Ceci est une proposition de proposition de motion. Un gros exposé des motifs pour une toute petite proposition mais avec un gros impact je pense.
Récupérer les moyens de production numérique
Ou légalisation de l’interopérabilité adverse.
Exposé des motifs
Si au parti pirate nous n’avons pas peur de la technologie, nous savons aussi que la technologie ne doit pas être sous le contrôle de quelques entités, que ce soit par les états ou les multinationales. Nous voyons aussi que les règles en place actuellement ne sont pas assez efficaces au mieux, mais souvent pas appliquées aujourd’hui, ou trop faiblement.
Il est possible de lutter contre les multinationales en améliorant ses lois, L’Europe ou les États-Unis tentent de fait d’ailleurs, que ce soit avec le RGPD ou les tentatives de durcissement des lois antitrust, mais dans le même temps, ses mêmes états proposent ou mettent en place des législatives qui ne peuvent être appliquées qu’avec le soutient des multinationales monopolistiques que nous connaissons tous aujourd’hui.
En effet, les états veulent protéger la neutralité de l’information, la lutte contre la désinformation, contre les discours de haine, la pédopornographie ou le terrorisme.
Les entreprises comme Facebook, Google ou TikTok disent qu’elles veulent vous protéger, protéger vos données, votre identité. Et qu’il n’y a qu’à leur échelle que c’est possible.
Dans les deux cas, les objectifs annoncés sont vertueux. Mais en réalité, l’objectif c’est de nous enfermer de jolis jardins, bien protéger par de grands murs présents pour vous protéger … Et vous empêcher de partir. Et d’être donc à la merci de l’opérateur que vous avez « choisi ».
Car en réalité, nous ne choisissez pas vraiment le jardin ou vous allez vous enfermer, vous suivez vos amis ou votre famille, sur le réseau qu’iels ont choisi. Et si vous voulez « voir ailleurs », cela veut souvent dire perdre l’ensemble de votre contenu, de vos listes d’amis, de vos messages privés.
Le parti pirate propose, au moins contre les multinationales du numérique, de légaliser à tout un outil qu’ont utilisé les multinationales du numérique pour émerger (mais contre lequel ses mêmes multinationales luttent maintenant), l’interopérabilité adverse, que l’Electronic Frontier Foundation a renommé compatibilité concurrentielle (competitive compatibility).
L’interopérabilité, c’est la possibilité de communication entre plusieurs systèmes. De permettre une communication entre Facebook et Twitter. De choisir un autre site internet pour aller consulter votre compte Instagram.
L’interopérabilité adverse, c’est de le faire même quand les créateurs des systèmes ne sont pas d’accord. C’est de permettre à des ingénieurs, des techniciens, de tester, de « démonter la machine » pour permettre ce que Facebook ne permet pas (communiquer avec son système de la manière dont NOUS le voulons).
De nombreuses histoires existent depuis la création de l’informatique sur les exemples d’interopérabilité adverse. Que ce soit IBM contre Phoenix Software Associate ou Microsoft et sa suite office contre Apple, le deuxième contournant les barrages du premier en usant d’interopérabilité adverse. Si vous pouvez lire un document sur votre ordinateur PC sous Windows, Linux ou MAC, c’est grâce à l’interopérabilité adverse.
Texte inspiré par le travail de Cory Doctorow à l’Eletronic Frontier Foundation.
Source
Le Rapt d’internet – Livre par Cory Doctorow – édition CF Edition
Competitive Compatibility: Year in Review 2020 - Competitive Compatibility: Year in Review 2020 | Electronic Frontier Foundation
Adversarial Interoperability - Adversarial Interoperability | Electronic Frontier Foundation
Proposition
Le Parti Pirate propose que soit légalisé l’ensemble des techniques et principe permettant l’application de la « rétro-ingénierie » dans le cadre de la création et la mise en place d’outil permettant l’interopérabilité.