On a parlé dans un autre sujet du solutionnisme (que je trouvais mal à propos, sans pouvoir l’exprimer), je vous propose un article intéressant sur « comment lutter contre le solutionnisme ».
L’article n’est pas une critique totale du fait de trouver une solution à un problème via les nouvelles technologies, mais démontre avec un exemple intéressant le problème du solutionnisme.
Après la lecture de l’article, j’ai l’impression que pour lutter, ici comme ailleurs, contre le solutionnisme, il faut :
Poser le problème correctement
Ne pas oublier qu’une évolution technologique doit s’accompagner de… Politique (encadrement, accompagnement)
Une solution technique ne doit jamais être envisagée « seule » dans la résolution d’un problème.
C’est exactement ça. Le problème est qu’au sein du PP, certaines personnes lèvent le drapeau « Solutionnisme » dés qu’on propose un outil pour résoudre un problème.
Le solutionnisme, c’est proposer pour proposer, ce que j’appelle aussi la fascination de l’outil, dont la plupart des techniciens sont atteints.
Il faut savoir proposer, mais il faut aussi savoir défendre le projet justement pour expliquer que ce n’est pas vide.
Le problème pour moi est que l’on a un constat inversé qui a été appelé solutionnisme. Et c’est ça qui te dérange. En l’occurrence on disait que la technologie était, par le biais de l’automatisation, en train de faire disparaître le plein-emploi et que de fait il fallait changer la société, alors que le solutionnisme est justement qu’il « faut » utiliser la technologie pour changer la société. C’est donc l’ordre cause/conséquence qui t’a troublé.
Très bon article.
Sur l’ordre inversé, Cédric, j’en conviens mais la discussion prenait le sens de dire que cet avènement des machines est une opportunité. Effectivement, il n’était pas dit qu’il fallait encourager le développement dans cette voix mais j’ai compris la chose ainsi de manière sous jacente et d’où ma réaction. Après le mot est peut-être mal employé du coup mais clairement, comme il l’est dit dans l’article, si on doit accompagner ce qui pourrait advenir dans nos propositions programmatiques (bureaucratisation du monde = revenu universel) pour ne pas avoir à nous poser de questions sur ce qui engage cette transformation (et peut-être lutter contre), je trouve que ça manque d’ambition.
Attention, je ne dis pas qu’on doit revenir au passé ou lutter contre toute forme de changement mais la question du remplacement de l’homme par la machine dans le cadre de l’emploi, c’est pas juste un état de fait mais une transformation de société. Günther Anders en parle (et ça date de bien avant google doc ou l’iphone !) et ce n’est pas tant la capacité technique de faire qui nous y conduit que les choix stratégiques et politiques fait pour la société. Plus facile de manipuler les individus comme des ensembles statistiques que de répondre aux besoin de chacun. La machine a été l’outil idéal pour parvenir à ça car pour valider le formulaire, tu dois cocher A ou B, si tu voulais demander C, ben tu peux pas (c’est pas la faute d’un bureaucrate borné qu’il sera toujours possible d’infléchir un peu : c’est encore mieux, c’est la faute du logiciel !).
Bref, je ne sais pas si c’est du solutionisme ou s’il y a un autre mot pour ça mais il faut aussi remettre en cause les choix de société dans nos propositions, pas juste dire que c’est la fatalité de la marche du “progrès”.
Un exemple de solutionnisme serait de dire qu’il suffit de se lancer dans la conquête spatiale et d’y envoyer plein de monde pour résorber le chômage (c’est un peu la base d’un certain nombre de livres de SF d’ailleurs). Quand bien même j’ai le souhait qu’on y aille.
Bah ça c’est la bureaucratie que de faire des cases et des formulaires. Ce n’est pas un souci technologique.
C’est l’esprit critique qu’il faut garder. Quelque soit l’outil qui est proposé, il n’a pas de moral, tout comme la science.
Le solutionnisme vient avec le « il suffit de ». Il suffit de tuer les personnes âgées pour ne plus avoir de problème avec le régime retraite. Simple, efficace. Il suffit de. Mais est-ce moral ? (Si vous avez un doute, rendez votre carte du PP, hein ). En fait le solutionnisme est un petit pote du populisme