Et l'éducation ?

J’ai une méconnaissance sur le sujet l’état intervient autrement que ce point précis ?

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Oui, il intervient à peu près sur toute l’organisation, la pédagogie, … et même la façon de travailler en équipe ! Et depuis 2017, pas l’état, mais directement Blanquer :roll_eyes:

C’est vrai pour l’education nationale (et aussi en partie sur l’enseignement supérieur et la recherche) contrairement au ministère du travail qui créé des titres professionnel sur lequel le ministère ne s’occupe que de l’ingénierie de certification (c’est sous traité en réalité, c’est d’ailleurs mon job :wink: )

Du coup cela pourrait être un point d’entrée pour soumettre au vote un point programmatique pirate.

redéfinir le rôle du ministère de l’éducation et son champs d’action, et définir une organisation pour que la liberté pédagogique puisse être exercé dans ce cadre.

Non ?

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Une initiative sur un modèle très démocratique existe, je vous invite à y participer ; https://etatsgeneraux-education.fr/

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Un petit bilan, à mettre en perspective : https://www.spanarchy.org/index.php/32-apres-blanquer-quelle-ecole-pour-2022.html

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Je ne suis pas bien sûr de comprendre la notion de liberté pédagogique.
Au début du fil, il était expliqué qu’il y a avait de la recherche en éducation, avec des résultats. Certaines techniques pédagogiques sont plus efficaces que d’autres. Plus loin, un enseignant regrettait que l’enseignement en pédagogie ne reprenait pas les résultats de la recherche, mais plutôt des retours d’expérience d’enseignants expérimentés.
A mon sens il faudrait centrer la formation initiale et continue des enseignants vers les techniques les plus efficaces d’éducation.
Favoriser la recherche au sein de l’éducation nationale avec une politique volontariste de l’état à ce sujet, financements de projets de recherche, temps recherche dégagé pour les enseignants engagés dans ces démarches. D’expérience, les enseignants doivent souvent utiliser leur temps libre pour se former ou participer à des projets de ce type, ce qui n’encourage pas ces projets compte tenu du volume horaire déjà très importants des enseignants.
En somme si plusieurs techniques se valent, l’enseignant est bien entendu libre d’utiliser celle de son choix. Si une approche pédagogique est moins efficace qu’une autre. Je ne souhaite pas que l’enseignant soit libre d’utiliser la moins efficace. :wink:

Blanquer utilise la caution du pseudo-chercheur en neuro-sciences Stanislas Dehaene pour tenter d’imposer une pédagogie plutôt qu’une autre. Même si ce dernier raconte n’importe quoi, parfois se contredit, et surtout que certaines de ces conclusions ne sont pas vérifiées dans les faits (l’expérience).
Il y a une « autre école » (sans faire de mauvais jeux de mots) qui consiste à considérer que la pédagogie est une recherche permanente et que tous les enseignants sont des chercheurs expérimentateurs. Personnellement, je penche franchement pour ce dernier courant de pensée qui semble d’ailleurs se montrer plus efficace avec l’expérience de la pandémie où l’on a adapté nos pratiques en fonction de nos outils, moyens, profils d’élèves, …
Je ne souhaite pas que les enseignants soient contraints à appliquer une pédagogie de laboratoire qu’ils ne s’approprient pas et qui ne correspondent pas aux besoins et moyens qu’on leur donne. Faisons leur confiance, comme on fait confiance au plombier qui vient installer le chauffe-eau sur son professionnalisme, sa connaissance des différentes pédagogies qu’il applique en fonction de ce qu’il pense être le plus efficient !
Avec plus de 20 ans d’expérience, on a cherché à m’imposer des pédagogies différentes et opposer à peu près à chaque changement de gouvernement. C’est la raison principale de l’échec de notre système, et je ne suis pas le seul à le dire. Avec la réforme du lycée professionnel, j’ai entendu des mêmes inspecteurs qui prônaient un truc il y a même pas 10 ans et qui la main sur le cœur s’acharnent à nous vendre (c’est le terme approprié) exactement l’inverse convaincu que c’est la meilleure pédagogie - affligeant.

Ben si les enseignants resteront libres, comme les informaticiens, les plombiers, les sages femmes, les infirmières, … il faut arrêter de se vouloir plus professionnel qu’eux parce qu’on a lu dans le Figaro ou Libé’ que c’était bien Montessori, ou que tel prof qui avait eu un budget 6 fois supérieur aux autres à fait si ou ça !

J’ajoute juste que l’instruction est obligatoire, pas l’école. Si tu n’es pas content la pédagogie du prof’ alors tu fais l’école à la maison exactement de la même manière que si tu n’es pas content de ton garagiste tu fais les réparations toi même !

