Rencontre avec Sandrine Rousseau - 03/09/2021 - 18h45

Bonjour

Sandrine Rousseau, candidate à la primaire des écologistes, souhaite nous rencontrer.

La rencontre aura lieu dans un salon privé de Discord le 3 septembre 2021 à 18h45.

Je serai présente. J’espère que vous aussi.
Je vous invite à poser à l’avance vos questions ci-dessous ou sur le fil dédié (relié au salon #porte-parolat) sur Discord.

Elle souhaite rencontrer autant de monde que possible pour confronter ses arguments.

Un compte rendu de la rencontre sera réalisé.

Le lien de la rencontre sur Congressus : Rencontre avec Sandrine Rousseau

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Rappel : Demain à 18h45 :slight_smile:

Question pour Sandrine Rousseau

Vous affirmer dans un de vos podcasts que « La technique dit que ce n’est pas grave de détruire l’environnement, car grâce à la technique, on trouvera des solutions ».

  • Cette critique n’est-elle pas un refus de voir que la technique propose et que la politique dispose et donc, pas extension, une critique de la démocratie ?
    • Si critique du système démocratique actuel : « du coup, le problème est donc plus le système démocratique que la technique ? »
    • Si maintien de la critique de la technique : « Alors, devons-nous ne plus faire de technique ? »

Vous parlez dans le même podcast de « l’effet rebond » qui est expliqué, en résumé (par moi) par la phrase suivante : « tout ce que proposera la technique (donc les ingénieurs, les chercheurs) n’aura aucun effet positif, ils seront à chaque fois contrés de manière automatique par « l’effet rebond » ».

  • Cet « effet rebond » (qui, s’il peut exister, peut aussi ne pas l’être) n’est-il pas simplement un moyen de refuser tout ce qui ne correspondrait pas à votre vision du monde plutôt qu’un effet rationnel ?
  • Est-ce que cet « effet rebond » n’est-il pas une manière de masquer une partie de votre programme, qui consisterait à « ne plus faire » certaines choses (ce dont vous parlez en creux dans votre podcast sur le carbone) ?

Pour suivre les deux questions précédentes, on trouve dans vos podcasts une critique ferme du nucléaire. On constate cependant que l’arrêt du nucléaire chez nos voisins allemands et belges nous fait apparaitre la mise en place d’une production de remplacement bien plus émettrice en gaz a effet de serre que le nucléaire (du gaz principalement).

Comment avez-vous prévu de stopper le nucléaire en évitant l’écueil que l’on constate chez nos voisins ? Seriez-vous pour appliquer le plan (au programme du parti EELV) négawatt par exemple ?

On constate, autant à droite (avec des accusations de dégradation du paysage, du patrimoine) qu’à gauche (défense de l’environnement, des espèces menacées) de nombreux blocage sur la mise en place des moyens de production ENRs (éoliennes terrestres ou marines, centrales solaires, méthanisation), moyens de production qui seront indispensables pour les années à venir, d’autant plus sans production nucléaire.

  • Pensez-vous qu’il faille faire évoluer la législation pour permettre la mise en place plus rapide de ce genre de projet ?
  • En cas de mise en place massive de moyen de production ENRs, en général non pilotable, pensez-vous indispensable de mettre en place massivement la construction de barrage et de STEPs pour compenser ? Jusqu’à quel prix (autant environnementale que pour les populations locales)

Dans votre podcast sur le carbone, vous parlez du fait qu’il va falloir mettre en place un cout pour le carbone, que ce soit pour les entreprises ou pour les particuliers. Vous proposez donc une taxe carbone pour les entreprises et une carte ou un quota carbone pour les particuliers.

  • Plutôt qu’une carte « carbone » ne faudrait-il pas une carte « environnement » qui prendrait en compte l’ensemble de l’impact d’un objet et pas uniquement le carbone ?
  • Le fait de mettre en place une taxe carbone pour les entreprises aura comme conséquence directe une hausse des prix, qui pénalisera alors les plus pauvres, est-il prévu de limiter cet impact ?

