Parti Pirate et post-croissance

Si vous partez sur la publicité, je pense qu’il serait utile de faire un nouveau thread pour traiter de ce sujet :slight_smile:

Arnoid, pour le CVI

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Je crois qu’il faudrait se concentrer sur le titre de la motion et l’exposé des motifs, dans un premier temps.

En effet, on a vu que le contenu de la motion pouvait tout ou partie être proposé, indépendamment de l’idée de décroissance.

J’ai essayé de reformuler.

Titre de la motion : Le Parti Pirate se positionne pour une société de décroissance maîtrisée

Exposé des motifs : Le parti Pirate a conscience des difficultés liées au modèle productiviste tant au niveau économique et social qu’environnemental.

Le Parti Pirate souhaite mettre en œuvre les mesures qui permettront de réduire la production globale tout en maintenant le progrès technique et le niveau de vie des « citoyens ».

Ici, l’idée défendue est que la nécessité de décroissance est un fait établi.

Vous connaissez surement le classique « croissance infinie dans un monde fini ».

On sait également que la croissance verte est un mythe plusieurs fois démonté.

J’aimerais connaître votre avis sur ces arguments d’ordre économique mes connaissances étant ce qu’elles sont :

Il existerait des contraintes structurelles, qui font que la croissance a besoin d’être exponentielle, dans une économie mondialisée et spécialisée.

Si on morcèle le processus de production en plusieurs étapes de fabrication, délocalisées en fonction des avantages de coût et de qualité, chaque étape entraîne nécessairement un financement, un investissement. Le capitale emprunté génère des intérêts ; les capitaux propres exigent un rendement suffisant. Avec l’illimitation géographique (mondialisation), croît un besoin en infrastuctures et en matériel.

Après déduction des coûts de production « purs », chaque entreprise doit donc viser, par période, un excédent au moins égal à la somme des intérêts, des revenus des actionnaires et des coûts de maintenance et de remplacement du capital physique. La création de valeur minimale pour stabiliser le système augmente ainsi avec la spécialisation c’est à dire avec le nombre d’acteurs economiques autonomes. (Paech)

Il existerait également des contraintes structurelles de croissance en lien avec l’effet-revenus et l’effet-capacité d’un investissement. (Hans Christoph Binswanger)

Cette logique s’applique a toute entreprise specialisée qui a besion de capital pour produire. Paech en déduit qu’on pourrait limiter ces contraintes de croissance structurelles en réduisant les niveaux de spécialisation entre l’extraction des ressources et la commercialisation. Enfin, la compléxité du système (éloignement, multiplication, anonymat des acteurs) ne fait que renforcer le risque qui justifie les exigences de compensation de la part des banques et des actionnaires.

Qu’n pensez vous ?

Il y a aussi des arguments philosophiques/ethiques contre la croissance…

Où sont les arguments pro-croissance ou anti-décroissance ?

Je n’ai lu que ça :

“Bon. Mais là on pose la nécessité de décroissance comme un fait établi. Or, pour ma part, je n’en suis pas convaincu” (@PierreB )

“Et surtout ce qui me dérange dans cette “décroissance choisie” c’est qu’elle oublie totalement le reste de la population qui doit de toute façon au bas mot multiplier par 10 sa consommation énergétique pour arriver au même niveau que nous.
Ou alors il faut qu’on divise la notre par 10 pour les dissuader de monter la leur … et là il va falloir m’expliquer quel trou je dois boucher dans mon isolation pour y arriver.” (@Farlistener)

Or l’idée est de se developper et d’aider les autres populations a se developper sans faire les mêmes erreurs. Y a til un lien stricte entre consommation d’energie et niveau de vie?

Alors là déjà je sens qu’on va pouvoir avancer plus sereinement.

