Bonjour,
voici une contribution sur ce sujet :
Contexte :
Je suis Ruraleur, je vis dans la campagne bouguignonne et j’y travaille aussi dans une collectivité territoriale. Le CHU le plus proche est à 1h30 certaines communes, et quelques hôpitaux locaux survivent encore (mais pour combien de temps) permettant de rendre plus accessible les urgences (à 3/4 d’h voir 1h de route).
Ces dernières années ont été marqué par des combats contre la fermeture d’un certain nombres de services, en gros si j’ai bien suivi l’ensemble des maternités de types 1 seraient à terme voués à devenir des centres de périnatalités.
Comme le montre cette carte la fermeture d’Autun, dégradera encore plus les conditions d’accès à une maternité pour beaucoup de communes.
Cet exemple avec également celui du Pont Aérien de Nevers traduisent le manque d’attrait de certains territoire :
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soit que les conditions d’exercices ne soit pas attrayante (équipe trop petite, manque d’aménités sur le territoire, problématique de l’emploi du conjoint, manque d’intégration dans le territoire…)
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soit qu’il y a un manque global de professionnel, le nombre de médecin ne suivant pas la hausse de la population, et vu qu’en plus il y a une volonté de plus en plus affirmé des médecins d’avoir un ryhtme de travail soutenable respectant la réglementation européenne, c’est à dire ne pas excéder 48h par semaine. Source 1 et Source 2
Bon là j’ai plutôt axé sur les hôpitaux mais c’est la même logique qui s’applique en libéral, ou les spécialistes à minima ont un intérêt à s’installer à côté des CHU pour profiter au maximum de l’aide que peuvent être les étudiants. Pour faire venir des internes à 1h de route du CHU il faut trouver des solutions quand à leur hébergement notamment, car avoir 2 logements est un surcoût important.
Que peut on faire, revue des solutions :
Faire exploser le numerus closus, bein c’est déjà fait mais les universités ne peuvent pas s’adapter aussi vite et former deux fois plus d’étudiant, pour cela il manque des infrastructures, et s’assurer que les internes pourront apprendre sur le terrain.
Néanmoins c’est selon moi une solution, pour la médecine libérale, augmenter fortement le nombre de médecin, dans un système libéral économiquement, les inciteras à aller là au c’est intéressant économiquement et pas forcement à rester là au c’est plus simple pour eux (j’attends vos tomates).
Les maisons de Santé :
Une bonne idée pour faciliter les conditions d’exercices, cette solution est mise en avant par les ARS qui finance bien l’investissement (exemple Hauts de France. Les territoires sont généralement assez friand, mais cela fait porter des charges aux collectivités rurales. Après pour moi le problèmes étant plus global, cela ne permet que de mettre en valeur un territoire au détriment d’un autre.
Le salariat des généralistes : La nouvelle tendance sur certains territoires, embaucher des médecins. La collectivité paye le médecin et encaisse les actes, et les remboursement Sécu et mutuelles. Cela donne une meilleure vie perso/ vie pro aux médecin, permet d’en avoir sur certains territoire, avec un financement possible de l’ARS pour combler les déficits sur un certain nombre d’année. D’un autre coté les médecins ainsi embauchés sont souvent à 35h et cyniquement 13h sont perdues par rapport aux 48h légales, ce qui accentue le problème. Il est assez facile de trouver des médecins souhaitant ce type de contrat, qui a également l’avantage de pouvoir être couvert en cas de maladie par exemple. Cela est par contre à nouveau un surcoût pour les collectivités locales.
Les chasseurs de têtes :
Aujourd’hui des établissement ont recours à des cabinets de recrutement pour aller cherche des soignants, soit à la sortie de l’école, soit en débauchant dans d’autres pays de l’UE. Compter en 4 et 40K pour leur service pour un professionnel. Je n’ai pas réussi à trouvé si cela est financable par l’ARS, mais quelque soit le financement c’est des deniers publiques.
Source 1 et source 2
Libérer du temps médical aux médecins :
Je ne reviendrais pas sur le fond de ce point programme voté il y a peu, et mis en marche par la Secu. C’est probablement une partie de la solution, mais en tant que gestionnaire périscolaire, les évolutions récentes sur les certificats médicaux créent des tensions avec les parents à n’en plus finir, car dans les faits la disparition des certificats médicaux entraînent un non remboursement des parents pour l’absence de leurs enfants pour « maladie » (parce que du coup on sait pas… on est pas médecin).
Imposer leur affectation aux jeunes médecins :
J’ai du mal avec cette idée, mais je suis prêt à en débattre. Je sais que certains médecin sont financés par des ARS contre des obligation de travailler sur le territoire X années. Et au bout de ce temps que font t’ils ?
Faire prendre consciences aux territoires qu’ils ont leur rôle a jouer pour faciliter l’installation, le maintient :
Une partie de la solution aussi, intégrer les nouveaux arrivants est un facteur important de leur maintient, tout comme l’emploi du conjoint et la scolarisation en local des éventuels enfants.
Après, c’est de l’anecdote, mais certains médecins négocient fort leurs venus. Pour l’avoir vécu, on trouve le local pour eux (voir on leur met à dispo après l’avoir refait), on les accompagnent, après ils demandent l’accès gratuits à l’école de musique pour leur enfant, des avantages en nature… bref, c’est de l’anecdote mais attention aux surcoûts pour le territoire dans le cadre de cette piste d’action, et à l’image qui sera renvoyée à la population.
En résumé :
Pour moi, le changement légitime de volume de travail des professionnels de santé, la faible progression du nombre d’étudiants en médecine de 2nde année, et parce que je pense que la concurrence entre territoire n’est pas une solution, fait que la seule bonne réponse est systémique : Il faut fortement augmenter nos capacités de formations de médecin et former. Les autres pistes d’actions peuvent avoir un impact local, mais ne résolve pas le problème global.
Pardon pour les fautes, après avoir écris tout ça j’ai plus la motivation de me relire mais au plaisir d’en discuter à nouveau. Pavé César.