Et l'éducation ?

L’école inclusive c’est vraiment pas Aujourd’hui. Sans parler de handicap particulièrement mais j’observe que tout semble fait pour exclure l’élève d’une vie scolaire agréable et ouverte. Pas forcément la faute d’enseignant mais cela relève plus d’une volonté politique du chiffre et les enfants et personnels de l’éducation s’adapteront . (Tout n’est pas binaire mais déjà cela empêche beaucoup )

L’école inclusive, c’est une façon de gagner de l’argent sous le faux prétexte d’inclusion, en fermant des structures spécialisés (qui coutent cher) qui ont les moyens et les capacités de s’adapter aux enfants.

Les enseignants se retrouve à devoir gérer des gamins alors qu’ils ont déjà beaucoup d’autres élèves à gérer : mission impossible. Et puis surtout, la moindre perturbation peut casser un cours. Je viens de voir que les enfants autistes devront être obligatoirement scolarisé. Super pour l’enseignant.

Dernière chose, les enseignants ont choisi ce métier pour enseigner, pas pour être dans la santé. S’occuper d’handicap mental, c’est quelque chose de compliqué, et qui personnellement ne m’interesse pas.

Au final, sous pretexte d’inclusion, on laisse des gamins à leur sort dans des structures non spécialisés, et on peut au passage gâcher la scolarité des autres enfants. Alors parfois pour aider l’enfant est accompagné d’une AVS … sauf que bien souvent il n’y en a pas car l’EN n’arrive pas à recruter (normal vu les conditions et le salaire !).

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Thread intéressant.

Je me permets d’ajouter mon point de vue et quelques pistes de réflexions personnelles, bien que je ne sois pas du tout du domaine de l’éducation, et que mon expérience se limite à mon parcours scolaire.

– Mon constat actuel
Notre école produit des élèves qui, pour une trop grande partie, ne sont pas capables de bien lire, écrire et compter.
Notre collège n’arrive pas à passionner les élèves sur des sujets importants (l’histoire, ou les sciences, par exemple) parce que la base du fonctionnement étant les notes, cela, à mon sens, gêne la capacité à « aimer » vraiment une matière (d’autant qu’il faut souvent se contenter de recracher du par-coeur). Je me rappelle encore de mes cours absolument rébarbatifs d’histoire (peut-être que les profs étaient nuls, aussi ?) tandis que je m’intéressais bien plus lorsqu’on me parlait d’histoire en famille.
La filière « professionnelle » est une filière réservés à ceux qui échouent au collège, et pas à ceux qui veulent se spécialiser dans un métier.

– Ce qu’il faudrait, selon moi, atteindre
Il faudrait réussir à redéfinir des objectifs clairs sur chaque « étape » scolaire (école, collège, lycée)

→ Pour toutes les étapes : définir non plus par classe d’âge les élèves, mais par niveau, avec, en fonction des matières, des possibilités d’être dans des camarades totalement différents, plus proches de son niveau personnel.
Ce fonctionnement permettrait aux « bons élèves » de ne pas être freinés par des élèves plus en retard sur certains sujets, et aux élèves plus en difficultés de rattraper leur retard plutôt que d’accentuer celui-ci en étant « à la traîne » par rapport à la moyenne.
Des effectifs éducatifs pourraient être renforcés sur ces classes où les difficultés d’apprentissage sont plus grandes.

→ École : se focaliser sur la lecture, l’écriture, et la possibilité de compter, éventuellement avec des bases d’anglais

→ Collège :

  • recentrer les mathématiques sur des choses « concrètes », qui s’appuient sur des choses de la vie courante : je ne suis pas certain qu’apprendre Thalès ou Pythagore soit pertinent dans la vie quotidienne future des collégiens, et je ne parle même pas de la trigonométrie :slight_smile:
  • modifier le fonctionnement des notes dans certaines matières, surtout dans les matières « par coeur » : attiser la curiosité et laisser creuser les élèves certains sujets eux-mêmes et retransmettre leurs connaissances, par le biais par exemple d’exposés (qui auront en plus d’autres bénéfices, tel que la recherche documentaire, et l’expression orale)
  • permettre l’orientation en fin de collège vers une filière adaptée à ce que l’élève veut faire, s’il a des souhaits particuliers, et cela peu importe ses résultats
  • l’apprentissage culturel ne devrait à mon sens pas être « imposé » mais « incité ». On ne peut pas s’intéresser à tout, peut-être peut-on même imaginer dès le collège des parcours avec options ? Je ne sais pas si cela serait pertinent.