J’écrivais donc en 2013 :

Un système fermé

On pourra beaucoup dire sur la croissance, du fait qu’elle est nécessaire à l’économie, que sans elle point de civilisation et autres poncifs du genre, mais, quoi qu’on fasse, et la Nature est assez têtue, nous vivons dans un monde fini (oui, oui sur une boule). Une croissance infini (dans le temps) dans un monde fini (dans le temps ET l’espace) c’est tout bonnement inconciliable. De grandes périodes de notre histoire ont connu la croissance induite par les nouveaux territoires : découverte (si l’on peut dire) des Amériques par les Européens, sondage des sous-sols marin, … . Mais aujourd’hui (hier ?), le monde est soit de plus en plus petit, soit de plus en plus connu, il y a donc de moins en moins d’espace à découvrir. Que nous reste-t-il ?

  • Les fonds marins,
  • Les déserts,
  • Les vastes forets vierges

A manier avec précaution, ils font parti de notre diversité biologique, pour ne pas dire nécessaire à notre survie. D’autre part, certains de ces milieux sont dangereux en l’état pour l’Être Humain, et demandent de grands efforts d’adaptation physiques, physiologiques, …

——

  • La Lune,
  • Mars,
  • Le Système Solaire,
  • L’Univers

Nous tombons dans le domaine de la science-fiction ? Ou ce ne serait que de l’anticipation – petit clin d’œil aux puristes des genres littéraires – une vision d’un futur possible ? Aller dans l’Espace pour agrandir notre espace fini et renouer avec une croissance possible.

Commencer ou recommencer des civilisations sur d’autres paradigmes, importer des nouvelles ressources pour éviter l’épuisement des nôtres, voir plus loin …

——

  • Découvrir de nouveaux usages,
  • Améliorer le recyclage

Là, nous optimisons nos ressources finies par l’optimisation et la réutilisation. Le besoin de croissance diminue alors, mais nous changeons de paradigme quant à l’économie et nous nous dirigeons vers la notion de décroissance.

Donc globalement je suis d’accord avec une partie de la conclusion que si on ne s’ouvre pas vers l’extérieur alors on reste dans un monde fini, c’est aussi pour ça que je parle beaucoup du spatial, et c’est en en parlant que j’ai réussi à convaincre d’autres pirates européens qu’avoir une vraie vision du spatial est indispensable pour le Parti Pirate.

Donc deux possibilités s’offrent à nous ou bien on va maintenant dans l’espace et on change de paradigme sur ce qu’est la croissance, les opportunités, notre capacité énergétique, soit on reste MAINTENANT ET À JAMAIS sur Terre et de toute façon nous sommes destinés à périr (et que ceux qui pensent qu’on pourra y aller plus tard, qu’on m’explique comment justement qu’on dit qu’il faut diminuer notre consommation énergétique).

Bref, là je sors un peu du cadre de cette proposition, mais j’aimerai bien qu’on établisse que l’avenir de l’être humain N’est PAS QUE sur Terre (alors je dis pas non plus que tout le monde doit partir, hein …).

Trop tard, il suffit de regarder la Chine, et clairement, elle sacrifiera la Terre avant de se dire qu’elle ne doit pas devenir hégémonique. De plus, j’ai l’impression de voir le même discours que pour la démocratie, le contrôle démographique, des choses que nous avons intégrés sur des longues (très longues) périodes de temps et qu’on demande à d’autres d’assimilé dans leur culture, leur chair, leur inconscient collectif en quelques années, et qui “étrangement” n’y arrivent pas. De fait, je pense sincèrement que pour la transition énergétique de ces États ne va pas pouvoir être modérée.

Je pense qu’on peut faire aussi bien avec “moins”, mais qu’il faut aussi renoncer à un certains nombre de choses et qu’on rentre plus dans les communs (j’évoque par exemple le fin de la propriété des moyens de locomotions primaires - sauf produit de luxe : voiture, train, transports collectifs, afin d’avoir des hubs tant pour les individus que les groupes d’individus – parce qu’aujourd’hui qui a besoin d’une voiture 24h/24 ?). Mais, dans les grandes lignes à part sortir l’humain de l’emploi et de la production commune, je ne vois pas comment baisser le consommation d’énergie n’aurait pas d’impact sur le niveau de vie : hôpitaux, éducation, numérique, agriculture, …

À titre personnel, je ne vois pas le retour à la vie d’“avant” comme une nostalgie douce et tendre qui me fait envie. Mais alors pas du tout. Et quand on sait ça, on sait aussi que les autres, tous les autres humains veulent ou voudront ce qu’on a aussi, et qu’il n’y a aucune raison valable, à part une suprématie, une tyrannie de la bienpensance écologiste, qui pourrait nous aider à les y empêcher.

