Mise en contexte
Le 20 Octobre, les parents d’élèves des écoles Talmondaise ont reçu par mail une invitation à participer à un sondage en ligne concernant “l’école de demain”. Ce sondage porte sur 3 thèmes :
- Le port d’une tenue unique (une blouse) à porter en arrivant à l’école. Chaque élève serait doté d’une paire payée par la mairie, la charge du lavage revenant aux familles.
- L’instauration de 1 à 3 fois par an d’une cérémonie de lever de drapeau avec les élèves en chantant la Marseillaise
- L’instauration d’une aide aux devoirs lors du temps périscolaire, par des bénévoles
Le sondage était disponible ici, et courait jusqu’au 15 novembre
Le framework utilisé est limesurvey, version open source (assez daté visiblement) : Limesurvey
Les formulaires comprenait une ligne pour le père et une pour la mère (quid des couples homo ?) pour chaque question avec “oui”, “non” et “sans réponse” et une sur le choix de l’école.
Le tout vérifiait un cookie pour éviter une nouvelle soumission de formulaire, le tout sans captcha.
Peu de temps après, nous avons pu voir apparaître des articles un peu façon publi-reportage dans la presse régionale, comme ici :
On y apprend que “Deux réunions publiques de concertation ont eu lieu en octobre”, ce qui est faux : Le maire à profité de la (seule) réunion d’information de début d’année pour annoncer sa mesure (ainsi qu’une autre totalement sorti de nulle part le “blablacouple” qui mériterait un article dédié), sans en parler à l’équipe éducative et surtout sans étudier les modalités de mise en place avec elle. En revanche le président de l’APE c’est fendu d’un discours élogieux sur la mesure, chose très surprenante étant donné que l’APE parvient à réunir 20€ par élève grand renfort de vente de jus de pomme et de kermesse de fin d’année. Or le budget évoqué (puis repris plus bas dans le Figaro Nantes) est de 22000€, soit 52€ par élève (la blouse étant vendu 45€ ici, belle négociation)
Le samedi 11 j’apprend d’une maman d’élève qu’une réunion à eu lieu durant la semaine avec le maire et les représentant de parent d’élève pour discuter de tout cela, et durant toute la réunion le maire faisait clairement la sourde oreille “comme si c’était déjà décidé”.
A première vue le sondage était juste une manoeuvre politique d’annonce, mais c’est le 13 novembre, 2 jours avant la fin du sondage que les choses ont pris une toute autre tournure quand beaucoup d’article sont apparu soudainement :
On y apprend donc un taux de participation de 80% (retenez le), et a priori positif envers les mesures.
Les articles ayant été publié le lundi matin j’imagine donc que le bouclage et les chiffres ont été donnés en fin de semaine précédente.
Flairant l’opération de communication malsaine et surtout l’urne bourrée comme au bon vieux temps des méthodes soviétique (cocasse pour un républicain), je décide de créer un script qui enverra 500 votes (250 formulaires donc pour un taux moyen de :
- 80% de non concernant l’uniforme
- 85% de non concernant le drapeau
- 35% de non concernant l’aide
- Une proportion correspondant au nombre d’élèves par école pour le choix de l’école.
J’envois de manière assez peu discrète, en deux salves (une lundi soir et une mardi matin) chaque formulaire envoyé aléatoirement entre 1 et 30 secondes après le précédent tout en vérifiant la bonne validation de celui-ci en vérifiant la page obtenu en réponse (je passe les détails technique), déjà pour démontrer que c’est facile à faire et ensuite et surtout pour montrer que le résultat d’un sondage établi de cette façon n’est pas du tout fiable.
Le jeudi soir nous recevons avec les autre parents d’élève un mail indiquant les résultat de notre école, à savoir :
Il en ressort une majorité d’avis favorable sur l’ensemble des actions proposées : la tenue unique l’emporte à une courte majorité avec 51,88%, la levée des couleurs à 65,01% et l’accompagnement aux leçons à 86,04%.
