Positionnement sur la politique de production énergétique

Bonjour,

Le Parti Pirate dispose d’un point de programme concernant l’énergie, mais il est pour ainsi dire vide.

Dernièrement des discussions ont été entamées sur le discord concernant la projection de la production énergétique française à l’horizon 2050. À juste titre, certains ont fait remarqué que déplacer le sujet ici pour pérenniser les discussion en cours et les débats serait une bonne idée.

Quel futur énergétique pour la France à l’horizon 2050?

Le changement climatique est un des plus grands défis (si ce n’est le plus grand) auquel nous devons faire face. À ce titre la France doit, comme tous les pays, définir ses axes d’action pour le limiter au maximum et assurer un futur vivable pour les générations actuelles et à venir.
Ce post présentera un rapide état des lieux en ce qui concerne la production énergétique française, les différents scénarii envisagés à l’horizon 2050, leurs limites, les possibilités ouvertes à l’heure actuelle en ce qui concerne l’après 2050 sur lesquelles une prise de position rapide doit être actée et quelques conclusions rapides. Les sources seront détaillées en fin de post.

1. État des lieux

À l’heure actuelle, et selon les données disponibles [1], la France possède une production d’énergie parmi les plus décarbonées à l’échelle mondiale sur les dernières années. Certains pics ont dû être absorbés (hiver 2022-2023 par exemple) mais dans l’ensemble la moyenne se situe autours de 45gCO2eq/kWh. Ces bons résultats en terme de production d’énergie s’explique notamment par la part importante du nucléaire, qui représente environ 70% de la production électrique totale de la France. Cependant, l’urgence climatique actuelle impose un changement drastique et rapide des usages de l’énergie, et l’électricité représente moins de 40% de l’énergie finale consommée par les français, largement dominée par la consommation d’énergie fossile (930TWh/an vs 430TWh) [2,3]. Les changements d’usages et l’électrification intensive à venir est d’ores et déjà un défi que la France se doit de relever pour différentes raisons :

  1. L’adaptation pour lutter contre le changement climatique. Raison plus qu’évidente au vu de l’urgence climatique
  2. Le besoin de production électrique supplémentaire en vu de l’électrification intensive des usages
  3. L’indépendance énergétique.

L’ensemble de ces raisons a poussé les différents acteurs de la production et la gestion électrique française à établir différents scenarii envisageables à l’horizon 2050 afin d’aider la prise de décision politique dans le cadre de l’établissement d’une politique publique à long terme de transition énergétique.

2. Les scénarii envisagés et envisageables

Ces différents scenarii ont été établis par RTE [2,3]. Ils agrègent tous le travail au long cours de plusieurs dizaines voire centaines d’équipes scientifique à travers le globe, et nous fournissent des données plus que pertinente dans l’optique d’établir une politique énergétique viable et engagée dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, il est également a noté que ces scenarii comprennent un certain nombre d’incertitude, voire manque d’ambition dans la prise en compte de certaines externalités qui pourrait se révéler dommageables à l’avenir.

Les scenarii de production envisagés sont nombreux, et sont tous composés d’une part plus ou moins variable d’ENR et de nucléaire, allant de 100% ENR (M0) à 50% nucléaire 50% ENR (N03) [2,3].
Les scenarii de consommation quant à eux tablent sur plusieurs modification sociétales, notamment sur la structuration industrielle et la consommation énergétique individuelles, avec plusieurs variantes (voir page 16 [2])

Il faut garder à l’esprit que ces scenarii de production et de consommation ne doivent pas être l’unique clef de lecture dans le cadre de l’établissement d’une politique énergétique à long terme. RTE l’a d’ailleurs compris et rappelé dans son rapport. Les besoins techniques d’adaptation réseau, les investissement et retombées économiques, les impacts environnementaux totaux ainsi que les aspects sociétaux doivent être et son pris en compte dans le rapport RTE [2,3].

Je ne détaillerai pas les scenarii ici, le rapport RTE est suffisamment étoffé, complet et facile à lire pour se faire rapidement une idée.