→ Lycée : préparer à la vie adulte, avec des enseignements de psychologie, sociologie, une continuité mathématique (mais toujours centrée sur des éléments concrets qui serviront au quotidien : on laisse les intégrales pour les études sup, si besoin :slight_smile: ), des cours généralistes déjà cités (faire une déclaration d’impôts, des démarches diverses), et un enseignement de spécialisation/professionnel, pour ceux qui savent déjà vers quoi ils veulent s’orienter.

Oh, et il faudrait payer un peu mieux les profs :slight_smile: et peut-être définir des primes sur objectifs/investissement ?

J’oublie vraisemblablement beaucoup d’aspects, peut-être même que je suis totalement à côté de la plaque sur la façon dont je vois les choses : qu’en pensez-vous ?

C’est assez intéressant et j’aimerais prendre le temps de te répondre @Phylos vu que je suis à l’intérieur du mammouth (il y fait chaud mais c’est pas confortable). Et tes questionnements sont cool pour justement présenter l’intérieur du truc. J’essaye de faire ça quand j’ai deux minutes parce que ça va me prendre du temps.

Sinon je vous conseille de lire les documents présents ici, c’est en gros un rapport sur les enseignants et le numérique fait par un groupe de chercheur assez compétent sur la question et qui permet de briser quelques idées reçues.

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C’est statiquement faux puisqu’il y a moins illettrés aujourd’hui qu’auparavant.

C’est une question de pédagogie dont on doit garantir la liberté aux professeurs. Les raisons du désintérêt des élèves aux cours est bien plus complexe qu’un simple problème pédagogique.

C’est une évident, et pourtant on pousse les jeunes vers l’apprentissage alors que peu d’entreprise les forment sérieusement et saisissent plus les opportunités d’aides public avec une main d’œuvre à pas cher …

Je ne suis absolument pas pour ce genre de fonctionnement, d’une part très fastidieuse en terme de suivi pédagogique et pas très pertinente là où elle a été expérimenté. La classe d’âge a une importance sociale, surtout pour les enfants, bien plus pertinente que le niveau scolaire. Les enfants « sautant » des classes ont souvent des problèmes d’adaptation.
Pédagogiquement, les élèves « en réussite » aidant les élèves plus « en difficulté » approfondissent les savoirs et surtout le niveau taxonomique de cette connaissance. L’hétérogénéité c’est donc gagnant-gagnant si on veut former de futurs citoyens et ne pas recréer dès l’école la lutte des classes (sans jeu de mots).

C’est déjà, et depuis longtemps le cas. Et si Thalès et Pythagore sont très important au quotidien dans les métiers techniques en particulier du bâtiment.

C’est globalement le cas, et il y a des collèges qui ne donnent pas de notes mais évaluent par compétences, c’est très efficient.

Si la culture est enseigné à l’école, c’est parce que sans cela beaucoup d’enfants n’y auraient pas accès - même en les y incitants.

Les mathématiques n’ont pas vocation à être concrètes, au contraire il faut amener petit à petit à la conceptualisation pour former l’esprit à l’abstraction - c’est fondamental. Les mathématiques peuvent trouver des applications concrètes dans l’enseignement des sciences et de la technologie.
Pour ce qui est des cours de la vie quotidienne, je te rejoints et je pense que cela devrait être enseigné depuis l’école primaire (cuisine, jardinage, bricolage, gestion de budget, …) - Sébastien Faure a expérimenté cela au début du siècle dernier avec l’éducation intégrale à La Ruche près de Rambouillet.

