Agriculture - Programme - Appel à sollicitation

Salut Pirates et non-Pirates,

L’équipage agriculture en adéquation avec le code n°4 des pirates (1), Environnement : « Nous, Pirates, luttons contre la destruction de l’environnement et toute forme de capitalisation des ressources », souhaite utiliser l’exemple des marées vertes comme introduction, pour étayer le programme du parti pirate. Ce thème phare et récurrent se trouve à l’intersection des conséquences de nos modèles agricoles et économiques avec des enjeux sanitaires et environnementaux.

L’équipage Agriculture vous sollicite pour explorer et construire avec nous des propositions que nous pourrons porter lors des élections européennes 2024.

En effet, le 12 juillet sort en salle « Les algues vertes », un film qui retrace l’investigation par Inès Léraud du phénomène algues vertes en Bretagne (issu de la BD « Algues vertes, l’histoire interdite »).

Les marées vertes (2) qu’est-ce que c’est :

Phénomène bien connu depuis les années 70 sur les plages bretonnes (présentes aussi en méditerranée), elles sont constituées d’algues vertes à la prolifération exponentielle en présence de soleil, de masses d’eau plutôt stagnantes et d’une surabondance de nutriments. (3)

Ce sont les sources d’azotes agricoles (4) qui sont les plus prépondérantes dans l’apport de nutriments (5). Sans ces quantités d’azote, il n’y aurait pas de prolifération d’algues. Les recommandations proposées en 2010 par les institutions publiques pour réduire ces quantités rejetées dans les cours d’eau (< 15mg/L) ne sont toujours pas atteintes, ni effectives, en 2023 (5) (6)(7) (8).

L’utilisation massive de l’azote, sous forme d’engrais chimique dans l’agriculture, commence à la sortie de la deuxième guerre mondiale. La priorité était, dans l’objectif de nourrir la France et de maintenir son rang dans les exportateurs mondiaux (9), d’organiser une réorientation de l’économie de guerre (industrie métallurgique, pétrochimie…), en mécanisant, en utilisant des intrants pour pallier les contraintes naturelles (sol, vent…) et en réattribuant les terres agricoles (remembrement) (10). Ces objectifs, logiques à cette époque, n’ont pas été suffisamment remis en question au fur et à mesure de l’évolution de notre société. L’économie d’après-guerre, la Politique Agricole Communes (11) et l’agriculture française mériteraient une mise à jour impliquant l’ensemble des acteurs, du producteur au consommateur.

Résultante directe de cette politique, l’échouage des algues vertes sur les plages suivit de leur décomposition entraine la création de plusieurs gaz dont l’hydrogène sulfuré pouvant être mortel (12) selon sa teneur. Le tourisme est fortement impacté (13), avec des plages inaccessibles et des odeurs très incommodantes. Le coût de ramassage (14)(15) est alors très élevé, 18€/T en moyenne, 37000 tonnes d’algues vertes en 2011 (il faut parfois y ajouter le transport et le traitement), ce prix ira jusqu’à doubler pour certaines communes prochainement.

On se pose alors cette question et bien d’autres :

⇒ Existe-t-il un levier économique, politique et/ou démocratique permettant de travailler de manière constructive, en dépassant nos tabous, à l’amélioration des conditions de vie des habitants, des agriculteurs et des écosystèmes en prenant l’exemple concret de la Bretagne ? (grenelle de l’environnement (16), sécurité sociale alimentaire (17)(18)(19), convention citoyenne sur le climat (20))

Pirates et non pirates, à vos questions et réflexions !

Sources :

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Je relance avec quelques questions auxquelles l’équipage agri devra trouver des réponses sourcées si quelqu’un ne les a pas déjà :

  • Quelles sont les raisons ayant amené la Bretagne à être le département le plus concerné par le phénomène ? (100% de la surface est classée en zone vulnérable)

  • Quels sont les raisons d’un apport excessif d’azote dans l’agriculture bretonne ?
    => Quelles cultures ? (élevage porcin ?)
    => Pour quel rendement par rapport au reste du pays ?

  • Comment faire baisser les apports en azote en évitant les conséquences trop importante sur l’agriculture ? (rendement, économique, …)
    => Des solutions existent-elles ?
    => Ont-elles été quantifiées ?

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Au-delà des causes ne devrait on pas urgemment demander la mise en place de traitement des conséquences : les algues vertes sont là, il faut en diminuer l’impact en les éliminant. Il existe des solutions pour les valoriser (transformation en bio-plastiques) avec déjà des entreprises qui le font en Bretagne et en Méditerranée.
Ce sont des bio-plastiques dont la matière première n’enlève pas de terre agricole (versus maïs, soja, etc.), dont l’extraction est favorable au maintien de la faune et flore locale, qui permet à l’Europe de ne plus dépendre des importations de ricin (autre solution de bio-plastique peu impactante mais faite en Inde et en Afrique) et qui peut permettre de développer localement une activité alternative à l’agriculture intensive en place.
Il me semble que c’est une manière de valoriser sur tous les points une conséquence dont personne ne veut (prolifération sur les côtes) à condition de favoriser l’extraction et non…la production :slight_smile:

D’accord avec toi sur les possibles exploitations des algues vertes. Cependant j’ai un léger désaccord (si tant est que ça en soit un) sur la priorisation, qui pour moi doit être autant sur le nettoyage (et donc idéalement exploitation) des algues vertes, que sur la compréhension des causes afin d’en résorber les effets au plus vite.