Je vais cependant donner mon avis en ce qui concerne le scénario qui selon moi devrait être retenu.

Scénario N03, 50/50 ENR-Nuke

Ce scénario présente les meilleurs avantages dans tous les domaines ou presque :

  • C’est celui qui demande le moins d’investissement financier dans le panel de scenarii proposés par RTE
  • C’est celui qui présente les coûts les plus faible de production à l’horizon 2050-2060
  • Il présente aussi peu d’incertitude quant aux capacités d’adaptation des technologies et des usages
  • Il demande le moins d’investissement dans les flexibilités et la création de capacités de production visant à assurer la sécurité de l’approvisionnement
  • Il permet, grâce aux interconnexions européennes, de contribuer à la décarbonation facile de nos pays voisins par l’export de surplus de production
  • Il demande le moins d’emprise au sol et le moins de mâts d’éolienne parmi tous les scenarii
  • D’un point de vue économique, il assure la position de premier plan de la France dans le secteur de la production énergétique, et permet d’exporter notre savoir faire renouvelé à l’international
  • Il génère le moins de flux d’artificialisation des sols par le système électrique entier
  • Il génère le moins de besoin de métaux et autre terres rares parmi tous les scénarii

3. Limites

Plusieurs limites sont cependant à noter dans le cadre de ce scenario.

Limite sociétale

Tout d’abord, l’acceptation du grand public en ce qui concerne la construction de nouvelles centrales nucléaire est un vrai défi. Les dernières décennies ont été un véritable champ de bataille pour diaboliser le nucléaire, et le grand public est plus que divisé à son sujet. Il faudra veiller à bien rétablir la sûreté nucléaire dans l’imaginaire collectif.

Limite environnementales

La deuxième grande limite est bien évidemment environnementale, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets. Cette limite est d’ailleurs clairement identifiée et il faudra construire de nouveaux espaces de stockage des déchets nucléaires à la CISGEO dans le futur si l’on souhaite conserver cette trajectoire.

Limite méthodologiques et périmétriques

Une des grandes limites que je peux reprocher au travail énorme de RTE en la matière serait la prise en compte de l’impact écosystémique. L’emprise au sol est clairement détaillée mais les impacts sont plus diversifiés que la simple emprise. Les éoliennes offshores ont des impacts sur les fonds marins où elles sont installées, les éolienne onshore ont quant à elle des impacts sur les mouvements des masses d’air et peuvent perturber les écosystèmes locaux notamment d’oiseaux, par la création de turbulences importantes dans les flux d’air [7].
Les centrales solaires de grandes étendues privent l’écosystème au sol de lumière naturelle directe, et les centrales nucléaires artificialisent totalement les emplacements dans lesquels elles sont implantées.

Cette limite n’est pas abordée par le rapport RTE, et je n’ai pour l’instant pas trouvée de source qui permette de chiffrer ou d’estimer ces impacts précis.

4. L’après 2050, un horizon à entrevoir dès à présent

Même si les précédentes informations ont vocation a transformer le paysage électrique français, il faut garder à l’esprit que les recherches en cours, notamment en ce qui concerne la fusion nucléaire ont pour vocation d’être de véritable ruptures en matière de production énergétique après 2050 au mieux. Si ces technologies tiennent toutes leurs promesses, il faut prendre en compte dès maintenant la possibilité de les inclure au réseau électrique de manière aisée. Une bille en plus en faveur du maintien et développement de nouveau nucléaire pour l’horizon 2050.

Plus d’information en ce qui concerne ITER et la fusion : [4-5-6]

5. Conclusions

Le positionnement en matière de production énergétique du Parti Pirate doit être clair et se situer sur les scénarii prévus par le gestionnaire historique du réseau, prenant en compte non seulement les facteurs de production et les différentes sources disponibles et projetées, mais également bon nombre d’externalités telles que les coûts de gestion réseau, la nécessité de flexibilité et les impacts environnementaux et sociétaux qu’impliquent les différents scenarii.

