L'approche par les communs pour se redonner des espérances

Cela fait déjà longtemps que je me dis qu’il y a de quoi désespérer du paysage politique qui prévaut, je dirais, depuis déjà une bonne soixante d’années avec l’ère inaugurée par le compromis fordiste. Nous vivons, comme le résumait bien Christopher Lasch qui en parlait à propos de la vie américaine de la fin du XXème siècle, un “âge de déclin des espérances”.
La seule perspective sérieuse que je vois se dessiner, à l’échelle mondiale, pour sortir des impasses dans lesquelles nous sommes est celle d’une approche par les communs. C’est pourquoi j’ai ouvert un fil pour la traiter sur mon site, Etude des communs à partir des principes dégagés par Elinor Ostrom. Présentation J’en aurai pour un bon bout de temps à en faire le tour vu l’importance de la question pour moi. Je ne vois véritablement rien d’autre de sérieux à quoi se raccrocher en l’état actuel…

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Merci de me faire découvrir cette femme, ça a l’air très intéressant. Je lirai ton article quand j’aurai un peu de temps.
J’ai aussi parcouru cet article sur Elinor Ostrom qui est assez clair. http://www.laviedesidees.fr/Elinor-Ostrom-par-dela-la-tragedie-des-communs.html

Sinon il y a aussi ce site
http://lescommuns.org/

et ce forum

Dans l’article, à la fin, la réaction outrée de l’économiste à la nomination d’Ostrom au Nobel est vraiment consternante (avec sûrement une bonne dose de machisme sous-entendu). Malheureusement, je pense que c’est le point de vue largement dominant dans la profession. Il y a un aveuglement délirant face aux limites de la théorie standard dite “néo-classique” qui prêterait à se moquer si ce n’était pas sur cette base là que les politiques néolibérales sont conduites partout dans le monde et nous font aller droit dans le mur.

Trouvé hier sur fb :

Pour lecture complémentaire.

Le modèle de Hardin, comme Ostrom l’a rigoureusement et factuellement démontré, n’est valable que dans des situations extrêmes d’incommunicabilité entre les individus. C’est typique de la façon dont fonctionne les modèles de l’économie standard. On se construit de toutes pièces une réalité conforme à la théorie où les individus sont mis en situation d’incommunicabilité; c’est alors un jeu d’enfant pour la théorie de dire: “vous voyez bien que c’est vrai!”. Le dilemme du prisonnier dans la théorie des jeux obéit exactement à la même logique.
Le problème c’est que pour Hardin, et c’est ce qui a fait le succès de sa fable, son image du pâturage surexploité (qui n’est en rien un commun, en réalité; il confond un no man’s land où n’existe aucune règle avec un commun; ce n’est pas du tout la même chose) n’était qu’une métaphore pour appréhender des problèmes bien plus vastes comme ceux de la “surpopulation mondiale”. Vu ainsi, on a un modèle qui incite au développement de politiques eugénistes que des Etats autoritaires devraient conduire. Comme le résumait Hardin lui-même, “l’injustice est préférable à la ruine absolue”.

Pour prendre les communs par le prisme local : https://youtu.be/jV-78_q2nAE

Conférence de Folco (prof. à l’Ecole d’innovation sociale - Canada) sur le municipalisme.