Bonsoir
A propos du clivage politique"droite/gauche"(parlement Français),au niveau de la France
Souhaiteriez vous le supprimer,dans l’hypothèse que vous seriez au pouvoir(élections présidentielles Françaises)?
Quel est votre avis?
Merci
N’attrapez pas le covid19,en prenant soin de vous
Bonne soirée
Bonjour,
Vaste question…
Le clivage droite gauche est structurant et pratique pour se situer politiquement.
Le parti pirate rassemble des militants de multiples bords politiques.
Cela dit ce clivage à longtemps servi à dissimuler un consensus qui s’est construit depuis 30 ans dans la haute administration sur ce qu’il fallait faire tant en matière de politiques économiques que de politiques sociétales - dont LAREM est issu.
Il est régulièrement réactivé par les partis de droite et par les partis de gauche pour reconstruire l’hégémonie qu’ils ont perdue et semble remplacé par un clivage Elite/citoyen(peuple) du fait de la montée de l’extrême droite et des écologistes.
Je rejoins l’avis éclairé d’ @AlexD et je vais apporter une petite touche personnelle à la réponse collective que nous allons sans doute apporter à cette question qui me parait prendre encore aujourd’hui davantage de place que les idées des personnes qui constituent ce qu’on nomme la gauche et la droite.
Pour ma part, quand je me suis engagée en politique, j’avais une sainte horreur des partis politiques parce que je trouvais justement que c’était des écuries à élues et que leur seul objectif était de capter le pouvoir, et je refusais de m’inscrire dans un clivage que je ne comprenais pas et auquel j’avais bien du mal à adhérer. Comment peut-on couper le monde politique en deux masses distinctes ? Comment peut-on croire qu’il est possible de choisir un camp parmi seulement deux choix ? N’ayant jamais cru en Dieu, je ne crois pas qu’il y a du bien et du mal, que tout est soit blanc, soit noir, je crois qu’il y a des zones grises, ou dans le cas qui nous concerne, je ne pense pas que tout soit soit bleu soit rouge, je pense qu’il y a des zones violettes…
J’ai rejoins EELV bien après le début de mon engagement politique en croyant qu’ils étaient différents parce qu’ils s’affichaient différemment, mais je me suis vite rendu compte qu’il ne s’agissait que de compol et qu’au final ils étaient comme les autres.
En fait, ce clivage binaire est, à mon sens, bien trop réducteur, ce n’est qu’un moyen pour des gens sans doute un peu limités intellectuellement de mieux comprendre et de mieux participer à la politique française. Ce clivage très manichéen est, à mon avis, la source d’un trop grand nombre de désaccords politiques qui sont en train de provoquer notre chute et la chute de notre société.
On remarque souvent que des gens s’opposent à d’autres sur la seule base de leur engagement politique. J’avais même été témoin, abasourdie à l’époque, d’un vote de députés écologistes basé exclusivement sur le fait que la proposition de loi avait été soumise par un rassemblement d’élus de la droite dure et extrême. Le contenu, dont je n’ai aucun souvenir, avait beau aller dans le sens du programme des écolos, le vote fut unanimement contre la proposition de loi, je ne me souviens clairement pas des détails mais le fait qu’ils aient voté contre les élus à la base de la proposition sans prendre une seule seconde en considération le contenu du texte m’avait complètement bluffée, et le pire c’est qu’ils avaient revendiqué cette attitude.
Ce clivage, à mon sens, est un moyen de se rassurer. On se rassure comme on peut avec sa conscience. C’est aussi un moyen de repérer ses alliés ou de disqualifier des gens selon ce qu’ils pensent ou ce que vous pensez qu’ils pensent.
Vous pensez que les gens de gauche sont tous à fond sur les questions sociales, qu’ils veulent aider les autres et partager équitablement les richesses, et vous pensez que les gens de droite ne pensent qu’à eux, ne partagent pas leur argent et en ont beaucoup. Vous seriez sans doute surpris de savoir qu’il y a des gens qui se revendiquent de gauche et qui, pourtant, selon la définition qu’on peut avoir de la gauche, le sont sans l’ombre d’un doute beaucoup moins que certaines personnes qui se revendiquent à droite.