La question est donc :

Compte tenu de toutes les informations disponibles sur le sujet, comment doit se positionner le Parti Pirate en ce qui concerne le futur de la production énergétique française ?

Mon avis penche pour le scénario le plus nucléarisé, permettant une meilleure compétitivité française, une préparation accrues aux potentielles ruptures technologiques et techniques promises par la fusion nucléaire, des coûts d’investissements moindres et des émissions globales moins importantes, en plus de faire disposer à la France d’une source pilotable d’électricité.

6. Sources

[1] electricitymap, Electricity Maps | Live 24/7 CO₂ emissions of electricity consumption
[2] Rapport synthétique RTE,Futurs énérgétiques 2050 - Principaux résultats, https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-12/Futurs-Energetiques-2050-principaux-resultats.pdf
[3] Rapport complet RTE, Futurs énergétiques 2050, https://assets.rte-france.com/prod/2022-06/Futurs%20énergétiques%202050%20_%20rapport%20complet.zip
[4] ITER organization, Après ITER, L'APRÈS-ITER
[5] ITER, Quand ITER sera-t-il opérationnel, Foire aux questions
[6] Orano group, Ce qu’il faut retenir de la fusion, Fission nucléaire et fusion nucléaire - ce qu'il faut retenir | Orano
[7] LPO, Éolienne et biodiversité - Synthèse des connaissances sur les impacts et les moyens de les atténuer, https://eolien-biodiversite.com/IMG/pdf/lpo_oncfs_2019.pdf

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C’est ce point qu’il faut regarder : Parti Pirate - Pour une transition énergétique décarbonée

J’ai effectivement aussi lu le point que tu mentionnes, cependant le cadre est bien plus large et même si les thématiques liées à la production sont abordées (nucléaire + ENR) la question de « dans quelles proportions » et la vision en terme d’investissement, d’adaptation réseau, la manière de construire les prochaines installations ENR et la prise en compte de l’évolution rapide de la recherche dans le domaine ne sont pas abordées. Et le point Énergie devrait a minima être revu dans ces conditions, soit il est inutile en l’état, soit il doit être étoffé à mon avis.

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Rien à redire.

Peut-on postuler à minima qu’à défaut d’impact mesuré et outre la gestion souterraine des déchets, les autres scénarios seraient probablement plus impactant sur la biodiversité ?

Sachant, que, ce n’est sans doute pas mesurable mais il y a un effet kiss cool : plus vite la decarbonation est atteinte, plus limité serait l’impact général sur le vivant et plus vite il pourra commencer à s’en remettre. Ce qui fait que dans certains cas (à cause de choix questionables bien sûr), le fossile vaut parfois mieux que le reste à brève échéance s’il permet par exemple un entretien ponctuel du parc nucléaire qui permet d’en assurer la pérennité à plus long terme (l’exemple de 2023).

Il faut complètement ignorer le point energie que tu as cité il date du programme commun européen de 2019 et devrait disparaitre du portail, il est remplacé par celui-ci : Parti Pirate - Programme - Européennes 2024

Il ne va cependant pas dans les détails et en effet il nous faudrait quelque chose qui puisse inclure des éléments chiffrés en terme, je te cite :

« d’investissement, d’adaptation réseau, la manière de construire les prochaines installations ENR et la prise en compte de l’évolution rapide de la recherche. »

Si tu te sens de travailler sur un texte, il y a à mon avis 2 options :

  • soit modifier le point « Pour une transition énergétique décarbonnée »
  • soit conserver le point « Pour une transition énergétique décabronnée » pour ce qu’il est, à savoir un point d’orientation, de grande volonté politique, et en faire un 2ème qui en découle, qui serait plus concret sur le scénario choisi et les conséquences en terme d’investissement. Il pourrait simplement s’appeler « Pour une transition énergétique décarbonnée - Scenario d’investissement » le premier pour être renommé « Pour une transition énergétique décarbonnée - Argumentaire ».

