Bonjour,
J’ai adhéré au Parti Pirate en 2019, juste avant les élections européennes. Adhérer à un parti, c’est simple. Il suffit de payer une adhésion.
Mais après ? J’ai accepté d’être sur la liste des Européennes. J’ai adoré cette expérience, Le Parti Pirate pendant une élection, c’est un vaisseau spatial qui fonce à la conquête de nouveaux mondes. Même si les débats internes existent, tout le monde regarde dans la même direction.
Une fois l’élection passée, chaque mois, j’ai plus ou moins voté à l’assemblée permanente. J’ai peut-être contribué modestement à une ou deux motions. Cette activité était pour moi le minimum si je voulais me comporter en citoyenne, c’est-à-dire participer à la vie de la cité. Cela n’avait rien à voir avec ce que les portes-paroles, les capitaines d’équipage, ou tous ceux et celles qui avaient accepté des responsabilités faisaient. Renouveler mon adhésion, début 2020 n’a pas demandé un effort surhumain non plus.
En juin 2020, j’ai basculé dans les ténèbres. Mon cerveau a été modifié. Je m’en suis rendue compte en constatant la disparition de ma peur des chiens, encrée depuis l’enfance. Pendant quelques mois, je me suis retrouvée dans le noir, à un point où rien ne m’intéressait. Le monde pouvait s’écrouler autour de moi, je m’en fichais.
Des pirates m’ont jeté des bouées de sauvetage, m’ont tendu des perches pour que je refasse surface, que je puisse de nouveau participer à la vie du Parti Pirate, même modestement. Je ne les remercierai jamais assez pour cette confiance accordée dans ces moments difficiles. J’avais envie de tendre le bras, de faire un pas en avant pour accepter l’aide qui m’était proposée, mais j’en étais physiquement et mentalement incapable. Je voyais passer des mails m’invitant à voter à l’assemblée permanente, puis je les oubliais. Et même si je les lisais, je n’avais vraiment aucun avis sur les questions soumises au vote. Me rendre compte de cette incapacité, des « Ah mince, c’est dimanche 20h, et je n’ai pas été capable de voter, ou alors j’ai encore oublié » m’agaçait. J’avais l’impression d’être dans des sables mouvants dont je n’arrivais pas à m’extraire.
Est-ce que j’acceptais d’être suppléante aux législatives ? Inscrire nom, prénom, adresse dans un formulaire web, ne demande aucun temps de cerveau disponible, contrairement au vote d’une motion. Il m’a tout de même semblé sage de rebooter mon cerveau, de repartir à zéro, avec la formation Mousse.
Quand il fut question de la délégation de vote, je me suis dit que c’était LA solution, pour éviter les « Ah Zut » du dimanche à 20h01. Même si j’étais trop fatiguée, trop dans la Lune pour réfléchir à une question, d’autres pouvaient le faire pour moi.
Choisir à qui déléguer les votes n’était pas trop compliqué. C’est en gros, les personnes qui m’avaient jeté le plus de bouées, mais aussi certaines que j’admire beaucoup (ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas d’estime pour les autres, loin de là)
J’ai coché la case qui fait que la délégation n’est pas prise en compte quand je vote.
Bref, merci les Pirates ! La délégation de vote me sauve la vie ! Elle me permet d’être citoyenne, c’est-à-dire de participer à la vie du parti, même quand je suis sur la Lune ou dans les ténèbres !