Vous proposer un revenu d’existence de 850 € à partir de 18 ans. Cependant, plus qu’un revenu, vous proposez une aide, conditionnée aux revenus et aux situations, à la place des multiples aides existantes (RSA, PA, prestations familiales). Vous parlez aussi de réduire le temps de travail (4 jours par semaine, retraite plus tôt, plus de congé).

Pourquoi ne pas faire le choix d’un véritable revenu de base permettant réellement une libération du monde du travail et en simplifiant de manière drastique le système ?

Pour conclure, vous avez plusieurs fois critiqué la rationalité de la société. Cela n’est-il pas prendre un risque quand on remarque la présence de plus en plus importante de mouvement sectaire, qu’il soit de retour comme l’anthroposophie, mais aussi plus récent, avec l’ensemble des mouvements autour du « retour à la nature ».

  • Il y a une partie du mouvement écologiste qui est très poreux avec le mouvement antiscience (naturopathie, homéopathie, lithothérapie) ou aux approches agricoles antiscience (biodynamie) ? Trouvez-vous ce genre de mouvement dangereux ?
  • Vous parlez de la pandémie COVID19 dans votre podcast en indiquant qu’il faut rebâtir les écosystèmes pour limiter l’apparition de virus, mais aussi de limiter les déplacements des marchandises et des Hommes, pouvez-vous préciser ?
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Dans votre programme contrat social :

  • pourquoi mettre le revenu d’existence sous condition de ressources ? quelles sont ces conditions de ressources ? En france de nombreux ménages espèrent toujours que leur descendants aient une vie meilleure que la leur (peu importe le niveau social). Ils accumulent selon leurs moyens ce qu’ils considèrent comme richesse pour pouvoir léguer. Comment justifier que ces français pourraient ne pas avoir droit à un revenu d’existence ? Si l’intérêt est de rendre inutile cet manière d’assurer un bien pour ses descendants, d’arrêter que le travail, la croissance et la richesse soit considéré comme le seul moteur d’une société le revenu d’existence ne devrait il pas être universel ?

  • Pour les hôpitaux, quel sera les différences de votre nouveau système de financement des hôpitaux et celui que la majorité développe avec le plan ma santé 2022 (Réformer le financement pour encourager qualité et coopération - Ministère des Solidarités et de la Santé) qui prévoit une restructuration de ce financement.

  • Quels seraient vos actions pour permettre une meilleure équité d’accès aux soins « en ville », et remédier au désert médicaux ?

  • Pour l’accompagnement sur les 20 dernières années de vie de votre programme, le manque de moyens humains, financier permettant le maintien à domicile étant la première cause d’échec de ces structures. De que ordre serait le budget alloué ?

  • Même question pour les établissements public d’hébergement.

  • Pour l’instruction, vous dites : "Nous ferons en sorte que l’Éducation Nationale respecte la liberté pédagogique des enseignant·es. Nous devons prôner la pluridisciplinarité dans les enseignements " Envisagez-vous une refonte de la formation de professeur des écoles , et de secondaire pour permettre une telle pluridisciplinarité ? car actuellement ce sont des formations personnelles qui la permettent.

  • Si vous faites allusions aux pédagogie alternatives de certaines écoles hors contrat. pensez vous, sous conditions, leur donner le même statut que les écoles privés en contrat avec l’éducation nationale, afin d’éviter « les négligences » de certains de ces établissements ?

Pour la partie radicalité environnementale :

  • Sur votre volonté d’une énérgie 100% renouvelable quelles analyses avez vous sur les scénarios du GiEc qui intègrent le nucléaire pour lutter contre le dérèglement climatique ? Sachant que le giec ne produit pas de recommandations mais établi des analyses à partir de fait actuellement connu.

SUr la partie nouvelle république :

-Pour la chambre citoyenne, En quoi un citoyen tiré au sort sur un sujet ne le concernant (intéressant) pas serait il plus productif qu’un député ?

