Débats 2022-06 : Charte pour l'océan

Exposé des motifs

Les experts du climat et de la biodiversité sont catégoriques : à moins de réductions immédiates et massives des émissions dans tous les secteurs, limiter le réchauffement climatique à 1,5°C sera hors de portée.
Chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire mettra en péril l’habitabilité de notre planète et augmentera la fréquence des événements extrêmes (sécheresses, incendies, inondations, tempêtes…). Les décisions prises aujourd’hui impactent l’avenir de l’humanité et de l’ensemble des espèces vivantes. Jamais charge politique n’a porté une telle responsabilité.
L’autorité environnementale rappelle que la France n’a pas amorcé sa transition écologique.
Dans ce contexte sans équivalent dans l’histoire humaine, le Parti Pirate décide d’intégrer à son programme les recommandations de l’association BLOOM qui demande un engagement ferme pour restaurer la santé de l’océan, protéger la petite pêche artisanale, assurer une transition déterminée et solidaire du secteur de la pêche pour le rendre compatible avec une trajectoire bas carbone et bas impact pour la biodiversité et sortir notre pays des activités extractives les plus destructrices en mer.

Contenu de la proposition

Le Parti Pirate s’engage :

  1. Pour que les subventions publiques qui encouragent la surpêche et les méthodes de pêche détruisant le climat et la biodiversité soient éliminées.
  2. Pour que la dépense publique soutienne la conversion du secteur de la pêche vers la performance écologique et sociale des activités ainsi que vers des méthodes à faible impact carbone et respectueuses des habitats marins et de la diversité biologique de l’océan.
  3. Pour que la petite pêche artisanale ne soit plus concurrencée par la pêche industrielle, notamment étrangère, et ait accès à des zones exclusives de pêche ainsi qu’à un accès prioritaire et différencié aux marchés.
  4. Pour que la petite pêche artisanale soit représentée équitablement et proportionnellement à son importance sociale dans le débat public.
  5. Pour que l’ensemble des aires marines dites « protégées » dans les eaux françaises soient réellement protégées en y interdisant les méthodes de pêche destructrices qui entrent en contact avec le fond ainsi que tous les engins de pêche traînants et les activités extractives industrielles.
  6. Pour que la France renonce à l’extraction minière climaticide dans les grands fonds marins et flèche le budget « France 2030 » vers la recherche de solutions alternatives permettant de rendre les productions industrielles compatibles avec la protection des espèces et de la biosphère.
  7. Pour que la France arrête totalement les opérations pétrolières et gazières en mer et leurs subventions d’ici 2035.
  8. Pour que l’ensemble des décisions et des données publiques concernant l’océan soient transparentes : négociations, critères et répartition des quotas et licences de pêche, dossiers et instructions des demandes de subventions, données économiques du secteur (subventions, ventes, chiffres des criées, consommation de gasoil…), préparation des positions officielles de la France, négociations des accords de pêche avec l’Afrique et autres pays tiers, etc.
  9. Pour que les données de surveillance des navires par satellite (VMS-vessel monitoring system) soient rendues publiques.
  10. Pour que la grande distribution s’engage à soutenir la petite pêche française en valorisant ses captures et en rémunérant justement les producteurs.

Lien vers Congressus : Congressus : Session Juin 2022 - Assemblée Permanente - Charte pour l'océan

    Rapporteur : @Florie

Salut, je débarque un peu tard mais j’ai pris connaissance du débat en allant votant sur congressus ce soir :slight_smile:

Je voudrais revenir sur le point 6 :

« Pour que la France renonce à l’extraction minière climaticide dans les grands fonds marins et flèche le budget « France 2030 » vers la recherche de solutions alternatives permettant de rendre les productions industrielles compatibles avec la protection des espèces et de la biosphère. »

Premièrement, sur la forme et la qualification « Climaticide » dans le texte .

Cette qualification repose si je le comprend bien sur l’hypothèse de libération de carbone pendant les opérations de forage. Mais cette hypothèse est assez incertaine et assez peu dvp par les papiers (peu nombreux je l’avoue) que j’ai pu lire. Même la tribune signé par un certain nombre de scientifiques à l’occasion de l’évènement sur l’océan de l’ONU à Lisbonne (relayé largement sur les réseaux) mentionne seulement « uncertain impacts on carbon séquestration dynamics and deep-ocean carbon storage. » en dernier point. (https://www.seabedminingsciencestatement.org/)

En réalité, il me semble que la vrai problématique est surtout celle des impacts sur la biodiversité et je trouve qu’il est plus honnête (et pas moins grave) de le décrire ainsi. Plus largement je propose de remplacer par « dangers environnementaux » qui à le mérite de couvrir à la fois le climat et la biodiversité.

Ensuite sur le fond :

Nous le savons, la transition écologique crée un besoin de matériaux et en particulier de différents métaux extrêmement importants liés à la production d’électricité bas carbone (production de panneaux solaire, éolienne, construction du réseau…) Et aussi l’électrification des usages (principalement les batteries).

Ce qui implique l’ouverture de mines et l’augmentation des forages qui ont un impact indéniable sur l’environnement (au sens large). Comme toujours il s’agit d’une balance bénéfice/ risque aucune solution n’étant parfaite.

A titre personnel je suis pour l’ouverture de mines en France et en Europe pour avoir un contrôle maximum sur celles ci et pouvoir les exploiter dans les meilleures conditions possible (au temps que faire ce peu) et ne pas fermer les yeux sur les métaux de nos technos bas carbone qui viennent de mines crades à l’autre bout du monde.

A mon sens écarter une nouvelle méthode d’extraction parce qu’elle a un impact environnemental me semble un peu aller vite en besogne (voire hypocrite).

Mais attention comprenez moi bien, je ne dis pas qu’il faut y aller à tout prix. Il faut largement financer des études sur l’exploration océanographique, géologique, biologique et écologique de ces environnements. (De l’argent pour la recherche !) Pondre des rapports et des analyses de la faisabilité de l’extraction de minerais en mer profonde sans y détruire (ou le moins possible) la biosphère qui y existe. Puis peser le pour et le contre environnemental (et non économique)

Je vous propose un premier rapport qui commence à dater (2014) du CNRS et de l’ifremer (institues publics) sur la question.Les ressources minérales profondes | Ministères Écologie Énergie Territoires

Tel que c’est parti, pour moi si on interdit tout maintenant ca va revenir à ce que les autres pays le facent, détruisent tout parce que osef et nous on va juste acheter ces métaux mais tranquille, on l’a interdit chez nous:).

Encore une fois je modère mes propos : Je pense que la France a eu raison de ne pas se lancer dans le gaz et le pétrole de schiste qui semblent effectivement trop destructeur quelque soit la solution d’exploitation. Bref, en fait ce que je veux dire… c’est que tout ca est peu être un peu plus compliqué que ce qu’il y parait !

Pour finir la fin de la phrase ne fait pas vraiment sens pour moi. « ……flèche le budget « France 2030 » vers la recherche de solutions alternatives permettant de rendre les productions industrielles compatibles avec la protection des espèces et de la biosphère. »

Des solutions alternatives à quoi ? L’extraction de manière générale ? Pourquoi on parle de production industrielle ca veux dire quoi je trouve vraiment cette phrase pas claire et un peu trop facile.

Cela me fait penser à Mélanchon qui disait pendant la compagne que « les ingénieurs trouveront » quand on pointait les limitations de son résonnement en matière énergétique.