De l'utilisation de la vidéo pour se protéger des agressions

Une enseignante a filmé son agression à l’insu des parents qui l’ont agressé. C’est illégal, mais le seul moyen d’être reconnue comme victime à commencer par sa hiérarchie.
Position difficile à prendre entre nos principes et un monde enseignant livré à lui-même face à la violence sociale. Qu’en pensez-vous ?
source : https://www.midilibre.fr/2019/10/07/agde-la-video-de-lenseignante-violemment-agressee-par-deux-parents-deleves,8464431.php

Qu’ici ce n’est pas de la vidéo surveillance

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On a le droit de filmer, ce qui est illégal c’est le fait de diffuser.

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Certes, mais justement …

Donc c’est bien là le problème … seul les vidéos de violence dans le milieu scolaire qui ont fuité on fait réagir l’opinion public et surtout le ministère de l’Éducation Nationale. Cela nous renvoie au mouvement #PasdeVagues !

Ah, donc t’as question était, doit on mettre de la vidéo surveillance dans le milieu scolaire pour protéger les enseignants ?
Si c’est ça, je crois parler au nom de bcp de personnes, c’était pas clair du tout

Ah, donc ça contredit mon paragraphe précédent, vus que tu est ici en train de dire qu’il faudrait diffuser des vidéos d’agressions d’enseignant pour faire bouger l’opinion public.


Est ce que tu pourrais préciser un peu tes questions parce que là personnellement je ne comprend plus rien.

Ca ressemble vachement beaucoup à du Jean-Mimi Blanquer.

Très sérieusement, il y a toujours moyen de se couvrir, se mettre hors champ, ou juste s’en foutre des conséquences. Pour avoir été prof quelques années : les gamins qui s’en battent les couilles des conséquences, y’en a, plein plein, même si ça participe souvent d’une posture dans une dynamique de lutte pour la reconnaissance. Pire : quand la motivation est de ce dernier ressort, la caméra peut parfois même inciter, en mode “je suis filmé, mon exploit sera immortalisé”.

La caméra ne fait pas définitivement gagner en sécurité, mais à vouloir la sécurité à tout prix tu y perds aussi la liberté. Sans compter qu’elles vont bientôt s’adosser à des systèmes de reconnaissance faciale et que même les petites peccadilles que nous pouvons faire quand on se croit “à l’abri” pour faire nos expériences et nous développer, on n’osera bientôt plus les faire dans l’espace public.

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Il ne s’agit pas de jeunes qui ont filmé une agression, mais d’un directeur d’école qui a filmé son agression par des parents d’élèves. Dans l’Éducation Nationale, si vous avez suivi l’actualité d’il y a quelques mois et le mouvement #PasDeVagues, on fait toujours en sorte d’étouffer les affaires.
On culpabilise les enseignants et personnels et ainsi l’administration participe grandement au mal être du monde éducatif, poussant certains au burn-out voir au suicide comme avec la directrice de Pantin.
Aujourd’hui, ce sont les vidéos qui fuitent qui deviennent un gage de protection pour les personnels de l’Éducation Nationale. La pire des solutions, mais pourtant la seule efficace pour avoir une réaction sociétale et gouvernementale. C’est cette question qui vient à l’encontre de nos/mes principes de protection de la vie privée.

Le #PasDeVagues remonte à plus d’un an, le discours ministériel a évolué depuis vers une optique davantage tournée vers le “surveiller et punir”.

Une vraie solution serait prophylactique, et non pas curative.

En effet : agir sur les conséquences et non sur les causes serait le meilleur moyen d’alimenter le feu des causes.

La pente de la vidéo surveillance est la pire chose à faire puisqu’en plus d’être inefficace, cette fausse solution nous détourne des solutions profondes, qui agiraient sur les causes (moyens alloués à l’EN, accroissement du nombre de quartiers sans lieux intermédiaires, tendance à la formation aux métiers exclusivement et non plus à la vie publique, culte de l’excellence qui entretient un cercle vicieux avec des systèmes d’évaluation sanctionnant fortement le capital symbolique, programmes de plus en plus insipides, hiérarchisation des filières, et ainsi de suite).

En une phrase : les caméras n’agissent pas sur les causes de la haine, bien au contraire, alors la haine restera.

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Le discours, pas les actes ! Et crois moi, je suis bien placé pour savoir que la règle reste si on vous tape dessus c’est de votre faute, ta pédagogie, ton manque de ceci ou de cela, tes problèmes personnels, … Bref, on compare de plus en plus souvent les ressources humaines de l’E.N. avec celui de France Telecom : https://www.franceculture.fr/societe/education-nationale-quand-le-travail-pousse-au-suicide

Les solutions sont connues par toutes les personnes qui s’intéressent aux risques psycho-sociaux à commencer par les syndicats et même les directions des ressources humaines qui ont une certain volonté d’améliorer les conditions de travail.

Mais aujourd’hui, quelle alternative pour les enseignants ? Les syndicats ne sont pas écoutés ! Les plaintes vites classées ! La société rapidement encline à condamner les enseignants ! … !
Bref, peut-on condamner des enseignants qui font ce qu’ils peuvent pour se protéger ?

