Voici mon avis sur la question :
Je suis coordinateur/délégué international depuis suffisamment (trop ?) longtemps pour me souvenir du nombre d’années durant lesquels j’ai suivi de très près ou de très loin le PPI. J’ai été élu membre alternatif du bureau en 2017, je crois, puis élu membre du bureau en fin d’année 2018 avant de démissionner en 2019 (plus de détails ici).
Le PPI est l’un des plus beaux projets du mouvement pirate à mon sens. C’est la concrétisation de son caractère transfrontalier. C’est aussi son échec le plus retentissant. C’est une coquille presque vide qui vivote grâce au concours d’un petit club plus ou moins fermé, caractérisé pour nombre de ses membres par un amateurisme idolâtré (ouais carrément).
L’échec, à une voix près (pas une demi, j’ai relu le CR) de notre motion visant à une réforme du fonctionnement de l’Assemblée générale en une assemblée permanente plus asynchrone n’a pas provoqué de séisme de rage et de déception au fond de mon être comme cela avait pu être le cas avec l’échec retentissant de la mise en place d’un budget correct. Bref, ma seule réaction étant : bah c’est pas trop mal, nos idées progresses. Résignation ? Peut-être, surtout à la lecture de la présente motion.
Là vous vous dites, le mec nous raconte sa vie, où est son opinion ? J’y viens. J’aime le PPI pour ce qu’il représente, je le déteste pour ce qu’il n’arrive pas à faire et le fait que le peu qui est fait n’apporte rien à la communauté de ses membres.
C’est une organisation qui veut être inclusive en acceptant que ses membres ne paient pas de cotisation pour les maintenir dans l’organisation mais qui conserve des règles archaïques contenant une prime aux présents (je pense au PPJP relègué au stade de membre observateur car personne n’était présent au moment de leur présentation, un matin, heure européenne, bref…).
C’est une organisation avec une gestion financière et administrative inexistante, frisant parfois avec des méthodes quasi mafieuses (prise en otage des systèmes informatiques par un contrat de maintenance dont le gérant de l’entreprise bénéficiaire siège au bureau et dont le paiement est reporté sine die faute de preuve d’un don en industrie formel). Le PPI ne survit qu’artificiellement. Il est a deux doigts de l’asphyxie financière, malgré une nouvelle grille de cotisation, les liquidités ne rentrant pas dans les caisses comme prévus.
Mais si on en croit le Board, tout va bien madame la marquise ! Il y a des comités qui travaillent (on voit pas trop le résultat), il y a le travail au Comité économique et social de l’ONU mais dont on a du mal à avoir des retombés pour les pirates (pas l’ombre d’un communiqué réutilisable en interne). Il y a des gens qui participent, des volontaires (même si quand on voit l’état de la com Twitter, les volontaires ce n’est pas toujours un cadeau…).
Mais mon bon monsieur, est-ce qu’il y a des choses qui marchent ? J’en vois une : le Pirate Beer. C’est une réunion informelle où les pirates se rassemblent autour d’un verre (numérique) pour discuter. Mais bon, encore faut-il avoir le temps d’y aller. Et puis, sur quoi ça débouche ? Encore une fois on ne le sait pas.
Ceci clos mon témoignage sur l’état du PPI. Oui, ça craint.
J’attaque maintenant la proposition de la motion. En soit, il n’y a qu’une des alternatives qui me déplait.
Je trouverai ça hypocrite de notre part de faire ce qu’on reproche aux autres. Je tiens à ce que nous ayons une certaine éthique dans nos actions. Un tel choix me paraît puéril et ne fera pas plus avancer la situation. Cela pourrait aussi nuire à nos relations bilatérales avec certains PP moteurs dans les fédérations internationales.
Pour ma part, je suis pour le passage au stade de membre observateur qui permet une mise en retrait propre et net tout en envoyant un signal fort. Il reviendra toute fois à justifier le choix qui interviendra.