Pour moi, être de gauche ou être de droite ça n’a aucun sens. Je suis sans doute de gauche, sans doute davantage que d’autres Pirates, mais pour autant il y a beaucoup de choses que je pense, des idées que je défends, qui sont libérales et que des gens à gauche auraient du mal à revendiquer.
Cette considération binaire de la politique n’a de sens que pour ceux qui lui en donnent. Pour moi, ça n’en a plus depuis un bon moment, à vrai dire depuis le début de ce clivage il n’a aucun sens.
A la base, si on parle de gauche et de droite c’est parce qu’un groupe de personnes avec certaines idées s’est installé à gauche d’une salle et ses opposants à droite. Imaginons qu’ils se soient assis dans l’autre sens, la gauche serait la droite et la droite la gauche ? Non, ça n’a pas de sens. Ce qu’on met derrière ces mots prend bien trop de place dans le débat politique et ne laisse presque plus de place aux arguments, en vérité ce problème que ce clivage pose rejoint de près le problème posé par le mandat représentatif.
Ce que je pense c’est que pour que le commun des mortels puisse mieux comprendre et savoir pour qui voter, on a préféré simplifier le plus possible et réduire à deux le nombre de couleurs politiques. C’est pour ça qu’on a longtemps eu deux gros partis en France, la droite bleue et la gauche rose/rouge, et vous avez déjà vu à quel point ça les emmerde qu’on ne soit pas de leur côté ? Quand on parle avec eux, si on n’est pas d’accord avec eux alors on est contre eux. Si tu as le malheur de contredire la FI tu es macroniste, et si tu as le malheur de contredire LREM tu es catalogué comme RN… Les gens ont besoin de ce clivage binaire, c’est rassurant, on sait où cataloguer les gens, c’est un peu comme la case du genre sur les formulaires administratifs. Si on doit traiter tout le monde de la même façon alors pourquoi demander aux gens de préciser leur genre ? On a besoin de coller des étiquettes sur les gens, c’est tout à fait humain comme besoin, je ne dis pas que c’est bien je dis juste que c’est normal et rassurant. Quand on arrive dans un débat avec notre étiquette Pirate, dans l’esprit de la plupart des gens on est de gauche, mais dès qu’on balance quelque chose qui trahirait la gauche, on commence à faire peur à cette gauche qui nous considérait comme allié. J’ai un ami chez EELV qui est persuadé que nous sommes d’extrême gauche, en tous cas plus à gauche que lui, j’ai eu beau lui dire que ce n’était pas vraiment le cas, qu’il serait surpris s’il creusait un peu, que nous ne nous reconnaissions pas vraiment dans ce clivage mais que si c’était le cas on serait sans doute moins à gauche que lui malgré le fait que je ne maitrise pas très bien les limites de ce clivage, mais dans son esprit nous étions catalogués à gauche, plus à gauche que lui, et impossible de lui faire entendre qu’il se plantait. Il se rassurait, ça le rassurait de me croire à gauche sans doute, et ça le rassurait surement de croire qu’il savait, du haut de toute sa connaissance de la politique française, quelle était notre ligne, et il avait visiblement besoin de penser qu’il savait ce qu’il disait. Double peine pour moi, impossible de lui faire comprendre à quel point il se plantait d’autant moins qu’il a fini par mecspliquer la ligne politique du PP…
Enfin bref.