J’aime beaucoup ce fil, sur les points de @Farlistener beaucoup de choses intéressantes. Après je ne suis pas d’accord sur la solution binaire, espace ou crève je suis plus réservé. Il y a aussi le risque de voir périr une partie de la population mondiale, pas avec un claquement de doigt mais au choix : dérèglement climatique, épidémie.

Pour ce qui est de la volonté des populations des pays émergeants, développement (mettez le qualificatif qui vous plaira ) à suivre un modèle européens et à vouloir le futile que nous avons je suis tout aussi réservé, je dirai que c’est Un très gros risque mais qu’il y a des alternatives mais que cela doit se traduire par un changement profond de notre système économique et notre volonté politique (Je parle globalement des pays riches même si il y a beaucoup de différence entre eux et que je ne suis pas un politologue accompli).

Alors la décroissance je pense c’est une utopie mais plutôt un principe qui devrait être le moteur d’un objectif politique. Mais pas dans le but de ne plus rien produire, mais plutôt d’arrêter De mettre un système financier comme seul moteur du monde. D’ailleurs je ne suis pas fan du mot décroissance (et c’est pour ça que certains parle de post croissance ).

le spatial est une solution d’avenir et elle n’est pas à négligé, d’ailleurs je soutiendrai bien un point programme : le PP souhaite développer le spatial solaire ou des trucs dans le genre.

En tout cas ce fil est très intéressant.

J’ai un point de vue assez defaitiste sur la question. Pour moi penser une post-croissance revient uniquement à penser des structures (de formes variables) de solidarités.

Je ne crois pas quil existe une action, qui, même si on était au gouvernement en ce moment changerait quoi que ce soit au déroulé des 20-30 prochaines années (en terme d’impact écologique planétaire j’entends).

Ça ne veut pas dire quil ne faut rien faire, ne serait-ce que pour pouvoir se regarder dans le miroir sans trop se détester.

Cest pour ça que je suis plutôt pour une position très liberale sur la question. Les manières de produires et de consommer vont évolué au grès des possibilités techniques de toute façon, du prix des ressources.

Je suis cependant prêt à me laisser convaincre par des idées élégantes (faible coût de mise en ouvre, impact large et/ou fort).

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Dans l’état actuel de nos connaissances, est-ce qu’on peut techniquement croître ? Pas si sûr. On stagne. (A moins de mettre du nucléaire partout mais bon on va éviter le HS :smiley: )

Est-ce qu’une décroissance soudaine est souhaitable ? Non plus. Changer les modes de consommation du jour au lendemain ne pouvant se faire spontanément et impliquant donc de l’autoritarisme. Et puis la direction à emprunter serait quelque peu hasardeuse à moins d’aller dans une utopie au sens mauvais du terme (l’utopie prescriptive).

Est-ce qu’une décroissance progressive nous ferait renoncer aux « grands projets » ? Je pense sincèrement qu’il faut distinguer la part technique de la part économique. Bien que les deux impliquent un soubassement énergétique, ils peuvent diamétralement s’opposer, parce que les deux pris en eux-mêmes ont un caractère déconnant, mais déconnant en des sens bien différents. Tandis que l’un tend à oublier son infrastructure matérielle pour chercher l’accroissement illimité de la plus-value, l’autre tend à réaliser tout ce que l’on peut réaliser, même quand il s’agit de glaces au viagra. Ces logiques peuvent donc s’opposer et de grands chantiers techniques représenter un véritable gouffre économique à court terme : le Concorde, aller sur la Lune. En parlant d’aller sur la Lune, le fait est qu’aujourd’hui, avec un PIB bien supérieur à ce qu’il était il y a 50 ans, on ne sait plus envoyer d’humains sur la Lune, on doit le réapprendre.

