Quelques chiffres pour contextualiser.
Le mix énergétique primaire français (toute l’énergie qui rentre sur le territoire et qui n’en ressort sous aucune forme exploitable), c’est (chiffres 2017 Eurostat) :
- 41% de chaleur nucléaire
- 31% de produits pétroliers
- 15% de gaz naturel
- 6% de biocarburants et déchets renouvelables
- 4% de charbon
- 2% d’hydroélectricité
- 1% de bricoles
Donc encore un bon 50% de fossiles.
Et le mix énergétique final, c’est à dire l’énergie qui est facturée aux utilisateurs après les différentes étapes de transformation (raffinage…), transports, etc, c’est :
- 39% de produits pétroliers
- 27% d’électricité (dont 19 de nucléaire, 3 d’hydraulique, 2 de gaz et 3 de bricoles)
- 20% de gaz
- 6% de biomasse et déchets renouvelables
- 3% de chaleur
- 5% de bricoles (charbon et autres énergies renouvelables)
Donc 61% de fossiles.
Voilà, ça, c’est factuel.
Maintenant, mon analyse à ce sujet :
- On dépend énormément du nucléaire qui constitue le socle de notre électricité
- On dépend excessivement des énergies fossiles qui constituent le socle de tout le reste
Réduire la dépendance aux énergies fossiles doit être assez consensuel. Même les climato-dénialistes, ou -fatalistes conviendront que rien que pour des raisons économiques et stratégiques, se passer de ressources mortifères et s’épuisant à grande vitesse est sensé.
Hélas, l’enjeu est énorme, parce que les fossiles nous sont indispensables partout… Sauf dans le secteur électrique, où ils sont marginaux.
Donc demander une refonte complète du secteur électrique, qui est justement le domaine qui en a le moins besoin, ça me paraît une terrible absurdité.
On a un système électrique super efficace en termes sanitaires, en termes environnementaux… Et qui s’en tire pas trop mal en termes d’économie, même si les gouvernements actuels et passés font ce qu’ils peuvent pour le dézinguer.
Il faut donc capitaliser sur ce qui fonctionne, en assurer la pérennité (prolongation du parc et préparation de son renouvellement), bref, consolider nos acquis plutôt que les ébranler, pour pouvoir s’appuyer dessus tout en s’attaquant aux fossiles abondants par ailleurs.
Et, personnellement, j’intuite qu’en voulant réduire / sortir des fossiles dans le chauffage, dans l’industrie, dans les transports… On va devoir en partie se tourner vers l’électricité.
Donc malgré les efforts d’efficacité et de sobriété énergétique, je suis prêt à entendre que la consommation d’énergie des français va baisser, mais je fais le pari qu’en retour, la consommation d’électricité va se maintenir voire augmenter.