Par ailleurs, j’ai du mal à imaginer que les quantités d’algues exploitables soient suffisantes pour être significatives dans le secteur des bioplastiques. Je me trompe peut être, je n’ai pas les ordres de grandeur en tête, mais ça me parait plus intéressant à titre expérimental que réellement d’exploitation. (Ca ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire, au contraire !)

Conclusion : L’élevage d’algues (« goémonier », j’ai appris un mot), oui ! L’exploitation des algues vertes d’échouages liées à une augmentation des taux de nitrates, oui ! Mais pour l’optimisation des procédés uniquement, pas de manière pérennes car il faut urgemment stopper ce processus.

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:+1: Beaucoup de sources citées !
:-1: Surtout des sources secondaires (ou plus), et pour beaucoup sans sources déclarées et/ou accessible.

Y a-t-il un référent scientifique pour garantir que l’état des lieux de base reflète une réalité ?

Hello @Germ1Lvis !

Tout d’abord merci pour ton message, que je prends personnellement comme un encouragement.

Pour répondre à la remarque mitigée : de mon point de vu, les raisons à ce que nous ayons peu de sources primaires (et même secondaires, il faut le dire) sont les suivantes :

  • Peu de temps pour les trouver (ces sources sont moins accessibles que des articles)
  • Peu de sources disponibles (je me trompe peut être, mais je ne pense pas qu’il y ait énormement d’études sur la question, du moins pour le moment)

Et pour répondre à ta question (même si ça a été fait sur Twittix) : Nous n’avons pas de référent car nous sommes qu’une poignée d’humbles bénévoles, plus ou moins compétent (certains le sont, promis !), motivés à faire avancer les choses. Ceci dit, j’adore l’idée d’imaginer qu’un jour on puisse avoir des référents scientifiques par domaine, qui jouent un rôle de peer reviewer. Peut être d’ici quelques années, qui sait ! :grin:

Maintenant, si le sujet t’intéresse, libre à toi de nous aider à plusieurs niveau ! Dans l’ordre : partager des sources si tu en as, participer aux échanges sur les sujets, voir pourquoi pas rejoindre le parti pirate (et surtout l’équipage agriculture !) ?

Au plaisir d’échanger !

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J’ai lu le plan de lutte contre les algues vertes amorcé en 2010 (source 5).
Il se trouve que la gouvernance de ce plan s’appuyait sur un comité scientifique chargé d’expertiser et d’évaluer la mise en oeuvre des différents axes du plan. C’était novateur.

Or, je suis tombé sur ce document qui est un retour d’expérience de ce même comité. Riche d’enseignement selon moi. https://hal.science/hal-01221824
On peut y lire qu’un des freins était un manque d’ambition dans les plans proposés notamment parce qu’un changement profond des pratiques agricoles remettrait en cause la position hégémonique des acteurs du système agro-industriel actuel. Ce qui était d’autant plus dommage que « les bassins versants connaissant un problème d’algues vertes ne représentent que 7% de la SAU bretonne et environ 10% des exploitations. Une transformation de la production dans ces bassins versants ne compromettrait probablement pas l’économie globale bretonne. »
Par ailleurs « la mise en place d’une stratégie globale de l’État et de la Région et la coordination de l’action des différentes instances concernées (SAFER…) favoriseraient le change­ment des systèmes de production à l’occasion des cessations d’activité. »
Il me semble que le PP revendique un changement profond des pratiques agricoles.

On voit aussi que le recours à la méthanisation (présentée comme de l’énergie verte) est une piste très utilisée pour la lutte contre les algues vertes à grand renforts de financements publics notamment le plan Emaa (Énergie méthanisation autonomie azote) de méthanisation des lisiers qui a investi 2 milliards.

Il me semble que la recherche a déjà montré que les méthaniseurs étaient à l’opposé d’une agriculture durable, voir même une menace pour notre souveraineté alimentaire.
https://actu.fr/societe/lot-inquietude-de-deux-scientifiques-la-methanisation-fait-peser-des-risques-sur-notre-avenir_54368386.html
https://www.web-agri.fr/tribunes/article/204104/les-scientifiques-reagissent-quant-a-l-impact-de-la-methanisation-sur-le-sol
Le PP pourrait s’opposer à cette politique d’expansion des méthaniseurs.

Plus généralement, se rapprocher du GREFFE me semble judicieux.

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Je partage ce tedx : https://www.youtube.com/watch?v=ugWTkpsu5OA

Je connais très bien Vincent Doumeizel donc si vous avez des questions je peux lui transmettre.

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Bonjour, nous n’avons pas de référent scientifique en tant que tel dans le parti, mais nous nous appuyons sur des sources sûr et nous souhaitons mettre en place des rencontres avec des scientifiques ou des personnes expérimentées et concernées par ces sujets sur le terrain. Recueillir des témoignages aussi est important des habitants et des personnes à proximité. Bien sûr tout cela est à réfléchir ensemble au sein de l’équipage agriculture.
Ta remarque sera prise en compte pour la suite pour que nous soyons encore plus vigilant. Merci

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Merci beaucoup pour cette réponse très intéressante qui apporte de nouveaux éléments à nos premières recherches. Je pense que nous allons aussi creuser dans cette direction. N’hésites pas à rajouter d’autres informations si le sujet t’intéresse toujours.