La belle promesse de Macron c’était de battre l’extrême droite, et pour ça il a rassemblé toutes les personnes de la gauche et de la droite que ça ne gênait pas trop de se rassembler entre eux et il a fait croire qu’il était le rassemblement, il a fait croire qu’il avait trouvé le moyen de mettre toutes ces personnes d’accord, mais comme le dit AlexD, tout ça dissimule le consensus qui existait déjà, on est toujours dans le registre de la comm, les idées ont disparues. D’ailleurs, vous avez retenu quoi des programmes politiques des candidats de la présidentielle de 2017 ? Quand on me dit « ouais mais l’Avenir en Commun gna gna gna », l’Avenir en Commun est à 90% pompé sur Vivre Mieux qui est le programme d’EELV de 2012 qui est, lui, quasiment à 100% pompé du programme des Verts de 2007, ça n’a rien d’un programme politique extraordinaire, il y a même des propositions dans ce programme (notamment dans les 10% qui ne viennent pas des Verts) qui pourraient facilement figurer sur le programme de Le Pen, et je crois même que ça y figure… Donc à part de la bonne vieille compol, souvent réchauffée comme je viens de le montrer, qu’est-ce qu’on a aujourd’hui sur la scène politique française ? Des hommes, beaucoup d’hommes, qui s’affrontent entre eux, qui ont bien souvent les mêmes idées (Hollande, Macron, Sarkozy, au fond ils sont tous d’accord sur un tas de trucs, on peut même ajouter Mélenchon et Jadot à la liste des hommes politiques d’accords entre eux sur 80% des trucs à faire dans notre pays) et qui profitent des élections pour mesure la taille de leur égo mais rarement pour débattre du fond, de leurs idées. Ils veulent tout changer sur le papier mais en vérité s’ils accèdent au pouvoir ils ne vous le rendront pas sous la forme d’une constituante ou de n’importe quel petit concept auquel ils vous font croire pour que vous leur donniez votre voix. Il leur suffit d’un mandat de 5 ans pour asseoir leur petit pouvoir et montrer à la société que c’est leur égo, pour ne pas dire leur bite, qui est le plus gros, et une fois qu’ils sont élus ils ont atteint le sommet ils n’ont plus rien à prouver, peu importe si leur mandat fut catastrophique, peu importe si tout le monde les déteste, il y aura toujours des gens pour les aimer, et ils auront été au sommet du sommet, c’est tout ce qu’ils veulent, le pouvoir c’est ce qui régit aujourd’hui la République française, le pouvoir c’est le coeur et le noeud de tous nos problèmes. Un homme comme Mélenchon, il n’a jamais rien connu d’autre, toute sa vie il a été élu, toute sa vie il a vécu aux crochets de la société, il a sauté de mandats en mandats, il n’a jamais travaillé et il est pété de thunes, si nous n’avions pas de mandats représentatifs en France cet homme n’aurait peut-être jamais rien fait de sa vie, mais il a de la chance, il a une voix qui porte, c’est un bon orateur, et les gens en France cherchent des gens comme lui, charismatiques, qui portent des idées, des gens qui sont capables de donner leur vie aux autres sans contrepartie, et si au passage ils peuvent devenir Président de la République… Vous y avez cru quand Mélenchon a annoncé qu’une fois élu il déclencherait une constituante ?
Vous savez comment a été écrite notre actuelle Constitution ? Elle a été écrite autour d’un homme pour que cet homme soit un monarque légitimement élu et libre d’agir comme bon lui semble. De Gaulle.
Et puis De Gaulle est mort. Et depuis, des hommes se sont succédés à la place du monarque. Est-ce qu’ils étaient de gauche ? De droite ? Etait-ce important ? Ils ont régné sur le pays de la façon dont le pays avait besoin qu’on règne sur lui au moment où ils étaient en position pour le faire. Certains ont mis l’accent sur le côté social, d’autre ont vendu des biens de l’Etat, Macron il est de gauche ou de droite ? Dans son camp il y en a qui pensent qu’il est de gauche et d’autres qu’il est de droite, et je crois que c’est comme ça qu’il a eu tout le monde, en n’étant jamais réellement clair, avec sa politique du « en même temps » qui a bien fonctionné et qui l’a placé là où il est. Aujourd’hui même des hommes qu’on pensait à droite nous sortent des idées ultra communistes pour gérer la crise… Le communisme, c’est de gauche non ?
Si Mélenchon est de gauche et Sarkozy de droite, mettez les dans une même pièce sans témoin, posez leur une série de questions bien précises et vous verrez que leurs réponses sont en de nombreux points très similaires, si vous en avez l’occasion, prenez les temps d’échanger avec un mélenchoniste ou un sarkoziste, les mécanismes qui ont fait d’eux ce qu’ils sont sont les mêmes dans les deux cas, ils sont convaincus d’être opposés l’un à l’autre mais la seule chose qui les oppose véritablement c’est le nom de leur champion, dans le fond il y a tellement de rapprochements idéologiques, parfois infimes, mais ils sont tellement nombreux, qu’on ne peut pas véritablement délimiter l’éventuelle frontière entre la gauche et la droite.
