Débat sur les périmètres de protection des monuments historiques

Le périmètre de protection des monuments historiques, zone de 500m de rayon autour des monuments historiques, couvre aujourd’hui 3,5 millions d’hectares en France (6% du territoire national, et principalement des zones urbanisées). Dans ce périmètre les autorisations d’urbanismes (Permis de construire, autorisation préalable de travaux,…) doivent être validées par un Architecte des Bâtiments de France (ABF), fonctionnaire du ministère de la Culture travaillant au sein d’une Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine (UDAP).

Tout remplacement de menuiserie par autre chose que que bois, tout Pompe à Chaleur visible depuis la rue, toute isolation par l’extérieur (…) peut se voir interdit par l’ABF, ce qui pose des difficulté pour améliorer les performances énergétiques des bâtiments de ces zones.

Aucune aide financières spécifique n’existe pour les riverains des monuments historiques. Le coût des travaux y est néanmoins plus élevé, les solutions les moins cher leur étant inaccessible (PVC, PAC,…).

De plus en milieu rural la zone de protection couvre bien souvent l’ensemble du territoire bâti communal, le bâtiment historique étant souvent au centre du village. La construction par extension en dehors étant interdite pour limiter la consommation d’Espace Naturel Agricole et Forestier (ENAF), ces injonctions contradictoires participe a désertifier ces territoires, où à ne pas respecter la loi.

En 2016 la loi LCAP a tenter de résoudre une parti du problème, en confiant au ABF la possibilité de réduire les périmètres autour de chaque bâtiment, après un étude paysagère approfondi. Depuis lors, un peu plus de 3000 bâtiment ont été traité sur les 45 000 sites.

Nous pensons actuellement à travailler sur ces points :

  • Renforcement des UDAP (et donc renforcer les moyens des ABF)

  • Création d’un statut de « reconnu » au titre des monuments historiques, avec les mêmes dispositions que les bâtiments inscrits et classés, mais sans la protection des abords.

  • Définir un objectif de réduire de 75% les nombres de monuments inscrit avec périmètre de protection.

  • Pour les propriétaires des biens en zone protégés aides potentielles (défiscalisation ?)

  • Pour les communes dont plus de 50% de leur superficie urbanisée est couverte par une protection, possibilité de passage des monuments historiques de la commune au nouveau statut de « reconnu ».

Doit on être puriste du style architectural historique où doit on tendre à mieux concilier tradition et modernité en architecture dans nos paysages urbanisés ?

Qu’est-ce qui est le plus important ? Avoir des bâtiments anciens potentiellement énergivores mais « intacts » ou performants sur le plan énergétique mais en faisant des compromis sur le style architectural ?

Où met on le curseur entre réduction des GES, conservation des bâtiments historiques, conservation des ENAF et prise en compte des spécificités de la ruralité ?

Nous attendons vos retours sur les proposition d’action et sur les questions philosophiques finales.

Vous avez quatre heures

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Pour moi la priorité doit être la réduction des GES, ça me semble évident.
Il y a d’ailleurs des aspects sur lesquels la construction et/ou la conservation/rénovation du bati historique va dans le même sens que la diminution des émissions de GES.
Je cite quelques exemple :

  • Les menuiseries bois ont un meilleur bilan carbone que les menuiseries PVC
  • La chaux (utilisée historiquement dans le bati ancien) a un meilleur bilan carbone que le ciment
  • La pierre a un meilleur bilan carbone que le béton et la brique
  • La paille, le chanvre, les enduits chaux-chanvres ont de meilleurs bilans carbone que la laine de verre

Je mets notamment en référence le travail des maisons paysannes : Amélioration thermique du bâti ancien - Maisons Paysannes de France

Je n’ai pas personnellement pas grand chose à faire de la présence d’une PAC air-air. Ça se camoufle. À l’inverse, installer des menuiseries PVC partout, désolé mais je ne comprends pas, c’est littéralement du plastique.

Peut-être que l’ABF peut conserver son droit de regard sur la validation des permis de construire. Cependant elle pourrait, dans le cas d’un refus, effectuer une contre proposition à côut carbone constant. La différence financière pouvant être assumée par l’état. Cela permettrait de soutenir financièrement les projets autour de ces périmètres, sans que la personne effectuant les travaux n’est directement à souffrir du surcout.

Les propositions me conviendraient. Ma proposition répondrait à celle-ci :

  • Pour les propriétaires des biens en zone protégés aides potentielles (défiscalisation ?)

Elle pourrait être formulée ainsi :

  • Maintien du droit de regard de l’ABF sur les permis de construire, avec, en cas de refus, obligation de formuler une contre-proposition à coût carbone équivalent. Le surcoût financier éventuel serait pris en charge par l’État, afin de ne pas pénaliser le porteur de projet.