Essai sur la politique migratoire par un expatrié

Bonjour, bonsoir,

Certains d’entre vous le savent, je suis de nationalité française et je vis au Japon depuis plusieurs mois. Le fait d’être un étranger dans mon pays de résidence me fait me poser plein de questions sur des sujets comme l’immigration, l’État, etc. Ces dernières semaines, j’ai vaguement suivi ce qui s’est passé avec la nouvelle loi française sur l’immigration, actuellement en cours d’examen par le conseil constitutionnel. Cela m’a amené à me poser une question : si je suis candidat à une élection et qu’on me demande ma position sur l’immigration, qu’est-ce que je peux bien répondre ? Alors j’essaie un truc : poser des questions radicales pas forcément sensées dans l’absolu, et tenter d’y répondre de façon rationnelle (ouais, il faut comprendre « essai » dans le titre du sujet comme « tentative de faire quelque chose », je ne suis pas Montesquieu :smiley: ). C’est plus pour moi qu’autre chose à vrai dire, mais mon ADN de pirate me commande de partager tout ce qui peut servir.

T’es libertaire, donc tu acceptes que tout le monde vienne en France ?

Qu’est-ce que ça pourrait poser comme problèmes d’ouvrir totalement les frontières ? Au fond de moi, je ne sais pas. Je n’ai pas de conviction profonde. Eu égard à ce que je peux entendre çà et là, je crois qu’il y a des histoires d’intégration, d’emploi, de différences culturelles, de religion. Je vais dire ce que j’en pense point par point.

Religion : je me fous éperdument de la religion des uns et des autres. Je considère que chacun fait ce qu’il veut dans le respect des règles et des autres, mais surtout, qu’aucune religion ne saurait être au dessus de la loi. En fait, je ne vois pas vraiment le rapport entre religion et immigration. Il y aurait beaucoup de pratiquants de l’islam qui viendraient en France ? Et ? On peut être musulman, catholique, bouddhiste, juif, que sais-je, et respecter les autres. Tout comme on peut être musulman, catholique, etc. et être une foutue ordure. Et dans tous les cas, les mêmes règles s’appliquent sans distinction de religion. Pareil pour les différences culturelles, peu importe la culture tant qu’on se respecte et qu’on respecte les règles communes. Que tu foutes le bordel en pleine nuit pour une prière ou pour fêter un anniversaire ou quel que soit le motif, je t’envoie la police et je porte plainte pour tapage sans sommation.

Emploi : il y a des métiers en tension, qui peinent à recruter, et d’autres secteurs qui sont bouchés. Quand un étranger vient toquer à la porte de la France pour demander à travailler, on va lui demander quelles sont ses qualifications et ce qu’il compte faire comme métier. Par contre, un français qui fait un gosse, on ne se pose pas la question de savoir si ce sera un futur chômeur. On subventionne son existence pendant 20 ans à coups d’argent public sans savoir si ces fortunes sont dilapidées dans le vent parce que c’est un « cassos » en puissance, mais par contre, un type déjà éduqué qui se pointe et qui dit qu’il veut bosser, on va bien prendre le temps de vérifier que ça va pas être un boulet pour la société, et éventuellement accepter qu’il vienne sur notre sol dans une situation précaire pendant des années ? Il y a un truc qui me dépasse là-dedans. Est-ce que ce serait pas ça, la préférence nationale ? Bref, je m’égare. En fait, je n’arrive pas à avoir d’avis là-dessus.

L’intégration. Là, je vais parler de mon expérience d’étranger là où je vis. La société japonaise est ULTRA différente de la société française. J’ai un visa temporaire, je suis reconnaissant auprès de l’État du Japon de m’avoir accordé une carte de résident et je fais tout mon possible pour m’intégrer, ou du moins ne pas déranger. J’exerce une activité de formateur indépendant avec des clients français et d’auteur d’avec un éditeur français, donc je ne peux pas trop m’intégrer par le travail, et ma maitrise de la langue est trèèèèèès limitée. En somme, je sais que je ne vais pas m’intégrer, au sens où je serai toujours vu comme un étranger et je l’accepte totalement, et cela ne m’empêche pas d’essayer de faire de mon mieux pour respecter et m’adapter à cette société qui m’accueille. Si tel n’était pas le cas, je n’aurais jamais demandé de visa, pour commencer ! Alors pourquoi un étranger qui viendrait en France ne voudrait pas s’intégrer ? Peut-être parce qu’il n’en aurait pas les moyens. Peut-être que si on le parque dans une localité où il n’y a que des étrangers, où il n’a pas la possibilité matérielle de s’intégrer et où il est plus facile de s’associer avec des personnes partageant les mêmes origines ou cultures. J’en sais rien, je ne fais que des suppositions. Peut-être aussi que c’est un énorme connard qui n’en a rien à foutre de s’intégrer et qui est là juste parce qu’il a vu de la lumière, ou pire (comment n’y ai-je pas pensé avant) : pour les allocs !

Les allocs ! Vu comme c’est le parcours du combattant même quand on est franco-français, je vois mal qui se dit « tiens, je vais aller squatter en France pour avoir des allocs, c’est mieux que de rien avoir ».

Et là, il est déjà 1h15 du matin donc je vais arrêter pour le moment. J’ai sûrement écrit d’énormes conneries. Tiens, j’ai pas parlé de l’UE, j’ai raisonné purement en frontières nationales. Puis j’ai pas parlé de l’enforcement (je ne sais jamais quel est le terme français). N’hésitez pas à apporter de l’eau à mon moulin et à poser des questions blunt (pareil, le mot français ne me revient pas) sans peur de choquer. Je reprendrai probablement à tête reposée, comme dirait Marie-Antoinette.

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Pour rappel un débat avait entamé certaines de ces réflexions : C'est l'heure de l'immigration !

Et en bonus un rapport de la cours des comptes qui vient de sortir et qui commence déjà à faire pas mal de bruit : La politique de lutte contre l'immigration irrégulière | Cour des comptes

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