Suivi de
Aussi, le Ministère de l’Education Nationale a souhaité s’associer à notre démarche et s’engager aux côtés de la ville, notamment financièrement, dans le dispositif d’expérimentation annoncé par le Ministre Gabriel Attal.
La réaction de l’administration est donc bien rapide.
Lundi matin, après discussion avec la directrice de l’école, j’apprend que le journal local à publié un article édifiant sur le sujet (en pièce jointe, j’en recommande la lecture : article_talmont.pdf (377,6 Ko)) et je trouve une vidéo toute aussi édifiante sur la page facebook du dit journal
On y voir la rédaction voter alors qu’ils ne sont pas tous de la ville et encore moins parent d’élève sans aucun soucis (c’était attendu car sans validation d’identité bien entendu). Preuve suffisante en sois que le sondage n’est pas fiable.
Le lendemain je passe à la mairie pour récupérer les résultats du sondage “consultable sur simple demande”, on me donne l’email du service communication que je m’empresse de contacter pour obtenir les données brutes afin de procéder à une analyse en tant que scrutateur. Ils me retourne une heure plus tard les résultats agrégés dénombrant au global (nous n’avons pas les résultats par école) :
Mes votes ne sont donc pas présent, les chiffres n’étant pas compatible avec 400 bulletins “non”.
La mairie à donc procéder à un filtrages des bulletins nul, sans scrutateur. Qui dit qu’ils n’ont pas filtré également des bulletins tout à fait honnêtes, ou que le maire à voter 50 fois ? On peut même se demander si les votes n’ont pas été inventés de toute pièce.
La supercherie prend tout autre niveau le soir même quand je tombe sur cet article du (journal des sables](Talmont-Saint-Hilaire : uniforme, levée des couleurs, les résultats de la consultation | Le Journal des Sables).
L’encadré nous apprend en effet :
Le biais est indiscutable et Maxence de Rugy le reconnaît tout à fait. Mais il en relativise les effets, indiquant avoir ouvert en cours de route la consultation à l’ensemble de la population. « Sincèrement, je ne pense pas que les résultats soient biaisés pour autant. Ce qu’on attendait de ces résultats, c’est avant tout une tendance. Et elle est plutôt conforme à ce qu’on a pu entendre et discuter avec les parents lors des différentes réunions sur le sujet. »
En effet, des retours des réunions, beaucoup de monde est très fermement opposé aux mesures, à l’opposé du discourt du Maire.
Car voici enfin la partie la plus problématique : Pour imposer une tenue il faut la faire voter en conseil d’école, où la marie n’a qu’une voix. Le sondage à donc ici uniquement pour but de tordre le bras à l’équipe pédagogique et aux représentant de parent d’élève en leur mettant la pression vis à vis des scores obtenu sur ce “pas sondage d’opinion”.
L’enjeu dépasse maintenant la simple commune car le ministère s’en est mêlé suite aux résultats du sondage. Il est temps d’exposer au grand jour la manipulation évidente de l’opinion publique.
Question : Est-ce que le Parti Pirate en profite pour communiquer activement sur la pratique d’utiliser des sondages à des fins d’orienter l’opinion publique (sondage électoraux ou autre, comme ici). Pratique qu’on appelle plus généralement l’astroturfing : Astroturfing — Wikipédia
En complément :
- J’ai déjà donné 3 interviews téléphonique dans la journée, dont une à Ouest France.
- Code utilisé ici (modulo quelques subtilités comme les noms de champs et comportements du script).
Update
Le maire à préciser la méthode utilisé pour détecté mes faux votes : Il n’a compté qu’un vote en filtrant par IP (lequel ? Ils étaient tous différent). J’en conclus qu’il a envoyé un « group by ip » en SQL pour exploiter les réponses, excluant de facto les réponses faite dans le même foyer avec le même wifi, ou la même entreprise, ou la même ip mobile.
Il a n’a donc pas éliminé mes votes de calibrage effectué sur VPN…
Il ne se cache pas du côté biaisé du sondage, dès lors comment juster l’exploitation des données pour motiver le gouvernement à accompagner sa démache ?