C'est l'heure de la décentralisation

Bonjour à toutes et à tous,

Comme je l’avais déjà abordé ici, je souhaiterais proposer une motion portant sur la décentralisation. Par solution de décentralisation, j’entends toute solution qui permette de désengorger les grandes villes dans lesquelles se concentrent souvent les activités industrielles et commerciales, et ce au profit des campagnes dans lesquelles le dynamisme peut manquer.

Ce sujet est transverse, en particulier : (attention, les points suivants sont au moins pour partie des croyances/espérances de ma part, j’y ajouterai des sources si j’en trouve)

  • Écologiquement, la décentralisation permettrait de limiter les embouteillages, fortement émetteurs de GES et de particules fines, dans les grandes agglomérations, voire de pouvoir enfin proposer des transports en commun qui ne seraient pas bondés, et donc qui seraient plus attractifs pour les non-usagers.
  • Économiquement, cela permettrait de relancer l’activité dans les déserts ruraux, par la création logique de zones d’activité économique aux alentours des locaux des entreprises qui accepteraient de se décentraliser. Ceci, accessoirement, permettrait éventuellement de répondre au problème du chômage chronique des milieux ruraux.
  • Socialement, cela permettrait une réconciliation de la population rurale et de la population urbaine, et possiblement un meilleur brassage culturel entre la population française et la population immigrée, qui est actuellement davantage concentrée dans les banlieues.
  • Médicalement, la décentralisation pourrait faire chuter le nombre de maladies liées à la pollution, mais aussi au mal-être au travail et au stress (ce qui au passage, allégerait d’autant les dépenses de la sécurité sociale)

Mes idées so far :

  • Encourager les entreprises à établir leurs locaux dans des villes d’une population inférieure à 20 000 habitants, par une exonération de la taxe foncière des entreprises.
  • Encourager le développement du télétravail, de la même manière, par un allégement des charges défini en fonction des gains attendus de la sécurité sociale suite à la décentralisation de manière à ce que, en théorie, ce cadeau fiscal ne coûte rien au contribuable.
  • Pour le symbole, déplacer toute ou partie des ministères dans des villes de taille intermédiaires (20 000 à 100 000 habitants) ou moins (idée donnée par un ami urbaniste).
  • (Re)Développer les transports en commun dans les milieux ruraux, par le maintien des petites lignes et le renfort des lignes de bus.
  • Fournir un site gouvernemental de covoiturage et d’autopartage.
  • Développer davantage de pistes cyclables à l’image du canal du Midi : pratiques, sécurisées, et desservant un grand nombre de lieux pertinents.
  • Subventionner l’accès à la fibre et à la 4G/5G pour assurer à toutes et à tous un accès égal au réseau, quel que soit l’emplacement géographique en France.

N’hésitez pas à faire part de vos désaccords, à partager vos propres idées, etc, je tâcherai d’en faire une motion en temps voulu.

3 J'aime

Clairement si tu venais à déposer tel quel cela me conviendrais. J’aurais juste, par mesure de précaution modifié chaque item en “pourrait permettre” mais sinon c’est de mon point de vue nickel.

Eheh, mon seul problème (toi qui t’y connait en chiffres), c’est que telle quelle, ma motion est un peu vague, y’a rien de chiffré, on dirait plus des voeux pieux, c’est aussi quelque chose que j’aimerais creuser :wink: Mais merci pour ton approbation :slight_smile:

J’ai rien contre les voeux pieux (je pense que c’est la 1ere fois de ma vie que j’écris cette expression), c’est parfois nécessaire pour justement amener à se poser des questions, émettre des hypothèses et faire des mesures/calculs. Les chiffres ne sont pas nécessaires si il n’y a pas d’allégations je pense, d’où l’objet de mes légères suggestions. Mesurer la partie environnementale d’un projet aussi important prendrais malheureusement des années :slight_smile:

1 J'aime

Dans ta liste, il y a des choses qui me semblent évidentes, d’autres beaucoup moins.

Encourager les entreprises à établir leurs locaux dans des villes d’une population inférieure à 20 000 habitants, par une exonération de la taxe foncière des entreprises.

Je n’aime pas jouer sur les exonérations de taxe, ça les rend moins efficaces et ça rend plus flou leur fonctionnement, en plus de rapporter peu.

Fournir un site gouvernemental de covoiturage et d’autopartage.

J’ai des doutes sur l’auto-partage si la parc de véhicule n’est pas mieux contrôler. Ça peut créer des appels d’airs (cad augmenter la quantité de gens qui se déplacent et utilisent des solutions carbonnées).

Subventionner l’accès à la fibre et à la 4G/5G pour assurer à toutes et à tous un accès égal au réseau, quel que soit l’emplacement géographique en France.