Je peux t’accompagner sur la formalisation :wink:

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Merci pour le nouveau point et je suis d’accord sur la deuxième proposition, avoir un point global d’orientation/volonté politique synthétique et un d’autres complémentaires est une bonne idée.

Cependant si on décide de s’orienter dans cette voix cela va demander plus de travail que ce que j’ai proposé au niveau de l’énergie, le périmètre de la transition écologique complète va bien plus loin que la simple production d’énergie, mais c’est un défi qui me botte :slight_smile:

Pas certain de ça, l’étude devrait être plus complète pour statuer sur toutes les sources potentielles, mais effectivement, dans mon esprit c’est le cas.

Il y a la un point majeur à traiter oui, mais peut être pas avec du fossile. Les récentes recherches en matière d’hydrogène pourrait nous permettre d’utiliser des centrales à hydrogène plutôt que cramer du méthane ou autre carbure, ce qui pourrait se révéler être une solution.

Il y a aussi les technologies de stockage à l’étude qui pourrait retenir notre attention.

Et, dernier point mais pas des moindre, un excédent de production permettant de planifier les entretiens des installations et pouvoir réagir en cas de coup dur est aussi envisageable (en plus ça nous permet d’exporter notre élec et donc de participer, en plus de la décarbonation française, à la décarbonation européenne)

Le seuil de 50% max de nucleaire est une obligation légal du politique et non un choix RTE.

L’impact en ressource (metaux, beton) des autres sources sont délirant.

Le seuil de 50% max de nucleaire est une obligation légal du politique et non un choix RTE.

Je n’ai pas retrouvé cette info dans le rapport RTE simplifié, est-ce que c’est indiqué dans le rapport complet? Sinon tu aurais une source ? Ça m’intéresse sur leurs justifications.

Totalement, mais quoi qu’il arrive une électrification massive aura des impacts très forts sur la plupart des ressources demandées. J’avais déjà commencé une étude là dessus il y a quelques années, il faudrait que je remette la main dessus pour l’ajouter aux sources ici.

C’est un fait connu, une loi de hollande qui limitait le mix arbitrairement à 50% de nucléaire. RTE avait garder ce choix politique et non technique.

Oui je savais que il y avait une loi de Hollande la dessus, mais ce qui m’intéressait c’est de voir les justifications qui les poussaient (autre l’obligation légale) à considérer que cette position politique était immuable. Une loi peut être changée, un scénario qui l’envisage (par exemple pour un mix à 70% dans l’idée) aurait pu être de bon ton. Parce que là, si jamais un gouvernement décide de faire sauter ce verrou, les industriels n’auront pas étudié la question (ou alors ils l’ont fait, mais n’ont pas communiqué dessus).

Si tu es toujours d’accord pour ça, je suis preneur :slight_smile:

Oui sans problème. Là ce qui pourrait être fait c’est de reprendre les éléments du texte que tu as rédiger, et les séparer, de manière à avoir une partie « Exposé des motifs » et une parti " et « Contenu de la proposition ».

La partie exposé des motifs est généralement un argumentaire, l’autre partie comprend plutôt les propositions plus ou moins concrètes.Si je reprends ce que tu as fait, toute la partie argumentaire est pour moi rédigée. Il manque peut-être à proposer que le Parti Pirate se positionne pour tel ou tel scénari.

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Merci pour ça, je vais voir ce que je peux pondre alors. Je vais aussi regarder ce qui concerne le chiffrement plus détaillé et le potentiel d’un scénario à plus que 50% de nucléaire, en extrapolant le rapport RTE. Et en ce qui concerne le positionnement, je vais détailler aussi les scénarios de manière synthétique (oui, détailler de manière synthétique oui) pour qu’on puisse voter sans se manger la lecture d’un truc trop long :slight_smile:

J’essaie de voir ce que je peux produire !