Que déduire de ces remarques générales ? Il y a certes des conditions énergétiques pour réaliser de grands projets, mais les conditions techniques sont de fait plus décisives encore, et peuvent même pondérer les conditions énergétiques qu’elles se présupposent. Néanmoins, on ne pourra pas faire plus que limiter la dissipation energétique, car tant sur le plan économique que sur le plan technique, il y aura un plancher « thermodynamique » irréductible dans ces conditions énergétiques, plancher sur lequel on finira par buter. Certes, on peut changer arbitrairement de paradigme économique, et ainsi controuver cette difficulté sur le plan économique. Mais on ne peut pas changer arbitrairement la science, dont la technique est une application.

Néanmoins, si on part du principe que la décroissance sera progressive et prendra du temps, on peut espérer justement que ce n’est pas du jour au lendemain que l’on butera sur le plancher énergétique, et qu’il y aura une fenêtre de quelques dizaines d’années pour des projets ambitieux. Qu’est-ce que la recherche peut nous livrer dans cette fenêtre ? Cela permettra-t-il de partir à l’assaut de Mars et Titan ? A cette question, comme pour toute prospective sur « comment va avancer la recherche ? », on ne peut répondre que par un acte de foi. Néanmoins, le délai me semble bien court, et surtout bien ponctuel (sans suite).

Au final, j’ai bien l’impression que la dichotomie « décroissance vs spatial » se pose effectivement, même dans un scénario de décroissance soft.

Le crève n’est pas forcément pour demain dans ce cas là, mais clairement ça voudra dire que la fenêtre spatiale se refermera.

D’ailleurs justement à cause de ça. On ne croit plus, chez nous pour deux raisons :

  • On a “stabilisé” notre demande énergétique : pas d’énergie, pas de croissance
  • Les pays émergents s’accaparent plus d’énergie fossiles, les prenant donc sur notre consommation : pas d’énergie, pas de croissance

D’ailleurs c’est en partie pour ça qu’on risque rapidement une nouvelle crise économique : pas de croissance, pas de croissance.

Ça c’est presque l’argument du “on est jamais aller sur la Lune la preuve …”. En fait non. On peut y retourner. Avec la même consommation énergétique ? Non. Pour les mêmes objectifs ? Non. Donc ce ne sont plus les mêmes mécanismes en jeu : Le budget de la NASA de l’époque >> Le budget de la NASA aujourd’hui. Donc vraiment un faux argument.

Ça c’est clair, et il va falloir que les gens le comprennent.

C’est ça. Le fenêtre de tir énergétique se referme.

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Pour la Lune, j’ai emprunté l’exemple à Jonathan Blow : https://www.youtube.com/watch?v=pW-SOdj4Kkk Pour être au clair sur la source :wink:

Perso je ne suis pas nostalgique du passé même si je pense que les objets étaient plus solides et plus réparables (et c’est pas seulement à cause de leur complexification qu’ils le sont moins).
Maintenant, dans un monde aux ressources infinies, la croissance infinie me laisserait perplexe.

Si je comprends bien, il n’y a pas d’opposition de principe à la décroissance?

Etes vous d’accord avec le fait que la multiplication des acteurs économiques (dans le sens où il sont chacun spécialisés dans leur domaine de production donc plus nombreux) et leur illimitation géographique (mondialisation) entraîne une demande de croissance structurelle?

Si oui, on peut envisager une politique économique de proximité qui consisterait à rapprocher chaque acteur de la production depuis l’extraction des ressources jusqu’ à la vente (ou en tout cas le plus possible) sur une même zone.
Cette structure ne répondrait qu’à un marché régional, une demande régionale.

Certes, on ne déplace pas les ressources primaires, qui sont devenues des bien communs, mais l’industrialisation du recyclage, re-manufacturing… peut limiter cette contrainte. Le reste, il faut l’importer, mais si ça se trouve il y aurait de l’argent à se faire à racheter des déchets.

