Je m’arrête sur cet argument puisque pour le reste, des éléments ont été donné. Je me permet de dériver et d’interpréter l’argument au delà de ce qu’il dit, c’est volontaire.
On peut tout à fait argumenter que cela peut amener à une uniformisation sociale, dans le sens où, les jeunes ne pourraient pas s’imbiber des façons de parler différentes par exemple (ce qu’il reste des patois et argo), ou d’agir. C’est à dire qu’il peut s’agir d’un moyen d’inculquer à tous, le bon goût, le bon langage, les bons jeux, comportements, les bonnes pensées, émotions, la bonne culture.
Et, sûrement que sous certains aspects, c’est ce qui se met en place. Mais, je ne suis pas sûr que ces inconvénients soient si important au vu des avantages que cela procure. C’est à dire qu’un accès un peu plus précoce à un matériel langagier plus diversifié par exemple, ou plus correcte syntaxiquement, amène à un plus facile accès à la lecture, par corollaire, à l’écriture, et donc, in fine, à une personne qui pourra apprendre un peu mieux, qui se sentira plus à l’aise dans les tâches scolaires futurs etc …
L’argument du risque de gommer les différences est aussi utilisé contre les préconisations tirées des neuroscience sur les méthodes à préférer en enseignement, mais aussi tout ce qui peut amener à un contrôle des comportements, des cognitions, des émotions. On se retrouverait avec des jeunes qui seraient tous les mêmes, sages, calmes, ne remettant pas en cause l’ordre établit, apprenant comme on leur demande.
Je ne pense pas que toutes ces peurs soient fondées. Simplement parce que, si l’on a besoin de mener à bien une révolution dans la classe, si nous voulons argumenter contre un professeur autoritaire, il faut savoir se contrôler, confronter ses opinions avec le reste de la classe pour établir un plan, arriver à un consensus. Et, je crois qu’arriver à une révolution (si petite soit elle) de la sorte n’est valable que si elle n’est pas autoritaire, dogmatique, qu’elle n’est pas uniquement basée sur des affects, des comportements qu’on ne sait pas inhiber. Autrement dit, vu comme ça, apprendre à se contrôler est le meilleur moyen de former des individus capable de réfléchir, de se coordonner, de se défendre maintenant et plus tard. Il faut garder en tête que je ne défends pas par ces mots l’organisation actuelle du système éducatif, mais bien les méthodes qui amènent les jeunes à s’auto-réguler pour mieux arriver à leurs buts.
Enfin, ce même argument toujours (gommer les différences), est parfois utilisé pour critiquer les thérapies cognitive-comportementales, et de la part des psychanalystes principalement. Gommer les différences passerait par un dressage inhumain. Dans ce cas, le langage devient important. Parler de dressage s’agissant d’apprendre à des jeunes qu’il existe d’autres moyens que de se scarifier quand il existe une douleurs psychologique [edit il y avait un autre exemple pas trop utile sur l’autisme] est, je pense, quelque peu absurde. Arrivé à une telle définition du dressage, l’apprentissage de la lecture en devient.
Désolé pour le pavé, ce fut un prétexte pour expliquer quelques trucs que je n’avais pas encore pu aborder.