Il revient, comme assez souvent, à @npetitdemange d’avoir posé le bon diagnostic sur la raison pour laquelle les discussions sur @Stratcom n’avancent pas. Nous ne fournissons pas de réflexion vraiment utile pour faire progresser les choses dans une direction ou dans une autre.
La première étape pour progresser, c’est d’analyser ce qu’ont fait les autres : quels furent leurs succès et leurs limites.
Je vous propose que nous commencions par parler de Mavoix.
Rappel : ce mouvement a été fondé par Quitterie de Villepin et est basé sur le principe du tirage au sort et des civic tech (pour faire très bref). Son cheval de bataille : virer l’égo en démocratie. En terme de résultats ils sont un peu derrière nous mais en gros c’est la même chose. Et leur positionnement politique est franchemet proche du nôtre.
Les plus
Leurs affiches (un miroir avec le slogan “qui me représente le mieux”) sont l’épine dorsale de la leur stratégie de communication et sont franchement bien vues en ce sens qu’il y a là une création graphique franchemet originale qui porte concrètement le message de l’empowerment citoyen. Elles ont fait le buzz et le méritent car elles étaient franchement osées.
Leur charte graphique, avec un jaune soutenu, solaire et optimiste est également assez forte. Leur système de crowdfunding est super bien fichu (avec toutes les campagnes sur la même page).
Personnellement, je suis bien moins fan de leur vidéo teaser, façon “orange is the new black”. Je la trouve un peu niaise et chichiteuse. Mais le fait est qu’elle a très bien fonctionné et a énormément tourné.
Les moins
Les limites de la campagne de Mavoix ,finalement, sont les limites du mouvement lui même. Les éléments produits sont jolis, graphiquement cohérents, percutants… Mais ils ne disent pas grand chose. Le tirage au sort, ok, mais pour quoi faire ? Pour quelle société ? Pour quel avenir ? Autant de questions auxquelles Mavoix a refusé de répondre.
Donc toute cette construction , très intelectuelle , est restée très abstraite, très éloignée de la vie des gens. Elle ne pouvait s’adresser qu’à une tranche de citoyens très éduqués, très branchés, déjà très convaincus. En ce sens, paradoxalement le miroir de leur affiche qui devait être le symbole de l’ouverture vers le plubic le plus large est devenu celui du narcissisme, d’un mouvement essentiellement tourné vers la contemplation de ce qu’il s’est construit.