Certes, on ne déplace pas le capital ou l’on souhaite,il se déplace en fonction du coût et de la qualité.
La suppression des brevets industriels sur les biens de consommation courante (se déplacer, se nourrir, communiquer…) pourrait limiter cet obstacle?

Même s’il est un peu fumeux, je préfère le terme de post-croissance en ce qui nous concerne. Ou un autre. Mais un terme qui, en tous cas, nous distingue des “vrais” décroissants. Ceci pour deux raisons :

  • Contrairement aux décroissants, les pirates estiment que le progrès scientifique et technique fait partie - et de façon importante - du bouquet de solutions que l’humanité a à sa disposition pour affronter les défis à venir. Les décroissants type Latouche sont clairement anti technos.

  • La décroissance n’est pas un objectif en soi. L’objectif, c’est de diminuer les effets néfastes causés par le système productiviste. On ne se sert pas la ceinture par principe et par plaisir au nom d’un idéal de “sobriété heureuse”. On est plus pragmatiques que ça.

Voilà pour mon opinion

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Comment ferait-on ?

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Comme je le disais, l’industrialisation du recyclage permettrait d’apporter une partie des matières premières récupérées dans les objets usagés. Le reste serait importé.

Je doute que les détenteurs du capital, qui ne se déplacent qu’en fonction des coûts et de la qualité pour fabriquer, n’acceptent de se voir dicter leur emplacement ou pire la demande à laquelle ils doivent répondre même si la limitation de la taille briderait de facto leur capacité de production.

Il y aurait bien des mesures incitatives favorisant ceux qui accepteraient ces conditions de production mais je doute que cela suffise à les convaincre.

C’est pourquoi je proposais de supprimer les brevets industriels sur les biens de consommation courante afin de faciliter l’apparition de nouveaux acteurs économiques (quitte à ce qu’ils aient un nouveau statut) car un brevet contribue à une situation de monopole, réduit l’innovation technologique et s’oppose à la liberté d’entreprendre.

Des exemples ? Parce que je ne vois pas ce que ça représente, et du coup je ne vois pas ce qui en découle.

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Je suis peut etre hors sujet, mais si il y a besoin de quelqu’un pour soutenir la motion ,je suis partant… (dsl pas trop present en ce moment, cause vacances et acces internet limité)

Autant j’ai du mal avec tout ce qui a été écrit au début, autant si c’est pour en arriver à une proposition de la sorte sur la limitation/suppression des brevets, je serais partant. Ma question, pourquoi avoir besoin de l’inclure dans un argumentaire « post-croissance », pourquoi ne pas simplement faire une motion qui propose cela ?

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La question des brevets est complexe et parler de qqch qui n’existe pas aussi. Des milliers de brevets sont déposés chaque année. Il doit y en avoir des dizaines dans chaque appareil.
http://www.lefigaro.fr/societes/2018/09/21/20005-20180921ARTFIG00169-brevets-une-decennie-d-innovation-industrielle.php

Plusieurs hypothèses :

  1. Les pirates sont au pouvoir, tous les brevets sont libérés. On observe un pic de l’innovation technologique.

Le marché exigeant des retombés importantes et à court terme, j’imagine que ce seraient nos objets du quotidien qui seraient le plus impactés. Et après ? Dépendance aux objets ? Incapacité à faire par soi même ? Technologie qui surveille ?
Surtout, augmentation de la classe moyenne et impasse ecologique toujours plus proche.
Il n’existe aucun sous-système, aucun produit ou élément d’infrastructure, qui ne dépende pas d’énergie fossile, de terre rares ou de métaux en voie de raréfaction. L’innovation verte n’existe pas.

  1. Le PP est au pouvoir en France. Chaque pays ayant sa propre législation en matière de brevets, et le vol de brevet amenant un incident diplomatique, seules les entreprises françaises voient leurs brevets supprimés.

Les entreprises françaises se verraient pillées de leurs technologies, perdraient des parts de marché avec conséquences économiques…

  1. L’idée que je défends serait de libérer les brevets des entreprises aux acteurs economiques qui ne seraient pas concurrent direct de l’ancien detenteur des brevets et qui s’engageraient à ne pas exporter ces tehnologies hors de France. Le cadre serait en tout cas suffisamment restrictif pour empecher le sénario 2 et garanti par l’etat.

