Repartir sur de bonnes bases

En dehors de mon amitié personnelle pour Thomas et des liens qui m’unissent à des camarades de combat avec lesquels j’ai de nombreux souvenirs émus, je n’ai pas vraiment de raison a priori de boycotter une AG. Pourquoi pas, mais il faudrait m’expliquer pourquoi ne pas simplement voter contre les propositions qui peut-être vous déplaisent ? Je ne suis pas convaincu par le boycott des élections en Russie, par exemple, qui semble faire plutôt le jeu de Poutine.

Par ailleurs, ce que dit Clément est important à prendre en compte, à mon sens. On ne peut pas accepter la violence comme un principe ou un moyen d’action politique… mais on peut aussi excuser la personne dont le caractère est emporté, ou lui pardonner ses emportements passés ?

J’imagine qu’il y a des enjeux qui paraissent importants aux un.e.s et aux autres, mais en fin de compte, on s’est accommodés de statuts variés, et pour tout dire, je crois que ça ne change à peu près rien au bout du compte. Ce qui est important c’est notre capacité à nous mobiliser sur des questions politiques de fond… Le Revenu Universel, par exemple, ou la lutte contre le système de droit d’auteur.
Si vous aviez vu la salle archi-comble l’autre jour dans le centre culturel où je bosse, remplie d’artistes venus écouter des intervenants des sociétés de gestion des droits d’auteur, vous vous diriez peut-être qu’il y a des combats importants à mener pour faire connaître notre point de vue et qui demandent à ce que toutes nos forces soient unies.

6 J'aime

C’est ce genre de réflexion qui casse tout un argumentaire et qui fait que certain.e.s en ont ras la casquette.

La question n’est pas de s’opposer aux statuts qui sont présentés. Si je les pensais nuisibles je ferais campagne contre.
La question est d’une part de s’opposer à une réduction de la démocratie interne à un simple plébiscite, et d’autre part, et surtout, de créer les conditions d’un militantisme paisible qui nous fait défaut.
On peut bien sûr pardonner collectivement les écarts de chacun, tant que ce n’est que cela: un écart. Quand cela devient un mode d’action, quand cela n’appelle aucun changement d’attitude pendant des années, eh bien paradoxalement la volonté d’apaisement mène à ce qu’on banalise cette violence et qu’on la laisse devenir systémique. Et on en voit les dégâts sur le militantisme de terrain.
Car comme tu le dis, en dehors de notre mouvement, nos idées méritent qu’on les défendent. Et c’est bien là dessus que je veux pour ma part me concentrer.
D’ailleurs le 17 à 14h il y a une marche contre les violence d’État à Opéra. Je proposerais bien qu’on s’y retrouve.

3 J'aime

@Olivier je me permets de te citer, car ce que tu dis traduit exactement ce que j’ai en tête (tout comme le reste de ton message).

Pour ma part, je pense que les nouveaux statuts, s’ils ne vont pas révolutionner nos pensées, devraient au moins permettre de supprimer un certain nombre de contrainte et de problème qui était de plus en plus présent, mais aussi libérer les énergies et enfin faire disparaitre des oppositions entretenues.

D’ailleurs, ses nouveaux statuts corrigent une bonne partie des critiques émises ici, d’où mon impression que le boycott n’a pas de sens et que soutenir ses nouveaux statuts c’est, justement, repartir sur de bonnes bases.

Pour ma part, j’appelle donc plutôt à une participation massive, pour permettre de soutenir une démarche qui est, à mon avis, vitale pour le Parti Pirate.

Je note cependant mon accord avec @ThomasWatanabeVermorel sur un point. Les violences de toutes sortes doivent être combattues ici. J’ai beaucoup trop d’exemples, en plus de 4 ans, de violence très forte (violence verbale, mensonge, accusation infondée, diffamation, propos inapproprié, manœuvre de déstabilisation) dont beaucoup trop n’ont donné lieu à aucune sanction, aucune remarque même, y compris de ma part.

Il est clair que cela ne se reproduira plus, en tout cas, pas sans que je me taise.

3 J'aime

Je ne viendrai pas à l’AG car ce n’est plus comme ça que je veux faire de la politique. Malgré leur qualité, je n’ai jamais imaginé que des statuts pouvaient avoir une importance fondamdentale dans un groupe où ne règne pas un minimum de solidarité et de bienveillance. Si c’est statuts avaient été une oeuvre collective, ça aurait été un acte fort pour fonder un vivre/militer-ensemble. Ca n’a pas été le cas, ils se voteront sans moi.

3 J'aime

@Thufir Idem d’accord (c’est chiant les 10 caractères minimum).

Bonjour.

Nous parlons de violence dans nos échanges.
Tu nous proposes ce discours

Nous avons déjà eu cette discution sur la rédaction des nouveaux statuts, que tout les arguements ont été donné et discuté.

Il est temps de ce poser d’autre questions.

