Bonjour, merci pour votre intervention
Je pense que vous vous êtes peut être un peu trop focalisés sur le terme de banque
alors dans le rapport, le parallèle est fait avec la banque centrale: c’est un organisme indépendant qui contrôle l’inflation
ici on est dans la même optique/la même intuition: avoir un organisme indépendant qui contrôle la quantité de co2
d’où leur emploi de terme de banque…
Leur idée est de donner le monopole des autorisations d’émissions de co2 à cet organisme
cet organisme vend des quantités de co2 à prix unique chaque année (i.e. chaque année, ils doivent déterminer le prix de vente de toutes les quotas de co2 émis cette année là MAIS le prix évolue d’année en année).
avec pour unique objectif: prévoir le bon prix de vente de quotas de co2 chaque année pour que les quantités de co2 voulues soient atteintes. Le prix augmente donc d’année en année car cet organisme a un objectif clair en terme de quantités de co2 à atteindre.
On vend uniquement les quotas aux SOURCES PRIMAIRES de co2.
Donc l’idée du papier elle est simple et on applique le principe du pollueur payeur sur les émissions primaires de co2
Je ne suis pas sur d’avoir bien compris votre paragraphe mais je vais quand même essayer de répondre
ensuite je pense que les auteurs font implicitement confiance aux entreprises privées pour s’adapter
si vous faites payer les émissions primaires de co2 sans exception, vous impactez toute la chaine de production en aval
par exemple, je prends votre exemple des déchets recyclés
a quoi seraient du les émissions des déchets recyclés? prenons l’exemple que ces émissions seraient dues l’usage d’énergie émettrice de co2?
mais dans ce cas, les gens qui recyclent auront du soit
- cas a) produire cette énergie eux mêmes.
- cas b) acheter cette énergie ailleurs
dans le cas a), ils seront une source primaire de co2, ils doivent bel et bien acheter des quotas de co2 … qui seront de plus en plus chers
dans le cas b), ils doivent l’acheter chez un fournisseur et ce fournisseur est donc une source primaire de co2 donc aura du payer pour les quotas de co2… donc ce fournisseur va revendre cette énergie plus chère car il l’a produite pour plus cher…
rappelons que notre banque du climat va vendre son co2 de plus en plus cher dans le temps
Au bout d’un moment notre entreprise qui recycle aura du mal a suivre et aura des couts trop élevés.
Dans les deux cas a) et b), l’entreprise est soit incitée a réduire son activité soit a trouver une autre façon de recycler qui utilise moins de carbone. Dans cet exemple, il est donc souhaitable que cette entreprise ne réduise pas son activité et continue son recyclage. C’est pour ça que je couple cette politique avec des mécanismes de subventions et de financements (qui ne sont pas forcément dans la banque…c’est a discuter) pour que l’on trouve des alternatives (pour plus de détails sur les financements et subventions, voir mon long post un peu plus haut…)
Notez que, si on se place dans le cas b), le fournisseur va faire face lui aussi a des couts de production de plus en plus élevés et risque lui aussi d’avoir de plus en plus de mal à rentabiliser son activité. Il est donc également incité à faire autrement.
Votre question, « qui paiera les dechets? », n’est pas la bonne. Puisque dans mon exemple b), le fournisseur d’energie essaiera de reporter ses couts de production plus élevés en revendant plus cher son énergie.
Donc même si c’est eux qui paient, ils essaieront de reporter leurs couts plus élevés et donc l’ensemble de la chaine de production sera impacté. La bonne question c’est qui doit changer sa façon de faire fournisseur ou entreprise qui recycle?
Comme mentionné, les auteurs laissent les entreprises s’adapter a cette nouvelle donne. Est ce que c’est l’entreprise qui recycle qui arrivera à s’adapter et a recycler de façon moins carbonée ou alors le fournisseur d’energie qui arrivera à produire de facon moins carboné ? L’idée est qu’il y a plein de chaines de production différentes et donc trop de cas différents pour généraliser, et que ce n’est pas à la banque du climat de décider qui doit s’adapter dans la chaine de production. L’idée c’est d’avoir un organisme qui augmente sans cesse les prix du carbone et qu’on laisse les entreprises trouver des solutions efficaces.
C’est l’ensemble de la chaine qui est impacté et qui est incité a faire autrement. On les laisse s’adapter eux memes car les chaines de production sont toutes trop différentes MAIS on leur donne des (gros) coups de pouce pour les aider en meme temps.
Si jamais les entreprises ne se sont pas suffisamment adaptées et que l’on produit trop de co2, la banque du climat augmentera ses prix pour les inciter davantage…il n’y a pas de limites à un prix, ca peut monter à l’infini. a ce petit jeu là, les entreprises perdront forcément.
Est ce que c’est plus clair et ai-je répondu a votre question?
J’ai moins compris votre premier exemple mais j’imagine c’était quelque chose du même style?
Meme chose avec les importations, cela impacte l’ensemble de la chaine.
Et cela répond aux interrogations d’Adrian, théoriquement mettre des quotas sur les émissions primaires suffit a contrôler le co2 dans l’économie entierement.