La libération de ces brevets serait conditionné à leur utilisation dans une économie de proximité.

Prenons une entreprise de l’électroménager français. Ses brevets sont donnés à une entreprise qui n’avait pas la possibilité d’investir le marché de l’electroménager par manque de savoir technique.

Cette dernière va pouvoir proposer les mêmes produits, dans le cadre d’une économie de proximité, ce qui va constituer une concurrence pour l’ancienne détentrice des brevets.

On peut compenser en reversant une partie des ventes à l’ancienne détentrice.

Peut être que l’ancienne entreprise quitterait le marché français (saturé) pour ne se consacrer qu’à l’international. Elle pourrait d’autant plus le faire qu’elle jouirait des innovations technologiques que les nouveaux acteurs économiques ont découvert à partir des anciennes tehcnologies (autre condition à la cession)…

Se substituerait peut être une économie de proximité à l’économie globale…

Vous l’aurez compris, j’envisage la suppression des brevets comme un moyen (parmi d’autres) de transformer le mode de production qui s’accompagnerait d’une réorientation des fins mêmes de la production, du mode de vie, du développement social et écologique. Amen, Inch allah, ça peut le faire.

Je ne sais pas si cela est possible mais l’innovation pour l’innovation…

J’espère avoir en partie répondu à ta question. En plus, j’envisage un package de 5 ou 6 mesures qui pour moi seraient liées mais qui seraient proposées séparément. On peut être d’accord sur une motion mais pas pour les mêmes raisons…

Scénario 1 et 2 je comprends aucun problème mais ce scénario 3 ça fait un peu “on est pour et contre les brevets en même temps ça dépend de la concurrence et de l’endroit” je comprends pas trop

J’essaie d’imaginer un exemple. On t’autorise à pomper un brevet pharmaceutique si tu ne rentres pas en compétition avec l’ancien détenteur du brevet et reste dans une production “locale” ? Certes ça évite les “incidents diplomatiques” mais du coup ça sert à quoi de libérer le brevet ?

Supprimer les brevets servirait à la restructuration du modèle de production en une économie de proximité pour desserrer les contraintes de croissance de notre modèle économique.

Les autres restrictions c’était pour mettre de l’eau dans mon vin en cherchant à compenser l’ouverture des brevets.

Pour les défenseurs d’une économie écologique ou de développement durable, il est nécessaire de rapprocher l’offre et la demande pour diminuer les exigences liées au rendement du capital. Voici quelques traits typiques d’une telle économie (Paech):

Transparence : les consommateurs apportent des capitaux à des producteurs locaux, la transparence crée un climat de confiance et cette proximité diminue le sentiment d’incertitude et de risque, qui justifie, dans les modes de financement classiques, d’importantes compensation monétaires

Une communauté d’intérêts : Dans un tel schéma, si les investisseurs revoyaient à la hausse leurs exigences en terme de dividendes ou d’intérêts, ils se pénaliseraient eux_même en tant que consommateurs. En effet, les producteurs n’auraient d’autres choix que d’augmenter les prix.

Contrôle de l’utilisation : Quand des porteurs de capitaux peuvent contrôler eux mêmes dans quels secteurs leur capital est valorisé, ils vivent moins la modération de leur revenus comme une renoncement.

Empathie : Des échanges régionaux, portant à la fois sur les produits et sur le capital, renforcent l’assise sociale de l’économie. Un lien direct entre les acteurs economiques, plus riche que des relations anonymes, limite le risque que s’immisce entre eux une logique de pure maximisation des profits ou de rendements. C’est d’autant plus vrai lorsqu’ils s’identifient à leur région, et donc à son économie.

Les économies de petite taille ont d’autres avantages comme des tps de transport plus courts, la possibilité de reboucler les cycles, la décentralisation des structures productives, les grandes infrastrucutres destinées à une logistique et à une distribution massive n’auraient plus de raison d’être.