Pour ma part je pense que les piliers de l’enseignement doivent être le français et les mathématiques, et la maîtrise de l’anglais (indispensable de nos jours). Les sciences, évidement, la technologie, les humanités, … et depuis la maternelle la philosophie pour former à l’esprit critique (au vue de ce qui s’est passé hier soir - le meurtre de l’enseignant d’histoire, géographique et d’éducation morale et civique) - La philosophie transcende la morale forcément plus empreinte de dogmatisme.

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Bonsoir,

Concernant l’éducation, il y a, comme dit précédemment, un gros travail à faire en science de l’éducation pour mieux formé nos professeurs. Il s’agit de thune mais aussi du temps. Comme on évolue sur ces sujets sans cesse, il faut aussi prévoir du temps de formation tout au long des carrières.

Je suis loin d’être un spécialiste, mais il faut faire super attention avec ça je pense. On entend aujourd’hui des discours de racisme de la part de profs. Alors qu’il s’agit d’un sujet bien plus médiatisé que le validisme. Il faut déjà que la société avance sur la gestion des maladies mentales. Parce qu’entre la normalisation des insultes de type “fou”, “hystérique”, “parano”,…, l’ultra médication ou au contraire le rejet de tout traitement, on voit qu’on a beaucoup de travail à faire là-dessus. Un accompagnement à ces questions doit être mis en place.

De manière générale, il faut que l’enseignant ne soit pas seul. On l’a vu malheureusement avec ce qui s’est passé vendredi. Il faut un support vertical (de l’académie) et horizontal (des rencontres-échanges entre enseignant).

D’ailleurs je profite de ce message pour adresser mon soutien et plein de courage à tous les enseignants du parti Pirate. Vous faites un super métier, merci beaucoup à vous!

Je le prends, Merci !

Bonjour à tous !

En parcourant ce sujet j’ai l’impression qu’on fait un amalgame très net entre éducation et école (voir même ministère de l’éducation nationale). J’ai l’impression que la plupart des participants à ce sujet sont des professeurs où travaillant dans le système éducatif, je me trompe peut être, mais je pense qu’il faut ouvrir ces discussions en dehors du cercle scolaire.

Selon moi, l’éducation est un sujet à part entière qui va bien au delà de la phase d’apprentissage initiale (scolaire ou non). L’éducation et l’apprentissage sont des piliers importants de la vie de tout individu et dans la construction d’une société saine. Personnellement, je continue d’apprendre et cette soif de savoir je ne l’ai trouvé que très tard dans mon parcours scolaire (probablement à l’université quand j’ai commencé à toucher des sujets plus concrets).

Le fait de mettre à l’école tout un tas d’apprentissages qui sont aujourd’hui « dispensés » par la famille, souvent de manière informelle, m’inquiète un peu. Quand j’entends ça, je revois notre ministre actuel, dire que les enfants appartiennent à la république et qu’elle se doit de les former correctement. Si l’apprentissage ne devait passer que par l’école, est-ce qu’on ne vivrait pas dans un monde bien triste où les médiathèques, les centres culturels, les encyclopédies sur internet, l’expérience d’autres individus seraient inexistants ? Est-ce qu’on n’apprend pas tous tout les jours ?

L’école et l’EN jouent aujourd’hui un rôle très important dans l’accès à une éducation pour tous mais elle ne permet pas de répondre à tout les besoins. Elle combat efficacement l’illettrisme, elle aide à poser les bases pour apprendre mais elle cherche de plus en plus à tout contrôler. La plupart des décisions prises le sont souvent sans impliquer les acteurs du terrain. Il y’a un gap entre les objectifs initiaux et les conséquences réelles. On ne réfléchi pas à accompagner les futurs citoyens de demain pour qu’ils soient la meilleure version d’eux même, mais plutôt à remplir les cases de notre société complexe (il faut tant dans tel métier, tant dans tel autre…). On tue les rêves avant même qu’ils aient pu être touchés du doigt.

J’accompagne aujourd’hui à travers un programme de mentoring, des personnes en reconversion professionnelle. Ces personnes font le choix de se lancer dans une nouvelle carrière dans le développement informatique après 10 ou 15 ans d’expérience. Ce n’est pas leur premier choix, mais une volonté de changer dans leur vie d’aujourd’hui.
Selon moi l’école ne doit pas nous apprendre un seul métier, il faut apprendre à apprendre, apprendre à être curieux.

