Hello tout le monde,
Depuis que Génération Écologie nous a invité à une réunion à plusieurs partis sur le sujet, quelques pirates ont pris un peu de temps pour fouiller le sujet des néonicotinoïdes afin de préparer cette réunion.
Celle-ci avait lieu cet aprem, et vous trouverez un débrief de @Florie juste ici :
https://discourse.partipirate.org/t/compte-rendu-rencontre-unitaire-des-ecologistes-contre-les-neonicotinoides/20237
Ce qui parait nécessaire aujourd’hui pour le PP, c’est de travailler sur le sujet de façon plus conséquente, afin de produire un point de programme à présenter à l’AP d’Octobre, et de quoi assurer nos PPPP et/ou la rédaction d’un communiqué.
DE QUOI PARLE-T’ON ?
Wikipédia : Les néonicotinoïdes sont une classe d’insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes. Ces substances sont utilisées principalement en agriculture pour la protection des plantes (produits phytosanitaires) et par les particuliers ou les entreprises pour lutter contre les insectes nuisibles à la santé humaine et animale (produits biocides).
On parle d’une dizaine de molécules, difficilement biodégradables, qui à terme (même après 20ans) peuvent se montrer destructeurs sur des espèces (végétales ou non) qui n’étaient pas ciblées lors de l’utilisation.
Plusieurs méthodes d’utilisation : l’épandage, injection (dans les plants), et enrobage des semences.
Les effets sont divers et variés, et évidemment, comme tout produit phytosanitaire, il s’agit pour l’agriculteur de peser le pour et le contre de l’usage.
Les néonicotinoïdes ont donc été interdits…
Une première fois, nationalement en France, en 1999, une molécule de cette famille est interdite sur le tournesol. La même molécule sera interdite sur le maïs 5ans plus tard.
Différentes préparations ont également subies des vagues d’interdiction et d’autorisation, mais il faut attendre 2017 pour que la Commission Européenne propose effectivement l’interdiction des néonicotinoïdes en plein air (mais utilisables sous serre). Le vote est validé début 2018.
Entre temps, il y a la loi loi pour la reconquête de la biodiversité qui interdit ces substances à partir de Septembre 2018.
Le hic se produit cette année 2020. Le gouvernement français revient sur l’arrêt d’utilisation de ces substances et sur l’incapacité des méthodes alternatives à avoir les mêmes effets qu’elles, ouvrant les discussions sur leur ré-autorisation pour « sauver la filière sucrière ».
RESSOURCES
Dans le thread sur la réunion, quelques liens très riches ont été déposés. Les voici, comme base de travail et ressources :
Enquête : quelles peuvent être les conséquences du retour des néonicotinoïdes ?
Il s’agit d’un article qui détaille bien l’ensemble des éléments liés à l’utilisation de ce produits : l’impact sur les plantes, l’impact sur les écosystèmes et la nature, sur l’humain, et sur les filières agricoles (directement ou indirectement)
Communiqué FNSEA
La FNSEA est très favorable à l’autorisation de ces produits, et le dit dans ce communiqué. L’argument principal invoqué est la souveraineté alimentaire sur le marché du sucre, et le recours à cette solution pour se préserver de l’import de sucre étranger…
Communiqué Confédération Paysanne
La Confédération Paysanne est opposé à la réintroduction des néonicotinoïdes, en proposant l’aide aux autres solutions : huiles essentielles, plantes auxiliaires, biostimulants…
Anses - Travaux sur les néonicotinoïdes
Un article de 2018 de l’Anses revient sur cette interdiction et ses dérogations. Mais le plus intéressant c’est qu’elle donne également la méthodologie permettant de déterminer quelles alternatives, juste ici.
Fondation pour la Biodiversité
La Fondation pour la Biodiversité a publié plusieurs articles sur ce sujet. Il faut que je fouille davantage dans les rapports qui sont donnés dans ces articles.
Parallèlement, sur Discord, @Mjiz dont je vais copier-coller les propos :
Pour moi, la vraie question c’est pourquoi on est face à une impasse technique ? Elle est où la recherche pour chercher en amont des alternatives ?
Après c’est pas parce qu’il y a une impasse technique maintenant qu’on doit pas chercher des solutions pour le futur et qu’il ne faut pas à terme interdire les néonicotinoïdes (mais comme pour le glypho, la vraie question globale, ce sont les pesticides dans leur ensemble)
Mais il faudrait vraiment les chercher et pas juste faire l’autruche en se disant on trouvera bien plus tard.
Du coup sur tous les débats c’est les agris qui se retrouvent en première ligne, ça fait les vilains agris pollueurs VS les gentils écolos mais c’est pas les agris qui devraient se retrouver sur le banc des « accusés ».
Et alternatives agronomiques, y’a une gamme de leviers potentiels mais c’est pas parce que c’est pas des trucs technologiques qu’on les connaît pour autant.
Décaler des dates de semis (si par exemple le ravageur est actif en avril, tu décales tes dates pour que la période de sensibilité de ta culture ne tombe pas en avril) (avril étant un mois pour l’exemple)
Tu peux aussi tester des associations (par exemple dans le colza tu as un ravageur qui fait de gros dégâts dès l’apparition des premières fleurs, si on sème avec 5% de moutarde, elle fleurit plus tôt, il y a toujours le ravageur mais beaucoup moins de dégâts sur la culture)
En fait tout dépend du ravageur, de la culture et de la zone géographique (mais du coup, même si ce sont des leviers connus, ça demande du temps pour comprendre et connaître la façon dont ça fonctionne dans un cas précis)
(et en vrai c’est compliqué d’obtenir du financement pour tester des trucs comme ça, parce que ça paye pas de mine)
Il y a sans doute des tas d’autres ressources, donc si vous en trouvez, ça complétera notre base de réflexion.
RÉFLEXION PIRATE
Je vais répéter (et compléter) ce que j’avais dit dans le thread de préparation à la réunion.
Du point de vue de notre réflexion existante au PP sur l’agriculture (programme + intentions en cours dans l’équipage), trois arguments me semblent intéressants :
- la nécessité des OGM : avec des betteraves résistantes aux jaunisses, plus de problème de traitements par chimie de synthèse…
- l’option des solutions complémentaires / alternatives à développer (recherche sur le biocontrôle) : on voit souvent ça, au moins en intention, en “permaculture”, avec la présence de plantes complémentaires qui participent à la protection de la culture, mais aussi la solution des huiles essentielles, etc
- la vertu de l’open data en recherche agro : sur le biocontrôle comme sur les OGM, on a besoin de solutions donc de recherche, donc de thunes + de partage libre des données scientifiques, sans brevetabilité…
Je pense que sur ces trois axes là, nous avons une perspective qui correspond à ce que le Parti Pirate a produit préalablement sur d’autres sujets.
Maintenant, il nous faut vérifier que ce soit la bonne direction, et articuler les idées, les sources et les preuves jusqu’à produire une motion.
Peut-être pourrions-nous nous donner rdv collectivement à une réunion de l’ @EquipageAgriculture d’ici deux semaines ?
Et d’ici là bosser ici sur le sujet.
Bien à vous toutes et tous,