Je ne pense pas qu’il y ai besoin d’aller si loin, ce que tu as fais est LARGEMENT suffisant ; le mieux c’est de renvoyer aux sources (comme tu as fais), ce qu’il faut surtout c’est identifier vers quel scénario le parti pirate propose d’aller et ce qu’il met en place pour.

Par exemple ce résumé me semble suffisant :

Ces différents scenarii ont été établis par RTE [2,3]. Ils agrègent tous le travail au long cours de plusieurs dizaines voire centaines d’équipes scientifique à travers le globe, et nous fournissent des données plus que pertinente dans l’optique d’établir une politique énergétique viable et engagée dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, il est également a noté que ces scenarii comprennent un certain nombre d’incertitude, voire manque d’ambition dans la prise en compte de certaines externalités qui pourrait se révéler dommageables à l’avenir.

Il manque par contre du détail sur le scénario choisit comme « le choix du parti ».

Cela serait bien de tenir compte aussi de ce qui a été écrit ici :
https://discourse.partipirate.org/c/equipages/equipageenergie/168

OK j’ai potentiellement quelque chose :

Cette motion entends permettre d’étoffer le positionnement du Parti Pirate en terme de production d’énergie dans le cadre de la transition écologique.
Le point programme associé dans le programme des élections législatives 2024 permet une orientation globale et une tendance politique, mais n’est pas suffisamment étoffé pour apporter des réponses concrètes à certaines questions annexes.

Quel futur énergétique pour la France à l’horizon 2050?

Le changement climatique est un des plus grands défis (si ce n’est le plus grand) auquel nous devons faire face. À ce titre la France doit, comme tous les pays, définir ses axes d’action pour le limiter au maximum et assurer un futur vivable pour les générations actuelles et à venir.
Je présenterai un rapide état des lieux en ce qui concerne la production énergétique française, les différents scenarii envisagés à l’horizon 2050, leurs limites, les possibilités ouvertes à l’heure actuelle en ce qui concerne l’après 2050 sur lesquelles une prise de position rapide doit être actée et quelques conclusions rapides. Les sources seront détaillées en fin de partie.

1. État des lieux

À l’heure actuelle, et selon les données disponibles [1], la France possède une production d’énergie parmi les plus décarbonées à l’échelle mondiale sur les dernières années. Certains pics ont dû être absorbés (hiver 2022-2023 par exemple) mais dans l’ensemble la moyenne se situe autours de 45gCO2eq/kWh. Ces bons résultats en terme de production d’énergie s’explique notamment par la part importante du nucléaire, qui représente environ 70% de la production électrique totale de la France. Cependant, l’urgence climatique actuelle impose un changement drastique et rapide des usages de l’énergie, et l’électricité représente moins de 40% de l’énergie finale consommée par les français, largement dominée par la consommation d’énergie fossile (930TWh/an vs 430TWh) [2,3]. Les changements d’usages et l’électrification intensive à venir est d’ores et déjà un défi que la France se doit de relever pour différentes raisons :

  • L’adaptation pour lutter contre le changement climatique. Raison plus qu’évidente au vu de l’urgence climatique
  • Le besoin de production électrique supplémentaire en vu de l’électrification intensive des usages
  • L’indépendance énergétique.

L’ensemble de ces raisons a poussé les différents acteurs de la production et la gestion électrique française à établir différents scenarii envisageables à l’horizon 2050 afin d’aider la prise de décision politique dans le cadre de l’établissement d’une politique publique à long terme de transition énergétique.

2. Les scénarii envisagés et envisageables

Ces différents scenarii ont été établis par RTE [2,3]. Ils agrègent tous le travail au long cours de plusieurs dizaines voire centaines d’équipes scientifique à travers le globe, et nous fournissent des données plus que pertinente dans l’optique d’établir une politique énergétique viable et engagée dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, il est également à noter que ces scenarii comprennent un certain nombre d’incertitude, voire manque d’ambition dans la prise en compte de certaines externalités qui pourrait se révéler dommageables à l’avenir.