Aujourd’hui, avec notre système éducatif les professeurs et les établissements n’ont que peu de marge de manœuvre. On change les méthodes régulièrement, il faut s’adapter, souvent avec peu de moyen et finalement sans trop questionner le bien fondé pour les élèves. Je ne pointe pas du doigt le corps enseignant ici qui fait un travail remarquable. Travail qui demande un engagement de tout les instants et qui est de plus en plus difficile.
Je questionne plutôt le fonctionnement général. Selon moi, pour apprendre efficacement, un enseignant doit gagner la confiance de ses élèves, ce qu’il doit refaire tout les ans avec une nouvelle classe.

Ce n’est pas tant le programme qu’il faut remettre en cause que la façon de l’appliquer. Est ce qu’un professeur qui accompagne les mêmes élèves sur tout un cycle ne pourrait pas adapter le programme au rythme de chacun et travailler plus sereinement ? Est ce que ça n’apporterai pas plus de liberté dans la mise en application du programme ? Est ce que ça ne permettrai pas de construire une relation de confiance sur le long terme ?
Ça soulève la question d’un changement de classe si un élève ne se sent pas à l’aise avec un professeur. Pour la mise en place ça impliquerait probablement des multi niveaux ce qui est souvent apprécié par les enfants mais pas par les parents.

Je repose donc une question centrale pour moi : Quelle place donne-t-on aux enfants dans tout ça ?
Aujourd’hui on décide tout pour eux, leur programme, leur planning, la taille de leur classeur les couleurs de leur crayon et souvent même leurs activités. Au final on se dit qu’ils n’arrivent pas à s’en sortir tout seul ensuite ? Ça me parait paradoxal.

Quant à la place de la famille, et des parents de manière plus générale elle est, selon moi, centrale dans la construction des enfants pour en faire des individus libres. C’est de leur cercle familial qu’ils sortent, leur réflexes, leurs attentes, leur vision du monde est teintée par ce cercle. Bien sur, nous ne sommes pas tous sur un pied d’égalité, mais c’est vrai pour des tas de sujets, une égalité forcée ne peut que détruire la différence qui est pourtant si importante pour une humanité solide.
La plupart des familles vivent déjà dans notre société, ça me parait assez légitime que les enfants apprennent, par simple mimétisme comment s’y retrouver…
Ce qui manque est la construction d’un esprit critique solide, la construction de sa propre voie.

Aujourd’hui on restreint de plus un plus cette partie au profit d’une normalisation générale.
Est ce qu’il ne serait pas pertinent de faciliter l’accès aux formations à tout les âges ? Dans le fonctionnement de l’école aujourd’hui, reprendre des études à l’âge adulte n’est pas simple. On reste très dépendant des entreprises.

Par exemple j’aurai aimé faire un doctorat mais ça reste compliqué. Si je veux le faire je dois abandonner ce que j’ai construit pendant 15ans, retourner dans le circuit académique pour 3ans sans garantie de retrouver une situation similaire ni meilleure. Ce n’est pourtant pas une reconversion mais une continuité de ce que je fais tout les jours, c’est un peu paradoxal.
On ne laisse pas trop la place aux compétences spécifiques de chaque individu par rapport au cadre. Ce serait peut être différent si j’étais dans une grosse entreprise mais je suis indépendant…

Donc non, l’école n’est pas le seul endroit ou l’on apprend, réduire les débats sur ce fait me parait dangereux. L’éducation est un sujet très sensible car il touche tout le monde mais surtout parce qu’il nous met tous face à nous même.