Il me semble que c’est une des choses qui avancent bien avec les années et sur laquelle il n’y a pas grand chose à redire, sauf si vous avez des éléments précis sur la question.

Le reste me va. On en retrouve des bouts dans la motion production d’énergie votée récemment, ainsi que dans le programme municipale. Il faudra faire gaffe à pas trop faire de redite je pense. Enfin ça pose la question de la cohérence et le l’articulation du programme.

Encourager le développement du télétravail, de la même manière, par un allégement des charges défini en fonction des gains attendus de la sécurité sociale suite à la décentralisation de manière à ce que, en théorie, ce cadeau fiscal ne coûte rien au contribuable.
Pour le symbole, déplacer toute ou partie des ministères dans des villes de taille intermédiaires (20 000 à 100 000 habitants) ou moins (idée donnée par un ami urbaniste).
(Re)Développer les transports en commun dans les milieux ruraux, par le maintien des petites lignes et le renfort des lignes de bus.
Développer davantage de pistes cyclables à l’image du canal du Midi : pratiques, sécurisées, et desservant un grand nombre de lieux pertinents.

3 J'aime

Un peu hors sujet (dsl) mais le laboratoire thema (http://thema.univ-fcomte.fr/) a développé une sorte de Sims (c’est pas moi qui le dit, c’est eux) qui permet de simuler le comportement des gens, cela pourrait être une bonne idée d’utiliser cela (l’outil et la base de donnée qu’il utilise n’est pas libre il me semble, mais ça c’est aujourd’hui). Pour la petite histoire, j’ai faillit faire une thèse pour intégrer les comportements vis à vis des risques pour la sécurité des habitants , leurs a priori et leurs visions des impacts environnementaux, sur les systèmes de production et de stockage d’énergie (mais j’ai changé de job entre temps).

2 J'aime

Le but des allégements fiscaux est de donner l’impulsion, parce que j’ai peur que si on attend que ça arrive, bah ça n’arrivera pas (ou très/trop tard), d’où l’idée d’inciter. Après, c’est vrai que pour le coup, je ne prévois rien pour compenser l’exonération (et ça me dérange, oui). Du reste, je comprends bien ta peur d’une complexification supplémentaire des impôts, mais malheureusement je ne vois pas franchement d’alternative :confused:

Sur l’auto partage, il s’agit ici d’un point sur la décentralisation, pas sur l’écologie spécifiquement. Je pense que le contrôle du parc de véhicules devrait faire partie d’une autre motion (mais je comprends bien ton point).

Merci beaucoup pour le lien @trankilloman, j’y jetterai un oeil :slight_smile:

Tout le reste de tes propositions ?

Il se trouve que dans le cadre des municipales, j’ai débattu de ces sujets avec EELV, des élus lyonnais et des membres du Sytral (l’autorité organisatrice des transports de Lyon). Je voudrais juste réagir concernant le point de l’implantation des entreprises en banlieue.

J’avais justement proposé cela : des incitations pour déconcentrer les emplois. On m’a indiqué que cela pose un problème de dessertes en transports, car ce ne sont pas les gens qui habitent à côté des entreprises qui y bossent. Aujourd’hui, on fait du réseau de transport en étoile, axé sur les gros bassins d’emploi de l’agglomération. Les flux banlieue-centre sont massifs (routes d’accès souvent bouchées le matin, trains et bus bondés, …), mais si on fait des pôles d’emplois répartis, on va se retrouver avec plusieurs flux légers. Pour le transport routier, c’est plutôt bien, mais pour les transports en commun, c’est compliqué, car il n’y a pas de route “évidente”. Faire une ligne de bus pour peu de monde, ça se fait, mais avec une fréquence faible. Or, peu de passage = peu d’attrait pour la ligne. Bref, faire du transport en commun efficace banlieue-banlieue, c’est très compliqué.

Dans un schéma de transport payant (et géré par du privé) c’est effectivement le cas.

Très bon point que tu soulèves ici, merci à toi :slight_smile:

De ce que tu en sais, serait il possible de faire simplement des réseaux de transport en « petite étoile » ? C’est à dire qu’on aurait des petites lignes « trou du cul du monde » → « moins trou du cul du monde », des moyennes lignes « moins trou du cul du monde » → « bassin d’emploi décentré » et des grosses lignes entre bassins d’emploi ?

Et comme le sous entend (si je comprends bien) trankilloman, est ce que la gratuité des transports aiderait ?

Edit : j’y pense, mais dans un village près de mon village d’enfance #storytellingTavu, y’avait une navette, genre un minibus 20 places, qu’on appelait à tel ou tel arrêt, et qui ne desservais que les arrêts où il avait été appelé (et ceux auxquels les gens allaient), ça peut être un bon moyen de transport de « trou du cul du monde » → « moins trou du cul du monde », non ?

