-accuse-moscou-de-se-comporter-comme-une-organisation-terroriste.php

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Respect et merci pour un gros et beau boulot👍