Ensuite, pour rebondir sur plusieurs points liés à l’age, à l’apprentissage et aux contacts sociaux soulevés plus haut. Est-ce que j’ai plus de facilité de me faire des amis dans un groupe de mon age ou dans un groupe qui partage mes centres d’intérêt ? Est-ce que j’apprends plus facilement avec un groupe de mon age ou auprès de personnes passionnées ? Est-ce que, parce que j’ai 6 ans je suis prêt à lire ou est-ce parce que j’ai envie de lire que j’apprendrai efficacement ?
Par exemple pour les langues, j’ai fait 12 ans d’anglais à l’école pour avoir un niveau médiocre mais j’ai très vite progressé en voyage (quelques mois) pour aujourd’hui être à l’aise à l’écrit et l’oral.
Selon moi, la réponse à ces questions est évidente en tant qu’adulte. Adulte, un mot qui pointe une personne normalement libre de faire ses choix… C’est seulement quand on devient adulte qu’on se permet de ne pas s’enfermer dans ces cases dessinées pour nous et c’est bien plus difficile parce qu’on a été très « formatés ». Comment apprendre à sortir d’un cadre dans lequel on nous a fait rentrer pendant si longtemps ?

Non pour moi, un apprentissage par classe d’age ne favorise pas les contacts sociaux, on n’est pas obligé d’avoir des amis de son age pour être heureux et un enfant peu aussi avoir des amis adultes avec qui il partage des choses intéressantes tout en étant en dehors du cercle familial. Encore une fois, la diversité est une richesse incroyable.

Finalement je pense que c’est plus notre façon d’approcher de l’éducation qui est à bousculer plutôt que les programmes qui changent très (trop) souvent. On a l’impression que c’est la seule variable d’ajustement possible…
Une telle remise en cause serait complexe parce qu’elle amènerait à changer les habitudes contrairement aux modifications du programme… Travailler avec des établissements volontaires pourrait aider à valider l’hypothèse et ainsi faire valoir l’intérêt de ces choix.

Je termine sur une petite note personnelle. Je pratique l’instruction en famille depuis 5 ans maintenant et j’ai trois enfants (7, 10, 13). Notre choix à tous n’était pas de dire « l’école c’est nul on veut faire sans », c’était de pouvoir voyager. Avant la pandémie, nous partions environ 6 mois de l’année à l’étranger à la découverte de cultures et modes de vies différents. C’est un choix personnel, qui nous a bien convenu à tout les 5. Mes enfants n’ont pas de difficultés, ne sont pas handicapés, ils s’en sortaient à l’école et nous avons juste choisi une autre voie.
Je voulais terminer sur ce point pour aider à comprendre ce que j’explique plus haut. Ces dernières années nous ont permis de voir les choses différemment et peut être apporter un éclairage nouveau sur toutes ces questions. Nous ne sommes pas contre l’école et nous ne croyons pas que notre choix devrait être celui de tous.

Chacun sa route, chacun son chemin, laisse le choix libre à ton voisin :wink: !

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@shulard, merci pour ton témoignage même si je réponds bien plus tard (je ne suis pas très actif au Parti Pirate).

Personne je pense ne considère que apprendre ou se former ne doit pas se faire tout au long de la vie. Je suis militant actif à la CFDT qui a longtemps plaider pour cette cause et obtenu le Compte Personnel de Formation (CPF) permettant aux salariés et agents publics de pouvoir se former indépendamment de son employeur.

Je pense qu’il faut distinguer l’apprentissage des fondamentaux (à l’école), de la formation plus spécifique, voir l’acquisition de connaissances personnelles (celles qui nous motivent). Tu évoques beaucoup les différentes manière de sociabilisation (le fameux vivre ensemble) qui peut effectivement se faire à l’école ou ailleurs (famille, proches, associations, entreprises, …).

Je suis d’accord, parler de “l’éducation” revêt beaucoup d’aspect qui renvoie des choses très différentes. La question, c’est de savoir comment la société s’approprie ces différentes aspects pour en faire une proposition politique qui permette à chacun.e, et ce quelque soit son milieu d’origine, de pouvoir accéder à leur aspiration, se faire une place dans la société dans un projet commun. Hors, et il me semble aujourd’hui, sans vouloir polémiquer c’est que les aspirations de certain.e.s sont parfois en opposition avec celles des autres.