Je ne retiens de ton message que :

  • “Je ne viendrai pas à l’AG car ce n’est plus comme ça que je veux faire de la politique”
  • “ils [les statuts] se voteront sans moi”

C’est un choix personnel, je le respecte.

Tout de même si l’assemblée vote pour les nouveau statuts, j’espère que tu aura l’intelligence de respecter cette décision, de faire vivre cette nouvelle structure, de vouloir l’améliorer.

1 J'aime

Mes trois réponses aux trois questions : oui, on verra, on verra :sunglasses:

2 J'aime

J’ai toujours tendance à considérer que les problèmes qui sont étiquetés comme étant de la faute d’une culture, d’un état d’esprit, de personnalités, sont mal posés. C’est à dire, que poser la problématique ainsi amène foncièrement à attendre que le problème se résolve grâce à, une prise de conscience (c’est à dire, un changement de comportement des personnes concernées sur la seule base de leur travail interne, avec remise en question etc …), une éviction et/ou marginalisation du/des individu(s) qui sont considérés comme posant le plus de problèmes.

Ici, si je comprend bien, il s’agit d’une groupe d’individus au pouvoir, la CN. Ce que je comprend que l’on puisse reprocher à des individus qui ont le pouvoir, c’est de ne pas accepter d’être défiés, et, si acceptation du défis il y a, ne pas accepter de s’y confronter dans les faits.

Or, j’ai cru comprendre que :

  • il existe plusieurs postes de pouvoirs non pourvus, c’est à dire que, structurellement, il est possible d’avoir du poids,
  • les appels à participations on été fait, c’est à dire que les personnes en positions de pouvoir ne se sont pas restreintes à répondre au défis de manière passive, mais, ont activement chercher ce défis (que l’on pourrait qualifier de démocratique).

À ces faits, sont reprochés la non recherche de consensus (chose sur laquelle j’ai peu de données à disposition, je ne m’y attarderais pas), la violence des rapports. Sur ce 2ème point, il me semble qu’en aucun cas la violence des rapports soit une contrainte au débat démocratique. Je pense que s’en est la condition. C’est à dire, que s’il n’y a jamais conflits, nous nous situons dans une structure qui ne remet jamais en question ses propres processus de décisions, ses décisions, c’est à dire, une structure conservatrice. Je ne crois pas qu’il s’agisse là du type de structure qu’aimerait voir émerger le PP.

Plus généralement, il est difficile d’attendre qu’il n’y ai pas de conflits dans une organisation, qui, a fortiori, a comme objet même le débat, la transmission d’idées auprès de ses adhérents, et auprès du public. A vrai dire, le conflit est une constituante de l’organisation, simplement parce que ses différentes composantes (les agents, les membres de l’organisation, ici les adhérents) n’ont pas les mêmes objectifs. Bien sûr, nous nous retrouvons sur certains points fondamentaux qui ont amenés à faire parti de l’organisation, mais en aucun cas il ne faudrait croire que nous partageons tous les mêmes buts, c’est un leurre, c’est ce qui crée des attentes irréelles, des déceptions, et, finalement des départs.

On peut alors se demander comment est-ce qu’il est possible de résoudre des problématiques comme celles décrites ici. Comme dans beaucoup de cas du même type, il y a, je crois, 2 voies possibles, la réforme ou la révolution. Et, il me semble que le PP permet, de par sa structure, la première option. Finalement, cela m’amène à quelques réflexions avec lesquelles je vous laisse :

  • Comment faire en sorte que des individus comme nous sommes tous, avec nos multiples activités (qu’elles soient professionnelles ou non), avec nos vies personnelles, arrivent à se libérer des contraintes économiques et sociales afin d’intégrer pleinement le débat démocratique au moins au sein du PP ? Je n’ai pour l’instant pas de réponses à cette question, bien que les outils numériques aident a priori à la résolution d’une partie de la problématique.

  • Comment assurer que les conflits internes soient considérés comme possibles, nécessaires, et source de débats constructifs au sein du PP ?

  • Comment faire en sorte que ces débats et ces conflits ne rythment pas l’entièreté des actions du PP sur les points qui rassemblent ses adhérents ?

9 J'aime

C’est intéressant cette réponse.
Pour ma part je pense cependant que l’on peu arriver à intégrer la pluralité sans qu’elle se tourne en conflit violent. Entendons-nous bien, la rencontre des idées bien sûr, a une part de tension, mais c’est bien rarement les positionnements politiques qui engendre la violence que je ne veut plus voir envahir ma vie.
Quand bien même, et comme on le rappelle souvent, lorsque l’on n’est pas d’accord afk dans un contexte où l’on n’a pas le choix de celles et ceux qui constitue le groupe (au travail, en famille) eh bien on n’atteint pas ce niveau de violence, ou de manière tout à fait exceptionnelle.

C’est justement là on je dis stop.