-Pour le financement des partis politiques, qu’elles sont vos pistes de réflexions pour rendre l’équité de participation entre les différents partis ?

Sur l’ensemble :

  • Il me semble ne rien avoir vu sur « la recherche » avez vous des projets à ce sujet ?

  • Comment comptez vous concilier vos positions sur la radicalité environnementale (qui préconise une maitrise énergétique absolue) et celles sur le contrat social (qui à la lecture semble très énergivore) ?

  • pourquoi n’adhéreriez vous pas au parti pirate en plus d’EELV ?

c’est tout pour moi.

Qu’a donné cette rencontre ? Peut-on avoir un rapide compte rendu ici ?

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Rencontre avec Sandrine Rousseau le 03/Sep/2021 (Notes anonymisées)

Auto présentation : Enseignante chercheuse en économie. Militante écologiste et féministe. Souhait de faire bouger les choses sur les problématiques de l’urgence écologique.

Sur les attentes autour de l’entretien : souhait de se rencontrer (ndlr et donc probablement se faire connaitre).

Le déterrage de tweet sur les poteaux vs éolienne a provoqué un shitstorm violente pour toute l’équipe de SR. Nous avons crevé l’abcès sur le sujet avant de commencer l’entretien.

Q. Vous affirmez dans un de vos podcasts que « La technique dit que ce n’est pas grave de détruire l’environnement, car grâce à la technique, on trouvera des solutions ».

R. Je pense que la technique, en tant qu’objet au cœur de la transformation écologique, et au cœur du débat et qu’elle tout sauf neutre.

Q. Qui possède la technologie et pourquoi ?

Ça fait partie des critiques que j’ai à propos du nucléaire, c’est qu’il n’y a pas eu de débat au moment de la mise en place du plan Mesmer.
De la même manière, il y a un débat autour de la brevetabilité du vivant (exemple sur la découverte d’un gène brevetable).
Je ne suis pas anti technique, bien au contraire, mais cette question de propriété et d’utilisation de ces questions est centrale
(exemple des brevets vaccin et de l’absence de capacité d’utilisation alors que cela vient de la recherche publique)

Q. Vous parlez dans le même podcast de « l’effet rebond » qui est expliqué, en résumé (par moi) par la phrase suivante : « tout ce que proposera la technique (donc les ingénieurs, les chercheurs) n’aura aucun effet positif, ils seront à chaque fois contrés de manière automatique par « l’effet rebond » ».

  • Cet « effet rebond » (qui, s’il peut exister, peut aussi ne pas l’être) n’est-il pas simplement un moyen de refuser tout ce qui ne correspondrait pas à votre vision du monde plutôt qu’un effet rationnel ?

R. Non pas du tout, c’est le paradoxe de Jevons (exemple de la consommation énergétique du remplacement des ampoules qui a généré une augmentation de consommation bien que les ampoules consomment moins)

Q. Cela implique qu’il faut des politiques publiques qui évitent cet effet rebond.

R. Nous avons une question centrale qui arrive sur l’évolution du mix énergétique et qui doit être un élément du débat.

Q. J’ai l’impression que c’est la partie capitalisme qui provoque ces effet rebond

R. Ce n’est pas la partie capitaliste, c’est carrément une question de comportement, l’exemple des isolations de maison est qu’il y a une consommation supérieure, car les gens augmentent la température de leur maison
Je pense donc que ça passera par des contraintes, des contraintes douces, sur le comportement.

Q. L’Allemagne est de plus en plus dépendant du gaz russe, comment envisagez vous la transition énergétique dans le cadre d’une souveraineté ?

R. Il va falloir non seulement travailler sur la transition , mais aussi, et surtout sur la sobriété énergétique. L’indépendance énergétique est primordiale, certes. L’autonomie énergétique (distinct de la souveraineté) est essentielle.