Bonjour, œuvrant dans ce domaine, avec une approche rationnelle, je distingue éducation et instruction. Eduquer concerne des comportements et des modes de traitement de l’information et des rapports à la réalité ou aux règles, et instruire consiste plus à transmettre des connaissances et des échanges d’expériences…

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Certes, mais il apparaît illusoire de croire que l’on peut instruire sans éduquer. Surtout les enfants et les adolescents. La pensée libérale aime opposer distinctement les deux choses, considérant que le rôle d’un professeur est juste d’instruire car estimant que l’éducation relève (comme la religion de la sphère personnelle) - c’est ignoré que sans le travail éducatif et sociabilisant, l’instruction n’est pas possible dans une institution comme l’école. Ceux qui prônent cela n’ont juste jamais eu la charge, même une seule journée que d’enseigner à des enfants ou des adolescents.

Pour rebondir sur ces dernières réponses, et en poussant l’idée jusqu’au bout, aujourd’hui on n’essaie pas d’instruire des personnes (enfants / adolescents / adultes) qui sont intéressés par le sujet, on demande à ces personnes d’engranger des connaissances qui pourront leur servir plus tard.

Ce point est, selon moi, vrai à tout les niveaux de l’apprentissage de la langue maternelle aux calcul d’intégrale en mathématiques. Il y a des connaissances de bases, ce fameux tronc commun qui permet à tous de se débrouiller au quotidien dans notre société. Ces connaissances, sont transmises pour tous au même moment à l’école mais tous ne les entendent pas à ce moment la.

C’est justement pour cette raison (toujours selon moi bien sur) qu’on finit par mélanger éducation et instruction. Si je dois être obligé de m’asseoir pendant la journée à écouter des professeurs me parler de sujets qui ne m’intéressent pas, difficile de trouver un intérêt à cet instruction. On arrive à un moment ou il faut gérer ces petits morceaux de société que sont les classes et donc l’éducation.

Dire que les professeurs ne devraient jamais éduquer est une hérésie. Mais on les amène à le faire beaucoup plus qu’il ne le devrait à cause de cette segmentation par âge des classes. On en revient à dire que le système utilisé aujourd’hui par l’EN a ses travers. Je suis persuadé qu’il existe des solutions qui permettraient de mieux vivre cette partie de notre vie.

Selon moi, c’est à ce moment que naissent les principaux problèmes sociétaux (inégalités, compétition, acceptation d’être mauvais quelque part, …) qui perdurent ensuite pour le reste de la vie et modèle le quotidien des gens.

S’attaquer à l’éducation et l’instruction, proposer des solutions alternatives, plus adaptées à certains, moins à d’autres c’est aussi reconnaître la différence qui nous habite tous. Nous avons tous notre pierre à apporter, le système actuel ne nous permet juste pas de savoir de quelle pierre il s’agit !

Je ne veux pas qu’on croit que je dénigre le système, j’essaie “seulement” de prendre un peu de recul et de réfléchir à des solutions différentes à expérimenter. Un nouvel univers va s’ouvrir à nous en changeant de chemin (pour ceux qui le feront), cet univers est vierge et il faudra que chacun y trouve sa voix…

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Il est clair que ce point programme a besoin de se faire une nouvelle jeunesse. Si des personnes semblent volontaires pour commencer un projet de rédaction.

Mettre en musique le couple éduquer - instruire ça s’appelle faire de la pédagogie !

Ce point existe dans le code de l’éducation qui reconnaît explicitement la liberté pédagogique de chaque professeur. En fait, le problème, ce sont les ministres qui se succèdent et qui s’évertuent à réduire au maximum cette liberté pédagogique et la latitude des équipes de faire des projets d’établissement.
Le programme du Parti Pirate doit surtout commencer par abroger toutes les réformes plus stupides les unes que les autres qui ont torpillé l’école depuis 40 ans !

Ce qu’on peut voir également c’est qu’on est resté dans une vision très IIeme empire, voire IIIeme République ou les différents ministres s’enorgueillissaient de savoir que le jeudi à 10h tous les élèves de France et de Navarre faisaient la même dictée.
Cette organisation vient quand même d’une période très industrielle ou l’école devait apprendre le métier et la discipline ouvrière, horaire, sirène et contremaitre.
Les nouvelles découvertes en sciences de l’éducation devraient ou doivent permettre de remettre en question cette organisation sans pour autant tomber dans le pédagogo à outrance.