Le constat que j’en tire est pour moi sans appel : On ne peut pas continuer à faire de la politique binaire, représentative et sans argument ni fond politique, on doit aller plus loin, et pour aller plus loin il faut casser le système (le changer, le détruire, le réformer, tout ce que vous voulez sauf le conserver tel quel) parce que ce système est moribond.
Ce que je me plais à penser c’est que le jour où nous n’aurons plus besoin de partis politiques pour faire élire des gens à des postes de pouvoir, le jour donc où ces postes de pouvoir auront disparus, ce qui me semble être la seule solution pour recentrer le débat sur les idées plutôt que sur les personnes, alors le Parti Pirate n’aura plus aucune raison d’exister, et ce clivage gauche/droite disparaitra tout comme il a vu le jour.
J’espère ne pas avoir été trop longue, ni trop brouillonne, mais ta question, cher Mick22, m’a inspirée, et j’avais besoin de poser tout ça…
Prenez soin de vous aussi les amis
Bonjour
En qui concerne le clivage politique droite/gauche
A l’origine,cela remonte à la 1ère république Française,en 1789,entre la droite(les royalistes) et la gauche(les jacobins)
Etiez vous,au courant?
Quelle est votre position?
Merci
(Perso j’étais au courant et je crois avoir bien développé mon point de vue, donc je suppose que cette explication et cette question ne s’adressaient pas à moi)
Merci d’avoir précisé de quels groupes il s’agissait et en quelle année c’était.
Pour être précis : "Le 11 septembre 1789, les députés de l’Assemblée constituante, réunis pour délibérer sur le droit de veto accordé au roi Louis XVI, se répartissent spontanément de part et d’autre du président : à droite, aux places d’honneur, s’installent les « monarchiens » guidés par Jean-Joseph Mounier. Ils sont partisans d’un veto absolu qui permettrait au roi de rejeter définitivement toute loi. À gauche s’installent les opposants qui préfèrent un simple veto suspensif (ils auront finalement gain de cause).
Cette répartition s’enracine lorsqu’à partir d’octobre 1789, les députés délibèrent dans la salle du Manège des Tuileries. Les uns , hostiles à la Révolution ou soucieux de la contenir, s’assoient sur le côté droit de la salle, par rapport au président de l’Assemblée (ce côté réputé honorable est dit le « côté de la reine » ). Les autres plus ou moins favorables à la Révolution, s’assoient à la gauche du président (le « côté du Palais-Royal » ). Ils se disent « patriotes » et qualifient leurs opposants d’ « aristocrates ».
De cette répartition des députés français par affinités datent les clivages entre une droite (réputée conservatrice) et une gauche (réputée révolutionnaire ou réformiste) qui rythment aujourd’hui encore la vie politique dans toutes les démocraties."
Et pour visualiser dans le temps :
Je rajouterai que dans l’un des plus vieux parlement du monde qui est le parlement anglais, la disposition se fait selon la majorité gouvernementale.
Ainsi, le parti du premier ministre siège à droite du président et l’opposition à gauche. Mais ce n’est pas pour autant qu’on peut dire que du temps de la majorité travailliste, les tories étaient de gauche
Bonjour
Quels sont les antécédents politiques de vos adhérents?
Ce serait pour savoir,si il y a des libéraux et libertariens,au sein de votre formation politique?
Merci
N’attrapez pas le covid19,toute en prenant soin de vous
Bonjour @mick22
C’est une question que nous ne posons pas aux nouveaux adhérents, ni aux anciens d’ailleurs, les Pirates sont libres d’avoir eu un passé et de ne pas souhaiter en parler, nous n’avons donc pas de statistiques concernant cette information, mais certains ont pu présenter leurs obédiences passées dans ce fil, ce qui te donnera peut-être une idée du profil des adhérents actuels : https://discourse.partipirate.org/c/espace-libre/presentation
Ce que je peux te dire en revanche c’est que je sais que nous ne sommes pas tous du même bord politique au sens où on l’entend dans la scène politique actuelle, mais que nous nous rejoignons tous sur le Code des Pirates qui reste notre base idéologique, base à laquelle nous devons adhérer intégralement puisqu’elle est inscrite dans nos statuts.
Bonjour @mick22
Il y a eu plusieurs débats au sein du discourse du Parti Pirate à ce sujet,
voir notamment Peut -on être libéral et pirate?
Comme le dit le dernier post :