Les scenarii de production envisagés sont nombreux, et sont tous composés d’une part plus ou moins variable d’ENR et de nucléaire, allant de 100% ENR (M0) à 50% nucléaire 50% ENR (N03) [2,3].
Les scenarii de consommation quant à eux tablent sur plusieurs modification sociétales, notamment sur la structuration industrielle et la consommation énergétique individuelles, avec plusieurs variantes (voir page 16 [2])

Il faut garder à l’esprit que ces scenarii de production et de consommation ne doivent pas être l’unique clef de lecture dans le cadre de l’établissement d’une politique énergétique à long terme. RTE l’a d’ailleurs compris et rappelé dans son rapport. Les besoins techniques d’adaptation réseau, les investissement et retombées économiques, les impacts environnementaux totaux ainsi que les aspects sociétaux doivent être et son pris en compte dans le rapport RTE [2,3].

Je ne détaillerai pas les scenarii ici, le rapport RTE est suffisamment étoffé, complet et facile à lire pour se faire rapidement une idée.

3. Limites

Plusieurs limites sont cependant à noter dans le cadre de ce scenario.

  1. Limite sociétale

Tout d’abord, l’acceptation du grand public en ce qui concerne la construction de nouvelles centrales nucléaire est un vrai défi. Les dernières décennies ont été un véritable champ de bataille pour diaboliser le nucléaire, et le grand public est plus que divisé à son sujet. Il faudra veiller à bien rétablir la sûreté nucléaire dans l’imaginaire collectif.

  1. Limite environnementales

La deuxième grande limite est bien évidemment environnementale, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets. Cette limite est d’ailleurs clairement identifiée et il faudra construire de nouveaux espaces de stockage des déchets nucléaires à la CISGEO dans le futur si l’on souhaite conserver cette trajectoire.

  1. Limite méthodologiques et périmétriques

Une des grandes limites qu’on peut reprocher au travail énorme de RTE en la matière serait la prise en compte de l’impact écosystémique. L’emprise au sol est clairement détaillée mais les impacts sont plus diversifiés que la simple emprise. Les éoliennes offshores ont des impacts sur les fonds marins où elles sont installées, les éolienne onshore ont quant à elle des impacts sur les mouvements des masses d’air et peuvent perturber les écosystèmes locaux notamment d’oiseaux, par la création de turbulences importantes dans les flux d’air [7].
Les centrales solaires de grandes étendues privent l’écosystème au sol de lumière naturelle directe, et les centrales nucléaires artificialisent totalement les emplacements dans lesquels elles sont implantées.

Cette limite n’est pas abordée par le rapport RTE, et je n’ai pour l’instant pas trouvée de source qui permette de chiffrer ou d’estimer ces impacts précis.

  1. Limite politique

Pour le moment, le seul scénario qui semblerait globalement envisageable en terme de production énergétique et de mix de production est celui comportant 50% de nucléaire. Cependant il faut conserver à l’esprit que la limite de 50% de nucléaire est une décision politique et non scientifique. Cette limite peut être changée si nécessaire, mais l’idéologie ne doit pas être un moteur de cette décision. L’enjeu est trop important pour se laisser dépasser par ses propres convictions, fussent-elles emplies de bonnes intentions.

4. L’après 2050, un horizon à entrevoir dès à présent

Même si les précédentes informations ont vocation a transformer le paysage électrique français, il faut garder à l’esprit que les recherches en cours, notamment en ce qui concerne la fusion nucléaire ont pour vocation d’être de véritable ruptures en matière de production énergétique après 2050 au mieux. Si ces technologies tiennent toutes leurs promesses, il faut prendre en compte dès maintenant la possibilité de les inclure au réseau électrique de manière aisée.

Plus d’information en ce qui concerne ITER et la fusion : [4-5-6]

Par ailleurs, d’autres technologies sont également à l’étude, notamment le développement de petits réacteurs modulaires permettant une implantation rapide et facile dans des zones plus restreintes (on pensera notamment aux outre-mers). Il convient de suivre avec attention ces avancées.

