[Projet Motion] Pouvoir vivre en ville sans voitures individuelles

Je soutiens également cette motion (même si elle a déjà son quota de Pirates :slight_smile: ).

Et je rejoins le commentaire d’Éric : l’utilisation individuelle d’une voiture diffère tellement d’une personne à l’autre qu’il y a des utilisations auxquelles on ne pense même pas. Par exemple, je crois qu’on devrait ne pas pénaliser le déplacement de voiture à partir d’un certain nombre de passagers (et je pense particulièrement aux jeunes familles et aux familles nombreuses). De même, faire les courses de la semaine pour une famille de 5 personnes n’est pas pensable en vélo ou en bus (surtout si tu rajoutes une poussette dans le lot).

Je propose une version un peu différente (j’ai pris en compte 2-3 remarques) :

Description de la motion

  • Le Parti Pirate propose la limitation à 30 km/h dans toutes les villes de France.
  • Le Parti Pirate propose l’interdiction de la circulation des voitures individuelles dans les villes (au sens administratif) de plus de 50 000 habitants. Cette interdiction est mise en place 5 ans après l’acceptation de la mesure. A cette mesure, est faite exception des déplacements des professionnels (santé, livraisons, situation de handicap etc…), des déplacements exceptionnels et usages qui n’ont pas d’alternative raisonnable (déménagements).
  • Le Parti Pirate propose que, dans ces villes, les budgets dédiés initialement à l’entretien de la voirie dégradée par la circulation des voitures soient systématiquement réorientés vers : le développement de transports en commun, des voies de circulation cyclistes dédiées, des voies de circulations piétons dédiées, le développement de parkings-relais gratuit pour les résidents et travailleurs à l’extérieur de ces villes.

Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_communes_de_France_les_plus_peuplées
http://carfree.fr/index.php/2008/04/19/automobile-et-consommation-despace/

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Ça me va. Tu veux mettre à jour la motion ? Tu as les droits dessus :relaxed:

Attention tout de même car on passe d’une interdiction de « centre-ville » à « ville », et les implications ne me semblent pas du tout les mêmes. Je reprends mon exemple plus haut : faire les courses dans un supermarché, souvent en hors du centre mais qui peut rester sur le territoire d’une grande commune.

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Oui en effet, je voulais aller plus loin dans la proposition. Le point « sympa » c’est que pour arriver à des villes avec autant d’habitant, il faut une très forte densité de population, ce qui inclue de faire les plus grandes villes avec des systèmes de transports en communs déjà en place. L’autre aspect c’est que ça touche mécaniquement une grande partie de la population sans avoir à se battre sur ce qu’est un « centre ville ».

Pour la question des courses pour la famille de 5 personnes, il y a à mon avis plusieurs réponses :

  • le point revenu de base, bien sûr, plus de temps pour tous, c’est ne pas avoir à optimiser son temps d’achat dans un supermarché 1 fois dans le mois
  • un quartier agréable à parcourir, c’est un quartier dans lequel les commerces de proximités ont plus de chance de prospérer, incitant à l’étalement de ces achats

Pour les acharnés du super-marché une fois par mois pour 5 personnes, il existe :

  • le vélo cargo
  • les livraisons à domicile
  • les voitures partagées
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Non, désolé, la réponse est déconnectée de la réalité du quotidien des familles nombreuses. Parmi tout ce que tu proposes, la seule solution viable sans voiture personnelle est la livraison à domicile, et cela a un coût. Le vélo cargo sous la pluie avec un bébé et des courses pour 5 personnes ne ferait rêver personne.

Je comprends et soutiens l’idée de vouloir bannir la voiture des centre-villes, avec des exceptions (professionnelle, handicap, etc). Mais vouloir appliquer ce bannissement sur toute la ville sans réfléchir à toutes les conséquences me semble plus être de l’ordre de l’idéologie que d’une volonté politique réfléchie.

Enfin, je vois très souvent revenir l’argument « oui mais avec le RdB, ça change la donne », à telle point que l’on appelle ça entre nous le point revenu de base. Il y a 2 problèmes avec cela : 1. le RdB ne se mettra pas en place rapidement, et peut-être même pas du tout selon le pouvoir politique en place. Or, le PP doit être en mesure de faire des propositions de loi pour maintenant, sans prendre en compte le RdB (ou attendre que chaque quartier ait des commerces de proximités). 2. jamais, ou pratiquement jamais, je ne vois de mention du RdB dans le corps d’une proposition, quand bien même celle-ci est défendue avec un « le RdB rendra l’application de la proposition plus facile ».