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Désolé si je t’ai mis en colère, ca n’était pas l’objectif. Je suis d’accord que les changements incessants de recommandations pédagogiques et des programmes sont une des raison des problèmes de l’éducation nationale. Je suis tout a fait d’accord que les expériences de laboratoire du chercheur Stanislas Dehanene ne sont toujours reproductible en condition réelle, dans une vrai classe.

Néanmoins, je trouve que l’éducation nationale devrait favoriser la recherche en éducation avec des études comparatives randomisées controlée dans de vrai classes et diffuser ces connaissances aux enseignants. J’ai l’impression qu’actuellement on tente d’extrapoler des résultats de labo sans évaluation préalable, qu’on diffuse des techniques pédagogiques diverses juste sur l’idée que Machin Bidule à écrit un livre qui dit que ca marche et que l’inspecteur Truc a vu ca et trouvé ca très chouette.

Pour reprendre ton comparatif avec les autres métiers, tu seras heureux que les différentes techniques chirurgicales ait été comparées et que ton chirurgien utilise celle qui a les meilleurs résultats.

Je suis d’accord avec toi qu’il faut garder la liberté pédagogique mais il faut favoriser la recherche et la diffusion de la recherche en science de l’éducation pour en finir avec l’idée que toute les méthodes pédagogiques se valent.

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Quand un élève arrive en cours après avoir fumé 3 pétards la pédagogie ni peut rien, quand un enfant voit son père rentrer ivre tous les soirs et frapper sa mère toute la nuit la pédagogie ni peut rien, quand l’éducation des parents fait défaut la pédagogie ni peut rien, … 20 ans que l’on m’explique que si un élève ne réussit pas il faut que je revois ma pédagogie. Comme si la pédagogie résolvait magiquement les maux de notre société.
Les débats de société sur les bonnes et mauvaises méthodes pédagiques sont surtout des discussions politiques. Les enseignants connaissent les différentes méthodes, partagent quotidiennement leurs expériences, se remettent en question à chaque instant, doutent, corrigent, adaptent … un cours qui passe très bien une année sera un fiasco l’année suivante, et vice et versa.
Comme la médecine, et je suis bien placé pour le savoir, il y a des grands principes - mais cela dépend de la pathologie, du médecin, du patient et parfois de facteurs externes qui échappent aux uns et aux autres.

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Le sujet m’intéressant particulièrement, et ayant enfin un peu de temps pour participer, je m’incruste un peu dans le débat :sweat_smile:
Pour donner un peu d’éclairage à mon post, je précise que j’ai été prof en collège privé hors contrat laïc (je tiens au laïc !) pendant 6 ans et que j’ai passé le CRPE cette année (le concours pour enseigner en primaire).

La question des méthodes pédagogiques employées en classe est un débat très sensible, que ce soit du point de vue des parents ou des enseignants. Et les différentes réformes des ministres successifs n’arrangent rien pour apaiser le débat.

Je te rejoins @sebiseb, la liberté pédagogique des enseignants est fondamentale. Et imposer une méthode sortie d’un tiroir n’a aucun sens. La pédagogie c’est un ensemble entre le caractère et la façon d’aborder le métier de l’enseignant, les élèves de sa classe, les moyens dont il/elle dispose dans son école, le climat avec les parents d’élèves… C’est un tout. C’est pour ça qu’on ne peut pas imposer une méthode clé en main en affirmant que c’est la meilleure. D’ailleurs, s’il existait une méthode magique, elle serait utilisé pour tous les enseignants depuis longtemps ! L’un des problèmes de ces dernières années, c’est que les parents d’élèves s’immiscent de plus en plus dans les questions pédagogiques, alors que ce n’est ni leur rôle ni leur compétence.

Par contre, comme le disait @hoel, il est tout à fait possible de faire de la recherche pour évaluer sur des points précis l’intérêt et la qualité des méthodes pédagogiques utilisées. En 2015, il y avait eu une grosse étude sur « l’influence des pratiques d’enseignement de la lecture et de l’écriture sur la qualité des premiers apprentissages » (lien : http://ife.ens-lyon.fr/ife/recherche/lire-ecrire. Pour avoir lu la synthèse, c’est tout à fait intéressant et utile pour améliorer sa pédagogie quant on est enseignant. Sauf, qu’à ma connaissance, il y a pour le moment peu d’études de ce type. Ou en tout cas, elles sont peu mise en avant.