Bjour,

Proposition sur le transport:
lorsqu’il y a un pôle d’emploi qui concentre plus de x personnes on demande aux entreprises d’essayer de niveler leurs horaires, et on met en place une navette spécifique d’un parking décentré où les salariés les plus éloignés laisseraient leurs voitures de là on dessine le parcours le plus juste pour “ramasser” les autres.
Le financement pourrait se faire à 50/50 public privé .

C’est déjà plus ou moins agencé comme ça dans les grandes villes. À Lyon, la plupart des lignes ont pour terminus une gare intra-muros ou une station de métro et desservent la banlieue qui correspond à leur secteur géographique. Ensuite, le maillage dans la ville est plutôt bon (métro, tram, BHNS). Par exemple, les bus de la banlieue ouest vont jusqu’à Vaise ou Gorge de Loup, deux gares dans l’ouest de Lyon. Les bus de la banlieue nord-est vont à la Part-Dieu, la grosse gare de la région située dans le quart nord-est de la ville.

@gna C’est le principe des lignes de bus telles qu’elles existent actuellement, non ?

Bjour,

ben…je n’en n’ai aucune idée !
j’habite dans une zone d’activités à la campagne et pour trouver un arrêt de bus il faut faire 1,5 km.
Je pensais que cette proposition pouvait s’appliquer quand une entreprise ou usine est extérieure à une ville.

Sur la nécessité de désengorger les grandes villes et de rééquilibrer l’importances des différentes communes périphériques. il est possible de revaloriser les interdépendances entre les territoire à partir des différents flux de mobilité : domicile-travail; domicile-loisir; mobilité résidentielle.
Voire les métropoles comme polarisées permet de penser les villes périphériques comme des pôles et chaque communes polarise a son échelle.
De fait on passe d’une ville centralisée a une ville ou métropole-réseaux.

Je up le sujet pour faire ma pêche aux soutiens :slightly_smiling_face:

Les points que je compte mettre au vote seront exposés dans des motions séparées, il s’agit des suivants :

  • Encourager les entreprises à établir leurs locaux dans des villes d’une population inférieure à 20 000 habitants, par une exonération de la taxe foncière des entreprises.

  • Encourager le développement du télétravail, de la même manière, par un allégement des charges défini en fonction des gains attendus de la sécurité sociale suite à la décentralisation de manière à ce que, en théorie, ce cadeau fiscal ne coûte rien au contribuable.

  • Pour le symbole, déplacer toute ou partie des ministères dans des villes de taille intermédiaire (20 000 à 100 000 habitants) ou plus petites.

Merci d’avance pour vos soutiens !

Tout n’est pas télétravaillisable (#yeah), du coup, il nous faudrait des chiffres :

  • Le nombre d’emploi qui peuvent passer au télétravail
  • Le nombre d’emploi qui ne peuvent pas
    • La corrélation spatiale entre les deux
  • La distance moyenne de déplacement

“mouais”, ça s’appelle les préfectures

Je suis d’accord avec toi, tout n’est pas télétravaillisable, mais les chiffres que tu demandes ne me semblent pas pertinents : la question n’est pas de savoir à quel point on peut mettre du télétravail, mais juste de savoir comment encourager les entreprises à le faire.

Et une préfecture n’est pas un ministère, d’un point de vue fonctionnel, ce n’est pas la même chose, et puis symboliquement, ce n’est pas la même chose non plus.

Concernant le télétravail, ce n’est pas parce qu’on peut y avoir recours que c’est souhaitable. Dans mon cas, certaines tâches pourraient être réalisées depuis chez soi, mais ça pose divers problèmes, le principal étant l’isolement. Le télétravail ne doit pas être subi, que ce soit par le travailleur ou par son équipe. En effet, l’éloignement peut rendre plus difficile la communication. Une personne qui n’est pas là un jour par semaine, c’est à prendre en compte dans l’organisation du travail pour elle et ses collègues.

Je ne dis pas qu’il ne faut pas encourager le télétravail pour les métiers qui peuvent y recourir, je dis que ce n’est pas une solution miracle et qu’il ne faut pas le prendre à la légère.

Le télétravail n’est pas quelque chose de magique, déjà rien que de ne plus avoir des “horaires” permet de faire plein de choses, notamment fluidifier les voies de circulation, tout le monde n’arrivant et ne partant pas à la même heure. Comme le dit Vince, le télétravail doit être choisi et non imposé, tout le monde n’est pas forcément en capacité d’apprécier le télétravail.

Malgré tout … bref … si tu veux. Ça n’empêche que c’est une fausse bonne idée, et on le voit même avec la fusion des régions, les personnels se retrouvent à faire des allers-retours entre des sièges, j’imagine pas pour un ministère qui doit travailler avec d’autres. Franchement cette partie là je n’y crois pas trop.

1 J'aime