Bonjour,
Depuis un peu plus d’une semaine, j’étudie les retours de toutes et tous les pirates concernant les élections des 5 dernières années auxquelles le parti a participé. Le but est d’en tirer des conclusions durables pour ne pas partir d’une feuille vierge à chaque échéance électorale.
Cela fait bien 12 ans que je suis le Parti Pirate et 6 ans que je suis adhérent. S’il y a bien une chose que je constate à chaque fois - et je précise bien qu’il s’agit d’un constat et aucunement d’un reproche, c’est que le parti s’y prend toujours tardivement pour ne pas dire à l’arrache. Disposer d’une sorte de template ou de blueprint pour démarrer le travail sur une élection serait certainement d’une grande aide. Dans un premier temps, je vais résumer les axes d’amélioration relevés dans les retours d’expérience des européennes 2019 et 2024, législatives 2022 et départementales 2021. Les municipales 2020 ayant été trop spécifiques, trop différentes des autres, avec du cas par cas, je ne les ai pas prises en compte.
Axes d’amélioration
- Une timeline, ou un rétroplanning ! C’est le gros point qui revient le plus. Les candidat-e-s ont souvent relevé l’impression de naviguer à vue, de ne pas savoir où ils et elles vont. En complément, un besoin de communication interne se fait ressentir pour ne pas que les candidat-e-s ne se sentent perdu-e-s.
- Les candidatures, justement. Si alliances il doit y avoir, cela doit se faire suffisamment tôt, et donc cela nécessite d’anticiper largement les échéances et d’avoir des personnes responsables de cela. Il y a eu par le passé des alliances et/ou des investitures malheureuses.
- Quoi mettre en avant niveau programme. On a des propositions fortes comme le revenu de base mais cela ne fait pas tout. Il ne faudrait pas que le revenu de base devienne une formule magique comme l’immigration l’est pour l’extrême-droite. Certains points de niche comme les cryptomonnaies ont su intéresser des électorats tout autant de niche, ce qui est une bonne chose, mais cela ne fait pas tout.
- La stratégie bulletins. En très résumé, sur les européennes et législatives, pas de bulletins = ~0,1%, des bulletins = ~0,5%, bulletins + circulaires = 0,8~1%. On a pu constater grâce à d’autres partis aux dernières européennes que mettre peu de bulletins mais partout rapporte des voix.
- Détail concernant les bulletins : on a eu des cas de difficultés d’impression avec les bulletins en niveaux de gris et comportant des symboles comme ♀ (2019 uniquement)
- Campagne médiatique : les médias grand public ont tendance à nous ignorer et prendre contact peut être intimidant pour certaines personnes, ce qui n’aide pas à la visibilité.
- Réseaux sociaux : un manque de concertation / communication a été relevé pour savoir ce qu’il faut dire/poster/relayer pour les candidat-e-s
- Clip de campagne : souvent réalisé dans l’urgence, parfois difficile psychologiquement pour les personnes impliquées, même si le rendu est généralement OK
Propositions pour un cadre à adopter pour les élections futures
Ces propositions ne prennent pas en compte les moyens humains, techniques et éventuellement financiers. Disposer d’un cadre peut aider à mobiliser, tandis que compter ses troupes à un instant T en se demandant ce qu’on peut faire ne nous mène pas bien loin.
Initialement, avant de rédiger ce post, je voulais réaliser une proposition de timeline, qui est le point à mon avis le plus important. Je n’en ai pas eu le courage, je vous propose que nous réalisions cela ensemble. Il s’agit de se donner un planning avec les grandes étapes, pour que tout le monde puisse avoir une idée d’où il / elle peut intervenir. Par exemple, se dire qu’à 1 an d’une échéance, on commence à réfléchir aux alliances, ce qui signifie tâter le terrain avec nos contacts d’autres partis, envisager des choses, en discuter, puis voter la stratégie au plus tard 10 mois avant l’échéance. Puis ensuite, se dire qu’on commence le recrutement de candidatures à partir de M - 9 mois, ce qui implique avant de désigner des assesseurs, disposer d’une infra technique adéquate, etc.
Je propose que pour une élection donnée, l’équipage en charge soit structuré en plusieurs pôles :
- recrutement / stratégie, qui intervient principalement au début pour tout ce qui est alliances et candidatures
- communication interne, qui travaille avec le CVI pour guider les membres d’équipage, candidat-e-s et toutes les bonnes volontés pour leur dire ce qu’il y a à faire tout au long de la campagne
- communication externe, qui travaille avec le CRP et l’équipe comm’ pour les créations à diffuser sur les réseaux sociaux, les interviews, les contacts média, etc.
- administratif, qui chapeaute tout ce qui a trait aux démarches que les candidat-e-s doivent réaliser et qui maitrise et communique les règles du scrutin
Je suggère aussi que l’on considère par défaut que l’objectif en termes de bulletins soit 10% minimum partout, puis des circulaires au maximum, et que cela ne soit ajusté qu’en cas de contraintes fortes (financières, notamment). Mieux vaut 10% de bulletins et des circulaires partout que 15% de bulletins et pas de circulaires.
Les clips de campagne, affiches, bulletins, etc. sont des choses qui reviennent à chaque fois. Il conviendrait d’intégrer la réalisation de ces points assez tôt dans la timeline, à un moment où on ne sera pas encore trop chargé (au moins commencer à écrire un scénario pour le clip, et le template pour le bulletin pour lequel il n’y aura plus qu’à insérer les noms).
Enfin, un point par rapport à la personnification. C’est un sujet possiblement clivant au PP. Il semble y avoir un consensus interne (consensus, pas unanimité) sur la non personnification. Toutefois, une réalité du terrain est que les gens aiment voir pour qui ils votent. J’aimerais proposer que, dans la mesure du possible, pour les élections uninominales (législatives) ou binominales (départementales), on crée un template d’affiche qui permette l’incrustation d’une photo et du / des noms du, de la ou des candidat-e-s pour celles et ceux qui le souhaiteraient.
C’est un peu brouillon, navré, je n’ai pas réussi à faire mieux. Essayons ensemble de construire une timeline solide qu’on puisse réutiliser dans les années à venir pour mobiliser nos troupes sur la durée et pas juste 2 mois avant le scrutin. Avec un cadre solide, nous pouvons réaliser un marathon plutôt qu’un sprint, possiblement même sans être trop essouflé-e-s à la fin.