Je propose de revenir à « centre-ville ». Certes, c’est une notion sans doute subjective, moins bien définie que celle de « ville de plus de 50.000 habitants », mais on voit mieux où ça nous mène : un centre-ville reste petit, une grande concentration des services de transports (en commun, vélos de location, etc) y sont présents, avec des arrêts de bus/tram proches de n’importe quel point du centre-ville. Ce n’est pas le cas de la ville, où des habitants peuvent se retrouver loin des arrêts, même après une politique urbaniste en faveur des transports en commun.
Je vois bien l’idée : une ville plus agréable sans voiture, moins de pollution, et j’y adhère ! Mais se lancer dans un point au programme qui interdit les voitures individuelles dans les villes en n’ayant que 3 semaines pour voir et débattre des implications, des cas de figures qui pénaliseront sans doute une partie non négligeable de la population ne me semble pas raisonnable.

Commençons progressivement en interdisant la voiture dans les centres-villes seulement. Déjà, ça me semble plus compliqué que ça a en à l’air : comment contrôler les cas exceptionnels par exemple ? Sans contrôle, tout le monde pourra « tricher » et prendre sa voiture. Obstruer physiquement les rues n’est pas non plus la solution (comment feront les riverains qui prennent la voiture pour aller loin ?).

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je pense que si on réfléchi à l’étendre à toute une ville, il faut penser par de vaste zones piétonnes , avec au pourtour des zones de stationnement et quelques axes routier. il faut surtout accompagner le tout d’une offre à la hauteur en terme de Transport commun / partagé / doux. Adapté aux besoins et aux contraintes. Après on a bien réussi a adapter la ville à la voiture, l’inverse devrait pouvoir se faire.

Vu l’urgence climatique, pour moi, interdire la voiture individuelle en ville est insuffisant, je serais plutôt pour l’interdire de manière générale. Ma proposition est donc deja un compromis.

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Dans ce cas-là, parlons de l’interdiction de voitures à moteur thermique en ville, avec des aides pour l’achat d’un véhicule électrique, notamment pour les familles modestes. Car avec une interdiction simple et brutale, c’est encore elles qui vont être principalement pénalisées : ces familles qui ne vivent pas au centre-ville où tout est facilement accessible, ni dans des quartiers agréablement aménagés avec des commerces de proximité, proche des transports en commun.

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La motion porte sur une interdiction des voitures individuelles en ville et la mise à disposition d’une flotte de véhicules partagés.

Posséder une voiture est un luxe, surtout en ville, donc je ne vois pas bien en quoi cela impacterait les familles nombreuses à faible revenus qui doivent déjà payer une blinde leur vehicule qu’elles n’utilisent que quelques fois par jour si ce n’est en leur rendant la vie plus facile par la mise à disposition de véhicules partagés à faible coût.

Je suis du même avis que Bibo, je suis pour une interdiction pure et simple des voitures, quel que soit le moteur, donc la proposition faite aujourd’hui est pour moi aussi un énorme compromis.

Et puis dire que les familles modestes pourront s’acheter un véhicule électrique c’est vraiment mal connaître le prix de ces véhicules. Avec la proposition faite ici elles pourront au moins avoir la possibilité de profiter d’une voiture électrique et autonome quand ce sera nécessaire, et seulement quand elles en auront besoin, plutôt que de posséder et de payer super cher une voiture qui squatte une place de parking 90% de la journée et dont elles auraient finalement besoin qu’une fois par semaine pour faire les courses…

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Juste un détail : le débat a été ouvert sur ce forum en 2019. Des idées ont été posées et le sujet revient régulièrement sur la table dans de nombreux échanges.

Donc on est loin des trois semaines là, on est plutôt sur trois ans…

Rien ne t’empêche une fois encore de proposer un amendement à ma proposition, mais je pense qu’on est quand même tous plus ou moins d’accord sur le principe de base.

Non, posséder une voiture en ville n’est pas un luxe. Ça l’est pour le bourgeois du centre-ville qui a tout à porté de main. Les parcs de voitures partagées est une bonne chose, mais ne résout pas le problème de l’accès : ils ne seront pas à proximité de tout le monde, et sans doute encore moins à proximité des quartiers populaires.

Les familles les plus modestes, celles qui se situent dans la tranche des 20% des revenus les plus bas, possèdent moins de voiture que la moyenne, mais c’est tout de même 1,15 voiture par foyer (contre 1,3 en moyenne) en 2020 (https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Théma%20-%20Les%20voitures%20des%20ménages%20modeste%20-%20%20moins%20nombreuses%20mais%20plus%20anciennes_0.pdf). En moyenne, chaque famille modeste possède une voiture, et il y a des situations régulières où il serait compliqué de s’en passer.

J’ai bien parlé d’aides à l’achat, il me semble.