On peut également citer les différentes recherches menées sur les moyens de stockage, comme la production d’hydrogène ou les batteries.

Sources

[1] electricitymap, Electricity Maps | Live 24/7 CO₂ emissions of electricity consumption
[2] Rapport synthétique RTE,Futurs énérgétiques 2050 - Principaux résultats, https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-12/Futurs-Energetiques-2050-principaux-resultats.pdf
[3] Rapport complet RTE, Futurs énergétiques 2050, https://assets.rte-france.com/prod/2022-06/Futurs%20énergétiques%202050%20_%20rapport%20complet.zip
[4] ITER organization, Après ITER, L’APRÈS-ITER
[5] ITER, Quand ITER sera-t-il opérationnel, http://www.iter.org/fr/faq#When_will_ITER_be_operational
[6] Orano group, Ce qu’il faut retenir de la fusion, Fission nucléaire et fusion nucléaire - ce qu'il faut retenir | Orano
[7] LPO, Éolienne et biodiversité - Synthèse des connaissances sur les impacts et les moyens de les atténuer, https://eolien-biodiversite.com/IMG/pdf/lpo_oncfs_2019.pdf

Contenu de la proposition

Quel positionnement pour le Parti Pirate ?

De tous les scénarios proposés par RTE, celui supportant une charge de 50% de production électrique par énergie nucléaire est celui qui mérite le plus d’attention, pour différentes raisons:

  1. Il demande le moins d’investissement financier dans le panel de scenarii proposés par RTE
  2. Il présente les coûts les plus faible de production à l’horizon 2050-2060
  3. Il présente aussi peu d’incertitude quant aux capacités d’adaptation des technologies et des usages
  4. Il demande le moins d’investissement dans les flexibilités et la création de capacités de production visant à assurer la sécurité de l’approvisionnement
  5. Il permet, grâce aux interconnexions européennes, de contribuer à la décarbonation facile de nos pays voisins par l’export de surplus de production
  6. Il demande le moins d’emprise au sol et le moins de mâts d’éolienne parmi tous les scenarii
  7. D’un point de vue économique, il assure la position de premier plan de la France dans le secteur de la production énergétique, et permet d’exporter notre savoir faire renouvelé à l’international
  8. Il génère le moins de flux d’artificialisation des sols par le système électrique entier
  9. Il génère le moins de besoin de métaux et autre terres rares parmi tous les scénarii

Proposition 1: Le Parti Pirate supporte ce scénario proposé par RTE en l’absence de nouveaux éléments qui feraient changer la balance

Pour un soutien plein et entier à la filière nucléaire

Dans le cadre du scénario retenu, RTE souligne l’importance du « nouveau nucléaire ». Ceci témoigne du besoin en matière d’innovation, de recherche et de développement exprimé par la filière et le contexte de la production d’énergie électrique.

Dans ce cadre, il convient de soutenir efficacement la filière, que ce soit un soutien pour les entreprises phares du secteur (EDF, RTE, gestionnaires régionaux etc) ou les TPE/PME qui travaillent sur des technologies de rupture en la matière.

Proposition 3: Le Parti Pirate préconise de ne pas interférer dans la gestion des projets de la filière nucléaire (comme pour Astrid ou SuperPhénix). Il apporte également son soutien aux acteurs de la filière qui s’engage dans une voie de recherche, innovation et développement de technologies de ruptures nécessaires.

Pour un soutien à la recherche

L’enjeu de la transition écologique est immense. Le secteur de la recherche (publique ou privée) l’a très bien compris et anticipé, et d’immense projets se sont développés à travers le globe notamment pour préparer la future forme de production d’énergie, la fusion nucléaire en tête avec le projet ITER. La France peut se targuer d’accueillir sur son sol un projet scientifique de cette envergure, il faut continuer le soutien à la recherche, que ce soit dans ces projets spécifiques ou d’autres projets plus humbles mais également prometteurs.