En revanche:

Là il y a vraiment un truc à explorer. Et notamment au travers d’une notion qu’on a pas forcément bien pensé au PP qui est l’isegoria, (terme fallacieusement trusté par les chouardistes, soit dit en passant) qui est l’égalité du temps de parole et qui était l’un des pilier de la démocratie antique.

2 J'aime

Il me semble qu’il y a erreur dans le discours.

L’isègoria était le droit à la parole pour tous, ça ne constitue pas une règle de temps de parole.

Je ne me souviens pas qu’il y a une restriction du droit de parole au sein du Parti Pirate.

Cette parole doit être utilisé correctement bien entendu.

1 J'aime

Alors oui, l’isegoria (ἰσηγορία) c’est l’égalité du DROIT à la parole. Il n’est pas question de temps dans la démocratie grecque. Mais au PP lors de réunions vocales on essaie de se limiter à 2 min par personnes par point notamment depuis que @Mistral en a fait une condition à son retour à la CN, et ça fonctionne très bien.

Bonjour @bibo, c’est justement ce point là où je ne suis pas d’accord avec toi. Je partage l’idée qu’il y ait du dissensus, qu’il y ait des désaccords, mais c’est la manière de les exprimer en ces lieux qui me chagrine. Si on est dans un rapport de force permanent dans nos murs (que cela soit force vocale - je peux hurler plus, force verbale : je suis capable d’un déversement de mots assez crus,…) comment serons-nous à même de faire parler d’autres acteurs qui ne s’expriment jamais dans la politiique actuelle ?

Si je dois caricaturer cette phrase, elle donne l’impression que l’on peut discuter face à un CRS qui s’apprête à filer un coup de matraque… La violence qu’elle soit verbale ou physique ne peut permettre un discours et un débat apaisé où l’on arriverait à construire quelque chose.

C’est la vraie question ! Je pense qu’il faut chasser le terme conflit. On a parfaitement le droit d’être en désaccord, mais pas d’être en conflit ouvert, où je vais chercher par des moyens autres que le débat à faire valoir ma position.

Une de mes points, c’est par exemple de ne pas critiquer ouvertement, ou de flinguer l’énergie d’autres quand je peux vivre avec une position divergente. Je ne crois pas à l’initiative d’un autre groupe d’un autre pirate, je ne dis rien… j’y crois je soutiens. Je ne peux pas vivre avec en tant que pirate, je tente de faire valoir mes points, sans pour autant être disrepectueux vis-à-vis de ceux qui s’expriment…

J’avoue que ça fait leçon de morale à la grand-mère, ou truc dans le genre… mais je n’ai guère mieux

2 J'aime

Ravis de te revoir Olivier !

J’ai pardonné ! Ce n’est pas le point. On a tous à un moment ou un autre dépassé des bornes, ou été plus violent qu’on ne le souhaitait. L’exemple que je donnais, est très annecdoctique. Mais, ce qui est intéressant, c’est qu’il a été vécu quasiment de manière identique par d’autres Coordinateurs, souvant par les mêmes personnes quelques années après.

Donc ce n’est pas le moment de colère de quelqu’un, qui peut arriver à tous, qui m’embête, c’est plutôt que maintenant ces moments et ces méthodes se sont institutionnalisés…

Sinon, oui, qu’est ce que cela ferais juste du bien d’aller convaincre sur le terrain que nos idées sont les bonnes, et d’arrêter de nous taper dessus !

A une prochaine bière sur Paris !

3 J'aime

Permet moi de ne pas être d’accord. Le mot existe dans le dictionnaire. Je n’ai pas peur de l’utiliser pour exprimer ce que je vois.

Nous sommes peut être d’accord que nous devons au maximum éviter de rentrer en conflit, mais aussi, permettre de sortir d’un conflit.

Je ne comprends pas la question.

Qui sont “les autres acteurs” ?
Quel est la “politique actuelle” ?

Si nous parlons des outils de communication du Parti Pirate, je trouve qu’ils sont assez libre d’accès.

2 J'aime

Je ne reviendrais pas sur la question du conflit… mon idée n’étant pas de supprimer les mots du dictionnaire, mais d’éviter de vivre des situation de conflits chez nous pour sans pour autant être dans le monde des bisournous où tout le monde est d’accord…

Mais poursuivons dans la sémantique… A mon sens les “autres” sont l’ensembles des acteurs qui ne sont pas chez nous - le PP… bref tout ceux que l’on devrait aller voir pour les convaincre que nos idées sont les bonnes…

Mais vu notre qualité de débat…

Tellement libre d’ailleurs que nous pouvons saluer le grand retour de Mr Éric Billes, membre exclu du PP par la CN sur avis de la CODEC. On est vraiment bien au PP.

[DVI]
L’evocation de cette personne est la goutte d’eau. Je ferme ce post qui ne sert plus à rien qu’à lancer des attaques des uns envers les autres.
Bonne soirée à tous.
[/DVI]