[Projet Motion] Pouvoir vivre en ville sans voitures individuelles

Je suis d’accord avec la proposition dans son ensemble, les mobilités dans un sens plus large demanderont plus de considération, l’aménagement urbain, les transports de périphérie et ruraux.

Le fait que cette proposition soit cadrée sur les villes et propose un calendrier qui laisse le temps de repenser le tissu urbain et péri-urbain, sans avoir à se poser pour l’instant la question d’une vie sans voiture partout

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Bonjour Florie,

Je suis totalement pour la limitation au maximum de la place de la voiture en ville. J’ai une voiture mais je me déplace au maximum en vélo car je vis en plein centre-ville (Métropole régionale - ville d’environ 130.000 habitants).
Toutefois la proposition de supprimer totalement la voiture en ville, sauf exceptions mentionnées, me parait extrêmement difficile voire impossible à mettre en place.
Je vais simplement te parler de mon exemple car malgré des efforts importants je ne peux aujourd’hui tout simplement pas me passer de ma voiture. Mon travail nécessite des déplacements dans des endroits qui ne sont tout simplement pas accessible autrement qu’en voiture et j’ai autour de moi pas mal de monde qui se retrouve dans ce cas avec parfois plusieurs déplacements professionnels quotidiens impossibles à faire autrement qu’en voiture.
Donc, pour moi supprimer totalement la possibilité d’utiliser ma voiture en centre-ville revient à soit changer de boulot (celui pour lequel j’ai fais 5 ans d’études et qui me plait), sans pour autant avoir la garantie d’en trouver un autre qui ne nécessitera pas de déplacements équivalents ou alors vendre mon appartement en centre-ville pour partir en périphérie et donc être dépendant de ma voiture pour de nombreux déplacements qu’aujourd’hui je fais à pied ou en vélo parce que je vis en centre-ville.

A mon avis, pour limiter la place de la voiture en centre-ville, ce qui est indispensable, il faudrait tout d’abord :

  • Supprimer la stationnement en voirie car cela représente un espace considérable en ville pour des véhicules à l’arrêt et donc favoriser la construction de parking sous terrain avec des tarifs préférentiels pour les résidents,
  • Limiter l’accès aux centres-villes aux résidents avec des systèmes de péages ou bornes comme c’est déjà le cas dans de nombreux centre-ville piétons,
  • Favoriser les parkings relais avec des transports en commun efficients permettant un accès rapide et confortable au centre-ville,
  • Mettre en place des transports en commun vers les espaces périurbain permettant un accès plus rapide qu’en voiture pour limiter son intérêt.
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Je vais parler de la ville dans laquelle je suis élu, Besançon, qui a dès les années 70 apaisé son centre-ville très chargé en voiture :

Aujourd’hui il y a encore trop de bagnoles en ville mais c’est déjà pas mal, le seul souci à mon sens est que malgré l’installation de bornes, si quelqu’un appelle et dit qu’il veut juste déposer des affaires ou qu’il déménage bah la borne se baisse et c’est difficile de bloquer.

Une chose importante est la voirie : on possède encore trop d’endroits du centre-ville avec le duo macadam / trottoir qui fait que les automobilistes ont la sensation d’être l’unique propriétaire de la voie. Dès lors qu’il y a absence de niveau et de marquage les voitures roulent moins vites car il n’y a plus de frontière avec le piéton par exemple. La ville de Strasbourg commence à revenir sur sa stratégie 1 usager = 1 voie

Pour la périphérie supprimer la voiture est quand même très complexe : jamais un bus même bien cadensé ne remplacera une voiture individuelle pour faire un trajet campagne - ville. Ne pas oublier que les voitures sont hyper confortables, de vrais palaces roulants, on y fait sa petite vie, on met sa musique, on est tout seul, on part quand on veut, on fait le trajet qu’on veut etc.

Les centre-villes sont mieux armées pour faire basculer vers les transports alternatifs : le coût du stationnement / le nombre limité de places de stationnement / des réseaux de transports collectifs denses. Le portefeuille et le côté pratique jouent à plein, ce n’est pas le cas de la campagne

Niveau argument, les études montrent qu’un piéton consomme plus qu’un automobiliste, bah oui il passe à pied à côté d’un commerce donc il peut potentiellement s’arrêter. Mais la France de Pompidou à la dent dure, à Besançon il y a vraiment ce côté « le centre ville meurt car on peut plus se garer ». Je parlais de la difficulté d’enlever la voiture dans les campagnes mais tu peux imaginer un réseau de parking relais dense relié à des transports en commun. Mais là aussi le psychologique joue à plein : quand les gens en campagne montent dans leur voiture pour aller en ville, ils veulent aller au bout du trajet avec le même transport, la bascule voiture-bus ou voiture-tram est encore très compliquée. Selon moi seule un coût de l’énergie exorbitant peut faire changer le mode de transport.