Proposition 4: Le Parti Pirate préconise un soutien plein et entier à la recherche scientifique quel qu’en soit le domaine. La recherche doit permettre de dépasser les limites technologiques et techniques actuelles pour nous aider dans la réussite de la transition énergétique, et doit être soutenue en ce sens.

Pour une dédiabolisation et une non sanctuarisation du nucléaire

Le sujet de la production d’électricité par énergie nucléaire est un des sujets les plus clivants de ces dernières années. L’opinion publique est fortement polarisée à ce sujet.
Il convient de restaurer la clarté, la nuance et la sûreté de cette filière si importante.

Dans ce cadre, le politique a un rôle clef à jouer. Il est certain que la plupart des projets de ce type seront bien mieux acceptés dans l’opinion publique si d’une part les débats sont plus apaisés à son sujet, et si d’autre part les motivations des investissements publics sont clairement exposées, argumentées et étayées, de manière transparente.

Proposition 6: Le Parti Pirate se positionne en faveur d’une politique d’information claire, objective et informative sur la filière nucléaire et ses satellites.


Je ne sait pas si je devrait vraiment détailler en ce qui concerne le scénario RTE retenu, mais si besoin est c’est faisable relativement rapidement.

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Merci pour le boulot !
Quelques remarques, et, que tu les intègres ou pas, tu peux dors et déjà déposer le texte ici : Congressus : Session Septembre 2024 - Assemblée Permanente
Dans la partie « programme » tu retrouveras le découpage « exposé des motifs » « contenu de la proposition ». Tu peux également m’ajouter comme soutien, sous le titre du texte il y a un champ pour ajouter des pseudos. Les pirates peuvent aussi par ce moyen demander à soutenir, il te faudra alors cliquer sur le :heavy_check_mark: pour les accepter, il faut 3 soutiens à une motion pour quelle passe la phase de dépôt et passe en débat (ce sera en septembre).

Je formulerais ainsi :

Le Parti Pirate a pu déjà pu se positionner pour une transition energétique décarbonnée. Cependant, cette motion bien qu’évoquant la volonté d’intégrer fortement le nucléaire dans cette transition ne décidait pas d’un scénario précis à tenir.
La présente motion entends donc faire un état des lieux plus complet des besoins et des possibilités de production énergétique décarbonée de la France. Elle s’appuie sur les scenarii établis par RTE, évoque leurs limites et propose une trajectoire préférentielle cohérente avec les positions précédemment prises par le Parti Pirate.

Il faudrait ensuite supprimer tous les « Je » « J’ » :

Les propositions sont numérotés sans qu’il y ai de proposition 2 :

Voilà sur la forme, sur le fond, personnellement j’aurais en effet vu plus de détail sur la proposition 1, quitte à supprimer celle plus générale sur la recherche et la dédiabolisation.

Peut-être fusionner la proposition 2 et 3 (nommée 3 et 4 dans le texte) pour expliquer plus précisément ce que sont ces nouvelles technologies, pourquoi il est important de les soutenir, et idéalement peut-être déterminer combien on veut y mettre par an ? Franchement s’il y a un truc sur laquelle on est bon niveau industriel c’est le nucléaire, ce serait quand même sacrément idiot de ne pas s’appuyer dessus pour une politique industriel forte et qui a énormément d’avenir.

Quand ils seront tous pris à la gorge par le gaz, qu’il n’y aura ni vent ni soleil, ils viendront tous pleurer pour notre prod. Pour moi c’est à la fois un axe de développement industriel mais aussi un axe stratégique de politique internationale. Nos dépenses dans ce secteur devraient refléter cette réalité.

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Merci pour la relecture et les conseils/remarques, j’intègre ça !

Je ne peux pas être plus d’accord avec ça !

Merci @Bibo pour l’aide, la motion est ici : Congressus : Session Septembre 2024 - Assemblée Permanente - Position du Parti Pirate sur la politique de production énergétique

En espérant qu’elle apporte quelque chose de constructif ! :smiley:

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