Précision : L’effet rebond n’est pas systématique. l’exemple français du déploiement a effectivement mené à une augmentation de la consommation, mais il n’a pas entrainé une augmentation de l’émission des gaz à effet de serre lié à la production de l’énergie électrique.

Q. Comment envisagez-vous la fabrique du consentement dans le cadre de la transition écologique ?

Q. Je pense que la présidentielle est le gage de la fabrique du consentement. Je pense qu’on ne pas faire de transformation énergétique sans transformation démocratique. Il faut redonner du pouvoir au parlement, au territoire et aux régions. Je suis pour un droit d’exception pour permettre à des collectifs de faire bouger des choses en avance de phase sur le législatif ? (ndlr Je ne suis pas certain d’avoir compris la réponse)

Q. Est ce qu’on réouvre des mines pour ne plus être dépendance de la chine ?

R. Je pense qu’on peut fortement valoriser nos déchets pour aller chercher les ressources rares dont nous sommes dépendants.

Q. En géopolitique, il y a beaucoup de pays au moyen orient et en Asie, qui ont des changements qui réduise les droits humains et particulièrement le droit des femmes, qu’est-ce que vous comptez faire en termes de relation de politique étrangère ?

R. Il faut réintroduire des valeurs supplémentaires autres que l’argent pour base des relations démocratique (droit des femmes, des LGBT par exemple)

Q. Pourquoi mettre le revenu d’existence sous condition de ressources ? Quelles sont ces conditions de ressources ? En France de nombreux ménages espèrent toujours que leurs descendants aient une vie meilleure que la leur (peu importe le niveau social). Ils accumulent selon leurs moyens ce qu’ils considèrent comme richesse pour pouvoir léguer. Comment justifier que ces Français pourraient ne pas avoir droit à un revenu d’existence ? Si l’intérêt est de rendre inutile cette manière d’assurer un bien pour ses descendants, d’arrêter que le travail, la croissance et la richesse soient considérés comme le seul moteur d’une société le revenu d’existence ne devrait-il pas être universel ?

R. La différence entre revenu universel et revenu d’existence est sur les ordres de grandeur de cout, le revenu universel non conditionné couterait 600 miliard, ce qui est hors de porté à court terme. Et je ne suis pas certaine que filer 850€ à Bolloré fasse évoluer les choses.

Q. Vous avez une rhétorique très centré sur l’eco-feminisme. Dans le cas d’une victoire à la primaire des écologistes, comptez vous changer votre discours ?

R. J’ai discuté avec Benoit Hamon qui a justifié une partie de sa débâcle postprimaire par le fait qu’"il avait adouci son discours. Et, je crois, aujourd’hui qu’il faut affirmer les idées pour lesquelles on a été élu, je ne sais pas ce que je ferais au lendemain de la primaire.

Q. Le discours de radicalité est quelque chose qu’on remet en cause au PP. Est-ce que la radicalité n’est pas finalement un facteur de danger pour l’édifice politique ou l’édifice démocratique la ou le consensus ou une certaine forme de renonciation permet de créer des piliers des organisations.

R. Je crois que la primaire écolo répondra partiellement à ce cette question, Yannick JADOT porte par exemple ce genre de discours sur l’accompagnement et le consensus. Si on revient sur une problématique écolo le GIEC nous dit qu’on a 10 ans pour agir, donc 5 ans de politologiques publique et qu’il est nécessaire d’avoir une ligne radicale pour pouvoir atteindre ce but.

Q. Pour les hôpitaux, quelles seront les différences de votre nouveau système de financement des hôpitaux et celui que la majorité développe avec le plan ma santé 2022 (réformer le financement pour encourager qualité et coopération - ministère des Solidarités et de la Santé) qui prévoit une restructuration de ce financement.

R. Dans le plan que j’ai, financement global et plus un financement à l’acte. Il nous faut revoir tout le système de santé. Je porte notamment qu’il faut plus de fonctionnaires, car la transformation écologique c’est plus de service public (très peu émetteur de CO2) alors que l’accumulation de bien l’est.

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