Salut,
je pense que l’Éducation est un sujet vaste qui se découpe en plusieurs périodes et plusieurs domaines:
Périodes : parce que l’apprentissage de la couture, la cuisine et le respect doivent se faire tôt dans l’enfance… c’est ludique, c’est pratique et ce sont des comportements sains pour l’avenir de tous. L’apprentissage des techniques professionnelles arrivent plus tard, lorsqu’un élève veut s’orienter vers un métier.
Domaines : J’ai lu des réponses sur l’apprentissage de notions versus apprentissage de gestes techniques : il ne faut pas les opposer. Je suis prof d’informatique, il ne me viendrait pas à l’idée d’apprendre le codage sur un langage qui n’est plus pratiqué (Fortran par exemple). Même s’il s’agit d’un langage apprécié, les notions ne sont pas son apanage, d’autres langages actifs ont les mêmes caractéristiques. Je suis conscient que dans 5 ans, mes étudiants travailleront sur d’autres outils, mais cela n’a pas d’importance, puisque je me sert des outils pour transmettre les notions : comparer Java et JavaScript, PHP, Python ou C# tout en comprenant en quoi chacun copie les bons concepts des autres et gomme ses propres défauts.
Ainsi, j’enseigne au moins deux outils pour un concept (l’étudiant voit finalement le tronc commun et devrait généraliser son raisonnement).
Pour revenir aux notes, je travaille personnellement en pourcentage : en effet, je donne l’image du garagiste qui répare votre voiture à moitié, seriez-vous prêt à payer ? logiquement non… donc j’attends 75% de réussite sur les activités/contrôles pour que l’étudiant sache qu’il a compris.
Un pourcentage revient à mettre une note ? non si on accompagne ce pourcentage du rappel que l’évaluation n’est pas une sanction mais l’équivalent d’un indicateur de niveau (comme l’icône de batterie du téléphone par exemple). Ainsi, j’ai des QCM que je fais passer régulièrement et sur 3 passages, je garde les 2 meilleures notes, car l’important n’est pas la note, mais qu’ils finissent par répondre juste aux questions
Enfin, je pense que les élèves savent faire de nombreuses choses, mais c’est l’enseignement à 30-35 qui l’oblige à s’adapter à la classe et parfois baisser ses capacités et d’autres fois être en difficulté pour suivre. La différentiation ne passera que par des outils numériques (notamment les LMS, comme Moodle) qui permettent de créer des parcours avec un tronc commun et des extensions.
C’est le seul moyen de donner de la liberté dans le parcours éducatif, qui ferait que les élèves seraient satisfaits de venir en cours plutôt que de subir.
La qualité pédagogique d’un professeur n’est pas d’être partout meilleur que les étudiants (en tout cas dans les études supérieures) mais bien d’être capable de guider vers les chemins les plus courts et fiables. Les entreprises feront le reste (spécialisations et détours dans les méandres des compétences).
Je pourrais parler de ce ses sujets pendant des heures, car les maux de notre humanité prennent racine dans les établissements scolaires : début de la frustration, des injustices, des inégalités, etc.
Au plaisir de travailler sur ce thème, même si je viens juste de découvrir le parti pirate