J’essaie de comprendre où tu veux en venir.

Si tu me dis “ajoutons la vidéosurveillance dans les écoles au programme” je te réponds “non, on a bien mieux à ajouter”.

Si tu me dis “nan mais juste une solution d’appoint temporaire vu que ça se bouge pas le cul” je te réponds “c’est le meilleur moyen de procrastiner la nécessaire refonte du système éducatif”.

D’autant plus que ça ne résout rien en plus de manquer d’ambition. Est-ce que le fait que des agressions en milieu scolaire soient de plus en plus filmées diminue leur fréquence ? Aucunement.

Enfin, quant à la question “l’enseignant a besoin de preuves de son agression” : quand on a autant de témoins oculaires que d’élèves dans une classe, ce ne sont pas les témoignages qui manquent. Sans oublier évidemment l’expertise médicale qui fait suite au dépôt de plainte.

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Je cherche pas à faire absolument là un point de programme … Même pas une motion quelconque. Désolé de le dire comme ça, mais je n’ai pas ce réflexe “technocratique”.

Simplement, nous sommes dans l’espace libre, et je pense qu’il est bon de pouvoir échanger / débattre sur des sujets d’actualités. Ceci pouvant ou non déboucher sur des communiqués. Juste débattre dans un espace fixe et pas comme sur Discord ou les sujets passent, s’entremêlent, …
Et je pense en fait que c’est aussi le devoir d’un parti politique que de débattre sur des sujets comme celui-là qui le pousse “éventuellement” dans ses contradictions.

Bjour,

alors mon expérience scolaire est excessivement loin (en plus d’avoir était courte)
Et le respect des profs étaient particulièrement soutenue par les parents.
Ceci dit;
je considère qu’il vaut mieux une vidéo pour se défendre d’une agression plutôt qu’une matraque ou plus…
C’est ce contexte qu’il faut garder à l’esprit, comment se défendre, et faire constater la réalité dans certaines situations ?
Ce qui n’a absolument rien a voir avec de la vidéo surveillance !
Ensuite que la vidéo soit mis en ligne c’est un autre problème.

Vidéo surveillance : Le terme n’est peut-être pas tout à fait juste, quoique la caméra a du être installée avant le rendez-vous donc la qualifier ainsi n’est peut-être pas si faux que ça.

En fait, c’est bien ça qui me questionne : La mise en ligne sur les réseaux sociaux.
Pour autant, c’est bien là que se joue la protection de l’enseignant et même sa crédibilité. Un juge ne la prendrait pas en considération si elle n’est pas légale. Mieux, l’avocat des parents auraient un tapis rouge pour faire payer la victime des actes de violence - La rendre publique modère en général le jugement face à une potentielle indignation publique où on retourne la culpabilité.

Regarde la vidéo, tu vois que c’est un portable et tu vois qu’elle l’a avec elle.

Ici c’est pas un réseau social c’est un journal.

Pour moi cette discussion dérive largement de ce que propose le titre de ce sujet ce qui fait, je pense, que les gens sont pris à rebrousse-poil.


Si on essaie de coller au titre, je pense qu’il est plus que dangereux que d’utiliser une anecdote (avec toute la sympathie que j’ai pour le corps enseignant, ce n’est ici qu’un fait divers) pour généraliser une pratique que le Parti Pirate combat depuis le début.

Je vais faire un parallèle hasardeux, et encore. Des écoles aux Etats-Unis font des entraînements sur comment réagir face à l’irruption d’une personne armée venue faire un massacre ou encore dressent des chiens pour arrêter l’attaquant, quand il n’est pas proposé d’armer prof ET élèves. C’est l’équivalent de la proposition de mettre la vidéo-surveillance, alors que chez eux le problème est le port d’arme.

Clairement ici il faut faire des propositions, il faut voir avec les gens comment changer les choses, il faut aussi faire comprendre que l’éducation nationale est un service public et non une entreprise privée, que les parents ne sont pas des clients.

Bref, non il ne faut pas voir cet événement comme une preuve à la nécessité de la vidéo-surveillance.

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Portable ou caméra, ça ne change rien ? Elle était dissimulée c’est surtout ça que je voulais souligné. Et ce n’est pas le plus important.

J’ai aussi l’impression que l’on tourne autour de détails syntaxiques plus que du fond. Je n’ai jamais proposé (pas même sous-entendu) que l’on généralise la vidéo-surveillance.

La question fondamentale, que tu sembles minimiser “utiliser une anecdote” - mais je sur-interprète peut-être - c’est de parler de la violence que subisse les enseignants. Crois moi ce ne sont pas des situations isolées (elle est quotidienne et sur de nombreux lieux d’enseignement). Et de comment, sans attendre de prendre le pouvoir, nous en tant que parti on peut se positionner politiquement sur ce sujet sans qu’ils soient contraint(e)s d’utiliser des moyens que l’on combat.

@ferguson a esquissé des idées, mais je pense qu’elles sont trop techniques et peuvent se concevoir seulement à très long terme …

J’ai visionné la vidéo, et elle n’était pas dissimulée, la femme qui agresse le dit clairement “vous pouvez me filmer ça ne changera rien”. Mais ce n’est en effet pas le plus important.

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