EU DisinfoLab et le fichage politique sur Twitter

Bonjour,

Voilà un sujet de discussion intéressant pour le PP. Pas que je doute que nous soyons tous du même point de vue, d’une manière générale, sur la protection des données et l’usage que font certains sites de nos données personnelles, mais je pense que nous pouvons encore trouver quelques arguments pour aborder ce sujet complexe qui va mettre le RGPD à l’épreuve. Pour ce faire, je propose que nous en discutions ouvertement, et en fonction de vos réponses peut-être que nous parviendrons à produire une communication consensuelle sur ce sujet.

Ma réflexion part tout simplement d’un tweet envoyé à notre attention :

https://twitter.com/olympegaston/status/1027639482516955138

J’ai fait quelques recherche (j’ai aussi récupéré 2 des 3 fichiers en question, si vous les voulez je peux vous les envoyer), et voici une petite revue de presse pour que chacun parte sur de bonnes bases pour cette discussion.

EUDisinfoLab s’explique :

« L’étude publiée repose sur une base légale, elle est fondée sur l’exercice du droit à la liberté d’information et du droit du public à l’information, ce qui constitue un intérêt légitime au regard du RGPD et ne nécessite donc pas de recueillir le consentement des personnes concernées. »
Communiqué DisinfoLab de jeudi 9 août

L’article 8, pour rappel, de la loi informatique et liberté :

Un article assez complet qui pose les bonnes questions sur Télérama :

Article qui m’a fait découvrir l’affaire SAFARI dont j’avais vite fait entendu parler mais qui est passionnante dans le genre fichage et ses dérives (attention, cet article date de 2010) :

Autre article dans le même registre (archives autour de la CNIL) qui date de 2008 et qui retrace 35 ans de travaux sur l’informatique et les libertés :
https://www.mag-securs.com/news/articletype/articleview/articleid/23700/de-safari-a-edvige--35-annees-d8217une-histoire-oubliee-malgre-la-creation-de-la-cnil.aspx

Pour celleux qui ne savent pas encore, les conditions générales d’utilisation de Twitter :

Et un article payant qui a l’air très intéressant mais auquel je n’ai pas accès :

Il faudrait également un article explicatif sur le RGPD, histoire de compléter tout ça, mais je me permets maintenant d’ouvrir le débat sur le sujet suivant :

Au regard de ce que vous avez lu, de la loi informatique et libertés et du Règlement Général de Protection des Données récemment voté au niveau européen, peut-on déterminer et ficher l’appartenance politique d’un internaute, sur la base de son activité en ligne ?

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Pour moi la réponse est oui :

Tout ce que vous direz sera retenu contre vous : c’est même un sport que de ressortir des propos publics de politiques quand ils font les moulins à vent.

De fait les propos qu’on peut lire sur twitter, à partir du moment où le compte n’est pas confidentiel a un caractère public.

L’étude toute bancale qu’elle soit, mal menée et avec des conclusions dans le temps contradictoire, est légitime. Ce qu’on peut lui reprocher est la non-anonymisation des données qu’elle a balancé pour des questions de « transparence ».

Conclusion similaire ailleurs :

Bonjour à tous,
Merci d’avance pour votre indulgence : voici ma premiere intervention sur Discourse!
Facebook, twitter et autres GAFAM surveillent beaucoup mais l’état aussi alors quid d’une position précise du PP sur le mégafichier de surveillance qui l’Etat met tranquillement en place, avec risque d’effet d’aubaine et accélération de la mise en place liée aux débordements du mouvements gilets jaunes.

On se dirige clairement vers moins de Liberté et moins de Démocratie!

Sans être partisan d’une république des juges, je pense que beaucoup plus de surveillance de la part de la Justice de ce systeme serait bienvenue.

En guise d’épilogue sur cette histoire, j’ai eu des échanges sur twitter avec Luca Hammer, opposé à l’article 13 de la directive Copyright.

Luca a développé l’outil utilisé par EU Desinfolab pour dire que certains comptes étaient des bots russes. Selon lui, c’est impossible de tirer de telles conclusions, puisque seulement 600 tweets sont analysés. D’autre part, EU Desinfolab n’est pas entré en contact avec lui pour lui demander quel algorithme était utilisé.

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