J’ai un peu lu les différents liens, voici un petit résumé des propositions de Cagé et d’Acrimed :
Proposition de Julia Cagé :
Nous proposons que les financements soient orientés vers des sociétés de médias. Ces sociétés, à mi-chemin entre la société par actions et la fondation sont des sociétés à but non lucratif, sans versement de dividendes ni possibilité pour les actionnaires de récupérer leur apport (de la même façon que dans la fondation). Mais à la différence de la fondation, si elle protège les droits de vote des actionnaires existants, elle donne également du pouvoir aux petits donateurs.
La société de média emprunte à la fondation le caractère illimité des dons qui bénéficient de réductions d’impôts. En contrepartie, tous les donateurs contribuant pour plus de 1% (pourcentage indicatif) au capital social d’une société de média, bénéficient des droits politiques de l’associé : les donateurs qui apportent moins de 1% peuvent se regrouper en association de donateurs et de salariés. Cela permet d’éviter à la fois le risque de dilution du capital et celui de prise de contrôle.
Les droits de vote dans la société de média concrétiseraient l’exercice du pouvoir : la loi fixerait un seuil de participation (qui pourrait être de l’ordre de 10% du capital) au-delà duquel les droits de vote progressent moins que proportionnellement avec l’apport en capital.
Le montant des réductions fiscales demeurant dans le même ordre de grandeur que le montant total des aides à la presse : soit 800 millions d’euros.
Proposition d’ACRIMED :
Le fil directeur d’une refonte de l’aide à la presse doit donc être le suivant : priorité aux médias sans but lucratif et, parmi eux, priorité à ceux qui bénéficient de faibles ressources publicitaires ou qui ne souhaitent pas bénéficier de celles-ci.
Sous des formes différentes, cette presse, en raison de ses finalités sociales spécifiques, est celle qui est la mieux disposée à accepter une intervention directe de ses acteurs, salariés ou non, journalistes ou pas, dans la définition de son orientation éditoriale et dans sa gestion économique et sociale. Une presse sans but lucratif et démocratique.
Leur proposition s’appuie sur une proposition de Claude Julien de des années 80 :
« « Les journaux qui opteraient pour un tel statut n’auraient donc guère de chances d’exciter la convoitise des affairistes. Ce sont ces journaux qui bénéficieraient d’un régime fiscal de faveur et des aides publiques (timbre, entre autres) que l’État n’aurait évidemment plus aucune raison d’accorder aux entreprises de presse choisissant le statut d’une société commerciale. Serait supprimée l’aide que l’État accorde aux quotidiens à faible capacité publicitaire. En 1984, cinq journaux ( La Croix , L’Humanité , Le Matin , Libération , Présent ) se partagent à ce titre une douzaine de millions de francs. Détestable sélection en fonction de critères commerciaux, à laquelle il serait bien préférable de substituer une sélection en fonction du statut - commercial ou à but non lucratif - librement choisi par chaque entreprise de presse. »