Mais il n’y a pas que les courses, c’est à chaque fois que tu dois de déplacer en famille, sans transport à côté de chez toi, ou sans passer 1h dans les transports avec une poussette et deux autres enfants. Désolé, mais je vois bien que vous ne connaissez pas les situations dont je parle, et donc vous ne les comprenez pas.

OK, donc en 3 ans on a dû plier la question de comment gérer et vérifier que les cas d’utilisation exceptionnelles d’un véhicule motorisé (accompagner quelqu’un aux urgences, par exemple) respectent bien les critères d’exception. Quelles ont été les solutions proposées ?

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Je suis d’accord avec la proposition dans son ensemble, les mobilités dans un sens plus large demanderont plus de considération, l’aménagement urbain, les transports de périphérie et ruraux.

Le fait que cette proposition soit cadrée sur les villes et propose un calendrier qui laisse le temps de repenser le tissu urbain et péri-urbain, sans avoir à se poser pour l’instant la question d’une vie sans voiture partout

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Bonjour Florie,

Je suis totalement pour la limitation au maximum de la place de la voiture en ville. J’ai une voiture mais je me déplace au maximum en vélo car je vis en plein centre-ville (Métropole régionale - ville d’environ 130.000 habitants).
Toutefois la proposition de supprimer totalement la voiture en ville, sauf exceptions mentionnées, me parait extrêmement difficile voire impossible à mettre en place.
Je vais simplement te parler de mon exemple car malgré des efforts importants je ne peux aujourd’hui tout simplement pas me passer de ma voiture. Mon travail nécessite des déplacements dans des endroits qui ne sont tout simplement pas accessible autrement qu’en voiture et j’ai autour de moi pas mal de monde qui se retrouve dans ce cas avec parfois plusieurs déplacements professionnels quotidiens impossibles à faire autrement qu’en voiture.
Donc, pour moi supprimer totalement la possibilité d’utiliser ma voiture en centre-ville revient à soit changer de boulot (celui pour lequel j’ai fais 5 ans d’études et qui me plait), sans pour autant avoir la garantie d’en trouver un autre qui ne nécessitera pas de déplacements équivalents ou alors vendre mon appartement en centre-ville pour partir en périphérie et donc être dépendant de ma voiture pour de nombreux déplacements qu’aujourd’hui je fais à pied ou en vélo parce que je vis en centre-ville.

A mon avis, pour limiter la place de la voiture en centre-ville, ce qui est indispensable, il faudrait tout d’abord :

  • Supprimer la stationnement en voirie car cela représente un espace considérable en ville pour des véhicules à l’arrêt et donc favoriser la construction de parking sous terrain avec des tarifs préférentiels pour les résidents,
  • Limiter l’accès aux centres-villes aux résidents avec des systèmes de péages ou bornes comme c’est déjà le cas dans de nombreux centre-ville piétons,
  • Favoriser les parkings relais avec des transports en commun efficients permettant un accès rapide et confortable au centre-ville,
  • Mettre en place des transports en commun vers les espaces périurbain permettant un accès plus rapide qu’en voiture pour limiter son intérêt.
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Je vais parler de la ville dans laquelle je suis élu, Besançon, qui a dès les années 70 apaisé son centre-ville très chargé en voiture :

Aujourd’hui il y a encore trop de bagnoles en ville mais c’est déjà pas mal, le seul souci à mon sens est que malgré l’installation de bornes, si quelqu’un appelle et dit qu’il veut juste déposer des affaires ou qu’il déménage bah la borne se baisse et c’est difficile de bloquer.

Une chose importante est la voirie : on possède encore trop d’endroits du centre-ville avec le duo macadam / trottoir qui fait que les automobilistes ont la sensation d’être l’unique propriétaire de la voie. Dès lors qu’il y a absence de niveau et de marquage les voitures roulent moins vites car il n’y a plus de frontière avec le piéton par exemple. La ville de Strasbourg commence à revenir sur sa stratégie 1 usager = 1 voie

Pour la périphérie supprimer la voiture est quand même très complexe : jamais un bus même bien cadensé ne remplacera une voiture individuelle pour faire un trajet campagne - ville. Ne pas oublier que les voitures sont hyper confortables, de vrais palaces roulants, on y fait sa petite vie, on met sa musique, on est tout seul, on part quand on veut, on fait le trajet qu’on veut etc.