C’est bien l’orientation politique qui est prise, malgré le mantra de Blanquer sur les enseignements de spécialités au lycée “faites vous plaisir” oubliant de préciser que pour Parcoursup ce sera ensuite “débrouillez-vous avec vos choix” …

Les décisions sont prises par “des gens de lettres” qui considèrent que l’enseignement de la science et des mathématiques ne rentre pas dans l’acquisition d’une culture générale mais doit juste servir celles et ceux qui auront besoin de ces disciplines pour leur parcours de formation. Les théories complotistes, mais ils ne le voient pas, fleurissent parce que beaucoup trop de personnes manquent de culture et de d’esprit scientifique.

C’est quoi le “pédagogo’ à outrance” ? Une expression de droite pour désigner les islamo-gauchistes modérés dans l’enseignement ?
La pédagogie c’est une compétence fondamentale quand on veut enseigner. Les polémiques autour de la pédagogie sont alimentés par celles et ceux qui veulent imposer leur pédagogie (comme les méthodes de lecture pour ne donner que cette exemple).
Les enseignants se forment à diverses méthodes, s’approprient certaines, et les utilisent ou pas selon dans leurs classes selon leur propre appréciation de la mettre en œuvre dans un contexte donné (moyens, profils des élèves, …) - c’est la liberté pédagogique ! La bonne pédagogie, c’est celle que l’on maîtrise et que l’on peut exploiter le plus efficacement possible - et en général, cette efficacité est facilement vérifiable.
Ce qui tue l’éducation depuis 1 siècle et demi, c’est justement d’avoir des ministres qui s’en occupent !

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J’avoue que le terme “pédagogo” était de trop. Il ne visait pas les chercheurs en sciences de l’éduc mais plutôt ceux qui font leur beurre dessus en vendant bouquins et points de vues dans des émissions et déclarant que seul ça marche pas le reste, le tout au détriment de la liberté pédagogique justement.
Ils ne sont qu’une minorité mais sont ceux écoutés par les ministres, en témoigne la mise en place d’un essai de méditation (qui coute cher) dans les établissements scolaires.
J’espère m’être fait mieux comprendre et pardon si j’ai été insultant avec ce terme.

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Non, pas de soucis ! Je suis juste exaspérer de la situation - pas que du ministre, mais aussi des inspecteurs, des parents (encore que moi en LP je ne suis pas trop impacté) et de tout un tas de gens qui parce qu’ils ont donné une fois un cours il y a 20 ans explique comment faire - ce qui rejoins ton propos.
À savoir que dans les établissements scolaires actuellement les contaminations de collègues se multiplient, les on ferme des classes, et le ministre et le gouvernement répètent pour mieux s’en convaincre qu’il ne faut surtout s’interdire de fermer les écoles - que la détresse psychologique serait pire que 2 ou 3 semaines de distanciel ! Un entêtement qui commence à devenir insupportable. Je ne suis pas pour une fermeture générale, mais réellement prendre conscience que la situation actuelle n’est plus tenable !

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En ce qui me concerne, je l’ai dit ; il faut abolir à peu près toutes les réformes, l’état ne doit avoir en charge que d’établir un socle de connaissances / compétences à acquérir pour atteindre tel ou tel niveau / diplôme.

Le reste appartient aux équipes pédagogiques dans le projet qu’elle souhaite mettre en œuvre et à chaque professeur dans sa liberté pédagogique, avec la condition qu’il soit correctement formé et en lien avec le milieu universitaire dans un perpétuel soucis de recherche / expérimentation.
Pour moi, il n’y a pas de bonnes ou mauvaises pédagogie - même le cours magistral a des vertus - mais des pratiques qui peuvent fonctionner plus ou moins bien selon un contexte donné.

Le reste c’est du bavardage pour savoir quel courant dominera quel autre !

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