DOnc les efforts à fournir sont dans les centres-villes là tu as une vraie belle stratégie à mener. Derrière si c’est efficient, tu attires de nouveau les gens vers les centre-ville car ça devient plus économique de se déplacer dans les centre-villes qu’en campagne. Du coup tu inverses le processus mortifère actuel que veut que tout le monde se barre à la campagne avec maison individuelle / 2 voitures (au passage artificialisation des terres agricoles donc des centre-urbains pas du tout indépendant en matière de production alimentaire locale)

L’écologie passera par la densification des villes, la densification des logements avec au pied des habitations des modes de transports et des voiries hors voiture dense

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Finalement plutôt que de modifier la proposition initiale, j’ai déposé un amendement.
J’ai repris l’argumentaire de @matbesancon , j’ai conservé une interdiction totale pour les villes de + de 100 000 habitants, pour les villes de moins de 100 000 habitants, je me suis restreint à une proposition pour les centres villes, qui reprend les éléments proposés par @theolat et @Paco.

Je sais que ce n’est pas exactement le consensus, mais j’ai envie que cette proposition passe au vote au pire en concurrence avec une version plus light.

Je sais que actuellement cette proposition n’aurait aucun sens si elle était appliqué dés demain, que ça mettrait beaucoup de gens dans la merde, dont moi même. Mais je pense qu’à terme en se retournant, on se dira qu’on a pas été assez loin assez vite. La fin de la voiture individuelle ne veut pas dire la fin de la voiture. Mettre en place une interdiction c’est aussi à mon avis assumer un choix politique, et envoyer un signal fort que c’est un mode de déplacement du passé. Il existe tout un tas d’alternatives que nous ne pouvons pas au sens strict penser dans notre quotidien, parce que ça n’est pas là, c’est hypothétique. Or, je suis persuadé que ce genre de changement ne sera pas aussi dur à vivre qu’on l’envisage actuellement. C’est bien parce que nos parcours de vie, notre métier, nos relations tournent autour de la voiture qu’il est devenu difficile d’envisager un avenir sans. Pour autant, ce n’est pas pour ça qu’il doit être mis de côté.

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Merci pour le retour sur Besançon

jamais un bus même bien cadencé ne remplacera une voiture individuelle pour faire un trajet campagne - ville

je suis en partie d’accord dans l’état du couple système de transport - tissu urbain actuel. Ayant déjà vécu à 15km d’une ville et en périphérie d’une autre, un réseau de bus bien cadencé permet cependant de couvrir beaucoup de cas.
Dans le reste des cas (famille complète, urgence qui ne peut pas attendre le bus), il y a d’autres solutions, les véhicules à la demande par exemple ou partagés. La proposition tient bien de la voiture individuelle, pas du véhicule en général (voire la suggestion de flottes).

Pour l’utilisation des centres-villes, le rapport du sénat de 2019 le mentionne comme une motivation pour la gratuité des transports (augmenter l’utilisation des transports qui amènent vers et du centre-ville.

Et remettre en cause l’hégémonie de la voiture c’est aussi avoir la possibilité d’autres moyens. Les infrastructures (routes, rues, échangeurs, parkings) conçues pour les voitures monopolisent l’espace. Juste avoir des accès à vélo sécurisé partout peut largement changer la donne dans les endroits distants. Ça ne règle pas le problème pour tout le monde mais on désengorge déjà énormément. La non-utilisation du vélo en France est politique et pas aussi « culturelle » qu’on se plaît parfois à penser.

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Bonjour,

Je me suis rendu compte que j’avais fait part de mon désaccord sur l’amendement de @Bibo et non sur la motion originale.
Pour ne rien cacher, voici les messages que j’avais écrit : https://discourse.partipirate.org/t/debats-2022-02-amendement-pour-pouvoir-vivre-en-ville-sans-voitures-individuelles-version-bibo/28202/4

Un peu de mathématiques …
http://images.math.cnrs.fr/Le-prix-de-l-anarchie.html

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Je suis tombé sur un post reddit qui évoque indirectement ce que j’avais proposé ici : https://www.reddit.com/r/ecologie/comments/196rnze/quels_impacts_aurait_linterdiction_progressive_de/