Les centre-villes sont mieux armées pour faire basculer vers les transports alternatifs : le coût du stationnement / le nombre limité de places de stationnement / des réseaux de transports collectifs denses. Le portefeuille et le côté pratique jouent à plein, ce n’est pas le cas de la campagne

Niveau argument, les études montrent qu’un piéton consomme plus qu’un automobiliste, bah oui il passe à pied à côté d’un commerce donc il peut potentiellement s’arrêter. Mais la France de Pompidou à la dent dure, à Besançon il y a vraiment ce côté « le centre ville meurt car on peut plus se garer ». Je parlais de la difficulté d’enlever la voiture dans les campagnes mais tu peux imaginer un réseau de parking relais dense relié à des transports en commun. Mais là aussi le psychologique joue à plein : quand les gens en campagne montent dans leur voiture pour aller en ville, ils veulent aller au bout du trajet avec le même transport, la bascule voiture-bus ou voiture-tram est encore très compliquée. Selon moi seule un coût de l’énergie exorbitant peut faire changer le mode de transport.

DOnc les efforts à fournir sont dans les centres-villes là tu as une vraie belle stratégie à mener. Derrière si c’est efficient, tu attires de nouveau les gens vers les centre-ville car ça devient plus économique de se déplacer dans les centre-villes qu’en campagne. Du coup tu inverses le processus mortifère actuel que veut que tout le monde se barre à la campagne avec maison individuelle / 2 voitures (au passage artificialisation des terres agricoles donc des centre-urbains pas du tout indépendant en matière de production alimentaire locale)

L’écologie passera par la densification des villes, la densification des logements avec au pied des habitations des modes de transports et des voiries hors voiture dense

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Finalement plutôt que de modifier la proposition initiale, j’ai déposé un amendement.
J’ai repris l’argumentaire de @matbesancon , j’ai conservé une interdiction totale pour les villes de + de 100 000 habitants, pour les villes de moins de 100 000 habitants, je me suis restreint à une proposition pour les centres villes, qui reprend les éléments proposés par @theolat et @Paco.

Je sais que ce n’est pas exactement le consensus, mais j’ai envie que cette proposition passe au vote au pire en concurrence avec une version plus light.

Je sais que actuellement cette proposition n’aurait aucun sens si elle était appliqué dés demain, que ça mettrait beaucoup de gens dans la merde, dont moi même. Mais je pense qu’à terme en se retournant, on se dira qu’on a pas été assez loin assez vite. La fin de la voiture individuelle ne veut pas dire la fin de la voiture. Mettre en place une interdiction c’est aussi à mon avis assumer un choix politique, et envoyer un signal fort que c’est un mode de déplacement du passé. Il existe tout un tas d’alternatives que nous ne pouvons pas au sens strict penser dans notre quotidien, parce que ça n’est pas là, c’est hypothétique. Or, je suis persuadé que ce genre de changement ne sera pas aussi dur à vivre qu’on l’envisage actuellement. C’est bien parce que nos parcours de vie, notre métier, nos relations tournent autour de la voiture qu’il est devenu difficile d’envisager un avenir sans. Pour autant, ce n’est pas pour ça qu’il doit être mis de côté.

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Merci pour le retour sur Besançon

jamais un bus même bien cadencé ne remplacera une voiture individuelle pour faire un trajet campagne - ville

je suis en partie d’accord dans l’état du couple système de transport - tissu urbain actuel. Ayant déjà vécu à 15km d’une ville et en périphérie d’une autre, un réseau de bus bien cadencé permet cependant de couvrir beaucoup de cas.
Dans le reste des cas (famille complète, urgence qui ne peut pas attendre le bus), il y a d’autres solutions, les véhicules à la demande par exemple ou partagés. La proposition tient bien de la voiture individuelle, pas du véhicule en général (voire la suggestion de flottes).

Pour l’utilisation des centres-villes, le rapport du sénat de 2019 le mentionne comme une motivation pour la gratuité des transports (augmenter l’utilisation des transports qui amènent vers et du centre-ville.

Et remettre en cause l’hégémonie de la voiture c’est aussi avoir la possibilité d’autres moyens. Les infrastructures (routes, rues, échangeurs, parkings) conçues pour les voitures monopolisent l’espace. Juste avoir des accès à vélo sécurisé partout peut largement changer la donne dans les endroits distants. Ça ne règle pas le problème pour tout le monde mais on désengorge déjà énormément. La non-utilisation du vélo en France est politique et pas aussi « culturelle » qu’on se plaît parfois à penser.

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Bonjour,

Je me suis rendu compte que j’avais fait part de mon désaccord sur l’amendement de @Bibo et non sur la motion originale.
Pour ne rien cacher, voici les messages que j’avais écrit : https://discourse.partipirate.org/t/debats-2022-02-amendement-pour-pouvoir-vivre-en-ville-sans-voitures-individuelles-version-bibo/28202/4

Un peu de mathématiques …
http://images.math.cnrs.fr/Le-prix-de-l-anarchie.html

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Je suis tombé sur un post reddit qui évoque indirectement ce que j’avais proposé ici : https://www.reddit.com/r/ecologie/comments/196rnze/quels_impacts_aurait_linterdiction_progressive_de/