A mon avis, c’est là où le bat blesse. Ceux qui font l’effort de se former ou qui en ont le temps, certainement. Mais est-ce que tous les enseignants ont ce temps ou le prennent-ils ? Et je ne vais sûrement pas me faire des ami(e)s en disant ça, mais si l’enseignant utilise des méthodes inefficaces ou non productives, que fait-on ? Rien du tout. En se cachant derrière la liberté pédagogique, Beaucoup d’enseignants refusent l’évaluation de leurs propres méthodes. C’est valable dans toutes la fonction publique d’ailleurs. Evaluer la capacité d’un fonctionnaire à faire correctement le travail pour lequel il est rémunérer est un sujet tabou en France.
Attention, je ne parle pas d’évaluation par l’inspection. Je parle plutôt d’évaluation par les pairs. J’avais lu des articles sur le sujet et beaucoup d’enseignants sont demandeurs de ce type de formation. Mais souvent leur mise en place se heurtent soit à des collègues réfractaires soit à une inspection très réticente.
Nos résultats à toutes les études européennes ou mondiales de niveau sont mauvaises, et cela ne s’améliore pas avec le temps. Je pense qu’il serait temps de mettre la question de la formation continue des enseignants sur la table. Il faut bien sûr des moyens (multiplier les formations proposées aux instits, les remplacer quand ils y assistent) mais aussi revenir sur le caractère facultatif de ces formations (je n’emploie pas le mot tabou « obligatoire »).

Mon post est un peu long, mais ça fait un moment que je voulais donner mon avis. :sweat_smile:
En tout cas, c’est un sujet super intéressant qui gagnerait à être plus développé au PP (peut-être avec un équipage dédié :thinking:).

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Je suis d’accord dans l’ensemble avec vous deux, et désolé je m’énerve pas vraiment mais j’en ai un peu marre d’entendre toujours la même chose sur « la magie pédagogique » !
Le ministre vient d’annoncer une programme de formation sur la laïcité. J’ai personnellement des doutes sur l’intérêt d’une telle mesure car je pense que l’influence religieuse est essentiellement externe à l’école et quand elle remise en question au sein de la structure scolaire on manque de soutien ou pire on est sommé de ne pas faire de vagues - avec la gauche comme avec la droite.
Clairement, les modalités d’évaluation des enseignants et de leur efficacité pédagogique est totalement anachroniques et surtout très infantilisantes.
Les résultats français des évaluations internationales sont aussi la conséquence des politiques sans cesse changeantes, des injonctions paradoxales, … et sans doute aussi du manque de diversité dans le recrutement des professeurs. Je constate également que nos dirigeants sont tous issus de parcours dans le domaine des humanités jamais des sciences ou techniques - c’est très clair que cela à aussi des implications dans les choix malheureux des politiques éducatives.
La formation pédagogique est importante, mais elle présente surtout l’intérêt de partage de pratiques (surtout en cours de carrière), et pour la mettre en œuvre il faut avoir les moyens matériels de nos ambitions !

Je vous partage ce petit article qui résume ma pensée sur la recherche en éducation qui n’est pas assez développée en france à mon avis. L’éducation nationale devrait investir de facon importante dans la recherche.

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Dehaene a servi d’alibi aux réformes Blanquer :roll_eyes:
Je reste méfiant sur les recettes miracles venant uniquement des neuro-sciences. Tout est bon à prendre mais encore faut il se l’approprier et adapter en fonction des élèves, de la classe et des moyens.

Il est aussi bon scientifique qu’il est mauvais pour comprendre le contexte politique qui l’entoure malheureusement. Quand les établissement ne peuvent pas fournir au prof le matéreil adequat de base, quand le personnel se fait traiter comme de la merde par l’institution, on en a rien à faire de connaitre la dernière méthode cool pour améliorer l’apprentissag de tel ou tel truc, c’est de la survie.

Je suis le premier grand fan de ce qu’il a fait au collègue de france, je suis le premier grand fan pour établir des méthodes éducatives fondées sur les preuves, mais à un moment, read the room stanislas.

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Je suis d’accord, ses travaux sont intéressants. Mais comme tu le dis, encore faudrait-il nous avoir donné les moyens et les formations.
Juste que la prise en compte des recherches en neuro-sciences ne gomme pas les inégalités sociales, les classes surchargées, les moyens, l’accès libre aux ressources documentaires, les conditions de travail, le poids de l’administratif, …
Hors, je dis que Blanquer, surtout au début, a voulu faire croire que le niveau des élèves remontrait grace à la magie des neurosciences :roll_eyes:
Dehaene a soutenu le ministre (un peu contre les prof’s) à cette époque.

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Un très bon résumé des défis actuels à mon avis.
Il y a des choses sur lesquels il serait relativement facile de se positionner :

  • le budget par élève qui à tous les niveaux va favoriser les établissements les mieux situés géographiquement et donc les élèves les plus favorisés, de même que les filières d’excellence
  • la rémunération des enseignants qui permettrait également de combattre la spirale infernale du turn over et du manque de formation

Ça ne règlerait pas tout, mais je pense qu’il est impossible d’envisager d’autres types de réformes tant que la stabilité budgétaire n’est pas assurée.

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Quelques éléments supplémentaires suite à un rapport parlementaire : Le rapport cinglant sur le contrôle de l’école privée qui risque de mettre le feu aux poudres - Le Parisien