Il me semble qu’on est loin ici de structures de solidarité.

Si en plus, on supprime les brevets pour favoriser l’accès à la technologie aux acteurs de cette économie, on peut tendre vers un modèle de developpement sans contraintes structurelles de croissance, plus durable, et technologiquement développé.

Essayons d’imaginer un endroit où on y vendrait des objets divers (de la courroie de distrib au medicament), sans marques, moins chers (il y aurait corrélation entre baisse des prix et suppression des brevets). Fabiqués, assemblés juste à côté.

Je veux dire que l’ancien détenteur de brevet a quand même de fortes chances d’être une multinationale. Donc en fait non seulement la libération du brevet n’aurait pas ou peu de sens économique au regard des restrictions proposées, mais de fait des brevets ne seraient quasiment jamais libérés.

Le choix de leur libération ne leur appartiendrait pas, concernat les restrictions, j’avais juste pensé à des compensations pour me modérer et pour éviter des écroulements de grandes entreprises (quid des effets boursiers d’une liberation des brevets ?).

“Les brevets stimulent la recherche. La recherche va nous permettre de passer en post-croissance.” Je suis vachement d’accord avec la 1ère phrase mais la 2ème phrase c’est ce problème d’acte de foi : on ne sait jamais ce que va amener la recherche à l’avance. On monte pas un projet politique sur un acte de foi, qui par essence est personnel. Le lien entre brevets et “post-croissance” est forcé de chez forcé. C’est un peu prendre ses désirs pour des réalités.

Ce n’est pas la recherche qui nous ferait passer en post-croissance ce serait des economies plus petites, permises entre autre par la suppression des brevets.

Pour ma part, je crois qu’une liberation des brevets aurait plus d’impacts négatifs dans l’organisation actuelle de notre économie que d’effets positifs.

On ne peut pas savoir ce que la recherche va amener mais on peut savoir ce que les multinationales feraient d’un plus grand savoir technologique.

Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes petites remarques sur Discord :slight_smile: Je suis très d’accord avec toi sur les avantages du circuit court, particulièrement sur les deux premiers points (transparence et communauté d’intérêts avec cette prise en compte de l’aspect « anticipations et incertitudes »). Evidemment, tout ne peut se produire à une telle échelle, mais ce qui peut l’être devrait l’être.

Si je te comprends bien, il n’y a pas de lien causal entre brevets et circuits courts, simplement que la libération des brevets faciliterait leur déploiement ? C’est vraiment sur la nature de ce lien que tu tentes d’esquisser entre brevets et circuits courts que je bugue et voudrais comprendre :slight_smile:

Il m’est d’avis qu’on peut s’en tenir à notre position historique sur les brevets, sans aucune ambiguïté, qui est qu’on est contre. Simple. Basique. Et que si les autres puissances se mettaient à dégoiser contre nous alors qu’il y a réciprocité dans une politique de libération des brevets (eux aussi peuvent piocher dans notre recherche), on serait tout à fait cohérents sur le plan éthique et qui plus est en position d’autonomie accrue dans le grand jeu de l’équilibre des puissances.

Proposition : on peut peut-être scinder ce sujet pour discuter plus spécifiquement des difficultés géopolitiques liées à la libération des brevets. En effet, le point de programme « Systèmes de brevet et monopoles » va être tout simplement à refaire puisqu’il n’avait jamais été voté.

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Tout à fait. Je nuance aussi les bénéfices qu’il y aurait à supprimer les brevets dans l’économie actuelle.

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Alors, de tout ce que j’ai lu, ici ou ailleurs, le problème c’est justement que non, la nécessité de décroissance ne me semble pas un fait établi. Donc a minima il faudrait un argumentaire convaincant. Perso je ne suis même absolument pas convaincu que la décroissance soit nécessaire, je pense même plutôt le contraire : on lit beaucoup de choses sur “l’impossibilité de la croissance infinie dans un monde fini”, mais ça me semble déjà à démontrer (ne serait qu’à cause de la croissance immatérielle, typique du numérique), alors que c’est présenté comme une évidence.

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